-Les femmes pensent avoir un droit naturel à la maternité. Hélas, c'est en se rendant compte qu'on ne peut pas en avoir que l'on commence Vraiment à en avoir envie.
Ce que je n’ai pas en hauteur, je le compense en largeur...
J'aimais cette période de l'année où l'été commençait à céder la place à l'automne, puis à son long hiver. Le brouillard enveloppait le sommet des arbres telles d'immenses toiles d'araignées , l'air sentait le bois et la terre humide. Maman trouvait le climat anglais déprimant. Ce devait être très ennuyeux de ne pas être témoin du cycle de la nature, de ne pas voir ces mains magiques et invisibles transformer le vert émeraude des feuilles de bouleau en un bronze doré et chatoyant.
Un jour, il m’avait confié que quand une seule de ces choses changeait, l’équilibre de la nature était bouleversé.
— Regarde ces moucherons, par exemple, m’avait-il en désignant une nuée, par une chaude soirée d’été. Ils sont essentiels à l’écosystème.
— Mais ils nous piquent !
— C’est dans leur nature ! avait-il ri. Sans eux, de nombreuses espèces d’oiseaux n’auraient plus à manger et finiraient par s’éteindre. Dès que les oiseaux sont touchés, il y a des répercussions sur le reste de la chaîne alimentaire. Sans oiseaux, d’autres insectes comme les sauterelles auraient soudain moins de prédateurs et se multiplieraient, dévorant toutes les plantes. Et sans les plantes…
— Il n’y aurait plus rien à manger pour les herbovores.
— Les herbivores, oui. Tu vois, l’équilibre de la nature est précaire. Un battement d’ailes de papillon peut bouleverser le monde entier.
Je ne la reconnus à peine car elle arborait désormais une permanente qui lui donnait l’air d’un caniche.
Ils ne pouvaient pas continuer ainsi. Il devrait s’en allait comme il l’avait fait autrefois. Ce qu’il s’avait l’aurait brisée, à l’époque. Serait-ce encore le cas aujourd’hui ? Telle était la question.