Demain s'ouvre à Paris un procès hors-normes : celui des attentats du #13novembre 2015. Nous y consacrons notre émission avec notre journaliste Matthieu Suc et nos invités Grégory Reibenberg, gérant de la Belle Équipe et Arthur Dénouveaux, Président de Life for Paris.
Reportage aussi de Celia Mebroukine avec des rescapés du Bataclan, ils racontent leur reconstruction et leurs attentes face à ce procès.
Vous connaissez notre émission À l'air libre ?
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Grégory Reibenberg/5
11 notes
Résumé :
Paris 11e. Vendredi 13 novembre. 21 h 36. En terrasse de La Belle Équipe, un groupe d'amis est réuni pour l'anniversaire de Hodda, la directrice du restaurant. À ses côtés, Grégory Reibenberg, le patron des lieux, venu retrouver ses amis, ses associés et la mère de sa fille, la femme de sa vie. Une voiture noire s'approche. Deux minutes s'écoulent. Vingt morts. Sa tribu est décimée.
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Critiques, Analyses et Avis (1)
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Je me revois encore dans ma librairie, en train de chercher une pépite….
Je me souviens de mon premier regard porté sur la photo de Grégory Reibenberg en première page de couverture de son livre «La belle équipe ».
J'ai aimé le visage de cet homme qui scrutait, déterminé, une direction.
Je ne connaissais pas encore la scène d'horreur dont il avait été témoin, témoin non assisté pour aider à mourir les siens, puis cette phrase sur la jacquette « Dans l'épicentre du séisme, on ne voit pas les choses de la même façon…. »
Je lis la quatrième de couverture, deuxième rencontre avec cette lecture, première onde de choc, je relis plusieurs fois, le titre, la phrase, le résumé….il y a urgence, je le prends.
Je ressens un sursaut d'espoir pourtant en si peu de mots, malgré l'extrême gravité du sujet…
Grégory Reibenberg, cet épicurien de la vie a été
dans l'épicentre d'une scène de guerre le vendredi 13 novembre 2015.
Il a vu mourir Djam la mère de sa fille Tess. L'horreur ne s'arrête pas là, il verra mourir 20 personnes dont 10 membres de «La Belle Equipe », un de ses restaurants niché au coeur du 11ème arrondissement où il fait bon vivre.
Ils parlent de ceux qu'il a perdus avec beaucoup de tendresse, d'amour, de brio se souvenant du parcours et du talent de chacun. Il a pris cher Gregory, cela fait beaucoup beaucoup trop pour, l'homme, le père, le manager qu'il est….
Alors il écrit dans un instinct de survie, très vite, comme dans une forme de transe pour ne pas sombrer. Il sait exprimer avec émotion son chagrin, ses larmes. Il a les mots seulement justes, percutants, réalistes, mesurés quand il le faut…. Son écriture plonge le lecteur à ses côtés, au centre du drame…
Vous n'imaginez pas comment j'ai parfois du revenir en arrière tellement, j'ai été secouée, ébranlée, je ne savais plus au début qui était vivant, mort…. oui j'étais pas au mieux de ma forme ce week-end avec ma boite à mouchoirs, mais il n'y avait pas que cela…
Cet homme ne portait pas les armes ce jour là, mais il ne désarme pas, il avance, il recule, il délègue, il est en suspens, il passe par des moments où il oscille entre le néant et une envie de vivre pour Tess.
Son objectif est de reconstruire «La Belle équipe ».
« Beaucoup de choses resteront gravées dans ma mémoire, beaucoup de détails. Sur le visage des morts, la surprise est l'expression la plus flagrante. Je marche au milieu d'un Pompéi sans cendres. La mort a surpris ses hôtes. Cette toile de maitre est l'oeuvre du diable …. »
« J'ai beaucoup d'absences sur ces moments, mais il me reste l'essentiel. Ils n'ont pas souffert. Nous avons survécu. »
Cette histoire est unique, tragique, mais elle est un magnifique témoignage de courage, de résilience, de combat apaisé de vie.
« Mon village est un beau village. Il se situe dans le coeur battant de Paris. »
Je me souviens de mon premier regard porté sur la photo de Grégory Reibenberg en première page de couverture de son livre «La belle équipe ».
J'ai aimé le visage de cet homme qui scrutait, déterminé, une direction.
Je ne connaissais pas encore la scène d'horreur dont il avait été témoin, témoin non assisté pour aider à mourir les siens, puis cette phrase sur la jacquette « Dans l'épicentre du séisme, on ne voit pas les choses de la même façon…. »
Je lis la quatrième de couverture, deuxième rencontre avec cette lecture, première onde de choc, je relis plusieurs fois, le titre, la phrase, le résumé….il y a urgence, je le prends.
Je ressens un sursaut d'espoir pourtant en si peu de mots, malgré l'extrême gravité du sujet…
Grégory Reibenberg, cet épicurien de la vie a été
dans l'épicentre d'une scène de guerre le vendredi 13 novembre 2015.
Il a vu mourir Djam la mère de sa fille Tess. L'horreur ne s'arrête pas là, il verra mourir 20 personnes dont 10 membres de «La Belle Equipe », un de ses restaurants niché au coeur du 11ème arrondissement où il fait bon vivre.
Ils parlent de ceux qu'il a perdus avec beaucoup de tendresse, d'amour, de brio se souvenant du parcours et du talent de chacun. Il a pris cher Gregory, cela fait beaucoup beaucoup trop pour, l'homme, le père, le manager qu'il est….
Alors il écrit dans un instinct de survie, très vite, comme dans une forme de transe pour ne pas sombrer. Il sait exprimer avec émotion son chagrin, ses larmes. Il a les mots seulement justes, percutants, réalistes, mesurés quand il le faut…. Son écriture plonge le lecteur à ses côtés, au centre du drame…
Vous n'imaginez pas comment j'ai parfois du revenir en arrière tellement, j'ai été secouée, ébranlée, je ne savais plus au début qui était vivant, mort…. oui j'étais pas au mieux de ma forme ce week-end avec ma boite à mouchoirs, mais il n'y avait pas que cela…
Cet homme ne portait pas les armes ce jour là, mais il ne désarme pas, il avance, il recule, il délègue, il est en suspens, il passe par des moments où il oscille entre le néant et une envie de vivre pour Tess.
Son objectif est de reconstruire «La Belle équipe ».
« Beaucoup de choses resteront gravées dans ma mémoire, beaucoup de détails. Sur le visage des morts, la surprise est l'expression la plus flagrante. Je marche au milieu d'un Pompéi sans cendres. La mort a surpris ses hôtes. Cette toile de maitre est l'oeuvre du diable …. »
« J'ai beaucoup d'absences sur ces moments, mais il me reste l'essentiel. Ils n'ont pas souffert. Nous avons survécu. »
Cette histoire est unique, tragique, mais elle est un magnifique témoignage de courage, de résilience, de combat apaisé de vie.
« Mon village est un beau village. Il se situe dans le coeur battant de Paris. »
Citations et extraits (4)
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J'ai vingt morts dans le corps et je ne sais pas comment faire. Avec ceux que je connaissais, d'une certaine manière, j'ai de la chance, j'ai passé la soirée avec eux. Je suis en paix avec tous. Mais, j'ai du mal à absorber tout ça, c'est beaucoup trop.
C'est une tribu qui a été décimée.
Une équipe d'amis, de proches, de gens qui s' appréciaient et qui, pour beaucoup, avaient travaillé ou travaillaient ensemble.
C'est une tribu qui a été décimée.
Une équipe d'amis, de proches, de gens qui s' appréciaient et qui, pour beaucoup, avaient travaillé ou travaillaient ensemble.
Nous devons défendre notre liberté, nous avons cette charge. Nous devons affronter cette guerre, y compris en acceptant nos failles, comme cette perte de sens qui infuse aujourd'hui l'Occident, même si cela ne saurait évidemment justifier, et en aucune manière, le sang versé.
C'est ce que nous faisons qui révèle notre vérité, celle qui habite au fond de nos cœurs. Je crois désormais être un peu moins ignorant sur la nature humaine.
Bien sûr, en tant que citoyen, j'ai mon opinion sur ce qui se joue aujourd'hui. Les questions ne manquent pas, c'est évident. Hélas, les bonnes réponses sont plus rares, plus fragiles. Et comme beaucoup de mes concitoyens, je ne crois pas être dupe des postures et des jeux de rôle de nos représentants politiques.
Bien sûr, en tant que citoyen, j'ai mon opinion sur ce qui se joue aujourd'hui. Les questions ne manquent pas, c'est évident. Hélas, les bonnes réponses sont plus rares, plus fragiles. Et comme beaucoup de mes concitoyens, je ne crois pas être dupe des postures et des jeux de rôle de nos représentants politiques.
Tout en parlant avec ma fille, j'écoute sa respiration comme je le fais depuis le 14 novembre au matin.
Son souffle me maintient dans le cercle des vivants. Je suis un survivant.
Le 13 novembre au soir, j'ai perdu dix personnes qui faisaient partie de ma vie. Et j'ai perdu dix autres personnes que je ne connaissais pas ou, pour certaines seulement de vue.
Son souffle me maintient dans le cercle des vivants. Je suis un survivant.
Le 13 novembre au soir, j'ai perdu dix personnes qui faisaient partie de ma vie. Et j'ai perdu dix autres personnes que je ne connaissais pas ou, pour certaines seulement de vue.
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