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sur 785 notes

Critiques filtrées sur 2 étoiles  
Printemps 1505. Bouleversé par la mort du jeune moine Andrea, le sculpteur Michel-Ange fuit Rome et part à Carrare choisir les marbres pour sa prochaine commande, le futur tombeau du pape Jules II.
Solitaire, taciturne, froid et parfois colérique, il fait le vide autour de lui et ressasse la douleur du deuil - mais de quel deuil ?
De sa mère qu'il a si peu connue ? et des souvenirs associés à sa prime enfance ?
"De la beauté à l'état pur [d'Andrea]. La perfection de [ses] traits, l'harmonie de [ses] muscles et de [ses] os" ?
D'une histoire d'amour avec ce jeune homme qui n'a jamais eu lieu ?

Voilà typiquement le genre de livre dont je veux bien reconnaître la beauté mais qui m'ennuie de bout en bout. Comme les deux derniers romans de Laurent Gaudé, comme 'Le coeur cousu' de Carole Martinez.
Réflexions autour de la création artistique, de la beauté éphémère (amour charnel) ou durable (oeuvre d'art), de la mort, du deuil. Tous ces sujets sont intéressants mais le ton éthéré, contemplatif, lyrique qui enrobe ce récit m'a agacée. La quête existentielle du personnage l'emporte sur une quelconque intrigue. On peut trouver une vague ressemblance avec le "Petit Prince" lors des échanges entre Michelangelo et Michele (à voir comme un double de l'enfant qu'il fut ?), mais bof...
Tout cela m'a semblé mièvre, artificiel et lourd.
Ma déception est d'autant plus grande que j'avais été charmée par 'Amours', de cette auteur.

J'ai souvent du mal à apprécier les ouvrages des éditions Sabine Wespieser. Trop poétiques et/ou complexes pour moi (Kéthévane Davrichewy, Duong Thu Huong, Clara Dupont-Monod, Diane Meur...).
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Suave et sentimental, ce livre tout en douceurs n'était pas fait pour moi.

La figure du maître de la seconde Renaissance italienne est une icône dans ma mythologie personnelle. Un géant. Un titan. Je l'ai toujours vu plus près, physiquement, de l'image de Charlton Heston dans L'Extase et L'Agonie - le film de 1965 - qu'en homosexuel passif et androgyne pleurant sur le souvenir de sa mère et accompagnant des orphelins découvrir la mer en mangeant des fritures. En fait de friture, le Michel-Ange que j'imagine se frite avec les papes et se mesure avec les plus grands génies de son siècle (et même de celui d'avant). Il laisse plus de traces de ses compétences techniques qu'un Léonard. Il n'a pas passé, lui, le plus clair de son temps à copier les idées originales de ses contemporains, la tête dans le tourbillon des nuages et des cascades en se ruinant pour des vêtements à la mode. Que je sache, personne ne l'a dénoncé pour ses frasques homosexuelles qui, à l'époque, rappelons-le, étaient punies par la peine de mort. Et la rumeur publique le décrit peu soucieux de son apparence vestimentaire. On le dit négligé et une certaine tradition rapporte même qu'il est franchement sale (après une disparition de plusieurs jours, on l'aurait retrouvé épuisé au pieds du David géant qu'il sculpte pour la ville de Florence et la peau de ses pieds serait restée collée par la crasse à ses chausses quand on aurait essayé de le mettre au lit dans la cave qu'il louait par économie). Quand à son irascibilité et à sa pingrerie, il faut la remettre dans la perspective de l'époque. Les condottieri vont et viennent, ils s'entre-pillent les uns les autres et leur faveur financière, leur protectorat, leur mécénat comme on dit, peuvent disparaître avec un changement de direction du vent . Ou parce que l'artiste n'est pas au goût de l'héritier (méchant tour que la fortune joue à Michel-Ange en 1492 quand Pierre II succède à Laurent le Magnifique). Alors, et c'est seulement mon humble avis, pour aller au bout des projets, chaque ducats compte et il faut ménager la susceptibilité des puissants qui non seulement payent quand bon leur semble, mais encore, sont assez influençables pour changer de maître d'oeuvre du jour au lendemain. N'est-ce pas ce qui se passe à Rome où Bramante prend sa place auprès de Jules II pendant qu'il choisit les blocs de marbre du tombeau de ce même pape. Est-ce qu'il n'y a pas là de quoi perdre son calme ? Est-ce que ce n'est une bonne raison pour péter un câble ? Et sur qui peut-il passer ses nerfs ?

Reste le texte de ce Pietra Viva qui se situe justement pendant la période durant laquelle l'artiste est absent de Rome pour des raisons strictement matérielles. Alors l'exercice du fragment de biographie "rêvée" est très ouvert. Quand il s'agit d'imaginer ce qui se passe dans les vides de l'Histoire avec un grand H, tout est permis, ou presque. A condition d'ouvrir les guillemets avant de commencer. Un petit avertissement ne ferait pas de mal car ce qui m'ennuie avec ce genre, c'est qu'il se pose comme source d'information. Non pas comme fiction pure mais comme broderie autour de faits réels. Pourquoi ne pas avoir inventer un personnage qui aurait pu être un Michel-Ange sans en porter officiellement le nom. Ce simple patronyme lui donne une dimension historique. La moindre des politesses serait alors d'en respecter la cohérence. Par exemple, on peut lire dans le texte qu'il aurait assisté au bûcher des vanités. Personnellement, je me pose la question : en 1497, où se trouve-t-il vraiment ? à Florence pour être sollicité par les enfants de Savonarole et voir Botticelli jeter dans le feu quelques unes de ses oeuvres ou à Rome en train de travailler sur le Bacchus destiné au jardin romain des Galli. Sa biographie ne signale son retour dans la ville des Médicis qu'en 1501. le court-jus qui le fait glisser dans des lieux où il n'était certainement pas, n'est qu'un petit coup de canif dans la continuité historique. Mais pour moi qui cherche (pas qu'un peu : je viens de commander la biographie officielle écrite par Condivi sous la direction du maître lui-même pour vérifier) et critique les faits, combien prennent pour argent comptant ce qui est écrit dans ce livre ?

Et cette histoire d'espion du pape surpris à fouiller ses affaires, quelle crédibilité peut-elle avoir ? Comme si un artiste de cette époque pouvait décider quoi que ce soit sans avoir l'aval des autorités religieuses ? Comme si le projet n'était pas déjà dessiné, connu, reconnu, et approuvé par un comité ? Pour un monument aussi gigantesque, comment Michel-ange, si économe, se serait-il engagé sans avoir un contrat en bonne et dû forme décrivant avec minutie toutes les parties de l'oeuvre ? Comment aujourd'hui croyons-nous que ces gens-là procédaient ? Sans commanditaire, pas d'oeuvre. Sans financement, pas de matériau. Sans contrat, pas d'argent. A son retour, remplacé par Bramante, Michel-Ange eut, paraît-il, un mal fou à se faire rembourser ses frais de voyage à Carrare. le premier peintre libre de décider ce qu'il met sur sa toile sans avoir à rien demander à qui que ce soit, ce ne sera que Nicolas Poussin, cent trente ans plus tard. Nous avons un regard bien trop romantique sur cette époque. Bertrand Faguet (dernier traducteur de Condivi, le biographe officiel) dans ses notes au sujet du tombeau signale que l'artiste s'enfuit à Florence quand le pape refusa de le recevoir en aout 1506. La disgrâce papale devait être plus lourde qu'une simple mise à l'écart. Ce dernier en effet est connu pour ses réactions (colères ? mais n'est-ce pas un péché capital ?) très vives. Je n'imagine même pas qu'un contrat - l'original du tombeau est perdu - en ce temps-là puisse prévoir la livraison d'une oeuvre inachevée, encore moins d'une statue sur laquelle on verrait encore les coups de ciseaux.

Et ce Cavalino qui se prend pour un cheval, auquel le héros parle avec une grande douceur, le prend dans ses bras, se déclare son ami, est-ce qu'il n'est pas une transposition rêvée de ce Cavalièri pour lequel il a un amour tardif et écrit des sonnets ? le très jeune Michele qui perd sa mère en bas âge, porte bizarrement le même prénom que l'artiste. Apparaissant, disparaissant. Accepté puis rejeté. Ambitieux malgré son jeune âge (est-ce qu'il n'apprend pas à lire pour échapper à ce village de crétins comme il le dit), n'est-ce pas une projection de lui-même en fin de compte ? En 1505, alors qu'il vient de réaliser, sur les cinq dernières années, des séries entières de sculptures et que, historiquement, ce qui marque le plus cette période c'est la confrontation avec Léonard, son ainée de vingt ans, pour la décoration de la salle du conseil du Palazzo Vecchio, lui inventer une aventure homosexuelle contrariée par la maladie et la mort avec un jeune moine entrevu dans un couvent où il ferait de prétendues dissections (alors qu'il n'aura plus aucune commande de dessins d'anatomie avant 1540), en faire un mélange avec des souvenirs d'enfance d'une mère défunte dont il aurait refoulé la mort jusqu'à l'oublier, pour nouer tout ça, en conclusion, dans la figuration de la Pièta - le corps désiré du moine dans les bras de sa propre mère -, n'est-ce pas ramener un peu trop simplement les causes de son angoisse à un trauma enfantin mal digérer et à des problèmes de sexualité mal acceptée. Dans ce creux de l'Histoire, l'auteur projette une vision très (trop ?) personnelle en recomposant des fragments de la biographie du sculpteur dans un collage onirique qui donne l'impression de ne relever que du conte psychanalytique.

Et moi, finalement, je reste très agacé de la façon dont Léonor de Recondo prétend rendre compte des pensées intimes de cet homme terrible en le féminisant alors qu'à mon avis - encore le mien - il n'est qu'un esprit et un corps entièrement tendus vers une oeuvre plastique qui révolutionne son époque. Je préfère garder l'image d'Épinal du sculpteur et du peintre ne vivant que pour son activité artistique de manière obsessionnelle, ne se réveillant au monde et à ses charmes que la soixantaine passée. Il y a, peut-être, un docteur Faust qui aurait rencontrer Van Gogh chez Michel-Ange (et d'infimes traces d'une forme d'autisme ?) mais il y a, surtout, infiniment plus que ce que nos pauvres esprits limités par l'omniprésence des médias contemporains et lessivés par la psychanalyse peuvent imaginer.
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Un coup d'épée dans l'eau , en ce qui me concerne. On m'avait beaucoup parlé de ce livre, effectivement bien écrit, et sur un sujet qui me passionne: l'art, la sculpture, la création...Grosse déception: j'ai trouvé ce livre mièvre et fade, et mon cher Michel-Ange alangui et affaibli par ce dévoilement psychologique qui n'apporte aucun éclairage sur son génie. Je n'ai même pas terminé ma lecture, ce qui ne m'arrive pour ainsi dire jamais: j'ai une sorte de conscience professionnelle mal placée quand je lis qui m'intime l'ordre d'aller jusqu'au bout...
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Je serai assez brève sur ce titre.
D'abord parce qu'en ces jours dramatiques, la flamme qui m'anime habituellement lorsqu'il s'agit de littérature a quelque peu perdu de son éclat.

Mais il y a aussi des raisons propres au livre lui-même.
J'ai été attirée par le sujet et l'époque à laquelle il se déroule: un moment dans la vie de Michel-Ange, celui où il prépare son projet de tombeau commandé par Jules II et où il cherche les meilleurs blocs de marbre pour le réaliser.

L'auteur use d'un style très épuré, qui ne manque pas d'élégance, mais qui, en dehors de quelques moments de grâce, m'a paru très froid.
Au contact d'un jeune enfant de 6 ans récemment devenu orphelin de mère et après le décès d'un jeune moine dont la beauté le fascinait, Michel-Ange, connu pour son irascibilité et son peu de sociabilité, va progressivement se laisser gagner par les émotions, retrouver le parfum de son enfance qu'il avait soigneusement enfoui au plus profond de sa mémoire et ouvrir son coeur au petit Michele.

Pour ma part, j'aurais aimé plus de chaleur, de spontanéité, moins de retenue pour raconter une telle histoire. Il m'a semblé qu'au moment où l'enfant parvenait à délivrer l'artiste de ses tourments, une libération de l'écriture aurait mieux servi le propos. Là, au contraire, rien ne permet de sentir ni de comprendre le rapprochement en train de s'opérer. Dès lors, celui-ci m'a paru un peu artificiel.

J'ai cependant bien conscience que le style de l'auteur est un style auquel je suis personnellement peu réceptive, ce qui ne signifie pas que le livre ne soit pas bon. Il est simplement destiné à d'autres lecteurs que moi.

Lien : http://delphine-olympe.blogs..
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Je vais faire entendre une note dissonante dans le concert de louanges qui a entouré ce bref roman de Léonor de Récondo. le style de l'auteure n'en est pas un pour moi, le surfilage poétique du texte m'agace et la sensibilité démonstrative qui bouillonne à chaque phrase me lasse.
Le sculpteur Michelangelo, l'uomo terribile, n'est pas réductible à tant de simplicité affectée. La psychothérapie express que lui inflige Récondo est pleine de bons sentiments, mais relève d'un artifice grossier : convertir le rustre en l'homme apaisé qu'il n'a jamais été. Tourmenté, acariâtre, colérique, il l'était et le restera jusqu'à sa dernière heure.
Le livre s'ouvre sur un choc pour l'artiste : un moine lui apporte un cadavre pour ses expériences de dissection, c'est celui de l'un de ses frères en religion, Andrea. La première scène du livre me semble invraisemblable. Certes, le pape Sixte IV avait autorisé la dissection anatomique dès 1472 et certains artistes l'ont pratiquée, tel Léonard de Vinci qui l'aurait exercée sur une trentaine de cadavres. Mais les corps servant aux dissections provenaient de suppliciés, ou de malades morts dans un asile et qui n'étaient pas réclamés par leur famille. Qu'un moine livre la dépouille de l'un de ses confrères à un artiste à des fins de dissection est peu probable.
Par ailleurs, lorsque Michelangelo surprend un prêtre romain feuilletant à son insu son carnet de croquis et lui hurle « Je ne veux plus croiser ni votre visage ni votre soutane ! », c'est davantage un langage propre à notre époque que celui que tiendrait un Buonarroti dont la piété se nourrissait d'une angoisse du Jugement dernier et de l'enfer. Et comment trouver plausible que l'artiste, tourmenté par la beauté de frère Andrea, s'ouvre à frère Guido de son trouble et compare sa chair à celle du Christ ? C'est une pensée éminemment sacrilège, même si la lettre ne sera pas envoyée.
Pour toutes ces raisons, je n'ai pas pu me couler dans cette Pietra viva aux arêtes trop abrasives.
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j'avais beaucoup aimé Reves oubliés le précédent roman de cette auteur espangol, très sensible roman sur l'exil mais je suis passé malheureusement un peu à coté de celui ci, pourtant extremement ambitieux et érudit. On apprend effectivement énormément de choses sur le sculpteur Michanlegelo ce génie incompris et homsexuel, mais le personnage reste trop insaissisable et le récit un peu trop austère pour émouvoir vraiment...dommage!!
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En 1505, à 30 ans, Michel-Ange est déjà un artiste célèbre, à qui le pape vient de commander son tombeau. Lors d'une autopsie, il découvre le corps d'un moine qu'il aimait beaucoup, Frère Andrea. Anéanti, le sculpteur fuit Rome et part à Carrare commander les blocs de marbre nécessaires au tombeau.

Dans Pietra viva, son troisième roman, Léonor de Récondo décrit quelques mois de la vie de Michel-Ange. Mais elle ne cherche pas à recréer l'univers et la période historique dans lesquels il évolue. Elle ne s'intéresse guère non plus aux moments où il sculpte, mais parle de ceux où il choisit le matériau dont son oeuvre sera faite et raconte sa vie privée telle qu'elle l'imagine. Il ne se passe pas grand-chose dans ce texte, dont le personnage principal apparaît comme assez peu sympathique. le rythme du livre est lent, mais fluide.

Pietra viva est un livre surprenant, plutôt bien écrit mais qui m'a laissé assez froide, détachée de son histoire qui n'est pas parvenue à réellement m'intéresser. A vous de voir si le sujet vous tente.
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Explorer les mystère de la création artistique, c'est le propos de Leonor de Recondo dans ce livre qui nous emmène dans les carrières de marbre de Carrare au tout début du XVIe siècle. Ayant elle-même l'expérience de la musique et de l'écriture, l'auteure part à l'exploration du monde de la sculpture en choisissant le guide le plus prestigieux qui soit, Michelangelo Buonarroti.

Nous sommes en 1505, et le nouveau Pape, Jules II, veut se faire construire un tombeau monumental dans l'ancienne basilique Saint Pierre. le sculpteur florentin de 30 ans, qui a déjà embelli sa ville avec son gigantesque David, reçoit cette commande de Rome et ne peut qu'y répondre avec enthousiasme et empressement, rêvant de pouvoir donner toute la mesure de son art dans ce projet. le choix des marbres pour une telle oeuvre est capital, et Michelangelo est alors envoyé à Carrare pour s'en occuper lui-même. C'est au cours de ces quelques mois que nous allons suivre ses pas, entre le village et les carrières. le maître est encore plein de jeunesse, facilement impétueux et arrogant, que ce soit avec l'envoyé du Pape ou avec le jeune Michele qui l'admire tant. A Carrare, il retrouve le monde des carriers qu'il connaît bien et desquels il a su se faire accepter par son amour et sa connaissance de la pierre. S'immergeant dans le travail il est pourtant hanté par la mort inattendue et soudaine du bel Andrea, ce jeune moine qu'il a connu à Rome et dont le corps présente pour lui, sculpteur, la beauté la plus idéale, la plus parfaite, celle qu'il rêve de sculpter. Entre ses rêves de sculpteurs et ses souvenirs humains, trop humains, MIchelangelo suit le sentier de sa création, au flan des montagnes de marbre, au dur rythme des hommes de la pierre.

C'est à un autre rythme, celui de phrases polies comme un marbre précieux, presque jusqu'à l'excès, Leonor de Recondo nous fait découvrir la réalité des ouvriers et artisans des prestigieuses carrières et de leurs humbles familles. Un quotidien où la mort peut frapper à tout instant mais où la montagne sait aussi se montrer généreuse et faire don de sa "pietra viva" aux hommes. Un quotidien qui fait venir aux même hommes la sagesse aussi bien que la folie. Michelangelo rencontrera l'une et l'autre au cours de son séjour et il en sortira changé. Malgré son arrogance qui peut aller jusqu'à l'agressivité et la méchanceté, il saura écouter et regarder pour apprendre et comprendre un peu plus. Parmi ses maîtres, il y le jeune Michele qui a décidé d'apprendre à lire et que l'artiste n'intimide guère. Il y a surtout Cavalino, l'homme qui se prend pour un cheval et dont la folie enseignera de précieux secrets au sculpteur ambitieux.

Dans l'histoire des historiens, Michelangelo verra son projet différé pendant plusieurs années par les intrigues vaticanes et les jalousies d'artistes, mais dans l'histoire que nous révèle Leonor de Recondo, son art a profité de cette parenthèse dans la montagne, loin des cours et des ateliers, l'artiste génial et flamboyant trouvant la profondeur qui lui manquait peut-être. Celle qui l'aurait conduit au fameux "non-finito" qui privilégie la force de l'oeuvre, sa vie propre, et laisse vivre la pierre comme une chair en délaissant le fini qui n'apporte plus rien d'essentiel, qui risque même de ruiner l'énergie qui émerge de la pierre et du geste.

Un beau livre sur la création, ancré dans le réel, qui nous rend le grand Michelangelo un peu plus proche. Peut-être aurait-on pu rêver un peu plus de "non-finito" dans l'écriture, mais l'on ne saurait se plaindre de la trop belle ouvrage.
Lien : http://filsdelectures.over-b..
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Très court roman relatant un instant de la vie du grand Michelangelo,peintre et sculpteur De La Renaissance.
Nous le suivons de Rome, qu il quitte bouleversé parl l annonce de la mort d un jeune moine a la beauté renversante et dont il etait amoureux.
,de Rome donc à Carrare ,
Carrare et ses carrières de marbre blanc :il y séjourne quelques semaines pour choisir de visu les meilleurs blocs de marbre pour réaliser son grand oeuvre :le tombeau du pape de l époque qui trônera des la cathédrale saint Pierre à Rome.
Quelques personnages secondaires ,une amitié improbable avec un petit garçon...
Beau style ,auteur prometteur mais cet opus est un peu court et superficiel sans avoir l énergie condensée d'une nouvelle
Pas convaincue mais c est pas mal
La forme courte plaira à un public d adolescents que l on doit initier à l amour de la lecture?
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Point une révélation pour moi.

J'avais entendu pas mal de louanges sur cette auteure et je me suis dit "Aller".

Ce livre se lit très vite sans jamais qu'on ai l'impression qu'il commence vraiment. . Je n'ai pas accroché. J'ai trouvé ça faussement poétique, faussement sensible, mais au fond on ne s'attache pas au personnages et on ne s'interesse jamais tout à fait a l'histoire. Ce n'est pas vraiment mauvais mais très fade. Un peu ironique pour un livre qui veut parler de passions.

Mais il y a tout de même une atmosphère et certains lecteurs-trices se régalerons sans doute.
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