Le mal est contagieux, commissaire, et vous le savez. Il ne s’agit pas de vengeance ici, mais d’exemple.
Il alla s’asseoir sur le canapé, et s’abandonna au jazz de la pluie. (p. 41)
Sérieusement ? Un policier hanté par la fée verte? Ca me plaît... Très bohème, très décadent. Comme toi d'ailleurs. A bientôt, j'espère.
SURPRISE SURPRISE !
(...)
Il alla s’asseoir sur le grand canapé, et s’abandonna au jazz de la pluie.
Quelques minutes plus tard, il l’entendit arriver.
Sofia s’assit avec désinvolture à côté de lui comme si elle n’était jamais partie.
— Tu en as mis, du temps. Où tu étais ? demanda-t-il.
Elle ne répondit pas. Elle se contenta de se lover dans ses bras, comme toujours.
Strega l’effleura du bout des doigts et l’embrassa sur la tête.
— Je sais que tu te poses la question, et la réponse est oui : il y a une femme endormie sur ton lit. Mais pas la peine d’être jalouse. C’est juste une amie.
Elle secoua la tête, visiblement irritée.
— Il fait trop froid pour passer la nuit dehors, dit Strega en essayant de l’amadouer. Pas vrai ?
Elle le fixa de ses immenses yeux verts, et il crut la voir acquiescer.
— OK, tu es fatiguée. Bonne nuit, petite.
La chatte miaula et ils s’endormirent ensemble, comme toujours.
.
Bonne question : pourquoi s’imposait-elle ça ? Pour elle, ce métier n’était pas une mission, comme il semblait l’être pour Vito. Il n’avait rien de romantique. Ce n’était pas un moyen de compenser le mal par la justice, comme le faisaient croire les téléfilms policiers. C’était seulement un travail difficile et mal payé. Rien de plus.
- Tu as l’air triste.
- Je le suis, dit-il.
- Pourquoi ?
- Plein de choses… C’est compliqué, la vie des adultes.
- C’est pour ça que je ne veux pas grandir. Je veux être comme Dorian Gray. (p. 213)
Elle se demanda s’il était humainement possible de lire tous ces livres en une seule vie, apparemment oui. Strega était quelqu’un qui vivait les livres : on voyait sur leur dos les marques d’usure d’un lecteur avide. (p. 75)
Êtes-vous sûrs que vous aimez vraiment ce que vous aimez, de tout votre cœur ?
C'était son problème. Les cadavres au sol, les lacérations, la brutalité des coups de couteau qui avaient profané la peau, tout était comme une partie de lui . Il était immergé dedans . Le mal s'insinuait dans tous les fibres de son être,se mêlait à son sang . Il percevait la douleur et le désespoir des victimes, et leur chant, dans son esprit, formait désormais un choeur assourdissant.
On dit que la perte d'un enfant est la pire douleur qui soit. Une chose tellement contre-nature qu'on n'en fait jamais vraiment son deuil, on continue de la ressasser jusqu'à la fin de ses jours...