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EAN : 9782370200419
152 pages
Berg International (11/03/2015)
3.5/5   6 notes
Résumé :
A l'âge de 28 ans Grégory découvre qu'il est atteint du syndrome d'Asperger, cette forme d'autisme "de haut niveau" qui touche de 2.5 à 36 enfants sur 10 000.
Il comprend alors ses différences : son manque d'empathie, son amour de la solitude et de la routine, son aisance avec les chiffres, ses maladresses physiques, ses difficultés relationnelles...
Dans ce livre il nous décrit son quotidien, ses tribulations dans "notre" monde, celui des neuro-typiq... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Un petit livre (148 pages) dont je recommande vivement la lecture à tous ceux et toutes celles qui désirent mieux cerner la nature exacte de cette forme d'autisme de haut niveau que constitue le syndrome d'Asperger, lequel n'a que peu de rapports avec l'idée que l'on se fait généralement de l'autisme "classique" ou "conventionnel".

Lui-même atteint de ce syndrome, Grégory Picca y décrit de façon très vivante et souvent pleine d'humour les caractéristiques du ressenti et de la perception du monde pour le moins atypiques des autistes Asperger, au travers de situations de la vie courante et des relations humaines, jalonnées de codes sociaux souvent difficiles à assimiler voire à décrypter, qu'ils doivent affronter quotidiennement et en tous lieux.

Si l'auteur, qui écrit plus ou moins comme il parle, n'a pas la prétention de signer ici une grande oeuvre littéraire, si la forme peut laisser à désirer en quelques passages du texte (quelques fautes orthographiques et coquilles de-ci de-là, nullement dérangeantes au demeurant si l'on veut bien en faire abstraction), et si les particularités inhérentes à son propre cas ne peuvent s'appliquer à la totalité des personnes concernées, il n'en demeure pas moins que l'ouvrage présente de ce "trouble" une excellente vue globale dans laquelle l'ensemble des autistes Asperger ne pourra que se reconnaître pleinement. En outre, il satisfera à coup sûr la curiosité de tout lecteur soucieux de comprendre, et désireux de mieux connaître, ce qu'il convient de définir comme une différence -si ce n'est un handicap- invisible.

Fort agréable à lire, tout en s'avérant particulièrement édifiant et instructif, ce livre se laisse littéralement dévorer du début à la fin, tant la forme du récit s'avère plaisante. Et lorsqu'on parvient à sa conclusion, on se prend à regretter qu'il soit si bref, assurément trop bref... En résumé, voici donc un témoignage de première main, d'autant plus remarquable qu'il a le mérite d'être l'un des premiers en son genre en langue française. Si le sujet vous intéresse ou vous interpelle, jetez-vous dessus sans l'ombre d'une hésitation. Il y a fort à parier que vous ne le regretterez pas.

Pour conclure cette rapide présentation, je me bornerai tout simplement à paraphraser en grande partie Grégory Picca, lorsqu'il résume, à juste titre, que les principaux points à surveiller pour pouvoir penser à une forme d'autisme Asperger sont : le retrait social, un tempérament solitaire, le peu d'envie de communiquer ses plaisirs avec autrui, un mutisme plus ou moins sélectif, une gêne pour toute forme de vie en société, une ou plusieurs passion(s) intense(s) et très développée(s) sur un ou des sujet(s) précis, des problèmes de motricité (motricité fine comme l'écriture ou motricité générale, notamment un équilibre physique précaire), des goûts alimentaires restreints, un mode de vie routinier, et une franchise tellement développée qu'elle en fait honte à la famille ou aux amis dans certaines situations.

Si tous ces critères principaux ressortent... alors les probabilités d'être "aspie" sont très fortes.

Il peut dès lors être judicieux de consulter, voire d'engager une démarche diagnostique. Même si cette dernière peut hélas s'avérer complexe, fort longue et semée d'embûches, s'apparentant ainsi à un véritable parcours du combattant, cela vaut bien que l'on s'en donne la peine. Car ce n'est qu'à ce prix, par la multiplication des diagnostics officiellement établis, que tous ceux qui souffrent de cette forme d'autisme injustement méconnue parviendront enfin à obtenir la reconnaissance de leur handicap, avec toutes ses implications en matière de vie sociale et professionnelle.
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Quand vous ouvrez le DSM 4 ou bien un manuel de psychologie ou de psychiatrie et que vous lisez les caractéristiques du syndrome d'Asperger, vous vous retrouvez face à des critères extrêmement vagues qui ne vous aident vraiment pas à établir un diagnostic.

Heureusement depuis quelques années d'autres livres, tels que ceux de Tony Attwood ou Temple Grandin, élargissent le champ de nos connaissances, et ceux de Josef Schovanec ou Daniel Tammet nous offrent des témoignages du quotidien des Aspis.

Ce livre de Grégory Picca vient s'ajouter à la liste des témoignages décrivant l'univers d'une personne Aspi, en ajoutant en plus des descriptions de situations problématiques pour lui la liste des symptômes/signes permettant de poser un diagnostic.

J'ai personnellement apprécié son style concis, clair et très agréablement écrit. Le livre est court (moins de 150 pages) mais fourmille d'informations et d'exemples éclairants.
De plus, l'humour de Grégory Picca ajoute également de bons moments au détour de passages sérieux (on lui souhaite bien du courage s'il doit un jour assister de nouveau à un repas de famille !). :-)

Si vous vous intéressez au domaine de l'autisme et du syndrome d'Asperger, lisez-le. Il a beau ne pas payer de mine, il en vaut le coup.

PS : Par contre le livre est truffé de fautes/coquilles/oublis. Pour l'auteur qui signale à un moment qu'une coquille dans un texte le gêne cela doit être catastrophique...
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
III Que serait un monde uniquement peuplé de personnes Asperger ?

Je me suis posé cette question un jour et y ai réfléchi. Le résultat m'a fait sourire et je me suis dit que ce monde s'avérerait être un cauchemar pour une personne sociable. Je vais essayer de décrire ce monde Asperger. [...]

A propos de structures liées au corps et au bien-être, je peux parier qu'il y aurait une loi inscrite dans la constitution : il serait interdit aux coiffeurs et aux coiffeuses de parler ! Dans le monde actuel, quelle fatigue et quelle angoisse de devoir aller chez le coiffeur ! La relation pourrait pourtant être on ne peut plus simple : "Bonjour... je souhaiterais telle coiffure... Oui c'est très bien, je vous remercie... au revoir, bonne journée". Se faire couper les cheveux serait reposant. Mais non, dans notre société, nous devons expliquer ce que nous faisons dans la vie, quel âge ont nos enfants, s'ils mangent bien en ce moment, débattre du fait qu'il n'y a plus de saison mon pauvre monsieur, etc... Outre ces discussions inintéressantes, nous avons aussi droit aux traditionnelles questions ou remarques d'ordre professionnel comme : "Oh ils sont épais", "Vous utilisez un après-shampooing après le shampooing ?" ou encore "Vous les avez lavés quand ?".
J'ai tout de même une réelle question concernant les coiffeurs/coiffeuses : nous font-ils/elles la conversation car ils/elles apprécient de le faire ou bien se sentent-ils/elles obligées de le faire par coutume sociable ? Car si nous sommes dans le second cas, en ce qui me concerne, ils peuvent s'abstenir ! Pour revenir au coeur du chapitre, dans une société Aspi, le problème ne se poserait pas puisque les coiffeurs/euses seraient eux-mêmes Aspis et donc ne parleraient pas !

[NB : J'ai corrigé au passage le texte qui était truffé de fautes, tsss]
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Dans la série "objets qui tournent", mettez votre enfant devant le hublot de la machine à laver lorsque celle-ci est en marche, si ça le passionne, bingo ! Le test de la machine doit marcher à tous les coups, j'en suis persuadé. Mon fils [également autiste] est lui aussi captivé par le hublot de la machine à laver et court pour atteindre cette dernière lorsque je lui dis que l'on va aller laver du linge ! Moi-même à trente ans, j'ai un peu honte d'avouer que je pourrais encore passer des heures à regarder tourner ma machine à laver, ça me passionne (bien que je connaisse le programme par cœur !).
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Les principaux points à surveiller pour pouvoir penser à une forme d'autisme Asperger sont : le retrait social, la solitude, le peu d'envie de communiquer ses plaisirs avec autrui, une gêne pour toute forme de vie en société, une passion intense et très développée sur un sujet précis, des problèmes de motricité (motricité fine comme l'écriture ou motricité générale), un mode de vie routinier et une franchise tellement développée qu'elle en fait honte à la famille ou aux amis dans certaines situations. Si tous ces critères principaux ressortent... je crois qu'il faut consulter !
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