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3,47

sur 180 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Camille de Peretti s'est mise en tête de revisiter un monument – Les liaisons dangereuses – en s'y campant en Marquise de Merteuil et, ma foi, y dévoile un talent à la hauteur de son audace.

Et à l'instar des lettres recueillies dans une société et publiées pour l'instruction de quelques autres, tout est calcul, fourberie et intrigues avec une question que je me suis posé tout au long : l'autrice sera-t-elle aussi cruelle avec ses personnages que l'avait été Choderlos de Laclos ?

Un hommage en forme pastiche délicieusement amoral
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A la fin de sa scolarité, alors qu'il est en classe de terminale, Julien se décide enfin à envoyer un courrier à Camille pour lui dire combien il pense à elle et le plaisir qu'il a pris en la croiser dans les couloirs durant toutes ces années. S'ensuit un échange épistolaire, où ils découvrent qu'ils ont de nombreux goûts en commun, et en particulier un livre : Les Liaisons dangereuses de Choderlos de Laclos. Ils décident d'un commun accord de redonner vie à leurs héros d'un autre siècle : Camille sera la Marquise de Merteuil et Julien jouera le rôle du Vicomte de Valmont. Ils devront collectionner les conquêtes selon les désirs de l'autre et jouer des sentiments de leurs victimes, rapportant des preuves de tout cela à leur complice. Mais jusqu'où est-on capable d'aller quand on a 18 ans et que l'on décide de jouer à un jeu aussi dangereux ?

Julien et Camille s'accordent parfaitement, aussi manipulateurs l'un que l'autre. Ils vont prendre un malin plaisir à se choisir des partenaires, à les faire rêver, puis à le briser. J'ai été prise dans cette lecture, en me demandant jusqu'où ces personnages seront capables d'aller. Issus de familles peu présentes, ces deux jeunes adultes manquent de cadre. Qu'ils soient proches ou séparés (par les vacances par exemple), ils entretiennent une correspondance assidue, dans laquelle ils se promettent de se donner l'un à l'autre. Ils semblent s'aimer, mais on peut se demander si ce vice qui s'insinue entre eux ne risque pas de les perdre.

Il y a bien sûr d'autres personnages, comme leurs amis. Julien n'hésitera d'ailleurs pas à séduire Marie, la meilleure amie de Camille, pour déstabiliser cette dernière. Oui, leur jeu ne semble avoir aucune limite. Les échanges entre les autres personnages n'ont rien d'extraordinaires : tantôt ils se donnent des nouvelles, parlent de leurs projets futurs, et bien sûr de leurs amours. Camille entretient une relation avec Ninotchka, une femme d'un certain âge qu'elle semble considérer comme sa grand-mère. C'est d'ailleurs à travers ces lettres que j'ai le plus apprécié Camille, car c'est là qu'elle laisse place à ses sentiments et à son humanité. Par ailleurs, il y a William et Stanislas, deux jeunes hommes qui deviennent rapidement les jouets de Camille. Julien jette quant à lui son dévolu sur Emilie, une jeune pensionnaire qui loge près de Saint Cyr et dont il va profiter de la naïveté. Mais, comme si cela ne suffisait pas, il leur faut trouver une personne digne de jouer le rôle de la Présidente de Tourvel, qui sera la plus grande victime de leur expérience.

L'écriture de l'auteure est agréable, les lettres se lisent rapidement et l'on éprouve l'envie, voire le besoin, de lire la suivante pour découvrir ce qu'il va advenir de nos personnages. Jusqu'où iront-ils ? Comment tout cela s'achèvera-t-il ? Parviendront-ils à se recadrer dans la réalité ou ce petit jeu malsain les perdra-t-il ? de plus Camille de Peretti mélange lettres, emails et textos, ce qui nous permet d'avoir l'impression que ses personnages appartiennent à notre époque, qu'ils pourraient réellement exister. La narration s'étale sur un peu plus de deux ans, ce qui nous offre la possibilité d'assister à l'évolution personnelle et professionnelle de nos personnages. Nous entrapercevons ainsi ce qu'est le quotidien d'une élève d'hypokhâgne. de plus, nos personnages principaux (c'est volontairement que je n'emploie pas le terme de « héros ») sont friands de littérature et divers livres sont cités.

J'ai donc beaucoup aimé cet ouvrage, même si au milieu de celui-ci, j'ai craint de me lasser de tout cela. Mais non, la narration reprend un nouveau souffle et c'est reparti pour de nouvelles lettres, de nouveaux éléments inattendus. L'auteure m'a embarquée tout au long de son récit que j'ai eu du mal à reposer. Je dois d'ailleurs dire que j'ai été scotchée par la fin, que je n'ai absolument pas vu venir. Après avoir refermé ce livre, je me suis dit « Oh non ! C'est impossible ! ». La fin a vraiment réussi à m'émouvoir, mais surtout à me surprendre. C'est donc un ouvrage que je conseillerai à tous les amateurs du genre. Une version moderne des Liaisons dangereuses totalement réussie à laquelle j'ai adhérée.
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Julien et Camille sont faits pour s'entendre. Fascinés par la littérature du XVIIIème siècle, élèves brillants, orgueilleux, cyniques et prétentieux, ils ont tous deux la conviction de s'être trompés d'époque. Et surtout une dévorante envie de s'amuser et d'affirmer leur toute-puissance. Alors quoi de plus idéal pour combler leurs aspirations que de se prendre pour la vicomte De Valmont et la marquise de Merteuil ? Quelques règles, de nombreuses \"proies\" à séduire, un maximum de \"trophées\"... Les voilà \"partenaires de crime\", maîtres d'un jeu cruel dont ils tirent les ficelles en redoutables manipulateurs. Marie, Stanislas, William, Emilie, Hadrien, Diane... autant de victimes de leur association diabolique.
Mais quand les deux adolescents se laissent rattraper par leurs modèles, les nouveaux enjeux les dépassent. Piqués dans leur amour-propre, ils sont incapables de mettre le terme qui s'impose à leur entreprise. le jeu s'annonce de plus en plus périlleux ; et risque bien de les mener à ce qu'ils redoutent par-dessus tout : devenir des adultes. (quatrième de couverture chez Stock)

Camille de Peretti, avec ce roman épistolaire, réussit le tour de force de nous faire ressentir des émotions comparables à celles éprouvées lors de la lecture des Liaisons dangereuses, un sentiment déroutant de fébrilité et de tension. Que va-t-il arriver aux personnages ? Vont-ils être démasqués, se perdre, souffrir, regretter ? Les innocents vont-ils passer au travers des odieux complots fomentés à leur insu ? La trame narrative suit celle du roman \"maître\" et j'ai retrouvé avec plaisir quelques moments similaires qui donnent à ce récit à plusieurs voix un charme désuet, tout en restant très inscrit dans une réelle modernité, celle bien particulière des grandes écoles et des études supérieures, celle aussi plus populaire des mails et des SMS, remplacant ici avantageusement les billets doux glissés dans les mancherons d'alors...
Un roman qui se dévore, et qui vient justement de sortir en version poche !! Vous allez adorer.

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Cette adaptation des Liaisons dangereuses De Laclos m'a à la fois plu et déçue.
Plu car j'ai aimé les palpitantes intrigues, les rebondissements qui ne laissent pas de temps mort, l'écriture de Camille de Peretti, si accrocheuse, et surtout, les répliques mordantes, absolument irrésistibles.
Mais plusieurs incohérences troublent le plaisir de la lecture : la plupart des narrateurs écrivent de façon très peu naturelle – façon 18e siècle –, or seuls Camille et Julien sont censés imiter Laclos. En écrivant, les narrateurs passent régulièrement du coq à l'âne – sans même un retour à la ligne –, emploient beaucoup de phrases courtes et de tournures peu habituelles aux lycéens. J'irai même jusqu'à dire que certaines lettres ne sont pas assez développées pour être crédibles : Marie, la meilleure amie de Camille, est aux États-Unis pour une année scolaire, mais elle décrit peu son quotidien et ses lettres sont même plutôt courtes. Bon, c'est vrai que cela nous aurait peu intéressé de savoir de quoi sont composées ses journées, mais ça aurait fait plus « vrai » de mettre des crochets et de prétendre que toute la lettre n'a pas été retranscrite par souci de l'intérêt du lecteur, – de même qu'on a précisé ne pas retranscrire les lettres de Tess à Marie, qui nuiraient au bon déroulement de l'histoire.
Nous sommes cruels a beau être une adaptation, je trouve qu'elle reste trop proche des Liaisons dangereuses. Les protagonistes reprennent souvent des phrases laclosiennes : « elle est à moi, entièrement à moi, et depuis hier elle n'a plus rien à m'accorder », et je trouve que ça donne un air de copier/coller.

Au début, on est un peu perdus entre tous les personnages (j'en ai dénombré treize : Camille, Julien, William, Marie, Tess, Bruce, Nini, Stanislas, Émilie, Alexandra, Esther, Diane, Hadrien, plus une ou deux lettres de personnes extérieures). Mais le plus difficile, c'est de retenir les liens qu'ils entretiennent. En fait, tous se connaissent plus ou moins. Mais il y a ceux qui se détestent, ceux qui s'aiment, ceux qui s'apprécient, et les relations à sens unique, et les fausses amitiés, et les fausses amours, et la cruauté gratuite… J'ai été époustouflée par la richesse de ces relations. Je ne sais pas comment l'auteure a fait pour ne pas s'y perdre (sûrement qu'elle a fait un tableau. J'ai essayé d'en faire un moi aussi, mais ça devenait trop compliqué. Et puis finalement, au bout de quelques dizaines de pages on n'en a plus besoin^^).

Plus l'intrigue avance, plus elle devient complexe. Les personnages qui ne se connaissent pas trop entre en contact, et le pire, c'est que la forme épistolaire ne permet pas de connaître leurs véritables intentions. Ils ne sont pas sincères, peuvent nous mentir, et le pire, c'est qu'on les croit (comme Camille qui, par exemple, jure un amour éternel à William, et en même temps complote pour coucher avec Julien). Où est la vérité ? Que pensent-ils vraiment ? Cette forme romanesque les rend très mystérieux.

Un p'tit truc m'a posé problème à la lecture : les virgules. Je trouve qu'elles sont sous-exploitées et c'est par moment agaçant. Pour citer une phrase du début et ne rien gâcher du plaisir de ceux qui n'auraient pas lu : « Tu es une jolie fille Camille et j'ai eu le temps d'apprendre ton nom. ». Peut-être que ça ne vous choque pas, mais j'ai une nette envie de rajouter des virgules pour encadrer « Camille ».

D'ailleurs, parlant de ce prénom, j'ai remarqué à ce moment-là que c'est le même que celui de l'auteure. Et donc, je me suis demandée : ce livre contient-il des éléments autobiographiques ou n'est-ce qu'un fantasme de jeunesse ? On apprend au milieu de l'histoire que la protagoniste est bien Camille de Peretti (c'est dit dans la lettre 164, la plus étonnante de toute cette correspondance), mais est-ce vraiment arrivé ? Camille était-elle cette jeune fille pleine de haine et de mépris qui n'hésite pas à piétiner les sentiments de son prochain ? On ne sait pas, et peut-être qu'on ne saura jamais. C'est sûrement le but : laisser le bénéfice du doute. Intriguer : qui est Camille de Peretti ? C'est très finement joué, en tout cas. Parce que moi, cette question m'a obsédé pendant toute ma lecture – et continue encore de le faire.

J'ai remarqué que toutes les amies proches de Camille se ressemblaient : toutes sont parties en hypokhâgne après le lycée, toutes aiment la littérature (la vraie, pas Marc Levy), elles sont cultivées et sont à la recherche d'un amour vrai et sincère. Et aucune n'imagine la cruauté de leur amie. J'ai trouvé ça étonnant. Ça fait un groupe un peu trop homogène pour être honnête – même si après tout ça peut arriver.

Mais malgré tous ces défauts, je n'ai pas pu m'empêcher d'adorer ce bouquin, de le dévorer dès que j'avais une occasion et d'être emportée par le suspense alors même que je me doutais de comment finirait le livre – étant donné que j'ai lu deux fois Les Liaisons dangereuses. Bravo à l'auteure, qui a su donner un parfum de fraicheur à ce roman ! Elle m'a donné envie de relire la version d'origine.
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Une réécriture des Liaisons dangereuses, adaptée à notre époque. Je demandais à voir. Eh bien, je n'ai pas été déçue. Beaucoup de références littéraires et à la vie parisienne, un style agréable, une vivacité dans les échanges épistolaires. J'ai aimé. J'ai été cependant étonnée de voir que l'auteur donnait son nom à l'un des personnages principaux, Camille, une "princesse des glaces", cruelle, "perfide", agissant sans scrupules. Julien, à côté, s'il parait souvent odieux et manipulateur, est touchant sur la fin. J'ai méprisé Emilie et Stanislas, eu pitié de Diane et de William. J'ai préféré l'oeuvre originale, mais j'ai beaucoup aimé cette version, qui fait réfléchir à la facilité du mensonge, à la réalité des sentiments, à la noirceur de l'âme humaine.
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Ce livre se lit vite et bien. Il se dévore même.
2 adolecsents veulent jouer les personnages d'un autre siècle.
Leur jeu : manipuler leur conquête amoureuse (leur proie).
Tellement pris dans les jeux, seul un drame pourra y mettre fin.
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Bonjour. le roman de Camille de Peretti "Nous sommes cruels" est vraiment bon. J'ai adoré les histoires de ces ados qui se prennent au jeu de la littérature, endossent la personnalité De Valmont et Merteuil, manipulent leur entourage. Un vrai bonheur de lecture. Il fallait oser s'attaquer à un projet aussi ambitieux, mais c'est une totale réussite. Un livre passionnant, des personnages au caractère complexe, un roman epsitolaire reussi, suspens, intrigue, qualité d'écriture, scenario et personnages attachants et repoussants a la fois. Ce livre a tout pour plaire!
Bravo à cette jeune femme qui n'a visiblement peur de rien!
Lien : https://www.babelio.com/livr..
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Il n'est pas facile d'écrire un roman si ouvertement ressemblant à celui De Laclos. L'auteur peut très vite plonger son lecteur dans l'ennui, tant l'intrigue et les deux personnages principaux ressemblent à leurs modèles. le livre n'a pas eu cet effet sur moi, mais je comprendrais que d'autres lui fassent ce reproche.
D'abord, j'ai aimé me souvenir du roman De Laclos, et j'ai même eu envie de le relire. (Bien sûr, c'est la version éditée par les éditions Livraphone, inoubliable pour moi, que je relirai, le jour où je trouverai le temps de le caser dans le monceau d'ouvrages que j'ai à lire.) Il m'a plu de voir comment Camille de Peretti avait modernisé l'histoire. La marquise et le vicomte dans notre monde, utilisant la technologie actuelle, une façon de parler plus moderne, prenant rendez-vous pour un café... (ou un thé pour Diane)... Tout cela m'a plu.

Je regrette cependant que l'intrigue s'éloigne si peu de l'originelle. Bien sûr, le roman De Laclos est plus complexe, mais j'aurais aimé que Camille de Peretti créât vraiment autre chose, tout en partant de ce modèle. J'exagère, car certaines choses sont différentes, mais pas assez, à mon avis.
L'auteur évite habilement une accusation de plagiat puisque ses personnages se targuent de jouer les Valmont et Merteuil.
[...]
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Un roman épistolaire qui se lit très vite, on est rapidement happé dans l'histoire de nos deux héros. A chaque page, on se demande comment cette histoire va bien pouvoir se finir. Quelle cruauté de la part de Julien et Camille ... !!
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Un super livre
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