Charles Pépin est un philosophe français contemporain que je voulais découvrir.
J'attendais un livre sur le statut de l'erreur, "échec" ayant une connotation négative, sauf au jeu homophone.
Dans ce livre, il essaie de démontrer, par une écriture plutôt psychologique, mais appuyée sur des bases philosophiques, que « l'échec » ne doit pas être la catastrophe que les petits Français de CM2 envisagent. L'esprit français de l'école par rapport à l'échec est celui d' une honte, dont il faut effacer tout-de-suite le souvenir.
Or, l'école finlandaise, dont les résultats PISA sont excellents, les américains, qui ont le sens de la réussite, et même Charles de Gaulle, sont des exemples inverses : mille fois sur la tâche ils sont revenus, afin de persuader, malgré l'adversité. De Gaulle a toujours eu une certaine idée de la France, et s'est évadé plusieurs fois des camps allemands en 1917, a proposé en 36 d'écraser Hitler quand il était encore petit, n'a eu que 300 résistants avec lui au début lors de son « appel »...
Pépin prend beaucoup d'autres exemples de gens connus qui ont essuyé des échecs avant de réussir comme Steve Jobs ou Rafa Nadal.
L'exemple de Jean Christophe Rufin ( lisez « Le grand Coeur » ) m'a sidéré :
bloqué dans ses projets en médecine, il va en humanitaire. Puis barré en humanitaire, il opte pour la politique...Et enfin il trouve sa voie de libre expression : l'écriture !
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Je dois avouer que ce livre, très fluide, bien parti initialement, m'a laissé un goût bizarre au fond de la bouche en fin de parcours, et, chose rare chez moi, j'ai fini par retirer une étoile.
En effet, c'est le bazar, ça part dans tous les sens, il y a trop de citations, comme chez Montaigne, pas assez de Pépin, comme si l'auteur n'était pas sûr de lui.
Enfin, ça fait finalement trop « recettes de développement personnel », un genre de livres que je n'aime pas. J'ai pourtant en « gamma » le DP, mais c'est la faute de babelio qui n'a pas de case « Esprits et âme », alors je place mes bouquins sur le spiritisme en DP et en Ésotérisme ( une rubrique qui ne correspond pas non plus et fait trop charlatan ).
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Au final, je suis d'accord avec l'auteur sur le plan pédagogique, mais pour moi, prof comme Pépin, il enfonce des portes ouvertes : je n'ai jamais sanctionné exagérément les hors sujets ou les élèves bizarres, ayant moi-même été bizarre. Ce qui est intéressant, c'est qu'il encourage « les apprenants » à explorer les pistes qu'ils creusent naturellement. Si j'avais suivi son exemple, j'aurais été un autre Pinninfarina ou un Bertone... Mais...
... je suis très content de mon sort : )
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Les vertus de l'échec, c'est un peu l'art de se faire plaisir en ratant les marches ? Masochisme ou pas ? Je positive.
La mort du roi est pour les uns un bienfait et pour les autres une épreuve. En persan, Shâh mât, Echec et mat, est à l'origine du mot échec, échec c'est le drame, car le roi est bien mort, et le vainqueur lève la poing.
La vertu, désigne l'énergie morale, la force, en latin vir, en bon chrétien c'est la recherche du bien pour autrui.
Les vertus de l'échec en résumé, ce sont donc les énergies morales et les forces à mettre en oeuvre pour abattre le roi ! Voila une proposition complexe, que Charles Pépin, nous propose de disséquer en 200 pages dans les allées du pouvoir.
Au jeux d'échecs, le roi est le dernier à tomber, c'est lui qui marque le succès ou l'échec. Quel profit en effet, de manger une dame ou un fou, c'est le roi qui compte, l'objectif c 'est le roi.
Comment atteindre son but malgré les échecs, tel est l'ambition de ce livre "les Vertus de l'Échec."
L'imprudence de Charles est d'avoir choisi des individus ayant une très forte confiance en eux, parfois imbus d'eux mêmes et qui ont développé des stratégies utiles pour remplacer le roi !
Faut -il les en blâmer !
Quel intérêt à montrer à un enfant en échec scolaire que De Gaulle, à essuyé un échec, que le patron d'Apple Steve Jobs s'est trompé, mais pour mieux rebondir ensuite.
Pour les ambitieux les winners, cette bible a été conçue pour vous, pour être le n°1 du tennis français, ou le N° 1 des navigateurs solitaires, et pour vous l'échec est la clé de la réussite, par la vertu de la détermination, de la persévérance, et de la combativité.
Ainsi dans la vie on se crée des objectifs démesurés, on cherche à faire tomber le roi, imprudente erreur, il suffit de choisir une autre cible, de dédaigner la première, trop prétentieuse et grâce à mes vertus, modestie, perspicacité, force de caractère je contourne l'échec et dédaigne le roi.
Le choix de la cible ou l'art de l'esquive, est pour moi une réponse aux Vertus de l'Échec, le traité de Charles Pépin y répond partiellement.
N'ayant crainte d'essuyer un pépin, ou un orage, je choisis la tour, et l'abattit, pour moi le tour était joué, foin de moi l'échec annoncé par la règle du jeu, je me conduisis en vertueux, Tour prends garde à toi, et j'en fis mon domicile.
Ainsi, la réponse adapté et sage à la question qui taraude le ministère de l'éducation nationale ; -que faire en cas de d'échec scolaire?- c'est d'aider l'enfant à choisir sa voie, choisir son objectif, et de proposer un redoublement choisi, ou une activité où il peut progresser, et lui apprendre à trouver sa tour.
La sagesse chinoise du tao est justement de ne pas se vanter, de ne pas jalouser celui qui a plus, et bien sur, ne pas agir délictueusement pour le remplacer. C'est aussi la mienne.
la deuxième remarque concerne cette idée, que la dépression est comme une faiblesse de caractère? En voilà une idée fausse que je n'imaginais pas trouver sous la plume de Charles Pépin qui ajoute ; « Les symptômes de la dépression indiquent qu'il y a, "sous le capot" de la conscience, quelque chose à éclaircir, à déchiffrer, ou à entendre ».
Le burn-out touche souvent les gens les plus vertueux les plus consciencieux. Il faut lire impérativement le livre le Poisson Pourrit par la Tête de Michel Goussu.
En conclusion de cette thérapie proposée par Charles Pépin.
"Échouer, c'est souvent en effet « redescendre sur terre », cesser de se prendre pour Dieu ou pour un être supérieur, guérir de ce fantasme infantile de toute-puissance qui nous conduit si souvent dans le mur." Cette phrase résume celle que j'ai posé de façon un peu humoristique, "Les vertus de l'échec ou l'art de se faire plaisir en ratant les marches".
Réussir sa vie est autre chose, c'est se focaliser vers d'autres enjeux, choisir sa tour, elle sera belle car ce sera la votre, c'est mettre en pratique l'art de l'esquive, que l'on retrouve chez Henri Laborit l'éloge de la fuite.
Gagner est un autre défi. Pour ce défi l'échec est le carburant de la performance, de l'excellence, de la mise en orbite de toute la machine, tester et qualifier chaque centimètre d'une carlingue, Pépin répond à ce défi celui de Fédérer et de Churchill. Il ne répond pas à l'échec scolaire qui était son but.
Pour ma part prenez le courant qui vous convient, selon vos désirs.
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Voilà un livre qui déculpabilise. L'échec, le début de la fin ? Pas du tout ! le début de la réussite. Ce livre a au moins le mérite de casser le principe si souvent utilisé en France (et sans doute ailleurs) de classer les gens dans une catégorie et de condamner ceux qui échouent une fois à des devenir d'éternels "loosers". En oubliant un peu les raisons qui ont permis aux personnes citées de rebondir, il transforme sans doute de manière un peu trop automatique l'échec en succès futur.
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