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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Après Les Jumeaux du Paradoxe, les éditions L'Atalante poursuivent leur rentrée littéraire avec un de leur auteur fétiche : Olivier Paquet.
En 2019, avec Les Machines Fantômes, l'auteur lyonnais nous invitait à prendre part à un techno-thriller malin et enlevé où la question de l'intelligence artificielle occupait une place centrale.
Il poursuit dans cette voie avec Composite, un roman plus court mais toujours très actuel qui s'intéresse cette fois à la notion de souvenir et à son importance à l'ère numérique.

Se souvenir des belles choses
Composite réduit le nombre de ses héros et se concentre sur l'enquête menée par Vincent, un flic chargé de dénicher des pédophiles sur les réseaux avec l'aide des Chéris, des I.As jouant le rôle d'enfants-appâts, et Esther, une « archécologue » qui reconstruit des espaces naturels en utilisant les traces numériques laissées par ceux-ci sur les photos/vidéos des gens du commun.
Leur rencontre n'a cependant rien de fortuit. C'est en effet par le vol d'un souvenir qu'Esther se met à la recherche de Vincent afin de l'avertir que lui aussi s'est fait rouler et que quelqu'un (ou quelque chose) tente de dérober des bouts de mémoires aux citoyens français. Mais pour découvrir le fin mot de cette histoire, Vincent et Esther vont devoir évoluer dans une France en crise où la révolte gronde. Paralysée par les « foulards blancs », le pays semble au bord du chaos alors que sur les réseaux on réclame la tête de la Première Ministre Adélaïde Ordenau, devenue ennemie publique numéro 1 depuis qu'un mystérieux « grand D. » a commencé sa campagne de désinformation sur Twittbook et que la situation est passée de la simple shitstorm aux fracas des CRS dans les cortèges.
Olivier Paquet resserre son intrigue et se concentre sur un nouvel aspect de notre société ultra-connectée, à savoir l'influence des réseaux sociaux, des algorithmes et de l'I.A sur nos souvenirs. Car sans s'en rendre compte, nous léguons à Facebook et consorts une masse formidable de vidéos et autres photographies qui font pourtant partie intégrante de notre mémoire.
Imaginez qu'un jour, on décide de modifier ces souvenirs numériques sans vous prévenir, en quoi cela va-t-il influencer votre vie présente ?
Incidemment, le français va bien plus loin que la simple étude technologique, il s'interroge sur le rôle joué par le souvenir sur notre futur nous, ou comment les évènements passés façonnent l'individu de demain.
Ne sommes-nous finalement qu'une construction mémorielle ? Peut-on résumer l'humain à la somme de ses expériences et traumatismes passés ? En sommes-nous prisonniers ?

Nuancer son époque
Pour répondre à ces questions, Olivier Paquet joue (encore) la carte du techno-thriller avec un fil rouge qui semble plus simpliste et tenu que son précédent roman en tentant de découvrir qui est le grand D. et comment déjouer son impact malfaisant sur la population. Plus intéressant là-dedans, le background que choisit le français où l'on retrouve naturellement l'influence de grands évènements récents comme les manifestations des Gilets Jaunes, l'attentat du Bataclan, la pandémie de Covid-19… En choisissant de nous exposer ces noeuds historiques, Olivier Paquet fait écho aux souvenirs plus intimes de ses propres personnages, il convoque le souvenir collectif que nous gardons tous de ces traumatismes et semble faire ressurgir au lecteur l'émotion ressenti face à ceux-ci. de façon maligne et intelligente, il prouve l'importance du souvenir et la façon dont ceux-ci affectent notre présent et notre ressenti.
Mais plus important encore, il plonge dans l'intrication entre souvenir, ressenti émotionnel et liens familiaux. Des éléments définitivement liés et qui permettent d'affronter le passé comme le présent… tout en décidant de notre avenir. C'est le rôle des parents, des conjoints, des petites amies qui va avoir un impact énorme sur notre façon de survivre aux temps, à travers les joies et les peines que le monde nous impose.
Enfin, profitant de cette enquête, Olivier Paquet nous parle de nuance(s), de polarisation de la société ou comment les réseaux sociaux et les évènements politiques concourt à fracturer la société. Nous voici dans une époque de haine avec des camps bien définis et complètement irréconciliables. Des camps en noir et blanc tellement coupés du réel, tellement bloqués dans le rôle de la victime ou du révolté, qu'ils en oublient qu'il existe des positions médianes et des ponts à construire. En cela, on saluera particulièrement l'analyse du mouvement des Gilets Jaunes à travers leurs cousins aux foulards blancs, débarrassant la chose de l'analyse politique dépassée pour revenir à des bases plus simples et autrement plus convaincantes. Pour comprendre que parfois, la machine ne s'arrête plus parce qu'elle ne sait plus qu'elle peut s'arrêter, qu'elle doit avancer pour exister dans une époque où l'on se noie dans la masse et l'information.
Reste alors à nos deux héros à dénicher une nouvelle façon de voir les choses, à prendre conscience de leurs souvenirs et de ce qu'ils peuvent en faire, qu'ils soient une souffrance ou une joie. Pour Olivier Paquet, la technologie n'est pas une mauvaise chose en soi (elle peut aider à reconstruire des environnements, à piéger des monstres, à communiquer à travers le temps et l'espace, à conserver une trace…) mais elle accentue et révèle les failles humaines, elle réveille nos démons et nous pousse parfois à réfléchir en 0 et en 1, transformant l'art en mesure de popularité, le monde en camps bien délimités, l'être humain en machines fantômes.
Mais le monde, lui, tend à s'éloigner du 1 pour tendre vers l'infini des possibles. Et c'est aussi cela être humain.

Techno-thriller efficace et percutant, Composite va heureusement bien plus loin que le jeu du chat et de la souris pour s'intéresser au souvenir et à son rôle dans nos sociétés modernes toujours plus complexes et polarisées. Olivier Paquet fouille nos mémoires et nos traumatismes pour mieux comprendre aujourd'hui et demain tandis que les réseaux s'enflamment et que les I.As tentent de comprendre la bête humaine. Passionnant.
Lien : https://justaword.fr/composi..
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Une vision d'un futur proche n'a pas besoin d'être totalement apocalyptique pour capter l'attention d'un lecteur. Olivier Paquet a fait le choix d'une approche en tension, mais tout en subtilité, pour parler de demain.

Dans cette vision, une vingtaine années en avant, l'intelligence artificielle aura pris une place essentielle dans la vie quotidienne, que ce soit à titre personnel, au niveau professionnel ou encore dans le cadre des investigations policières. Un outil qui change clairement la manière d'interagir, sans pour autant tout dénaturer. Les algorithmes rythment le quotidien.

Dans ce roman assez court mais particulièrement dense, l'auteur trouve avec finesse de très intéressantes applications de l'IA, comme cette utilisation pour gommer les erreurs du passé et aider à reconstruire certains endroits à l'identique de « l'ancien » temps, plus proches de la nature, en utilisant les photos et vidéos de tout un chacun. Brillante idée !

Ou encore de traquer les pédophiles sur le net en faisant passer des IA pour des enfants.

Ce monde d'après, très proche, ressemble beaucoup au nôtre, les curseurs ont simplement été poussés un peu plus loin. A l'image de ces Foulards blancs, comme une extension du mouvement qu'on connait aujourd'hui, remontés à mort contre un gouvernement écologiste.

La société est de plus en plus fracturée. L'emballement incontrôlable, qui peut être attisé par quelques mots, est démultiplié par la puissance des réseaux sociaux qui servent à briser le lien davantage qu'à le maintenir. le délitement de la société devient jour après jour plus prégnant, rendant le dialogue presque impossible.

C'est dans ce contexte explosif que l'écrivain raconte une enquête atypique. Puisque derrière cette situation semble s'étendre l'ombre d'une intelligence artificielle.

Sous couvert d'un techno-thriller qui n'en est pas vraiment un, l'histoire raconte les recherches de deux personnes que rien ne devait se faire rencontrer. le récit tourne très vite à une quête intérieure et à une approche politique, remplie de réflexions. Un faux rythme, parfois un brin déséquilibré à mon goût, qui donne une vraie profondeur au récit.

Le sujet de fond, la perte de souvenirs, touche à l'intime. C'est évidemment ce point fort qui ressort, à étudier comment un souvenir façonne qui nous sommes, détermine notre manière d'être. de réminiscences en stigmates, que se passe-t-il lorsqu'on « perd » un souvenir fort qui a orienté la suite de notre existence en bien ou en mal ?

L'analyse de l'auteur est enrichissante, rendant cette fiction puissante de questionnements (et de propositions de réponses). Une richesse dans ce monde où l'humain se met à réfléchir de façon binaire, bien davantage que l'outil informatique lui-même.

Des points d'alerte sont amenés, comme la question de l'accès aux souvenirs numériques d'autrui (leur manipulation ?), sans juger à outrance, en amenant au contraire à penser en commun. La technologie est un outil et non une fin en soi, à nous de découvrir la meilleure manière de l'utiliser.

Composite est un roman d'anticipation qui ne se veut pas artificiellement alarmiste, mais pousse la réflexion sur ce qui est déjà en route aujourd'hui. Olivier Paquet déploie, avec talent et finesse, un récit prenant pour les lecteurs ouverts et à l'écoute.
Lien : https://gruznamur.com/2022/0..
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Des souvenirs que l'on modifie ou que l'on vole? L'idée vous parait dingue? Et pourtant Composite vous embarque dans un thriller dont l'intrigue parait finalement tout à fait vraisemblable si l'on considère notre société ultraconnectée d'aujourd'hui. C'est mené tambour battant, avec un propos et une critique bien amenés, c'est fin, c'est juste. Peut-être les personnages auraient-ils gagné à avoir encore un peu plus d'épaisseur mais le résultat est très bon, un roman SF que je recommande sans l'ombre d'un doute.
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Ce roman m'est difficile à quantifier en degré de satisfaction à la fin de sa lecture.

Il se situe dans un futur proche, déjà à partir de là, c'est troublant, car nous sommes ici en 2035. Soit, dans un peu plus de 10 ans. C'est dans pas si longtemps finalement.

Les photos que nous laissons sur les réseaux permettent de recréer des zones vertes comme autrefois. Je pensais que ça prendrait plus d'espaces dans le roman, c'est ce qui m'intéressait le plus dans le résumé. On survole au début, puis ensuite, c'est l'enquête qui prend totalement l'attention des personnages.

Des vols et des modifications de souvenirs ont lieu. Esther va s'en rendre compte et va chercher le coupable et les raisons. Elle pense que c'est forcément une IA. Les personnalités des personnages semblent changer quand ces souvenirs sont soustraits, modifiés, remplacés. C'est une idée vraiment intéressante ! Cela va d'ailleurs lui créer des problèmes de coeur (je n'ai pas tellement aimé les moments sur le couple, car c'est un peu trop long.).

Par contre, l'insurrection ne m'a pas plus intéressé que ça. Je n'aime pas forcément la politique, ceci explique en partie cela. Parce qu'en soit, c'est bien écrit et le fait de nous parler des gilets jaunes, de la pandémie du COVID, du Bataclan, des personnalités haut placé... Renforce notre réaction face aux événements du roman.

Ce n'est pas de la pure Hard SF avec laquelle j'ai du mal habituellement. Mais ça s'en rapproche un peu, c'est beaucoup plus compréhensible. Pour apprécier à 100 %, il faut toutefois aimer les technologies et la politique.
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facilement qu'un clavier à notre époque. Mais tout cela a un prix lorsque que quelqu'un manipule les souvenirs des gens par le biais d'images modifiées, la catastrophe n'est pas loin.
Une paysagiste virtuelle va s'allier à un policier afin de démêler cette histoire, dans une enquête non officielle sous forme de course contre la montre tandis que le peuple est manipulé et s'en va en guerre contre les politiques et notamment la première ministre, littéralement menacée de mort par le peuple.
L'histoire commence doucement mais la tension monte crescendo pour finir dans une révolution populaire et dans l'urgence comMélange de roman d'anticipation, de techno-thriller porté sur la technologie des intelligences artificielle et de politique, "Composite" nous alerte sur le devenir des I.A. et sur les risques que nous encourons à toujours pousser plus loin notre besoin d'assistanat technologique.
Dans cette histoires par exemple on utilise un casque de réalité virtuelle aussi
plète.
J'ai eu un peu de mal à apprécier le caractère des deux personnages principaux, entre le policier à la ramasse et la paysagiste pas vraiment sympa et surtout ne sachant pas gérer ses humeurs, c'est vraiment le reproche que je peu faire à ce roman.
Le récit en lui-même est intéressant, surtout quand ça commence à bouger et la fin est excellente à mon goût.
J'ai préféré le roman précédent de l'auteur (Les machines fantômes) mais c'est tout de même une histoire à lire si vous aimez les intrigues avec des intelligences artificielles.
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Souvenirs photographiques trafiqués, complotismes, intelligences algorithmiques et foules en colère pour composer une brillante exploration de plusieurs chemins peu balisés de notre futur proche.

Sur le blog Charybde 27 : https://charybde2.wordpress.com/2023/03/12/note-de-lecture-composite-olivier-paquet/

Esther est une brillante éco-restauratrice (au sens de la restauration d'oeuvres d'art, et non au sens culinaire, disons-le par acquis de conscience). La petite start-up qu'elle a fondée avec deux associés remporte appel d'offres sur appel d'offres pour proposer une nouvelle donne à l'architecture paysagère, en écumant le net et les réseaux sociaux pour y dénicher des clichés incidents permettant de retrouver – ou de réimaginer en cohérence – le look & feel de lieux jusqu'alors jugés irréversiblement dégradés par l'action délétère de l'humain sur la nature.

Elle réalise un jour, soudainement, elle qui passe tant de temps à filtrer les images publiques et privées des archives mémorielles de tout une chacune et un chacun, qu'un cliché spécifique, issu de ses propres souvenirs, remontant à l'époque de son adolescence lorsqu'elle fut confinée avec son père pendant la pandémie, a été modifié : un simple détail, une incohérence qu'elle finit par débusquer – mais qui donc a pu prendre le temps et la peine de procéder à cette intervention si anodine en apparence ?

Prise d'un curieux doute, elle utilise les puissants mécanismes de recherche dont elle dispose professionnellement, et découvre qu'un nombre non négligeable de ces modifications non autorisées et apparemment absurdes ont été réalisées au cours des semaines passées. Elle contacte Vincent, l'une des cibles de ces substitutions, policier spécialisé de la Brigade des Mineurs, qui se consacre à l'infiltration des réseaux pédophiles et pédopornographes en utilisant des intelligences artificielles spécialisées. Associés ensemble par la force des choses dans une enquête hors du commun par laquelle ils auront à se confronter à leurs délicats passés familiaux respectifs comme à la colère sociale qui gronde, attisée à toute force par certains prédicateurs des réseaux sociaux – parmi lesquels se distingue un certain « Grand d'» -, ils vont osciller au seuil d'un univers souterrain, algorithmique, inattendu et vertigineux.

Publié en 2022 chez L'Atalante, le neuvième roman d'Olivier Paquet, s'il se situe en osmose avec ses « Machines fantômes » de 2019, introduit de passionnantes trajectoires nouvelles dans le choc contemporain de l'économie, de la socio-politique et des intelligences algorithmiques. Travaillant au coeur les questions de mémoire et d'identité (et donc l'impact des mémoires trafiquées et des « faux souvenirs », qu'avait si brillamment défriché Hélène Frappat dans son « Par effraction » de 2009 – le degré de sensibilité de chacune et chacun à la « perte » d'un souvenir demeurant une question délicate), « Composite » n'hésite pas à emprunter les chemins détournés de la surveillance ubiquitaire (le « Gnomon » de Nick Harkaway, utilisant des registres très différents, n'est paradoxalement pas si loin) comme ceux des significations détournées des paysages physiques et mentaux (déclenchant ainsi un bel écho du côté de Fanny Taillandier) ou ceux, rôdant à la frontière des consciences lorsqu'il s'agit d'intelligence artificielle, des communications « occultes » entre programmes réputés distincts (ce que les vétérans William Gibson et Orson Scott Card avaient évoqué en leur temps, d'une façon nettement moins précise et réaliste que celle, désormais, d'Olivier Paquet).

Alors même que certains codes propres au terrorisme de réseaux et à la bienveillance révoltée sont ici joliment malmenés et détournés (à l'image éventuelle du Stéphane Vanderhaeghe de « P.R.O.T.O.C.O.L. »), on pourra sourire à l'occasion – ou s'inquiéter – en suivant les commentaires in petto de personnages narrateurs ne ratant guère une occasion de fustiger déconstructions et intersectionnalités, ou de s'émouvoir du pouvoir de la foule (les Gilets Jaunes, démarqués ici en Foulards Blancs, semblent avoir créé un traumatisme réel chez ces protagonistes), nécessairement aveugle, dévastatrice et haineuse (et donc bien différente de celle travaillée en profondeur par Éric Vuillard et son « 14 juillet », ou de celle du parc Taksim Gezi chez Sandra Lucbert, par exemple). L'analyse discrète de certaines mécaniques complotistes automatisées de facto est particulièrement pénétrante – et rejoint par plusieurs aspects le gigantesque travail de Wu Ming 1 et de son « Q comme Qomplot » de 2021 -, permettant à « Composite », à la charnière de plusieurs thématiques très contemporaines qui sont rarement associées dans la fiction, de s'imposer comme une lecture captivante et nécessaire.

Lien : https://charybde2.wordpress...
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Le monde proposé par Olivier Paquet dans son roman Composite n'est pas si éloigné du nôtre et on croit volontiers au futur qui est présenté. Par exemple, j'attends avec curiosité de voir apparaître "pour de vrai" le métier d'archécologue (mon correcteur me souligne le mot donc pour le moment pas de reconnaissance officielle...!).
J'ai eu un peu peur en début de lecture d'être complètement dépassée par le contexte technologique, certaines explications étaient obscures pour moi, mais on s'habitue au nouveau vocabulaire, et j'allais dire que, comme dans un roman réaliste genre Germinal, la "petite musique" des mots précis et techniques finit par rythmer la lecture, même si on ne comprend pas tout. Ce qui tient en haleine, c'est la course contre le temps, c'est la recherche effrénée de l'humain derrière la manipulation et les programmes. Bon, si vraiment les mots IA, algorithme, programmation, réseau, IP, logiciel... vous donnent des boutons, vous n'avez peut-être pas choisi le bon bouquin! Mais si vous avez aimé être perturbé·e par certains épisodes de Black Mirror et/ou si vous êtes fasciné·es (ou inquiet·es) par les avancées informatiques et leur impact sur notre société, alors ce roman va éveiller en vous beaucoup de questions. le lien entre la manipulation technologique et la manipulation médiatique et politique est très bien expliqué et sert en partie de fil rouge dans la narration.
En revanche, concernant les personnages, j'ai bien aimé Esther mais pas trop Vincent. Non pas à cause de son histoire personnelle, mais je n'arrivais pas à m'attacher à lui, ni à sa vision des choses. Reste que c'est un binôme qui se complète bien dans l'histoire. Et que leurs réactions face au vol de souvenirs permet d'incarner la dualité des comportements et d'aborder de manière presque philosophique la place de la mémoire dans notre construction individuelle.
Merci à Babelio et l'Atalante pour cet envoi et pour le marque-pages associé à la couverture (ça fait toujours plaisir!).
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J'avais déjà entrepris la lecture d'un roman d'Olivier Paquet, « Les machines fantômes », que j'ai abandonné en cours de route, je le trouvais trop complexe, je n'arrivais pas à entrer dans l'histoire.
Mais il faut croire que quelque chose m'a accroché chez cet auteur, car j'ai tout de même tenté « Composite » du même auteur.

Et bien je n'ai pas été déçu. Ce bouquin m'a passionné.
L'histoire démarre avec un vol de souvenir, plus précisément une substitution de souvenirs. Une jeune femme victime d'un tel remplacement, sensible et curieuse, se met à creuser et découvre qu'elle n'est pas seule concernée. Un policier se joindra à elle et ils découvriront une situation fort-étonnante.

L'histoire se déroule dans un environnement social violent, des manifestations de plus en plus dures ont lieu tous les week-ends dans les grandes villes.
Difficile d'en dire plus sans dévoiler trop l'histoire.

Pour ma part, j'ai été happé par ce roman. Même si le fond technique reste complexe, j'ai très bien suivi l'histoire. L'auteur a su mener son affaire et ménager un suspens fort. Je reprenais le livre à chaque occasion et Je n'ai pas pu le lâcher après avoir entamé le dernier chapitre.
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📚 Avis lecture : Composite d'Olivier Paquet publié chez L'Atalante.

Plus un ressenti qu'un vrai avis lecture (comme d'habitude honnêtement), je ne vais pas plus détailler ce que je pense de ce livre. J'ai donné 4 🌟 à Composite, sans réelle conviction, plus pour l'expérience que fut ma lecture que pour le livre en tant que tel. À certains égards, j'ai eu un peu la même sensation que quand j'ai lu Récursion de Blake Crouch début 2021. Un roman que j'ai absolument adoré du début à la fin et auquel j'ai attribué la note de 5 🌟 sans hésitation. Dans le cas de Composite c'est un peu plus nuancé mais passé le premier chapitre j'étais vraiment à fond dedans.

Je ne suis pas un grand fan de la science fiction très politique. Non pas parce que les idées et arguments développés ne sont pas les miens contrairement à cet argument fallacieux opposé à ceux qui ressentent la même chose que moi et/ou n'apprécient pas un roman en particulier, mais simplement parce que je ne lis pas pour ça. J'estime avoir suffisament de réalité et de politique au quotidien pour ne pas m'en farcir une nouvelle louche dans mes lectures. 😄 de temps en temps, sous couvert d'un contexte éloigné du notre (pays différent, monde inventé, futur très lointain), je peux néanmoins apprécier ce genre d'écrits. Composite est malheureusement, à cet égard, ce que je n'apprécie pas : une France pas si éloignée temporellement que la notre (2035) avec les mêmes événéments marquants qui sont mentionnés à de multiples reprises (gilets jaunes, attentats, pandémie, ...) J'ai quand-même mis 4 🌟 au roman donc ce n'est pas si dérangeant que cela en fin de compte.

Un autre point de déception concerne l'aspect écologique qui au final est assez anecdotique dans le roman quand-bien même le résumé du livre laisse à penser que ce thème sera un peu plus présent. le dénouement est assez décevant aussi, un peu facile, précipité, le problème des formats courts j'imagine... Un ressenti assez mitigé à postériori mais à la lecture j'étais à fond quasi tout du long et à mes yeux c'est bien ce qui compte lors que je lis, d'où cette note de 4 🌟.

c/c IG @kvinwtm_
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Composite
Olivier Paquet
L'atalante

Avec l'évolution exponentielle des capacités des intelligences artificielles à analyser des quantités de données, à croiser des paramètres en un minimum de temps, certains humains se questionnent sur l'intérêt pour ladite humanité de la laisser faire, de les laisser prendre des décisions de manière rationnelle. Mais à côté de cela, quand on laisse une IA s'imprégner d'échanges chat entre humains, au bout de quelques heures d'apprentissage elle commence à proférer des insultes racistes, antisémites et homophobes. Malgré cela, ce questionnement sur la limite de l'interventionnisme de l'IA sur la société se pose. Et c'est ce que fait olivier Paquet dans composite, son nouveau roman d'anticipation paru aux éditions de L'atalante.

Esther se sert des traces numériques passées pour reconstruire des espaces naturels. Donc l'archivage numérique fait partie de son quotidien et elle se rend compte qu'une vidéo prise pendant le confinement a été modifiée. Elle est persuadée que sa mémoire ne lui joue pas des tours. Il y a donc eu une intervention manifeste d'une entité pour donner une autre lecture de cette vidéo. Et si cette manipulation numérique n'était pas un acte isolé ? C'est ce dont elle va se rendre compte avec la rencontré avec Vincent, policier de son état, spécialiste de l'investigation avec les IA et qui a lui-même un passé parental très lourd et dont les souvenirs sont un marqueur essentiel. Mais ce socle semble aussi se modifier...

Alors accrochez-vous au livre car cela vous demandera beaucoup d'attention pour suivre le fil de l'histoire. Non pas qu'il soit hypertechno avec des termes qui ne peuvent être compréhensibles que par des nerd extrêmes mais le roman d'Olivier Paquet navigue entre les personnages et les époques de manière anarchique, tout au moins en apparence. Mais l'auteur réussit à emmener subtilement le lecteur dans un cheminement de pensée autour de l'impact des IA dans notre société et leur capacité à se liguer pour orienter la pensée humaine vers quelque chose qui leur semble plus rationnel. Grâce aux souvenirs, olivier Paquet interrogé aussi sur la filiation et son besoin de s'y raccrocher ou au contraire de s'en détacher. Tout cela dans un contexte de soulèvement populaire dicté par des réseaux comme twitbok. Composite est un roman intelligent, ardu mais nécessaire à la réflexion que l'on peut poser à la fois sur ces médias mais aussi de ces intelligences artificielles qui orientent nos choix au quotidien sans que cela nous choque,pour le moment.
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