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3,65

sur 527 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
À ce jour et du haut de mes (dérisoires) vingt-trois printemps, je crois n'avoir encore jamais rencontré d'auteurs plus déconcertants qu'Arto Paasilinna. Dans le Bestial Serviteur du pasteur Huuskonen, il ne déroge pas à la règle et fait fi des lois du genre avec une désinvolture inouïe.

Plus qu'atypique, ce roman est un véritable OLNI (objet littéraire non identifié).

Pourquoi ?

D'abord parce que la plume d'Arto Paasilinna, toujours sur le fil, est éminemment singulière : tantôt sérieuse voire critique, tantôt légère et onirique, elle confère au récit un style très étrange – qui en déroutera sans doute plus d'un d'ailleurs, au premier abord. En outre, le Bestial Serviteur du pasteur Huuskonen ne correspond pas à un genre précis : c'est un entre-deux constant entre absurde et burlesque.

Ensuite parce que l'histoire est totalement saugrenue : un pasteur luthérien finlandais (oui, ça fait beaucoup d'infos d'un coup, je sais), alcoolique et coureur de jupons (c'est bientôt fini promis) reçoit un ourson orphelin en guise de cadeau d'anniversaire et décide, suite à maintes déceptions, de partir en voyage avec lui. Avouez qu'on n'a rarement fait plus improbable comme postulat.

Egalement parce que l'humour y est hautement grotesque. Au cours de ce périple, Oskar va en effet apprendre à son ours à prier ou encore repasser (!), le tout sous le regard impassible des gens pour qui tout cela est tout ce qu'il y a de plus normal mais pas du lecteur naturellement qui, selon sa sensibilité, soit rira aux éclats soit se perdra dans les méandres de sa propre confusion. Quant au pasteur, il collectionne lui aussi les attitudes cocasses, compare Jésus à un communiste ou encore s'adonne sans compter à la pratique du « javelot ascensionnel ».

Parce qu'enfin cette plume, cette histoire et cet humour servent de réelles convictions. Arto Paasilinna y questionne en effet la religion, et sous toutes ses formes. Dans ce conte satirique, qui n'est pas sans rappeler le Candide de Voltaire d'ailleurs, l'auteur critique en effet à la fois les représentants de cette foi (aussi diverse soit-elle) que l'oecuménisme.

On y retrouve également les thématiques qui lui sont chères : la Nature avec un grand N, les expéditions et les animaux, qui ont une fois de plus ici, une part centrale dans le récit avec l'ours Belzébuth (autre petit clin d'oeil taquin de l'auteur, au passage). le Bestial Serviteur du pasteur Huuskonen nous invite en fait ici à reconsidérer les rapports entre berger et brebis.

Finalement, l'ours est-il le "Bestial Serviteur" ? Ne peut-on pas voir dans le dévouement initial du pasteur à Dieu puis dans ses recherches sur l'origine du monde et les extraterrestres le signe d'un asservissement tacite plus grand encore ? N'est-ce pas alors Belzébuth le berger ? Celui qui nous enseigne quelque chose ? A savoir que l'on peut vivre heureux si l'on accepte que la genèse du monde nous transcende, est impénétrable.

Là réside en tout cas tout le mérite d'Arto Paasilinna selon moi. Planter des idées dans nos coeurs, les arroser avec sa plume allégorique, attendre qu'elles atteignent le cerveau et nous quitter une fois sa mission accomplie, avec pour seul tuteur, son bouquin.

Vous l'aurez compris, j'ai grandement apprécié ce livre complètement décalé dans lequel Arto Paasilinna ose tout. Farfelu, désopilant et incisif, le Bestial Serviteur du pasteur Huuskonen se révèle être un voyage initiatique beaucoup plus profond qu'il n'y paraît. Quelques (regrettables) longueurs pourront toutefois venir à bout de la patience de certains, d'autant plus s'ils ne sont pas sensibles à l'univers du monsieur.
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Je suis une habituée de Paasilinna et c'est toujours un bon moment de s'aérer l'esprit après des ouvrages plus moroses ou sérieux.
Cependant j'ai eu du mal à aller au bout, car on se lasse à mi-chemin de toutes les facéties du pasteur et de son ours. Je suppose que la force d'impact s'amenuise avec la longueur des développements.
Bravo pour le lancer de javelot ascensionnel, pour l'éducation de l'ours, le sommeil dans la tanière...
De grands moments de burlesque uniques, à savourer.
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Mi fable mi conte, voici un roman joyeux, étonnant, et imprévisible. Arto Paasilinna écrit avec habilité et facilité. On sent dans cet écrivain hors norme une envie furieuse de bousculer les aprioris d'une société bien-pensante. Cette histoire qui fait sourire, adresse au lecteur des signaux. le pasteur Oskari Kuukonen est un sacré personnage qui bouscule les diktats et se moque subtilement de sa hiérarchie. Oskari va élever un ourson Belzébuth, et lui-même au gré de l'âge de ce dernier changera un peu plus chaque jour, jusqu'au point de devenir marginal, quasi cynique tel Diogène et sa philosophie de vie. L'histoire animalière anthropomorphique relève le niveau de lecture dans un 2ème voire 3ème degré. On s'attache aux protagonistes et on a envie de vivre cette aventure toute de bol d'air frais, de paysages grandioses et de l'hymne « du Lièvre de Vatanen » qui est en filigrane entre les lignes. le lecteur est époustouflé par l'audace d'Arto Paasilinna qui aime son pays et se moque gentiment en Diogène absolu de toutes les conventions possibles. On lit ce livre à petites gorgées de lait parfumé au miel, et il vient au lecteur l'envie furieuse de rencontrer en vérité Oskari Huuskonen et son ours Belzébuth. Et c'est bien ainsi.
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Ce roman, mon premier, d'Arto Paasilinna, m'a disons, un peu déroutée. J'ai apprécié la première partie, qui correspondait à l'idée que je me faisait de ce livre. Un pasteur pour le moins original se voit offrir un ourson orphelin en guise de cadeau d'anniversaire, il décide de l'élever et de lui permettre d'hiberner comme le font tous les ours en lui construisant pour cela une tanière dans la quel le pasteur passe lui même beaucoup de temps en compagnie de son ours et d'une jeune scientifique venue étudier l'hibernation de l'ourson. La seconde partie de l'histoire m'a moins séduite et un peu perdue en route, le pasteur et son ours s' y embarquent dans un (long...) voyage autour du monde, ponctué de péripéties loufoques mais aussi souvent un peu amères, accompagnées des tours extravagants et lucratifs qui sont appris à l'animal. Si je n'ai pas complètement accroché, le roman a de bons cotés et m'aura permis de mettre un pied dans l'oeuvre de cet auteur et je ne ferme pas la porte a un second roman d'Arto Paasilinna à l'occasion.
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Toujours avec beaucoup d'humour et de surprise, nous suivons les pérégrinations du pasteur Oskar Huuskonen et de son ours à travers le monde.
Toujours aussi libre dans les scénarii de ses romans, Arto Paasilinna m'a, néanmoins, moins embarquée dans ce roman.
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Apprendre à son compagnon d'ours à faire le repassage ou la vaisselle, s'initier avec entrain au lancer de javelot en hauteur... : le pasteur Huuskonen multiplie les activités loufoques. Loufoques, mais non moins censés pour le sens de cette histoire d'Arto Paasilinna.
Avis personnel d'un grand amateur de l'auteur finlandais, certains passages de ce récit traînent parfois. L'univers déjanté du récit et les frasques du pasteur contrebalancent cependant cette impression.
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Le monde d'Aarto Paasilina est un monde plutôt décalé. Celui-ci ne dérogé pas à la règle et nous sommes rapidement transporté dans son monde surréaliste.
J'adore imaginer son ours faire des cocktails ou repasser les chemises ou bien encore se laver les dents.... Bref les aventures de ce pasteur qui accepte d'être responsable de son ourson qui grandit et qui remet en question sa vie, sa foi m'a bien plu, même si il m'a moins accrochée que d'autres livres de Paasilina.
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Un peu longuet vers la fin. Mais toujours d'aussi bonne qualité! Une écriture vraie, scandinave, bestiale!
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Ce livre facile à lire est un peu fou et délirant, bien dans le style de l'auteur. Si la première partie tenait la route et m'a fait rire, la seconde partie devient à la fois :un peu trop délirante (à mon gout), moins drôle, et surtout n'apporte rien de plus à l'histoire, j'ai eu hâte de lire la fin, non pas parce que cela me passionnait, mais bien parce que je m'ennuyait et que je n'aime pas abandonner un livre avant la fin....
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Je me suis régalée à lire les aventures du pasteur et de son ours. J'ai trouvé ce voyage à travers l'Europe très réjouissant. Un roman plein de fantaisie, chargé, comme tous les romans de Paasilinna, d'un message à la fois humaniste et écologiste. Au passage, il tourne en dérision les religions, et se moque de leurs représentants et de leurs rituels. Un livre qui fait du bien, une ode à la liberté. Complètement irréaliste mais très drôle. Les personnages sont farfelus et hauts en couleurs, les situations complètements loufoques. Un petit bijou d'humour nordique. Des trois romans de Paasilinna que j'ai lus, celui-ci est mon préféré.
Lien : http://leslecturesdeclarinet..
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