En protégeant la santé de plusieurs souverains, le quinquina a réussi à s’imposer dans les livres de médecine, les apothicaireries et les esprits. La diffusion qui a suivi à partir de la fin du XVIIe siècle a continué de consolider les relations de pouvoir entre une monarchie de moins en moins guerrière et un nouvel enjeu : la santé des populations. Dès lors, il importait moins de sauver la vie du roi que d’épargner des milliers de sujets en découvrant un antidote aux fièvres qui ravageaient les campagnes et les villes. La médecine ne pouvait qu’y gagner en crédibilité et en liberté loin des cabales de la cour qui n’ont jamais fait progresser le savoir.
Les médecins du roi profitent de l’occasion pour faire la publicité pour un produit aussi onéreux qu’efficace… dès lors qu’il ne s’agit pas de contrefaçons ! Sous LouIs XV, le quinquina continue son ascension pour atteindre le rang de fébrifuge par excellence. Toujours aussi prisé, il intéresse l’État royal dont les prétentions biopolitiques vont croissant.
À l’inverse des Britanniques, l’armée française dispose d’une organisation sanitaire et logistique : tentes « abri », manteaux épais, boulangeries et importance de la soupe, ambulances et mules permettant le transport des blessés et des malades, existence d’un corps d’infirmiers.
Si l’organisation des transports entre les camps devant Sébastopol et la base logistique de Kamiesch est efficace, par contre les conditions d’hygiène collective laissent grandement à désirer. Lors du second hiver, le resserrement des troupes lié à l’arrêt des opérations militaires, associé au rejet des conseils d’hygiène pourtant prodigués par le Service de santé, expliquent le désastre sanitaire subi.