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Une autre découverte pour laquelle je remercie la Fnac, mais qui me laisse sur une impression mitigée. Autant la forme m'a séduite, autant je suis restée sur ma faim en ce qui concerne le fond.
J'ai beaucoup aimé l'écriture de l'auteure, une écriture poétique et précise à la fois, qui excelle à décrire la nature, et les sentiments qu'elle inspire à ses personnages, tout autant que la ville, ses bruits, et la sensation d'étouffement qu'elle va engendrer chez la narratrice.
J'ai beaucoup aimé la première partie du livre, jusqu'au moment où la narratrice se retrouve seule. Ses sentiments, son ressenti dans sa vie passée et celle qu'elle découvre dans la maison sont très bien traduits en mots par l'auteure. Celle-ci dénonce avec beaucoup de justesse, la dépendance qu'entraine notre société de consommation, les besoins toujours plus importants que crée la vie en société. Elle y oppose le quasi dénuement de la vie en autarcie dans cette maison forestière, où la nature pourvoit aux besoins essentiels de ces femmes. Et le soulagement éprouvé par la narratrice à vivre ainsi simplement, en suivant le rythme de la nature.
A la moitié du roman j'ai eu l'impression de basculer dans un livre différent et je n'ai pas perçu ce que voulait nous transmettre l'auteure. Il reste à la fin beaucoup de questions non répondues. J'aurai pu ignorer ce manque de sens pour moi si j'avais été plus "embarquée" dans l'histoire, ce qui n'a pas été le cas, je suis restée spectatrice. Je n'ai pas réussi à adhérer à l'aspect onirique du texte, ne sachant plus distinguer la frontière entre rêve et réalité, et l'épilogue ne m'a pas apporté les réponses espérées.
Peut-être n'était-ce pas le bon moment pour moi, peut-être n'est-ce pas le genre de livre à lire avec une contrainte temporelle. Je suis curieuse de découvrir d'autres avis sur ce roman.
Lu dans le cadre du jury du prix FNAC
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Elle a conquis son indépendance et s'est approchée de ses rêves de liberté avec l'acquisition de cette moto. Des petits boulots ingrats, des économies patientes et au bout du chemin, l'accident.
Jeanne et Stella seront à ses côtés , aux abords d'un forêt sauvage, veillée par l'éclat étrange de deux lunes jumelles. La nourriture frugale, la cueillette ou la chasse assurent leurs subsistance. Malgré les crises et les disparitions soudaines de ses deux anges gardiens, elle semble heureuse, en communion avec une nature retrouvée …

Fable onirique et voilée d'une aura de mystère, sublimant le rapport à la nature, dans une écriture empreinte de poésie, ce court roman n'est pas sans rappeler Dans la forêt de Jean Hegland, dans un contexte cependant fort différent et avec une ambition romanesque moindre.

La lecture est plaisante mais on devine rapidement ce qui se cache en coulisse de cet univers singulier.
Lien : https://kittylamouette.blogs..
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Un beau livre court et original qui fait, à mon sens, honneur à la #Rentrée Littéraire.
C'est avec une poétique singulière, délicate, sensible que la narratrice déroule le fil des événements qu'elle vit tout au long du roman, certains sont pour le moins étranges et tiennent d'une véritable altérité.
un beau jour, la jeune femme décide de fuir en moto, une vie citadine pour laquelle elle ne se sent pas faite ; la routine au travail, l'ennui, les exigences des clients, la pression, la fatigue, les artifices de la société consumériste, la sursollicitation des sens, de l'attention ont raison de sa résistance.
Comme le moineau qu'elle suit, elle veut se sentir libre, elle fuit la ville et ses contraintes mais voilà que l'accident survient.
Le récit devient quelque peu elliptique entre le moment de la survenue de l'accident et le moment où elle se retrouve dans une maison isolée, en forêt, un lieu qu'elle nomme "ici", ce qui nous tient en haleine, elle se retrouve malgré elle dans cette sorte de cabane, où deux autres femmes, deux personnages aussi étranges qu'accueillants cohabitent, leur relation se passe de mots, le langage articulé a disparu.
La communication entre les trois personnages est non verbale mais toutefois harmonieuse, laissant s'exprimer le langage du corps et des sens, se développe alors une sorte de sororité de fait.
Toutefois, Les comportements paraissent étranges et décalés, s'écartant de l'ordinaire et surtout de la norme, confinant parfois à la folie.
La nature, dans le récit, est omniprésente, la faune et la flore jouxtent les personnages .
La nature les nourrit aussi, les trois femmes font avec, s'adaptent et s'accommodent fort bien de ce qu'elle peut leur offrir.
Le récit entremêle également comportements humains et animaux, qui se confondent parfois jusqu'à la fusion finale.
On s'interroge sur ces va-et-vient entre animalité et humanité.
S'opère alors une harmonie entre les personnages et les éléments qui les entourent.
Un récit où le rêve rejoint la réalité, l'onirisme côtoie le fantastique.
Tout au long de la lecture on s'interroge sur la réalité des événements, sur la part de soi et celle des autres, sur l'identité de la narratrice...
Qui est-elle vraiment ? Qui sont ses deux femmes qu'elle rencontre ?
Une réponse est donnée dans l'épilogue, donnant un sens à ce qui a pu égarer le lecteur...La fin reste toutefois ouverte.
Ce roman rend un hommage vibrant à la nature, interroge sur la part d'animalité que nous recélons en nous, il contient une critique de notre société consumériste, on se demande finalement si l'être humain n'est pas en train de devoir revenir à l'animalité originelle ou du moins s'il n'est pas urgent de changer la donne entre une nature au plus près de l'humain et dont il a besoin et une civilisation décadente qui le mènerait à sa perte.
Un beau récit qui interpelle, nous appelle, nous surprend, nous bouscule, pointe du doigt la décadence de nos sociétés, tout en nous permettant de rêver, roman qui ne tombe pas dans les écueils de la dystopie.



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Qui n'a pas rêvé un jour de tout lâcher, de laisser enfin tomber ces contingences qui nous relient au monde, qui nous relient aux autres ? À l'image de ces « évaporés » du Japon, choisir en conscience de disparaître.

La narratrice l'a fait, se délestant de tout avant de partir à moto. « Je voulais me détacher, que personne ne dépende de moi et ne plus rendre de compte à qui que ce soit (…) C'en était fini pour moi de seconder le monde. »

Et puis survient le choc, l'accident, le noir et l'espace-temps qui se trouble. Avant le réveil en forêt, recueillie par Stella et Jeanne qui la soignent et la font revenir au monde. À l'autre monde. Un monde d'harmonie le temps d'un été ; d'inquiétudes durant l'automne ; puis de solitude et de découvertes quand vient l'hiver…

La Sauvagière de Corinne Morel Darleux est un conte, une fable, une fugue poétique, politique et divagatoire, dont la nature et la conscience qu'on en a, forment le personnage principal.

« du nature writing à la française » proclamait l'éditrice. Et elle ne mentait pas, ce qui m'a pleinement réjoui. Davantage que les fulgurances imaginaires et métaphoriques qui tout en apportant de jolies pages de styles, ont souvent été au-delà de mes limites en la matière. Mais quelle lecture apaisante…

« Dans un vertige, je me sens devenir magnétique. L'univers se masse atour de moi. Je tutoie les étoiles dans un déferlement de puissance. Je suis un être cosmique et il n'y a plus un golem sur Terre ou aux Enfers pour rire avec moi. »
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Je n'ai pas vraiment adhéré à cette histoire qui est pourtant ingénieuse pour un premier roman.
Une jeune femme qui n'en peut plus de la société de consommation, du rythme effréné du quotidien, du déferlement d'informations dans les médias, se retrouve suite à un accident de moto dans une cabane perdu au milieu de la nature avec deux femmes un peu étranges. Tandis qu'elle soigne ses blessures et prend goût à une vie en prise avec les réalités de la nature, le comportement de ses compagnes devient de plus en plus étrange.

Et puis le récit devient de plus en plus délirant et quelques allusions au fil du texte nous laissent deviner

Si j'ai trouvé l'idée excellente, je n'ai cependant pas tellement aimé cette histoire avec ses personnages qui restent trop mystérieux car la vie à la sauvagière est trop déconcertante...
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Pour la première fois, la bibliothèque de ma petite ville organise un défi lecture adulte avec une sélection de cinq ouvrages autour de la nature. Ma lecture de la Sauvagière s'inscrit dans ce sympathique contexte. Je l'ai entreprise un après-midi où j'avais envie de douceur et j'ai beaucoup aimé me glisser au début dans l'intrigue. Après un accident de moto, la narratrice est transportée dans une maison en lisière de forêt. Aux côtés de deux mystérieuses compagnes, elle a passé l'été en convalescence à vivre au rythme d'une nature généreuse. Et moi aussi je me refaisais une santé dans la chaleur des rayons du soleil, la cueillette des petits fruits et des légumes que je mettrais en conserve ensuite. Moi aussi j'ai goûté le plaisir des flammes dont le poêle inondait la grande pièce, la douceur des plaids et le bonheur d'être pied nus sur le plancher.
Ensuite, ça s'est un peu gâté. Un peu de surnaturel. Un peu d'indécision et d'onirique. Quelque chose d'une transe ? Quoiqu'il en soit, le roman est parti dans une fantaisie hantée où aucun repère ne tiendrait plus. Ni le temps, ni les personnages, ni l'intrigue. Ca change la donne…
C'est peut-être une réflexion poétique sur notre rapport au monde. C'est peut-être une invite, comme le suggère l'exergue, à considérer notre rapport au réel différemment ? Disons que c'est assez dérangeant pour être saillant et que cette lecture n'aura pas eu le caractère gentillet et inodore que je lui prêtais initialement. Mais ça ne m'a pas emportée.
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Ah, "La Sauvagière", ce titre mystérieux m'avait intrigué, poussant mon esprit à s'enfoncer dans l'oeuvre de Corinne Morel Darleux. Quel récit énigmatique ! le choc sur l'asphalte et l'éveil dans une nature sauvage et indomptée ressemblent à une transfiguration. Quand l'agitation urbaine est mise en sourdine, que reste-t-il sinon l'essentiel? La forêt, ces montagnes, et surtout, Jeanne et Stella – deux guides spirituelles, peut-être, ou simples mirages d'une conscience troublée.

Le silence omniprésent dans cet abri montagneux n'est rompu que par le chuchotement de la nature, qui semble murmurer les secrets ancestraux de notre humanité. Cette femme, notre héroïne accidentée, oscille entre deux mondes, l'un tangible, l'autre aux confins du rêve. Est-elle en purgatoire, à la lisière de la vie et de la mort, ou simplement en pleine métamorphose?

Morel Darleux nous offre une danse poétique, parfois trop éthérée, entre réalité et onirisme. À la fin de cette valse littéraire, le lecteur reste perplexe, en quête de sens. Nous cherchons des réponses, mais l'auteure se dérobe, laissant notre imagination vagabonder.

Le tour de force de "La Sauvagière" réside peut-être dans sa capacité à nous questionner sur notre propre nature, notre place dans le cosmos. Bien qu'empli d'une poésie presque trop luxuriante, le roman se lit comme une méditation, un hymne à notre relation avec la Terre. Mais comme tous les hymnes, il laisse derrière lui un écho, un murmure, une question : Quelle est, au final, notre véritable place dans l'univers?

Forêt murmure secrets,
Rêve et réalité s'entrelacent,
Nature étreint l'âme.
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Suite à un accident de moto, une jeune femme se réveille dans une maison en pleine nature avec deux autres femmes, Jeanne et Stella, pour prendre soin d'elle. Au fil de sa convalescence, elle découvre que cette vie, en autarcie, au coeur de la montagne, lui convient plutôt bien, après avoir vivoté, et souffert, dans les affres de la société ultra-capitaliste, même si certains comportements de ses compagnes l'interpellent. A l'arrivée de l'hiver, la situation prend une tournure plutôt étrange, qui va remettre en question toutes ses certitudes...

J'aurais pu franchement apprécier cette histoire qui donne toute sa place à la nature, qui propose une alternative à notre mode de vie de plus en plus délétère, sans pour autant proposer une alternative toute belle toute rose non plus. J'aurais pu également apprécier cette histoire de sororité paradoxalement bien assortie malgré les différences entre chacune, et le dénouement qui nous laisse penser, finalement, à tout autre chose, que cette idée de sororité, au sens strict.

Mais j'ai trouvé la plume de l'autrice très, trop artificielle, s'efforçant à employer un vocabulaire poétique, imagé, avec un peu trop d'emphase, faisant tomber à plat le caractère naturel, et sauvage, justement, de l'histoire de ce roman et de ces personnages. le décalage entre fond et forme ne m'ont, tout simplement, pas convaincue.
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Mince. Mince, mince, mince. Je n'ai pas aimé. Je n'ai rien compris. Je n'ai rien saisi. Corinne Morel Darleux, que j'apprécie, écrit merveilleusement bien mais ses mots, beaux à voir, pleins de poésie, s'évaporent quand j'essaye de les comprendre. Hein? Quoi? Qu'est-ce qu'ils me racontent là ? Je ne sais pas. Ce texte est trop loufoque, trop perché pour moi. Il est impénétrable, insaisissable, pour moi. Il raconte une histoire qui va dans tous les sens et qui perd, à la fin, de son sens. Que veux dire l'auteure? D'accord, il faut se rapprocher de la nature, la voir, l'observer, l'écouter, l'entendre, la respecter; d'accord ce roman reflète la sensibilité politique de l'auteure écosocialiste mais après? Je ne sais pas. Si vous avez compris, veuillez me l'expliquer car j'apprécie la femme politique qu'a été Corinne Morel Darleux et j'aurais aimé apprécier son premier roman. C'est un raté pour moi. Sans doute parce que je ne suis pas sensible à ce genre de littérature, à cette sensibilité. Et j'en suis la première désolée.
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C'est une petite maison dans un paysage paradisiaque, au milieu de nulle part.
Pas un mot entre les trois colocataires. Comme des fourmis, elles travaillent ensemble pour assurer la nourriture, la chaleur dans la maison, mais à part cela que font-elles ? Elles plongent dans le sommeil. La narratrice ne sait pas toujours si elle rêve ou bien si elle est éveillée. On se demande quelle drogue elle consomme pour avoir autant d'hallucinations, mais rien n'est dit. Ces femmes profitent de l'atmosphère, de la température, des goûts, des odeurs, des sons. le temps se déroule dans les sensations, comme des existences animales.
D'ailleurs, Jeanne la rousse, au comportement étrange, semble se transformer en renarde lorsqu'elle disparait, nue dans la nuit. Stella est encore plus sauvage, voire menaçante.
La narratrice dont on ne connait pas le nom s'accommode de ce séjour chez elles. Cela s'accorde avec son désir de fuir le monde, pas d'amis, pas de famille, elle fait la morte après son accident.
Ce récit est trop étrange, sans direction, sans histoire, sans réflexion sur l'existence des personnages. Je reste dubitative sur son intérêt.
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