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Clément Van Melckebeke (Traducteur)
EAN : 9782492182051
144 pages
Atlantiques déchaînés (24/03/2022)
4.58/5   6 notes
Résumé :
Giuseppe Montesano distille un essai passionné qui fait écho à son chef d’oeuvre de 1 920 pages Lettori selvaggi paru en 2016 chez Giunti. Il y déploie une vision entière de l’Homme et du savoir qui dessine un humanisme contemporain.
L’auteur s’adresse à chaque lecteur qui sommeille en nous : à ceux qui fuient tous les slogans et toutes les certitudes, à ceux qui n’ont pas peur de leur ignorance parce qu’ils savent en faire une soif de connaissance.
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Trop de menaces pèsent aujourd'hui sur la pratique de la lecture, à commencer par la surabondance sans hiérarchie des textes et des supports qui nous sont proposés, poussant certains, par lassitude, à son abandon. Face à ce péril, armé de gai savoir, de joyeuse érudition et d'allègre poésie, l'essai de Giuseppe Montesano nous engage à ne pas nous convertir en « analphabètes émotionnels et spirituels », rappelant que la lecture, dès lors qu'elle ne se réduit pas à surfer à la surface des mots, mais devient lecture « profonde », méditative et apprenante, est le plus bel outil pour explorer les terres inconnues de l'esprit et conquérir notre liberté. Une lecture de tous les moments, une lecture du métro comme du lit, une lecture pour enrichir chaque interstice de temps, et goûter d'un mot ou d'une idée à l'improviste, une lecture nourrie par le désir et le revivifiant à chaque instant en retour, une lecture aiguillonnée par Eros, enchantée par l'Amour et générant sans cesse l'ardeur de l'imagination et le goût de la métamorphose ! Et, ce que l'on comprend à demi-mot au terme de cet essai, qui est la meilleure des invitations au voyage philosophique sous l'égide des maîtres les plus brillants, de Platon à Brecht et de Sappho à Celan, une lecture qui nous apprend à résister aux séductions de cette léthargie que voudraient nous imposer pour mieux régner les puissants de la terre, une lecture « sauvage » pour mieux faire société, (re)devenir vivant… et vrai citoyen ! Un texte comme un trésor précieux, cet essai de Giuseppe Montesano, aussi court qu'incisif et enthousiasmant, à ranger aux côtés des merveilleux L'infini dans un roseau d'Irene Vallejo (désormais disponible en poche) et Je déballe ma bibliothèque de Walter Benjamin… Haut les coeurs, lecteurs, il vous reste tant à vivre avec les livres !
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Devenir un lecteur sauvage
Chasser l'ordre en marche sans pensées profondes
Puise ne te sens pas libre si tu idolâtres sans recul
La distance ne dit pas revient au temps d'avant elle dit mesure la douleur parcourue pour que tu foules la vie moderne
Prends en soin ne donne pas ton avis à tous clavier
compte d'abord sur l'amour qui "supporte tout, fais confiance, endure tout espere tout. "
Apprenons à déchiffrer pour ne pas laisser venir l'analphabète qui croit savoir sans comprendre.
"Inutile d'accuser les produits de la technique ! Les techniques sont des créations de notre esprit, passerelles éventuelles entre le monde de la servitude et le monde de la liberté."
Devenir un lecteur sauvage stimulé au bon endroit
Un lecteur sauvage silencieux pourtant éloquent.

Un fort regret: J'aurais aimé que l'auteur prenne la peine d'insérer des références d'autrices/musciennes/philosophes femmes etc... A lire on se croit uniquement dans un monde de penseurs hommes,
les femmes aux fourneaux?
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Les écrans mensongers rendent l'intelligence ennuyeuse et la stupidité joyeuse. Ils nous donnent l'illusion d'être les amis de n'importe qui tandis que nous sommes devenus les rivaux de nous-mêmes. Les lecteurs sauvages éteignent doucement les écrans et lisent le monde avec leurs sens grands ouverts.
***
Toute culture qui ignore être factice est obtuse car elle pense tout connaître: l'ignorance qui se sait ignorante est merveilleuse car elle voudrait tout connaître. Socrate savait qu'il ne savait rien et il désirait la connaissance. Guidés par la passion qui cherche ce qu'elle ignore, les lecteurs sauvages lisent pour vivre.
(p.15)
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A travers la lecture des grands romans et des grandes oeuvres, nous faisons l'expérience des innombrables vies que nous ne pourrions jamais vivre dans la réalité, et ces vies qui parlent de nous-mêmes et du monde éduquent nos sens et notre esprit. Comment pouvons-nous renoncer à cette forme de métamorphose qui ouvre notre être intime aux innombrables vies des autres? Comment pouvons-nous nous transformer et transformer le monde sans une éducation à la métamorphose? Et qu'est-ce qui pourrait remplacer cet apprentissage infini dont le seul dessein est d'en finir avec l'Ego pour que nous devenions nous-mêmes ?
(p.45)
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Toutes les institutions étatiques tendent à former un état théologique couplé à une société théologique, dans l’asphyxie idéologique des individus, avec une violence que l’on justifie désormais en invoquant les prétendues lois nécessaires de l’Economie et la « démocratie » comme sceau ultime scellant la justesse des décisions. Mais la structure de la démocratie actuelle, qui ne respecte que formellement la séparation des pouvoirs invoqués par Montesquieu et qui justifie n’importe quel décret obscène en invoquant la majorité, n’attribue pas la gestion du pouvoir à la moitié plus un des votants, c’est-à-dire à la majorité réelle : elle attribue le pouvoir a une minorité réelle qui à l’aide des pouvoirs établis par elle-même se transforme en une majorité absolue. Et l’illusion de la politique est ainsi dissipée, ne cherchant tout au plus qu’à limiter l’action des politiciens. L’aphorisme de Goethe-« il n’y a rien de plus effrayant que l’ignorance en action »-valant pour tous les serviteurs du pouvoir, en tant que libre citoyens nous pourrions encourager les crétins les moins actifs et les systèmes de gouvernance les plus faibles, et appliquer ce que suggérait Alberto Savinio dans son Destin de l’Europe dans les temps difficile de l’année 1947 : « Je ne dis pas qu’il faut livrer le peuple à l’anarchie, le laisser sans direction et sans guide et lui enlever les gardiens de l’ordre. Mais il faut retirer aux gouvernants et aux administrateurs de la chose publique leur position centrale, leur retirer toute position qui imite la position et le pouvoir centripète d’un Dieu, leur retirer toute fonction centralisatrice, et les disposer en ordre dispersé en bordure du fleuve de la vie. »
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Et puis nous voulons des amis avec lesquels dire des balivernes ou partager un méme silence, rire et boire sans nous ennuyer, comme si le plaisir de chacun démultipliait le plaisir de tous.. Et nous ne voulons pas travailler pour vivre ou vivre pour travailler mais être créatifs et joyeux en travaillant, comme des enfants absorbés par leurs jeux pour l'éternité...
p. 23.
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