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3,48

sur 185 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Katiopa, un siècle après le nôtre. Illunga, chef de cette Afrique réunifiée, travaille à sa prospérité. Boya, professeure a l'université, travaille à défendre ses idées qui vont à l'encontre de celles d'Illunga. Rien ne les prédisposait à s'entendre, et pourtant, une histoire d'amour va naître entre les deux personnages, acteurs, chacun à leur manière, d'une nouvelle époque.

Ce roman m'a énormément plu. le lecteur vogue entre utopie et dystopie. le postulat de départ est des plus intéressants. Pourtant, ce n'est ici que le prétexte du roman, le fond étant vraiment cette magnifique histoire d'amour entre Illunga et Boya. J'ai retrouvé beaucoup d'originalité dans cette intrigue et l'espace spatio-temporel m'a séduite. C'est une excellente idée.

Alors, attention, ce roman n'est pas aisé à lire et il vous faudra rester actif pendant toute votre lecture. J'ai du rester concentrée pour ne pas me perdre. le glossaire en fin de livre m'a été plus que nécessaire, puisque le vocabulaire est pointu. Cela a parfois créé une césure dans mon rythme de lecture, le temps d'intégrer les mots que je ne connaissais pas du tout. Malgré tout, cela n'est pas compliqué à suivre.

J'ai été séduite par la jolie histoire d'amour. J'ai trouvé le contexte fort intéressant. le personnage de Boya m'a totalement séduite. Je l'ai trouvée forte et très bien dessinée. Elle se bat pour ses idées.

La plume de l'auteure est très belle. S'il est vrai que je pense que ce roman aurait gagné à faire une centaine de pages en moins, il n'en reste pas moins monumental. Ce récit fait partie de la sélection pour le prix Goncourt, et je comprends totalement pourquoi.

Entre utopie et dystopie, l'auteure nous déroule une intrigue pointue et originale, avec pour toile de fond une très belle histoire d'amour. Si de prime abord, le roman peut paraître dense et compliqué, il n'en est rien. À découvrir.
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Cité dans « Blanche » de Catherine Blondeau, je m'étais dit qu'un jour il fallait que je le découvre. Pour une fois, c'est chose faite et j'ai pris le temps de savourer cet univers d'une richesse incroyable.


Un roman qui décortique un modèle sociétal qui pourrait être l'idéal, idyllique. Peut-être ? En tout cas il ouvre le débat.


Les deux cents premières pages sont consacrées à la mise en place du contexte, géopolitique, culturelle, religieuse, spirituelle et sociétale. C'est assez long et difficile d'en saisir les fondements. Mais l'essentiel est là. Hormis cet aspect omniprésent tout au long du roman, une histoire sentimentale vient bouleverser la rigueur quotidienne du chef de L'Etat.


Ce roman est d'une grande richesse que cela soit du point de vue de la connaissance de l'Afrique et de la plume. L'auteure aborde de nombreux thèmes comme la discrimination, l'ostracisme, la spiritualité, la bienveillance, la tolérance, la tradition, les moeurs, l'ouverture d'esprit et l'Amour. Une immersion instructive au coeur d'un peuple à la beauté étincelante.


Une lecture qui se savoure où j'ai pris le temps de m'immerger dans cet univers, d'analyser les méandres d'une histoire envoûtante.


Oui ce roman est une méga claque ! Sortie de mes sentiers battus, ce livre est subjuguant !
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Dès la lecture du résumé, je me doutais de deux choses : que ma lecture aurait tout me plaire, mais qu'elle serait exigeante. Je ne me suis pas trompée.

Nous sommes en 6361 selon le calendrier du Katiopa, gigantesque pays d'Afrique né il y a 5 ans, au prix de nombreuses luttes, à la fois symboliques et physiques, dans l'objectif devenir pleinement indépendant et de retrouver une identité qui ne soit pas dénaturée par la colonisation et la mondialisation.
Les héros de cette histoire sont Ilunga, chef d'Etat de ce nouveau pays-continent, et Boya, universitaire qui s'intéresse aux Fulasi, petit groupe d'immigrés qui restent accrochés à leur culture ancestrale et qui refusent de s'intégrer aux locaux. Ilunga et Boya vont vivre leur histoire d'amour malgré les obstacles (vie déjà bien réglée, besoin d'indépendance, première épouse, suspicion d'atteinte à la sûreté de l'Etat…).

Ça c'est la base du roman, qui aurait pu tenir en 300 ou 400 pages. Mais Léonora Miano a choisi d'envelopper ce qui aurait pu être une simple romance sur fond d'intrigues politiques dans une gangue de réflexions sociales, philosophiques, spirituelles… qui, aussi intéressantes peuvent-elles être, ne servent absolument pas l'avancement de l'histoire et obscurcissent même sa compréhension.
C'est bien dommage, car la lecture est sacrément alourdie par toutes ces analyses longues et souvent superflues. Je comprends parfaitement que de nombreuses.x lectrices/lecteurs aient été découragé.e.s dans les premières centaines de pages, car il demande beaucoup de concentration et de persévérance ! Heureusement pour moi, j'ai trouvé que la lecture était plus fluide aux alentours de la page 200, ce qui m'a permis d'y trouver enfin du plaisir et de la terminer sereinement.

Du plaisir, car j'ai beaucoup aimé l'histoire de fond (aussi en filigrane soit-elle) et les idées développées par l'autrice (aussi excessives soient-elles). Elle analyse finement tant la psychologie de ses personnages (dans les couples notamment) que des questions comme l'identité d'un groupe. Elle évoque indirectement le nationalisme identitaire actuel en le détournant de manière intelligente – et certaines remarques m'ont beaucoup fait rire, mais elles en feraient enrager certain.e.s !

Pour simplifier : l'intelligence du propos est sans doute, malheureusement, son point faible. Trop, c'est trop, peut-être qu'un essai aurait été plus indiqué. Néanmoins, mon plaisir grandissant au fil de ma lecture, je serais assez curieuse de découvrir la suite, le cas échéant. Maintenant que j'ai dépassé et saisi les développements que l'autrice voulait absolument faire savoir, j'ai envie de profiter à fond de l'univers, de l'histoire, des personnages et voir comment va évoluer Katiopa.
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Tout comme Laurent Binet dans Civilizations, Leonora Miano invente le monde pour mieux nous questionner sur notre société.

Avec Rouge impératrice, elle invente Katiopa, une Afrique future, unifiée et prospère. Uchronie politique mais aussi une histoire d'amour qui rapproche les peuples.

Ilunga, membre de l'Alliance est le chef de Katiopa depuis cinq ans.

« le Katiopa unifié n'était pas seulement un territoire, il était une vision, trop fragile encore pour se laisser perturber. »

Ilunga doit prendre une décision importante sur l'avenir des Fulasis, ceux que l'on nomme les Sinistrés, descendants des colons européens, de français ayant fui Pongo ( Europe) suite à l'invasion des migrants. Les Sinistrés vivent en vase clos, sauvegardent leurs traditions et continuent à adorer leurs dieux. Représentent-ils un risque pour la paix de Katiopa? Auront-ils un jour l'ambition de reprendre le pouvoir sur ce continent?

Igazi, le chef de la sécurité intérieure, pense qu'il faut les exterminer. Ilunga, plus modéré, accepterait de les renvoyer ailleurs.

« Katiopa, tu l'aimes ou tu la quittes. »

Mais sa rencontre et son coup de foudre pour Boya, surnommée la Rouge à cause de sa chevelure flamboyante, risque de le faire changer d'avis au grand dam d'Igazi.

Boya est une universitaire spécialisée dans les pratiques sociales marginales. Elle s'implique dans la protection des filles abandonnées et s'intéresse de près aux Fulasis.

Le roman est l'histoire controversée de la passion d'un chef d'état pour une jeune femme considérée comme une traîtresse par Igazi. Leur amour sera-t-il assez fort pour résister au-delà des manoeuvres du démoniaque Igazi?

Au début un peu impénétrable par l'utilisation d'un vocabulaire des dialectes africains, ce roman reste assez complexe par son lien avec le monde des esprits, la perception d'un monde futuriste. Il reste pourtant une vision très intéressante sur notre société. En déplaçant notre situation dans un autre monde, Leonora Miano nous fait réfléchir sur la construction d'un monde idéal qui ne pourra réussir que lorsque chacun admettra la part d'étranger qui le compose.

Une très belle démonstration, parfois un peu longue et complexe mais rendue plus abordable par une histoire d'amour et de jalousie au sommet du pouvoir et des personnages passionnants.

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Classés en « mauvais genres », la science-fiction ou le fantastique s'invitent parfois chez les éditeurs « institutionnels » peu habitués aux déviances de l'Imaginaire ; on parle alors souvent de réalisme magique ou autre pirouettes littéraires. Avant L'Anomalie primée fin 2020 ; ce fut le cas de Rouge impératrice de Léonora Miano, paru initialement chez Grasset, est non seulement un roman de science-fiction mâtiné de fantastique, mais c'est également un grand roman superbement écrit, passionnant, et forçant son lecteur à réfléchir et à se mettre face à des réalités difficiles à entendre, quelle que soit sa couleur de peau ou son genre.
Imaginez un monde où les dérèglements climatiques et autres escarmouches nucléaires ont profondément rebattu les cartes géopolitiques. Dans ce monde, l'Afrique – rebaptisée Katopia –, presque entièrement unie depuis cinq ans, construit peu à peu une civilisation prospère, si ce n'est isolationniste, sous la direction d'Illunga, son président. Parmi les multiples scories sur son chemin se dresse une communauté fulasi (comprendre française) venue se réfugier dans ses anciennes colonies pour fuir un pays qui ne leur ressemblait plus, et qui depuis refuse obstinément de s'intégrer par peur de perdre son identité. Alors qu'Illunga est prêt à montrer la porte de sortie à cette communauté dérangeante, la rencontre avec une femme au teint rare en Katopia (partiellement albinos, elle est rousse à la peau cuivrée) va bouleverser son coeur et ses projets politiques, au grand dam des partisans d'une ligne dure…
Une problématique à large spectre, donc, que Léonora Miano explore ici avec une grande finesse, abordant les bouleversements qui se sont déjà produits dans sa Katopia unifiée autant que ceux à venir, les relations amoureuses entre les hommes, les femmes, les non-binaires, et la place que chacun doit prendre dans la vie publique et privée. En mélangeant les différents passés des peuples d'Afrique (y compris des successions de colons qui se sont enracinés dans ces terres, qu'ils viennent d'Europe ou d'ailleurs) et des descendants exilés vers d'autres continents, elle élabore ainsi, au fil des pages, un miroir de notre société actuelle. Miroir particulièrement fidèle, d'ailleurs, au point d'en être parfois douloureux, mais aussi porteur d'espoir et d'une certaine poésie.
En revanche, narrant un processus évolutif complexe, Rouge impératrice n'est pas un livre facile. D'autant que le récit est émaillé de nombreux termes peu familiers – éclairés par un glossaire assez restreint. Aussi, une bonne cinquantaine de pages sera nécessaire pour entrer dans le récit et s'adapter au mode de narration proposé. Plus que dire des faits, Miano décrit les pensées des narrateurs et narratrices de chaque passage avec, à l'instar de la pensée humaine elle-même, des allers-retours entre passé et présent, ce que l'on voit et constate autour de soi et la façon dont on l'interprète. Ajoutez-y une dose de fantastique, avec la présence d'une magie ancestrale, métissage de plusieurs traditions africaines et de nombreux voyages dans le monde des rêves, et vous obtiendrez de quoi dérouter le lecteur. Avant de le remettre dans le droit chemin quelques pages plus loin. Voilà un univers qui se mérite, en somme, mais dont on ressort changé, comme plus ancré dans une réalité qui n'était pas tout à fait la même avant qu'on entreprenne la lecture de ce Rouge impératrice.

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2124 : Ilunga est à la tête du continent africain unifié, Katiopa. Son amour pour la Rouge impératrice, l'universitaire Boya , va être à l'origine de conflits de pouvoir et surtout amener Ilunga à nuancer son opinion sur les émigrés. Ceux-ci, pied de nez historique, sont les anciens colonisateurs, les Fulasi (français) obligés de fuir Pongo (Europe) . Ils forment une enclave à Mbanza gardant leur langue, leur dieu, leurs coutumes. Doit-on les exterminer, les expulser (mais où?) les assimiler au risque de nourrir une vipère en son sein ?
L'écrivaine amène le lecteur à réfléchir sur la part d'étranger en chacun de nous.
Belle utopie qui prend le contre-pied des problèmes actuels : déplacements non polluants, nourriture saine, végétation abondante dans l'espace urbain. Importance aussi des rêves et du lien avec les esprits des ancêtres.
Mais c'est long et l'absence de dialogues ( tout en style indirect libre) le vocabulaire africain,et les intrigues secondaires ne rendent pas la lecture facile.
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Un roman de science-fiction qui se déroule à Katiopa, continent africain unifié : c'est ce que j'avais compris de la quatrième de couverture et ce qui avait aiguisé ma curiosité.

Je voulais aussi renouer avec la science fiction. Pourtant pas brouillée avec le genre imaginaire, mais à part quelques titres (Guide de survie pour le voyageur du temps amateur, Nexus…), je n'avais pas envie d'en lire ces dernières années.

Je voulais embarquer dans un monde utopique dont Katopia serait le centre. L'histoire m'a ouvert l'esprit sur une culture méconnue. Où la vie n'est pas que physique, où le rêve joue un rôle dans la politique. Où le futur renoue avec les traditions matriarcales. C'est plus un roman de politique-fiction que de science-fiction, la technique ne joue pas de rôle crucial dans l'intrigue. Un livre qui donne envie de creuser l'histoire des reines noires de Méroé, celle des reines bantoues d'Afrique de l'ouest et l'influence des déesses Sekhmet et Hathor…

L'auteure franco-camerounaise Léonora Miano a écrit un pavé. Si je n'avais pas emprunté ce roman, à la bibliothèque pendant le premier confinement, je pense que je l'aurais rendu à mi-lecture et réemprunté plus tard. Rouge impératrice n'est pas un page-turner, mais la langue riche et le point de vue original sur la mondialisation sont assez puissants pour que l'on suive jusqu'au bout le destin de Boya, la femme rouge. Qu'adviendra-t-il de son amour caché avec Ilunga et avec eux des peuples de Katiopa ?

A qui conseiller cette lecture ? A tous ceux et celles qui aiment le mariage audacieux entre tradition et science-fiction, et prêts à partir loin des sentiers battus de l'imaginaire du XXIIe siècle.
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Plongée dans une Afrique fantasmée, quelque part dans le temps au delà du 21ème siècle. le continent a pris sa revanche sur les conquérants d'hier, devenus des parias pourchassés, dans un retournement de l'histoire. Comme hier pourtant les indésirables sont des enjeux pour le pouvoir et celle par qui l'humanité tente de résister est une femme, splendide de force, d'intelligence et de tranquillité.
Il faut un peu de temps pour entrer dans ce monde, identifier Pongo, Katiopa...au fil des 500 pages on suit Boya jusque dans les bras du Mokonzi et on retrouve à travers le rêve, une certaine Afrique de toujours dont l'histoire et la culture rayonnent avec force.
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Quand j'ai refermé ma liseuse, j'étais soufflée. Un peu triste aussi de quitter déjà Katiopa et ses personnages.

C'est une histoire forte, dense et pleine de suspense que nous offre Léonora Miona. Un univers vaste et complexe dont le passé lointain est notre présent. Un espoir, un rêve devenu réalité pour certains mais à consolider. Une histoire d'amour, une histoire politique, avec un soupçon d'espionnage et de trahison.

Une écriture poétique, une galerie de personnages interpellants dont des portraits de femmes traçant leur(s) voie(s) hors des sentiers battus ou des chemins de vie tout tracés par la société. Des réflexions politiques, sociologiques et philosophiques sur notre société parsèment cette fiction tout en abordant des thèmes très actuels tels que l'environnement ou le racisme, entre autres.

Bref, c'est une lecture pas facile-facile, mais une fois passées les premières pages, une fois cet univers et ces personnages posés, j'ai été happée par la force de ce récit. 
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Une histoire très immersive. Passé les premières pages un peu obscures, vous serez embarqués !

Après avoir lu il y a quelques semaines Civilizations de Laurent Binet qui réinventais le passé en renversant la géographie de la colonisation, c'est avec un immense plaisir que je me suis plongée dans la vision du futur de l'Afrique ( et du monde ) d'une auteure féministe de talent.

Le roman est éminemment politique, il aborde les questions du colonialisme, de la place des traditions, des relations hommes-femmes, du vivre ensemble, du racisme, de l'écologie, du modernisme. Que de sujets brûlants d'actualité, traités avec une grande intelligence.

L'écriture offre aux lecteurs une escapade enchantée, fait sortir des sentiers battus.
Les appelations d'objets, de coutumes, d'inventions, souvent empruntées aux langues africaines ont parfois contribué à me perdre un peu mais j'ai fini par leur trouver un certain charme.

L'histoire d'amour entre Boya et Illunga est merveilleuse, sincère, émouvante. Les personnages sont mystérieux et fascinants. Les différentes classes de la société et leurs interactions offrent une belle profondeur, un reflet pas toujours flatteur.

J'ai beaucoup aimé l'aspect spirituel et magique du livre, l'importance encore très présente, malgré l'ultra modernité, des ancêtres et du lien à la terre, de la connexion spirituelle aux esprits, de la marque de l'âme.

De l'afro-SF hors normes, haut en couleurs, inventif & d'une grande humanité.
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