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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
1943, dans un petit village du nord de l'Albanie. le petit Kajan, 7 ans, vit avec son grand-père, loin du bruit de la guerre. Ses parents, communistes convaincus, se sont engagés dans la résistance et luttent dans les montagnes contre l'envahisseur nazi.
Un jour, Cornelius, un soldat allemand déserteur, frappe à la porte de la ferme du grand-père, qui décide de l'accueillir. Une relation d'amitié profonde se noue entre Cornelius et Kajan, qui sera renforcée par leur passion commune pour la musique lorsque le soldat commencera à apprendre le piano au petit garçon.
Des années plus tard, dans une Albanie désormais soumise à la dictature communiste, Kajan, devenu pianiste prodige et professeur, est invité à Berlin-Est pour y donner un concert. Un voyage sous haute surveillance, dans un contexte de guerre froide, qui sera pour Kajan le point de départ d'une vie adulte marquée de nombreux drames.
J'ai choisi ce roman parce que, d'après son résumé, il abordait l'histoire récente de l'Albanie, de la deuxième guerre mondiale à la chute du Mur de Berlin en passant par l'effroyable dictature communiste, histoire à propos de laquelle je n'avais jamais rien lu et dont je ne savais pas grand-chose. Sur ce point, le roman tient sa promesse, et j'ai trouvé plutôt réussie la description du climat de terreur et de paranoïa qui a été le quotidien de la plupart des Albanais pendant cette période noire, y compris pour ceux qui s'étaient exilés et craignaient pour leurs proches restés au pays.
Pour le reste, je dois avouer que j'ai trouvé ce livre plutôt mal écrit. le style est plat, naïf ou exalté, voire mièvre, et les dialogues sonnent mal. Les différentes parties de la vie de Kajan et du livre manquent de liant, l'analyse psychologique manque de profondeur, et les mésaventures pourtant tragiques de Kajan ont un côté rocambolesque et improbable qui déforce leur crédibilité (en particulier, je n'ai pas compris les raisons qui ont poussé Kajan à entreprendre son dernier voyage, qui m'a paru d'une naïveté sans nom). Je reste sur l'impression que l'auteur a voulu en raconter beaucoup sur l'Albanie mais qu'il est allé trop vite, en survolant son sujet.

En partenariat avec les Editions J.-C. Lattès via Netgalley.

#Demainetpourtoujours #NetGalleyFrance
Lien : https://voyagesaufildespages..
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Enver Hoxha fonda le Parti communiste albanais en 1941 et dirigea le pays de 1945 à 1985. Après la rupture avec les autres pays communistes, l'Albanie s'enferma dans un isolement total. le pays devint alors l'une des dictatures les plus dures des pays de l'Est.
Si le dictateur n'est pas cité dans le roman d'Ermal Meta, c'est que l'auteur n'a pas voulu un roman politique. Il n'aborde pas le régime albanais en tant que dissident, à la manière d'un Soljenitsyne qui dénonce nommément des responsables.
Il cherche davantage à partager les répercussions d'un régime paranoïaque sur la population, et comment cette chape de plomb a pu influencer le comportement des albanais.

" Il y eut un nouvel ennemi à combattre, un ennemi qui n'avait pas de visage, qui parlait albanais. L'ennemi devint le peuple lui-même. Ceux qui ne savaient plus, ceux qui imaginaient plus que les autres, qui osaient demander plus au nom du sacrifice de leurs pères pour libérer le pays, devinrent des personnes dangereuses. Savoir était dangereux, la libre-pensée était subversive, se plaindre en public du manqe de nourriture était un affront direct envers le parti. L'époque qui commençait allait être encre plus difficile. Au moins, pendant la guerre, on pouvait affronter l'ennemi sur le champ de bataille. Désormais, l'ennemi pouvait être notre meilleur ami. Chaque chose était mesurée avec soin, de la musique à la littérature, aux mots, à la pensée. Après la guerre pour la libération une deuxième guerre commença, pas moins létale, pas moins destructrice. Les villes et villages n'étaient plus brûlés, mais les vies étaient ravagées. Ceux qui avaient été proches des positions du parti communiste furent récompensés, on leur offrit de bons emplois, ils devinrent les boucliers et les épées du régime, tandis que pour les autres un seul mot valait : le contrôle. Il y avait des espions dans chaque ville, chaque quartier, chaque rue. Les suspects étaient « rééduqués » par des méthodes brutales. Ceux qui dérangeaient s'évaporaient. "

Kajan est élevé par son grand-père pendant que ses parents combattent les nazis. Il découvre le piano grâce à un déserteur allemand, donne des concerts et on l'envoie représenter son pays à Berlin Est lors d'un concours musical. Un peu par hasard, il se retrouve de l'autre côté du mur, puis aux États-Unis où il devient musicien de jazz et fonde une famille.
L'ensemble de ces péripéties, si elles sont infiniment romanesques, pêchent souvent par manque de vraisemblance, notamment en ce qui concerne rencontres et retrouvailles. L'auteur a sans aucun doute cédé à la tentation du roman d'aventures et lorsqu'il déclare s'être inspiré de plusieurs histoires vraies, on peut regretter la démesure dans l'addition de ces différents récits sur un seul personnage.

Je pense que cette démesure aurait été davantage recevable avec le souffle et l'énergie qui accompagnent le récit d'aventure. Mais l'écriture est ici un peu fade, surtout dans les dialogues qui se révèlent souvent maladroits.
Certains éclaircissements auraient également été nécessaires, notamment en ce qui concerne le comportement de Selie, la mère, dont les contradictions sont peu plausibles, même lorsque l'on connaît la pression d'un régime prompt à se débarrasser de ceux et celles qu'il a adulés. Tout comme l'auteur aurait gagné à asseoir le sentiment de culpabilité de Kajan pour justifier son retour au pays.
Davantage qu'un roman facile à lire, on peut trouver ici le récit d'un pan de l'histoire de l'Albanie et le témoignage que plusieurs dizaines de milliers de personnes sont mortes sous la dictature d'Enver Hoxha, alors que la moindre contestation conduisait immédiatement  dans les camps de travaux forcés, ou entraînait l'exécution immédiate.
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L'auteur, le livre (432 pages, 2023, 2022 en VO) :
Ermal Meta est un écrivain albanais qui vit en Italie. C'est aussi un musicien ce qui explique son look chevelu et l'un des thèmes de son premier roman : Demain et pour toujours.

On aime un peu :
❤ On aime le destin peu ordinaire de Kajan, ce jeune pianiste prodige qui traversa la guerre contre les allemands puis l'une des dictatures communistes les plus fermées, celle d'Henver Hoxha.
Mais on aime moins la prose peu convaincante d'Ermal Meta qui donne dans le naïf lorsqu'il s'agit d'évoquer l'enfance de Kajan et qui ne réussira pas à emporter le lecteur lorsque les drames vont surgir.
Une écriture qui fait bien pâle figure dans l'ombre de son compatriote Ismail Kadare, véritable monument de la littérature albanaise.

le contexte :
L'Albanie, la résistance à l'envahisseur nazi, la dictature communiste, et même un voyage à Berlin Est.

L'intrigue :
Kajan est encore jeune lorsque les envahisseurs (fascistes italiens puis nazis allemands) envahissent son pays.

Ses parents sont dans la résistance, il est élevé par son grand-père qui recueillera un déserteur allemand, habile pianiste : la vocation de Kajan est née.

À la fin de la guerre, l' Albanie bascule dans l'une des pires dictatures communistes de l'Histoire, l'une des plus fermées (ce pays trop fier ira même jusqu'à rompre ses relations avec le trop grand voisin soviétique et faire cavalier seul !).

Le pianiste prodige se verra bientôt invité par le régime "frère" à Berlin Est où il connaitra d'autres aventures bien rocambolesques.
Ermal Meta a sans doute voulu nous brosser un portrait rapide de l'histoire récente de son pays (c'est donc très intéressant), peut-être celle de sa famille, mais il ratisse un peu large et le récit aurait gagné à être plus ramassé sur l'une ou l'autre de ces périodes.
C'est l'histoire de Kajan que nous raconte Ermal Meta, une histoire mouvementée dans un siècle tourmenté, mais une histoire qui ne parvient pas tout à fait à emporter le lecteur.
Pour celles et ceux qui aiment L Histoire.
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