AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,16

sur 977 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Heureusement que j'ai vu des photos de Frank McCourt installé dans un salon avec de beaux meubles et plein de livres sur une étagère autour de lui sans quoi ce livre aurait été encore plus difficile. Une enfance à Limerick dans le plus grand dénuement. Une enfance dure et pourtant racontée sans rancoeur, avec les yeux d'un gamin qui voit, vit, dit et se questionne. J'ai énormément apprécié cette lecture qui fait tout relativiser. Une plongée dans un monde où tout fait défaut, sauf l'amour qui tient chaud au coeur dans la famille malgré les coups de grisou. C'est noir et lumineux, malgré tout.
Commenter  J’apprécie          571
Alors que la plupart des Irlandais tentent de quitter leur patrie pour émigrer en Amérique, Malachy et Angela McCourt font l'inverse: ne se remettant pas du décès de leur petite fille, ils quittent Brooklyn et, avec les quatre enfants qui leur restent, rejoignent Limerick, la ville natale d'Angela.

Mais Malachy, le père, ne trouve pas de travail. Et de toute façon, lorsqu'il parvient à en dénicher un, il finit toujours par se faire renvoyer: Malachy de faire la tournée des pubs le vendredi, jour de paie, et n'arrive jamais à se réveiller à temps pour aller travailler le samedi matin.

Pendant que le père boit son salaire, les enfants ont faim et froid: ils vivent dans un logement insalubre et doivent aller à l'école avec des trous dans les semelles de leurs chaussures.

Frank, l'aîné des enfants, observe ses parents avec une grande lucidité malgré son jeune âge. Il se rend compte que la situation de sa famille ne s'est pas améliorée maintenant qu'ils vivent en Irlande, bien au contraire. Devenu adolescent, Frank décroche son premier emploi et décide de mettre de l'argent de côté afin de pouvoir retourner en Amérique.



Je ne sais pas pourquoi j'ai subitement eu envie de lire simultanément ma version anglaise et la traduction française, mais je l'ai fait! Je peux donc vous assurer que la traduction française est excellente, même si, au début du roman, l'adaptation est plutôt déconcertante. Il faut dire que les premières années de la vie des McCourt sont racontées par un Frank qui se met dans la peau de l'enfant qu'il était alors et que le des premières pages est donc plus proche d'un discours oral que de l'écrit. Et cela donne beaucoup mieux en anglais...

Ce qui est marquant dans l'enfance de Frank McCourt, c'est la façon dont sa famille a survécu à la misère dans laquelle elle se trouvait. Il le dit d'ailleurs lui-même : " Quand je revois mon enfance, le seul fait d'avoir survécu m'étonne. Ce fut, bien sûr, une enfance misérable : l'enfance heureuse vaut rarement qu'on s'y arrête. Pire que l'enfance misérable ordinaire est l'enfance misérable en Irlande. Et pire encore est l'enfance misérable en Irlande catholique. " . Et l'on s'étonne avec lui que les McCourt n'aient pas perdu plus d'enfants (trois sont morts en bas âge).

Malgré ce côté dramatique, l'auteur ne tombe absolument pas dans le ressentiment ou dans l'amertume lorqu'il nous parle de ses premières années. Car s'il a parfois ressenti de la colère ou de la honte, Frank Mccourt ne garde, de son enfance malheureuse, aucune séquelle. Souvent, sa plume se fait légère et pleine d'humour, et même les passages les plus dramatiques du récit semblent avoir été écrit par un auteur que ses propres souvenirs font sourire.

C'est ce que j'admire le plus chez McCourt: s'être retrouvé dans des conditions de vie déplorables, mais n'en avoir gardé que l'envie de s'en tirer, sans en vouloir à personne. Plusieurs fois, on est choqué par ce qu'on apprend et on s'attend presque à voir le jeune Frank fuguer ou se révolter contre ce père irresponsable, mais non ! Il donne en fait l'impression d'essayer de vivre le plus normalement possible malgré les difficultés quotidiennes rencontrées pour manger, s'habiller ou se chauffer.

Le récit que nous fait l'auteur de la situation des Irlandais de l'époque est également très intéressant. Sans se lancer dans des détails politiques ou historiques (qui n'auraient pas beaucoup d'intérêt dans ce genre de récit), McCourt parvient à nous faire comprendre à demi-mot que sa famille n'est pas la seule à souffrir de la pauvreté. Les petites gens qui vivent dans le même quartier que les McCourt semblent tous avoir des difficultés à joindre les deux bouts mais, heureusement, tous les hommes des environs ne sont pas des Malachy et assument au moins leurs responsabilités de pères de famille.

Angela's Ashes est donc une autobiographie assez dure, un récit qui marque. Pour l'aborder au mieux, il faut tenter d'adopter la même conduite que le jeune Frank: observer ce qu'il se passe sans juger et sans condamner. Comme lui, il faut pouvoir pardonner aux adultes et à la vie qui n'est pas toujours tendre envers les enfants.
Commenter  J’apprécie          290
Lu voici une dizaine d'années.
Roman bouleversant, d'une écriture simple.
L'histoire de Frank permet de comprendre l'extrême pauvreté qui poussait les Irlandais à s'expatrier aux Etats-Unis.
Et dire que des enfants deviennent parfois des adultes équilibrés après avoir vécu dans des enfers pareils.
Commenter  J’apprécie          281
Les cendres d'Angela de Frank Mac Court mérite bel et bien son prix Pulitzer.
Ce livre émouvant retrace l'histoire d'une famille irlando-américaine qui vit dans la misère la plus totale. C'est le parcours du combattant pour une mère courage qui perd tour à tour ses enfants à cause de l'inanition. Un mariage malheureux lié à l'alcoolisme du père qui ne rapporte pas sa paye pour les faire vivre mais pour les dépenser au Pub.Dans le temps, la femme devait suivre impunément son mari et le divorce n'existait pas.
Tout au long du livre, on s'indigne sur le sort de cette mère esseulée et de ses enfants mais surtout de Frankie qui va retrousser ses manches et travailler comme un homme pour nourrir ses frères.
Commenter  J’apprécie          270
C'est une fois à la retraite que Franck McCourt, enseignant en faculté aux États-Unis, se décide à raconter son enfance en Irlande.

Et quelle histoire !

Son autobiographie c'est d'abord la pauvreté, celle qui tue, et qui emporte à tout âge.

C'est aussi l'humidité, qui s'infiltre dans les maisons et les poumons, provoquant des phtisies galopantes.

C'est également le chant, celui qui célèbre la terre, Dieu, les hommes.

La langue, dont l'accent divise un pays en deux camps, sous l'oeil du voisin souverain.

Les pintes, qui célèbrent le salaire hebdomadaire, le passage à l'âge adulte, la célébration, la tristesse, le désespoir.

Le thé, si l'on a de quoi le faire chauffer, ce réconfort intergénérationnel.

Le clergé, celui qui éduque, enseigne, rappelle à l'ordre.

Oeuvre saisissante de réalisme. Au début, maladroitement, on se demande si le malheur a une limite. Puis une sorte d'acceptation du tragique vient nous happer. Sans doute la même qui a permis à cette famille de survivre.
Commenter  J’apprécie          230
J'ai bien mis un bon mois pour terminer ce livre, mais je ne l'ai pas quitté depuis deux jours que le petit Frankie (il aura toujours 15 ans pour moi, paix à l'âme de ce grand monsieur) me manque déjà.

Il est éprouvant ce livre, vraiment très éprouvant. Ne le lisez surtout pas si vous voulez qu'on vous vende du rêve sur l'Irlande. Je l'ai un peu étudié à la fac, je savais qu'ils ont vécu dans une misère noire et que l'Europe les a sauvés... mais je ne pensais pas que la misère était aussi noire.
C'est assez drôle de voir ces gens si chrétiens dans un pays complètement abandonné de Dieu (même s'ils répètent assez souvent cette phrase).
Tout semble noir et sale. On a faim, le régime alimentaire se réduit à un morceau de pain rassis et d'innombrables tasses de thé dont les feuilles sont réutilisées des dizaines de fois.
Pas même une bûche pour allumer le feu, des vêtements toujours humides, l'obligation d'aller mendier au pied de toutes les oeuvres de charité.
J'ai fait un break, ça m'a détruit le moral, je ne pouvais plus avancer.

Et puis au bout de quelques jours je me suis rendu compte que ça me manquait, que Frank et sa famille me manquaient, ses bêtises et ses expressions qui me faisaient exploser de rire (j'ai l'impression que la traduction a tenté d'être vraiment au plus proche du texte, et quand je vois le travail que ça a du être, vraiment je vous tire mon chapeau!)...

On quitte notre jeune ami à son arrivée en Amérique pour une nouvelle vie... il va vraiment falloir que je me procure les deux autres tomes des mémoires de Frank McCourt.

C'est un livre que je ne risque pas d'oublier. Tant par la douleur qu'on y ressent que par les fous-rires qu'il m'a déclenchés. Un grand moment de lecture.
Commenter  J’apprécie          172
Poignant, vrai, grandiose ! la revanche d'un déshérité
Commenter  J’apprécie          172
Une écriture puissante qui impose son rythme et nous fait vivre de l'intérieur cette Irlande catholique des années 30 avec tout ce qu'elle comporte de cruel, de misérable et de stimulant pour des enfants grandissant dans le dénuement le plus total. Il s'agit de l'autobiographie de l'auteur et comme pour tous les romans de ce genre, cela amplifie les émotions ressenties car les événements ont un goût de vérité. J'ai donc vécu la jeunesse de Franck McCourt et cela m'a touché et attristé. Mais cette lecture est riche de la culture d'un pays et vaut mieux que tous les guides touristiques pour décrire l'état d'esprit de ce peuple fier et pieux.
Commenter  J’apprécie          130
Que de souvenirs ce livre! C'est en fait le livre qui m'a donné l'envie, que dis-je, la boulimie de lire!! Ma professeure de français au collège nous avait donné une liste de livres conseillés et je me suis plongée avec délectation dans la vie de Franck! Alors oui, il n'a pas eu une vie des plus heureuses mais c'est ce qui fait la richesse de ce livre car l'auteur retranscrit parfaitement ses émotions, ses ressentis face à cette vie qui ne l'a pas épargné... Je suis passée par tous les stades émotionnels face à cette autobiographie et en la terminant je n'ai eu qu'une envie, me plonger dans la suite de sa vie, le livre C'est comment l'Amérique?. Alors amis lecteurs, laissez-vous embarquer par Frank et vivez avec lui ses bonheurs et ses malheurs, vous n'en sortirez pas indemnes et apprendrez à relativiser!
Commenter  J’apprécie          130
Un roman autobiographique qui se situe dans l'Irlande de l'entre-deux-guerres et où l'auteur pose, sur les conditions difficiles de sa propre enfance, le regard réaliste et espiègle de l'enfant qu'il était.
C'est à la fois poignant et plein de cet humour dont les enfants ont le secret.
Commenter  J’apprécie          130




Lecteurs (2304) Voir plus



Quiz Voir plus

Les cendres d'Angela

Quel est l'auteur ?

Stephen Frye
Conan Doyle
Franck Mc Court
John Connolly

12 questions
24 lecteurs ont répondu
Thème : Les cendres d'Angela de Frank McCourtCréer un quiz sur ce livre

{* *}