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Janine Hérisson (Traducteur)Anne-Judith Descombey (Éditeur scientifique)
EAN : 9782070423033
256 pages
Gallimard (01/09/2002)
4.02/5   32 notes
Résumé :
Avec la découverte d'un charnier où gisent six cadavres, on peut dire que les inspecteurs du 87e commissariat sont particulièrement gâtés. Carella, Kling, Meyer Meyer et les autres flics ont aussi sur les bras une guerre que se livrent différents gangs de jeunes. Et là, ça dépasse tout, car, pour imposer une paix durable dans la rue, un certain Randall Nesbitt, un mec complètement givré mais bourré de principes, déclenche un carnage en règle.
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Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
Une visite surprise…

[ED]- (Toc, toc…) Entrez !
[SC]- Alors surpris, Monsieur Lombino…

[ED]- Les inspecteurs Steve Carella et Bertram Kling !!! Mais que venez-vous faire chez moi ?
[SC]- Nous avons quelques revendications au sujet de votre dernier ouvrage « Branle-bas au 87 ».

[ED]- A quel sujet ?
[SC]- Premièrement, nous en avons marre d'être appelés à trois heures du mat pour retrouver des cadavres en plein hiver. Sans compter que l'on dénombre un bébé parmi les six victimes dès la première page.

[ED]- Je rappelle que vous êtes flics pour le 87 district d'Isola (1). Vous voulez que j'écrive un nouveau genre de polar avec des découvertes de meurtres uniquement entre 10 h et 17 h et garanties sans enfant. Vous vous croyez où ? Chez les bisounours…

[SC]- Ok, cela se défend mais vous pourriez tout de même décaler un peu les horaires pour que l'on dorme un peu plus le matin.
[BK]- Pour ma part, j'en ai marre de passer pour une bille au sujet de ce qui me turlupine et qui n'intéresse personne, surtout pas le lecteur. Une fois ça passe, deux fois bonjour les dégâts…

[ED] – Mais c'est de l'humour, Bertram. Vous êtes un peu le Sherlock Homes des devinettes à deux balles. C'est tout !
[SC]- Bon, de toute façon, je les trouve ridicule ses devinettes. Mais notre véritable point noir, c'est votre découpage des textes.
Vous décrivez une perquisition dans une maison chez un tueur et vous entrecoupez le récit avec un exposé d'un flic, Meyer Meyer (pas le meilleur en plus), sur les viols de femmes dans une université. Franchement, tout lecteur normal est complètement déboussolé.
[BK] Je dirais même plus, on voit les conséquences de votre écriture sur les statistiques. A ce jour, une seule critique, signée par un type pas très normal, sur un roman datant de 73. Si c'est pas une preuve, ça !

[ED] Ecoutez les gars ! Vous vous êtes mal renseigné pour des flics. Mes romans sont parus dans 9 volumes et les lecteurs n'écrivent pas forcément des critiques sur chaque roman.
[SC] Mais pourquoi vous ne focalisez pas exclusivement sur moi comme Harry Bosch chez Connely, avec Kling en coéquipier bien entendu ?

[ED] Vous en venez à la question principale. La construction du récit vous a déconcerté avec ce chef de gang qui raconte le déroulé de l'enquête à votre place. Mais moi, j'aime bien déstabiliser le lecteur en évitant ces intrigues bateau servies sur un plateau.
[SC) Mais…

[ED] Pas de mais avec moi. Vous auriez pu prendre une balle en pleine tête de la part du gang des Écarlates ou des Têtes de morts. Alors, arrêtez de vous plaindre et retournez au boulot. le type pas très normal de la critique attend la suite !


(1) Pas Isola 2000 en France mais dans une ville imaginaire aux Etats-Unis gangrené par de nombreuses bandes rivales.
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Ville d'Isola, 3h du mat, dehors, il fait un froid de canard et pourtant, les flics du 87ème district sont là, à battre le pavé de leurs semelles, frigorifiés, leur petit gris étant rentré depuis longtemps dans la coquille.

Une tranchée dans un chantier et dedans, 6 cadavres raides morts et nus comme au jour de leur naissance. 5 adultes et un bébé…

Ed McBain doit être le roi des surprises car alors que nous en étions à l'enquête préliminaire (déterminer les noms des cadavres et comprendre pourquoi ils se trouvaient là), voilà que nous nous trouvons face à la déposition d'un certain Randall Nesbitt, président d'un "club" et qui avoue être à l'origine du carnage.

Là je vous jure que ça m'en a bouché un coin ! J'ai même pensé durant quelques secondes à une entourloupe d'un éditeur particulièrement sadique qui aurait inséré un chapitre de fin au début. Mais non, c'est un truc de l'auteur.

Vous vous dites "Quel est le plaisir de lire un roman dont on a déjà le nom du coupable ?". Je vous dirais qu'on a tous regardé avec plaisir les enquêtes du lieutenant Columbo… On avait beau savoir QUI, on voulait comprendre COMMENT Columbo allait le démasquer.

Ici, malgré les chapitres où Nesbitt raconte l'affaire, nous suivons tout de même les policiers qui remontent toute la filière.

Les policiers du 87ème district nous font partager leurs pensées, leur vie, et on a l'impression qu'ils sont nos collègues de travail avec lesquels on va partager un café à la machine.

L'autre bon côté du livre est le fait que Nesbitt est un mec complètement givré, bourré de principes, possédant un langage correct, mais cet homme est d'une froideur absolue qui vous glace les sangs.

Sans parler qu'il est d'une mauvaise foi à vous renverser de votre chaise. le bébé tué ? Pas responsable, monsieur ! Si ça se trouve, c'est une balle perdue tirée d'un des futurs cadavres qui a tué le môme…

Nesbitt possède ce talent qu'on certain pour vous faire dresser les sourcils devant tant de bêtises assénées comme des vérités. Pour avoir la paix, monsieur déclenche la guerre… effectivement, si le clan A et B son décimés, la paix va régner dans le quartier !

Dans ce roman où les balles voleront et les grenades exploseront, vous aurez tout de même le temps de croiser presque toutes les différentes couches de la société américaine.

Je terminerai par une citation d'Einstein qui résume bien : "La paix ne peut être maintenue par la force : elle ne peut être obtenue que par la compréhension mutuelle". Médite bien dessus, Nesbitt. Si tu es capables de raisonner, bien entendu, ce dont je doute.

Einstein disait aussi : "Deux choses sont infinies : l'Univers et la bêtise humaine. Mais, en ce qui concerne l'Univers, je n'en ai pas encore acquis la certitude absolue."

Lien : http://thecanniballecteur.wo..
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Alors qu'il écrit les chroniques du 87e district depuis plus de 25 ans, Ed McBain n'a de cesse de se réinventer constamment et multiplie les formes nouvelles pour ses polars. Ainsi dans ce roman, nous apprenons le nom du criminel juste après la découverte des 6 cadavres retrouvés dans une tranchée ouverte pour des travaux. Et nous suivons en parallèle l'enquête proprement dite dirigée par Carella et Kling d'une part et d'autre part la déposition de Randall Nesbitt, le commanditaire des crimes, chef d'un gang blanc qui reconnait les faits (et bien d'autres par la suite…) et tient à justifier ses décisions. Car l'homme est persuadé d'avoir agi pour le bien du quartier. D'où la dichotomie entre les dires du bonhomme et ce que les policiers constatent au fur et à mesure de leur enquête. Ed McBain en profite pour nous décrire un quartier en déshérence où les gangs d'adolescents font la loi. Un quartier qui tombe en ruine et laisse à l'abandon toute une partie de la population. Et sans le dire ouvertement nous montre tout le racisme de la société américaine . Sans oublier la description de gangs, souvent composés d'ados, qui utilisent des armes létales comme des jouets. Une construction parfaite et originale, le portrait d'une société à un moment donné (et son évolution au fil des romans), sans oublier l'humour qui caractérise les romans d'Ed McBain,… que demander de plus ?
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Titre original : Hail to the Chief.

Carella, Kling et Meyer-Meyer doivent enquêter après la découverte de six cadavres dans une tranchée creusée par les services du téléphone.
Au cours de leur travail, ils remontent jusqu'à un certain Randall M. Nesbitt, un chef de gang " qui veut rétablir la paix entre les gangs" en tuant les membres récalcitrants. Nesbitt est une espèce d'idéaliste dangereux, il a une "morale" fascisante : tempérance, anti-avortement, châtiment corporel ou meurtre, racisme ordinaire et il fait éliminer tous ceux qui le gênent. Nesbitt est le chef des « Yankees Rebels » et joue au caïd, ne doute pas un instant du bien-fondé de sa politique.
Pendant ce temps, Carella et ses adjoints ont fort à faire, d'autant que d'autres meurtres se produisent à l'intérieur même des « Yankees Rebels » puis chez les «Vengeurs Ecarlates » (gang de Noirs) car ils retiennent prisonniers deux des Yankees qui cherchaient à se cacher après le meurtre d'une jeune fille de leur propre bande. A ces gangs se mêlent « les Têtes de Mort »(Portoricains) dont Andrew Kingsley- un des six cadavres par lequel on remonte le fil de l'histoire - avait fait la connaissance par l'intermédiaire du seul ami qu'il avait dans la ville. Son amie venant témoigner de Californie, fait même du gringue à Carella qui se retient!
Récit à plusieurs voix : celle du narrateur et celle de Nesbitt, chef dérangé et moraliste dont les idées font froid dans le dos. le travail des flics du 87e district (traduit bizarrement par 87e commissariat) rassure, car à cette folie meurtrière, ils opposent la méthode et le respect de la loi sans concession. On pouvait encore croire en la démocratie en 1973.
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Chandler avait Philip Marlowe, Hammett, Sam Spade, Spillane, Mike Hammer. Ed McBain a toute la brigade du 87ème lui ! Steve Carella, Bert Kling, Meyer Meyer et consorts bouclent une grosse affaire de guerre des gangs en six jours, après avoir trouvé six cadavres dont celui d'un bébé dans une tranchée sur un chantier de la ville d'Isola.
L'auteur aux multiples pseudonymes et talents qui a l'habitude d'écrire des romans de procédure policière puisque la série du 87ème district comprend 53 romans et 3 nouvelles qui s'étalent sur presque 50 ans surprend son lecteur dans celui-ci : on connait le coupable dès le début du roman, comme dans Columbo.Les flics mènent l'enquête à partir des aveux circonstanciés de Randy Nesbitt, chef des Yankees Rebels. Et ça vaut son pesant de cacahuètes !
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
- Qu’est-ce que vous en dites ? Vous m’emmenez chez vous ?
- Je suis marié, dit-il.
- Et alors ?
- Je ne pense pas que ma femme apprécierait que je vous ramène à la maison. Même si vous restez à l’autre bout du lit.
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— Le bébé, c’était juste un accident, on aurait sans doute essayé de descendre Atkins dans la rue. Il était pas prévu qu’on descende un innocent. [...] D’aileurs, comme je vous l’ai déjà dit, Chingo pense que c’est peut-être une balle perdue tirée par Atkins lui-même qui a tué le môme.
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— [...] Chingo s’est mit à les canarder, il ne voulait pas toucher le bébé, bien sûr, mais ces choses-là, ça arrive. En pleine action, il y a souvent des accidents. Le bébé était innocent et personne ne voulait buter un bébé innocent. C’est arrivé, tout simplement. D’ailleurs, Chingo dit que le négro a sorti son feu au moment où Chingo défouraillait et c’est peut-être bien des balles perdues de son propre flingue qui ont tué le môme, va savoir… C’est peut-être bien lui qui a tué son propre bébé. Il a vu Chingo avec un feu à la main, il a sorti le sien pour se défendre et il y a eu des balles perdues.
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Ceux qui ne sont pas avec nous sont contre nous.


Le président du gang des Têtes de mort.
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Les deux inspecteurs observaient Nesbitt avec insistance.Ils lui avaient donné une bonne longueur de corde pour se pendre :maintenant ils se contentaient de le regarder en silence,attendant qu'il se rende compte que la trappe s'était ouverte ,que le nœud coulant s'était resserré autour de son cou et que ses pieds pendaient dans le vide sous la potence;
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Videos de Ed McBain (4) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Ed McBain
"À chacun son heure" ("No Time to Die", 1992), Saison 11, Épisode 2 de la série TV Columbo, tiré du roman "N'épousez pas un flic" ("So Long as You Both Shall Live", 1976) d'Ed McBain. Extrait.
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