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4,04

sur 696 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
L'écriture de Laurent Mauvignier est riche, pensée et ponctuée de remarquables métaphores. Il tente de circonscrire le réel mais se heurtent à l'indicible et à la fragilité des mots. C'est pourquoi, il développe les sentiments des personnages pour saisir une réalité. La première partie est alors narrée par Rabut, qui apporte un regard non omniscient. Pour ma part sa haine envers Bernard m'a beaucoup influencé. C'est à travers ses propres réminiscences que nous sommes transportés au front. Dans la seconde partie, plusieurs paroles s'emboitent et la 3e personne du singulier apparait. La parole n'est plus unique, toutefois le récit demeure subjectif. Plusieurs voix s'articulent l'une par rapport à l'autre, ce qui permet de découvrir la guerre à travers une intimité.


Le sujet est sous-jacent et apparaît naturellement dans la narration. L'auteur apporte un regard tout à fait intéressant sur la notion de la mémoire. Je me suis approché de Bernard et ai gouté toute à son amertume. Je me suis laissée emportée par cette belle écriture vers des actes atroces mais aussi des actes humains.
D'autres parts, j'ai découvert un auteur qui a un vrai discours sur la nature du roman et ce que serai l'utopie du roman.

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J'ai lu le roman de Laurent Mauvignier mais, sans véritable plaisir ni intérêt.

L'impression que cette lecture me donne est que l'auteur recherche les effets de style. de plus, son ton est terriblement moralisateur comme s'il n'y avait que des méchants d'un côté et des bons de l'autre.

La question qui me taraude est : Où Mauvignier veut-il en venir?

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« On ne sait pas ce que sait une histoire, tant qu'on n'a pas soulevé celles qui sont en dessous, et qui sont les seules à compter » Des histoires cachées il y en a chez ces gens-là. Des non-dits, des silences, des souffrances des haines rentrées. Il suffit d'une réunion de famille, quarante après le retour de la guerre d'Algérie de Bernard, Rabut et Février, pour que tout s'enflamme. Et tout ça par la faute de Bernard ivrogne et presque clochard. Rabut, le cousin sera le narrateur. Mais c'est aussi son histoire comme celle de Février un copain de régiment. Une sale guerre, qui leur fait dire :on ne vaut pas mieux que les Allemands quand on terrorise dans les villages des femmes, des enfants, des bébés. Qu'est-ce qu'on fait ici, Est ce que les hommes de chez nous supporteraient l'éloignement de leur récoltes et les barbelés autour de leurs enfants. Et puis la peur des gardes de nuit, on ne sait pas pourquoi mais on a peur. Les copains du poste égorgés à cause d'une bagarre entre les deux cousins qui retarde le départ de la relève : silence. Ça n'a aucun sens d'être là, qu'on rentre à la maison. On ment partout. Et puis ils sont partis en abandonnant les harkis : on a regardé, sans rien dire, quand on les a obligés de boire de l'essence avant de les faire bruler vif. La guerre terminée Rabut et Février rentrent chez eux, pour reprendre une vie qu'ils pensent pouvoir être normale. Mais la sale guerre les a brisés. Ils n'en parleront à personne ni au village, ni à la famille : votre guerre ce n'était quand même pas Verdun. Il faut se taire. Sous cette blessure pour Bernard il y en a d'autres celles de l'adolescence, lui le mal aimé. Il est obsédé par l'argent gagné dans une loterie que va lui soustraire sa mère. Alors il a décidé ne pas rentrer au village et rêve qu'avec l'argent de la famille de Mireille, qu'il a connu en permission à Oran, il construira à Paris un grand garage, une nouvelle vie. Mireille n'aura pas l'argent et il faudra vivre en HLM à Paris. Tout est noir sans espoir. Quinze ans plus tard Bernard revient seul au village sans oser revoir sa mère et devient l'ivrogne Feux de Bois. Les plaies ne se referment jamais, elles deviennent des blessures béantes. Tout est sombre dans ce roman où on ne sait pas toujours qui parle. Les rancoeurs s'accumulent. Pour chacun la vie a été brisée par la sale guerre qu'on appelait les évènements d'Algérie. Mais bien sûr il y a plus que cela, on ne sait pas ce qu'est une histoire tant qu'on n'a pas soulevé celles qui sont en dessous. Ecriture nerveuse, précise, orale, Laurent Mauvignier délivre un roman désespéré sur la condition humaine. Pas de paix de l'âme possible après la guerre pour ces anciens soldats, qui comme Rabut, rêvent de ne plus entendre le bruit des canons, les cris, de ne plus savoir l'odeur d'un corps calciné, ni l'odeur de la mort. Je voudrais savoir si l'on peut vivre quand on sait qu'il est trop tard.
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On se laisse tout de suite attraper par cette histoire d'hommes, de ceux, non préparés (mais qui l'est ?) revenus brisés de la guerre d'Algérie portant le poids de l'impossible oubli et ne pouvant parler.
Encore un très beau livre, qui se place résolument à hauteur d'homme, au point d'en épouser le phrasé. Pas de descriptions ou de détails inutiles, pas de théories ou de "mises en perspective", on est dans le sujet, en plein dedans et ça... percute.
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Le style du début du roman est assez particulier, très haché, avec beaucoup de répétitions, de phrases inachevées, comme si elles suivaient le flots des pensées des protagonistes : le style reflète la confusion des esprits.

Lors d'une fête d'anniversaire, Bernard, un marginal sans argent, offre une broche de valeur à sa soeur ce qui échauffe les sensibilités de chacun. Plus tard, il commet une agression que personne ne comprend, sauf peut-être Rabut son cousin. Cet acte incompréhensible réveille chez ce dernier les souvenirs de la guerre d'Algérie, souvenirs qu'il partage avec Bernard (ou plutôt étouffe, élude) depuis 40 ans.

[...]
Lien : http://ennalit.canalblog.com..
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Lu en 2022. Ma seconde lecture de l'auteur d'origine tourangelle, dont j'avais beaucoup apprécié "Continuer".
Un récit percutant qui parle du traumatisme de la guerre (d'Algérie), de la brutalité des hommes, de la rancoeur, et d'une impossible résilience... Je m'étais sentie un peu trop oppressée par la plume et le rythme du récit, et c'est surtout la seconde partie du livre qui avait retenu mon attention. Une écriture extrêmement ciselée et incarnée, mais à laquelle je n'ai pas totalement adhéré.
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