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EAN : 9782864328971
128 pages
Verdier (28/10/2016)
4.5/5   24 notes
Résumé :


Né en 1643, Bashô meurt en 1694. A vingt-deux ans, libéré de ses attaches féodales par la mort de son souverain, il part à Kyôto parfaire ses études, puis se rend à Edo. A trente-huit ans, il se retire dans son " Ermitage au bananier ", pour une vie discrète tout entière consacrée à l'étude, à la méditation, à la poésie. Parfois, il quitte sa retraite pour de longs voyages en compagnie d'un disciple dévoué, à travers les provinces. Ses journaux de ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
Un livre comme je les aime.
Basho nous emporte dans ses contemplations et ses réflexions méditatives sur le temps qui passe. A travers les temples, les paysages, ses rencontres, ses poèmes, il nous fait revivre ce Japon révolu.
Un livre à savourer, en prenant son temps, pour retrouver un peu de paix intérieure.
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Voyage pèlerinage dans les pas de Bashô dans le Tôhoku (nord-est du Japon).
L'introduction de René Sieffert le traducteur de ce précis est très instructive. On y apprend l'histoire de la naissance des haïkaïs poèmes dont Bashô fixa les règles. Les deux premiers vers se lisent à la suite et le troisième constitue « le choc poétique de la fin » qui ouvre notre imaginaire. Plus tard au XIX siècle on parlera de haïkus qui est en fait la contraction de haïkaï et hokku (deux formes poétiques anciennes et libres non encore codifiées et qui faisaient l'objet de jeux concours entre les poètes)
Bashô amoureux des paysages baignés dans la brume ou la nuit au clair de lune fait surgir ses souvenirs littéraires et partage les haïkaïs de ses compagnons. Il chemine de monastères en monastères et fait mille détours pour contempler les pins de Shiogoshi, la lune au sommet d'un mont, l'eau d'une cascade… sa capacité d'émerveillement est infinie et son écriture poétique nous émeut au fond de l'âme.
Les japonais ont coutume de dire que les occidentaux ne peuvent apprécier à leur juste finesse les Haïkus, sûrement, il faudrait être érudit dans l'histoire du Japon tant les références historiques sont nombreuses. Mais notre sensibilité nous permet de saisir toute la subtilité, la pureté poétiques et la fulgurance des haïkus.
Si vous aimez la poésie arrêtez vous longuement sur ce petit bijou. Avant, plongez dans « L'esprit du haïku suivi de Retour sur les années avec le maître Sôseki » de Torahiko Terada et surtout ne zappez pas l'introduction !
Un pur moment de sérénité et de bonheur !!
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Bashô vécut comme un moine itinérant libéré de ses entraves, et comme un poète, contemplant la lune et les montagnes. Ces carnets de voyage sont tous imprégnés d'un univers poétique inspiré par l'érémitisme de la poésie chinoise dont Bashô était l'héritier ainsi que par le bouddhisme. Bashô visite de nombreux temples et sanctuaires, au milieu d'une nature encore sauvage. Ses nombreux voyages effectués dans des conditions des plus rudimentaires sont aussi des pèlerinages qui nous font découvrir le Japon du XVIIème siècle.
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L'écrivain et poète Bashô, (son nom de plume) a vécu au dix-septième siècle, au Japon. C'est avec ses haïküs qu'il acquiert la notoriété. Ses disciples sont nombreux. de ce fait, Bashö sillonne du nord au sud le Japon pour les rencontrer et participer aux fougueuses joutes de haïkus devenues un jeu pratiquées dans tout le pays. La forme canonique du haïku comporte trois vers de 5-7-5 syllabes qui, dans leur concision se prêtent à la méditation.
Outre les haïkus, Bashô écrit avec minutie des journaux de voyage. Aussi, n'est-il pas étonnant qu'il finisse par les conjuguer offrant des textes où prose et poésie se côtoient heureusement. Les haïkus clôturent son récit de voyage ou s'y intercalent, pour prolonger dans le texte même, l'effet produit.
Ils subliment la description et les difficultés du voyage, la vision de paysages en majesté.
Bashô s'incline aussi devant la nature, chante les beautés de l'infiniment petit, l'infiniment ténu et fragile.
Quel charme exercent sur nous ces micro-poèmes sinon, paradoxalement, le fait que les haïkus de Bashô nous plongent dans l'éternité de l'instant ?

Bashô, Journaux de voyage, Verdier.
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Beau recueil d'haïkus de Bashô, ces haïkus sont intégrés dans un journal de voyage, nous pouvons donc connaître le contexte des haikus.
Par exemple:
"Ce jour-là, sur le chemin du retour, je m'arrêtai en une certaine boutique de thé; lors une femme nommée Chô [Papillon] m'invita à composer un verset sur son nom; ores voici ce que je traçais sur la soie blanche qu'elle me présentait:
Senteur d'orhidée
aux ailes du papillon
s'est communiquée"
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Citations et extraits (20) Voir plus Ajouter une citation


Le soleil déjà était proche du méridien. Louant une barque, je voguai vers Matsushima. Après une traversée d'un peu plus de deux lieues, j'accostai la grève d'Ojima.

Or, encore que ce soit un lieu commun, Matsushima est bien le plus beau site du Japon et n'a rien à envier à Dôtei ou Seiko. La mer le pénètre par le sud-est, la baie est profonde de trois lieues, le flux s'y étale comme
dans la baie de Sekkô. Les îles sont innombrables et diverses, il en est de verticales, doigts dressés vers le ciel, d'horizontales qui rampent sur les flots. Certaines sont doubles, d'autres pliées en trois, séparées à gauche, reliées à droite. Il en est qui se portent, il en est qui s'embrassent, comme qui cajole un enfant. Les pins sont d'un vert profond, leur ramure est tordue par le vent du large, leur mouvement naturel paraît dû aux soins du jardinier. Tout ce paysage est d'une beauté distante, comme la physionomie apprêtée d'une belle. Serait-ce là l'ouvrage, aux temps jadis où régnaient les dieux impétueux, d'Ôyama-zumi ? Le génie du Céleste Artisan, quel homme pourrait le rendre par le pinceau, le cerner par la parole?

La grève d'Ojima est une langue de terre qui s'enfonce dans la mer. Vestige de la retraite du Maître de Zen Ungo, il reste notamment la pierre siège de méditation. D'ailleurs, sous le couvert des pins, j'ai aperçu, ci et
là, quelques ermites ; dans leurs chaumières qu'enfument les feux de paille ou de rameaux de pin, ils coulent des jours paisibles ; bien qu'ignorant quelle sorte de gens ils étaient, un peu envieux, j'allai vers eux et c'est alors que la lune se refléta sur les flots, renouvelant le spectacle diurne. Je revins au fond de la baie et gagnai mon gîte : c'était une maison à étage à fenêtres ouvrantes ; dormir en voyage au sein des vents et des nuages, quelle sensation indiciblement merveilleuse !

Ah Matsushima
à la grue emprunte sa robe
ô coucou

Sora
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Depuis les temps anciens nombreux sont les lieux illustres qui ont inspiré les poètes, et dont nous parle la tradition ; cependant des montagnes se sont écroulées, des rivières se sont formées, des routes ont changé de tracé, des pierres ont été enterrées et sont cachées dans la terre, des arbres ont vieilli et fait place à des arbres jeunes, de sorte que, les temps étant changés et les âges révolus, les vestiges en sont toujours incertains.
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Mois et jours sont passants perpétuels, les ans qui se relaient, pareillement sont voyageurs. Celui qui sur une barque vogue sa vie entière, celui qui la main au mors d’un cheval s’en va au-devant de la vieillesse, jour après jour voyage, du voyage fait son gîte. Des anciens du reste nombreux furent ceux qui en voyage moururent. Et moi-même, depuis je ne sais quelle année, lambeau de nuage cédant à l’invite du vent, je n’avais cessé de nourrir des pensers vagabonds
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Estimant que des bagages trop nombreux me seraient une gêne pour
la route, je me suis débarrassé de tout, mais je porte sur mon dos, emballés
dans une toile, une robe de papier pour la nuit, une sorte de cape, une écritoire,
des pinceaux, du papier, des médicaments, une boîte à provisions, si bien
qu'avec mes jambes débiles et mon corps sans forces, je me sens comme tiré
en arrière, et je n'avance point. Des peines sans nombre m'accablent.

Rompu de fatigue
à l'heure de chercher asile
fleurs de glycine










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Toute la nuit
la tempête a soulevé
les hautes vagues
et les pins de Shiogoshi
ruisselaient de clair de lune. (Saigyô)
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Videos de Bashô Matsuo (5) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Bashô Matsuo
Alain Walter vous présente l'ouvrage "Le carnet de la hotte. Oi no ko-bumi" écrit par Bashô aux éditions William Blake Art & Arts et dont il a fait la traduction.
Retrouvez le livre : https://www.mollat.com/livres/2677817/basho-le-carnet-de-la-hotte-oi-no-ko-bumi
Note de musique : © mollat Sous-titres générés automatiquement en français par YouTube.
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