Sang réservé est la première des trois nouvelles qui composent ce recueil auquel elle donne son nom. Elle est brève et c'est sans doute pour le mieux car j'aurais peut-être senti quelques malaises à la lecture de cette histoire incestueuse. Dans tous les cas, elle permet de démontrer tout le talent de son auteur, le grand
Thomas Mann. Il réussit à faire entrer ses lecteurs dans cette famille bourgeoise, chez les jumeaux, Siegmund et Sieglind, jeunes, riches, oisifs. Esseulés dans le grand monde, ils se retournent l'un vers l'autre, et leur passion pour les drames wagnériens les amènent à… vous devinez. Mann n'a pas son pareil pour décortiquer la psychée de ses personnages. Les deux nouvelles suivantes sont du même style. Une petite fille vit son premier chagrin d'amour puis un homme raconte sa relation avec son chien, du moment de son adoption à sa départure. Ce dernier récit fut un peu plus long, peut-être un peu trop, par moment je m'ennuyais, en particulier lors des descriptions des paysages où le narrateur promenait son chien. Au moins, la fin m'a surpris. Dans tous les cas, ces rapports maitre/animal, beaucoup sauront s'y raccrocher, surtout les amateurs de ces petites bêtes affectueuses. Enfin, à travers toutes ces nouvelles, je retrouve cette atmosphère propre à la bourgeoisie du début du siècle dernier. Moi, j'adore, et ceux qui pensent de même seront comblés.