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Critique de Analire


Catherine est une mère, épouse et fille à la vie rangée, que rien ne prédestinait à finir en prison. Pourtant, la vie de cette famille bien sous tout rapport bascule, avec l'arrestation de Catherine pour meurtre. Elle est accusée d'avoir tuée avec préméditation Béatrice Lancier, la femme de son amant, en rouant de coups de couteaux à la sortie d'un cours de yoga. Un acte inimaginable pour ses proches, qui peinent à concevoir réellement que ce qui est reproché à Catherine soit vrai. Et pourtant…

La vie de Catherine bascule du jour au lendemain : elle est accusée de meurtre, privée de liberté, séparée de ses proches, enfermée entre quatre murs gris pour les vingt prochaines années de sa vie. On parle souvent du quotidien du coupable qui change du tout au tout, ou des victimes collatérales (en l'occurence la famille de la défunte), mais rarement on pense à la famille du coupable, victimes eux aussi du crime horrible qui a été commis. Ici, Marc, le mari, Anaïs, la fille aînée, Flo, le petit garçon, Josette, la maman et tata Nat, la soeur ainée, subissent de pleins fouet, avec une violence extrême, les horreurs de Catherine. C'est cet angle qu'a choisie de nous montrer Laure Manel. La famille laissé pour compte, désabusée, sonnée, mortifiée, la famille innocente et pourtant pointée du doigt, accusée, injuriée, pour un crime qu'ils ne tolèrent pas eux-mêmes et dont ils ne sont en rien coupable.

Dans ce roman, les proches prennent la parole à tour de rôle, pour exposer leurs sentiments sur cette affaire. Des sentiments que l'on va voir évoluer en fonction de l'avancée de l'enquête et des vies respectives de chacun : attente, espoir, doute, déception, colère, rage, dégoût,… Tous les personnages nous attendrissent : on se sent proche d'eux, avec l'envie de les réconforter. Quant au point de vue de la criminelle, Catherine, il n'arrive qu'à la toute fin du récit, dans un court chapitre de quelques pages. La priorité est avant tout laissée aux proches.

J'ai vraiment adoré cette histoire, en particulier la première moitié du livre, que j'ai difficilement lâchée. Les chapitres sont extrêmement courts et parfaitement rythmés, avec cette alternance rapide des personnages et des points de vue. le suspense est maintenu à son paroxysme pendant une bonne première partie du récit : Catherine est-elle vraiment coupable ? On ressent l'attente, l'espoir, les questionnements, intenables, pendant près de deux ans. La vie des proches est comme maintenue en pause pendant tout ce temps. Mais les années défilent, chacun grandit, vieillit, avance. Depuis le drame en 2001, le petit Flo est devenu adolescent, la jeune Anaïs est une adulte épanouie, Marc a refait sa vie, Nathalie a trouvé l'amour… Mais peut-on réussir à oublier et à « désaimer » quelqu'un que l'on a tant aimé ? Peut-on tirer un trait définitif sur une personne qui a tant comptée ? Comment se reconstruire après un tel drame ?

Connaît-on vraiment ses proches ? Une plongée au coeur d'un drame familial qui vient perturber l'équilibre d'une famille normale et nous interroge sur les notions de la famille. Un roman puissant et percutant, dont vous aurez du mal à vous détacher.
Lien : https://analire.wordpress.co..
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