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EAN : 9784990874629
396 pages
éditions d'Est en Ouest (14/03/2017)
3.78/5   9 notes
Résumé :
de Yutaka MAEKAWA , traduit par Sylvain CARDONNEL
Un thriller psychologique glaçant
Takakura mène une vie paisible. Il vient d’emménager avec sa femme dans un quartier résidentiel de Tokyo. Sa profession d’enseignant en psychologie criminelle à l’université lui permet de se lever tard et d’éviter les trains bondés. Un dîner de temps à autre avec son étudiante préférée, sous prétexte de l’orienter sur son mémoire. Une vie paisible donc. Mais un jour, un... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
J'ai retrouvé dans ce policier japonais quelque chose des livres de Keigo Higashino, ce qui n'a pas été, bien au contraire, pour me déplaire. Il y a une atmosphère, une ambiance bien particulière que l'on ne rencontre pas dans les policiers français ,anglais ou américains.
Le lecteur se trouve impliqué de façon presque naturelle dans l'intrigue, on essaie d'élucider l'intrigue en même temps que Takakura, enseignant en psychologie criminelle et on partage la vie de quartier.
L'intrigue est intelligente, les rebondissements ne manquent pas et tout cela se déroule de façon "traditionnelle" sans toutes les pratiques scientifiques que l'on peut recenser. Il y a une certaine lenteur, mais pas dans le mauvais sens, on ne s'ennuie pas une seconde, mais on prend le temps de réfléchir, on essaie de repérer les indices, on essaie de soulever les incohérences, en fait on joue un peu au détective. J'ai passé un très bon moment.
Creepy a reçu un prix, je pense que l'auteur en obtiendra d'autre.
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Critique commune au roman et au film qu'en a tiré Kiyoshi Kurosawa.

UN CAS (D'ÉCOLE ?) D'ADAPTATION



Double chronique : un livre, et son adaptation cinématographique. le roman est le fait d'un inconnu (à l'époque du moins, 2011-2012), Maekawa Yutaka, dont c'était la première publication (en fiction en tout cas), et qui lui a valu d'être récompensé en tant que « jeune auteur de littérature policière japonaise » (on est toujours jeune à 60 ans) ; le film n'est pas exactement le fait d'un inconnu, lui, puisqu'il a été réalisé par Kurosawa Kiyoshi, très actif en ce moment faut-il croire.



Et, d'emblée, qu'en dire pour les adeptes du TLDR ? le roman est mauvais – au point où j'ai préféré l'abandonner en cours de route, beuh… Ce qui ne m'arrive vraiment pas tous les jours. le film est meilleur, et au moins honorable disons, mais pas renversant non plus (l'enthousiasme des critiques presse me laisse un peu perplexe) ; mais, oui – meilleur, bien meilleur.



Sur une base forcément similaire… Mais l'association du livre et du film illustre à sa manière, je suppose, qu'une bonne histoire ne suffit pas à faire un bon livre, ou un bon film, à ce compte-là. le roman de Maekawa Yutaka patine dans la lourdeur et les effets mal gérés ; mais Kurosawa Kiyoshi, lui, sait filmer – ceci, on ne le lui enlèvera pas ; et ça change pas mal de choses.



UN ROMAN RATÉ



L'histoire – version roman tout d'abord. Takakura est un criminologue, plus précisément un spécialiste de psychologie criminelle, qu'il enseigne à l'université (et bien sûr en fricotant avec ses étudiantes, tout naturellement). Il s'installe avec son épouse Yasuko, femme au foyer jusqu'au bout des casseroles, dans un nouveau quartier – une banlieue résidentielle morne au possible. Là, il fait la rencontre de Nishino, son voisin – un bonhomme un peu bizarre, mais sympathique, au fond. Mais, oui : un peu bizarre. Puis un policier du nom de Nogami rend visite à Takakura – il y a trente ans de cela, ils étaient dans le même lycée ; mais, depuis, Takakura a acquis une certaine renommée, comme étant le spécialiste de psychologie criminelle que l'on interroge à la télé dans les affaires criminelles bizarres… Il se trouve que Nogami apprécierait d'avoir ses lumières sur une vieille affaire jamais résolue : la disparition, du jour au lendemain, de toute une famille. Des « évaporés » ? Je reviendrai sur ce thème un de ces jours, mais, pour le coup, non – Nogami est persuadé de ce qu'il y a eu un crime, là-bas… Tiens, la configuration des maisons est assez similaire, non ? Mais Nogami disparaît à son tour. Et il y a un incendie dans le voisinage, tiens. Oh, et vous a-t-on dit que le voisin Nishino était vraiment bizarre ? Pas qu'un peu : un soir, la fille dudit voisin, Mio, désespérée, sonne à la porte de Takakura – et fait au terne couple cet aveu improbable : Nishino n'est pas son père ; c'est un parfait inconnu… Un monstre qui s'est déguisé en voisin affable, et qui exerce son contrôle mental sur ses proies.



Le sujet est plutôt intéressant – ce que confirmera, je suppose, le film de Kurosawa Kiyoshi. Il y a matière à un bon thriller psychologique, qui détourne quelques codes pour proposer une variation un minimum inattendue sur le tueur en série (l'expression est sans doute contestable), en l'insérant dans un contexte tellement « japonais contemporain » qu'il en a quelque chose de plus encore oppressant. L'idée derrière le personnage de Nishino, avatar du vampire sans les fausses canines en plastique (puisque c'est de « contrôle mental » qu'il s'agit, on pourrait penser à L'Échiquier du mal, de Dan Simmons), est bonne, oui – il y a derrière tout un potentiel de flippe, quelque chose qui devrait être effectivement creepy



Et pourtant ça ne marche pas – au point où j'ai lâché l'affaire au bout de 150 pages, soit la moitié du roman environ. Il y a plusieurs raisons à cela – deux, surtout. La première : c'est abominablement mal écrit, la traduction n'arrange certainement rien à l'affaire, et l'édition bâclée non plus – c'est d'une lourdeur invraisemblable, et saturé de coquilles, voire de fautes pures et simples, sans même parler de quelques oublis fâcheux ; au point où ça en devient franchement pénible.



La seconde raison est sans doute liée, mais dans le cadre de la version originale : tout cela est d'une puérilité déconcertante… Les personnages sont mauvais, navrants même, leurs réactions caricaturales, et souvent enfantines, oui ; la « science » de Takakura n'est même pas au niveau d'un digest de Wikipédia sur la psychologie criminelle et les tueurs en série, exécuté par un ado enthousiaste mais pas hyper compétent – il est d'autant plus fâcheux qu'il soit notre personnage point de vue, qui ressasse sans cesse les mêmes banalités et explique tout, absolument tout, et d'abord ce qui n'a pas besoin de l'être. Il n'est pas très sympathique, par ailleurs – non seulement arrogant, mais aussi passablement machiste, et… ben… un vrai con ? Ce qui aurait pu être un atout, en fait (et Kurosawa Kiyoshi, sans trop insister non plus, en tirera bien quelque chose dans son film), mais pas en l'état : c'est juste atrocement lourd, et je ne suis pas bien certain que ce côté vaguement sombre était délibéré de la part de l'auteur…



Oui, il y avait sans doute un bon sujet ; mais son traitement est tellement calamiteux que cela ne suffit pas à persuader le lecteur de faire l'impasse sur les faiblesses pour s'en tenir à ce qui vaut le coup. Une bonne histoire ne suffit pas.



UN FILM PLUS SATISFAISANT



Dans le film, c'est déjà un peu mieux. Kurosawa Kiyoshi s'autorise quelques libertés avec le matériau de base – plutôt bien vues : la scène d'ouverture fonctionne très bien. Takakura est à la base un policier – un épisode passablement traumatique (non seulement parce qu'il se solde par deux décès, mais aussi parce que notre héros est d'une certaine manière humilié pour avoir trop cru en ses capacités) l'incite à rendre son étoile de sous-shérif pour devenir enseignant en psychologie criminelle ; on sent assez vite le vague connard en lui – il est « intéressé » par les crimes sordides, et c'est bien naturel, mais il est en même temps incapable de la moindre empathie (dans son couple ou à l'extérieur), ce qui en fait classiquement un type presque aussi psychopathe que ceux qu'il étudie ; bon, le film nous épargne les séquences avec la thésarde… Nogami est très différent du personnage du roman : absolument pas un copain d'enfance de Takakura, mais un (bien plus) jeune collègue, un peu con-con, mais pas toujours non plus, et d'une empathie assez limitée lui aussi. Son « remplacement », Tanimoto, diffère là aussi beaucoup dans le roman et dans le film ; au bénéfice de ce dernier, comme de juste : en faire un vieux bonhomme un peu indécis et mystérieux lui confère un minimum de chair, là où il n'est guère que l'incarnation d'une fonction dans le livre (son temps de présence à l'écran est pourtant limité, là où le personnage est très important dans ce que j'ai lu du roman).



Mais les changements essentiels concernent l'atmosphère : la banlieue résidentielle du film est bien plus oppressante que celle du livre – ce qui tient, outre la réalisation et la photographie soignées, au caractère détestable du voisinage (et pas seulement de Nishino) ; à maints égards, le film prend davantage son temps que le roman (à bon droit), mais il se montre plus direct sur un point essentiel : Nishino est vraiment, vraiment, vraiment bizarre, et ceci dès le début.



Il y a dans le film tout un jeu que je suppose sur la politesse, j'ai l'impression – comme expression supposée du bon voisinage, ou des bonnes relations en général, dans le couple, dans le travail, etc. On met en avant ce caractère comme étant essentiel à la langue japonaise, mais, dans le contexte du film, tous les personnages ou peu s'en faut se montrent d'une incorrection pas croyable, qui ferait hurler un Français : les interlocuteurs s'ignorent, s'éloignent sans un mot, critiquent les autres pour un rien, ou leurs minables cadeaux, etc. Pas seulement Nishino : ce qui rend inquiétant ce dernier (au-delà de la gueule impayable de Kagawa Teruyuki, parfait dans le rôle et un atout majeur du film, peut-être bien le tout premier en fait), c'est plutôt son caractère instable – tantôt sympathique, tantôt grossier, toujours bizarre. Mais, au fond, Takakura ne bénéficie même pas de moments sympathiques, lui…



Puis le film bascule – d'un seul coup. L'enquête relativement pépère, mais riche d'allusions autant que de non-dits, cède brutalement (très brutalement, peut-être trop) la place à l'horreur, alors que nous pénétrons, entraînés par Yasuko sans doute, la femme au foyer qui n'en peut plus, dans l'intimité du foyer déviant de Nishino. Car c'est bien d'horreur qu'il s'agit – un vrai cauchemar, où la séquestration, la drogue, le viol peut-être, aussi horribles soient-ils, passent presque au second plan, tant le sadisme (façon « pervers narcissique », cette nouvelle icône de la psycho facile) de Nishino bouffe le récit, en jouant cruellement sur les sentiments de honte et de culpabilité de ses victimes, sur le dos desquelles il rejette toutes les abominations. le caractère sec de ce changement de focalisation est sans doute délibéré, mais j'ai du mal à me prononcer quant à sa pertinence… Il y a certes des choses très fortes, dans la maison – et d'abord dans sa cave. L'absurdité de tout ce qui s'y produit pourrait avoir un côté guignolesque, en écho de l'interprétation (très à propos) de Kagawa Teruyuki, mais on n'a somme toute guère envie de rire ; le spectateur, comme les victimes de Nishino, a été formaté au point de ne plus avoir le moindre contrôle sur ses réactions – c'est le voisin bizarre qui est aux manettes.



Pour un temps, du moins… Car la fin m'a déçu. Vraiment. Ici quelques SPOILERS : j'ai beaucoup aimé la très improbable séquence de la « nouvelle famille » qui part en quête d'un nouvel antre en voiture – avec ces nuées qui défilent et qui ont un rendu surnaturel, autant dire infernal. J'ai beaucoup moins aimé Takakura vainquant en définitive Nishino, ce que rien ne vient vraiment justifier… sinon les choix de narration, car, dans le film, cela établit clairement un parallèle, ou plutôt un miroir, de la brillante scène d'ouverture – ce qui serait plutôt malin pour le coup. Ou bien cela devrait l'être ; en l'état, ça m'a paru plus forcé qu'autre chose, et décevant tant narrativement que… « moralement », d'une certaine manière ? L'ultime crise hystérique de Yasuko n'arrange pas exactement les choses…



Le fait est qu'il y a des pains dans le film comme dans le roman – simplement, là où leur accumulation dans le livre a fini par me convaincre qu'il valait mieux lâcher l'affaire en cours de route, le film de Kurosawa présente suffisamment de qualités par ailleurs pour rehausser le niveau et inciter le spectateur à une forme de mansuétude un tantinet blasée, devant le métier du réalisateur. Mais, oui, il y a des scènes qui ne fonctionnent pas, bien avant la conclusion du film – ainsi de cette discussion entre Takakura et Nogami noyée dans une musique ultra-démonstrative et qui sonne horriblement faux (maintenant, Kurosawa Kiyoshi est éventuellement coutumier du fait, il y avait des trucs de ce genre dans Séance, sauf erreur, et ce n'est qu'un exemple).



Alors, là encore, il y a peut-être un jeu du réalisateur ? Certaines scènes peuvent le laisser supposer. Dans le roman, très puéril donc, nous assistons à un cours de Takakura, où notre criminologue médiatique rapporte les crimes de la « famille » de Charles Manson, et, de manière passablement forcée, en extrait le terme « creepy » qui donne son titre au roman ; c'est tellement lourd que l'effet souhaité, soit l'association de Nishino à une forme de reptation menaçante, tombe complètement à plat. Dans le film, la scène du cours est plus futée : Takakura décrit un tout autre crime (peut-être fictif, je n'ai pas cherché à me renseigner), qui a eu lieu aux États-Unis là encore, mais qui avait quelque chose de totalement grotesque dans sa démesure ; et le professeur de conclure : « En Amérique, tout est plus spectaculaire. » Je suppose que cette pique n'a rien d'innocent, dans un film qui joue sur les codes du thriller – tout en payant régulièrement ses hommages à Hitchcock et compagnie. Mais il ne faut pas s'en tenir là, prendre cette saillie au pied de la lettre – car, une fois introduits dans la cave de Nishino, à l'improbable décoration arty, presque « vaisseau spatial rétrofuturiste », c'est le film japonais qui joue la carte de la guignolade excessive – non sans effet cela dit. Pour le coup, un Norman Bates est autrement plus sobre…



Le film est bien plus malin que le roman. Et Kurosawa Kiyoshi, je suppose, s'amuse un tantinet, dans ce qui aurait pu être un bête thriller de yes-man, à subvertir son propos çà et là. Son Creepy bénéficie cependant avant tout de deux atouts marqués : le très inquiétant Kagawa Teruyuki, un parfait Nishino, et une réalisation soignée et somme toute fine, rendant à merveille la terne froideur d'une banlieue résidentielle japonaise (la très belle photographie y est donc pour beaucoup).



Mais on ne criera certainement pas au chef-d'oeuvre : on a beaucoup comparé les deux films, sur le ouèbe, mais, de toute évidence, Creepy n'est pas Cure. Loin de là. Cela reste un thriller plus qu'honnête, et dont les qualités certaines l'emportent sans peine sur quelques failles çà et là. C'est déjà ça.



Mais il gagne sans doute à être comparé au roman qui l'a inspiré… Vous connaissez tous cette réplique classique du bouquinovore : « Le livre est forcément meilleur que le film ! » Allez, vous l'avez vous-mêmes prononcée, et moi aussi... Ben, là, non : le livre est mauvais – le film bien plus satisfaisant. Et j'y reviens : la comparaison des deux confirme qu'une bonne histoire, ça ne suffit pas.
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Ce que j'aime dans les polars japonais, c'est la finesse du suspens. C'est très psychologique pour le lecteur. du coup, il y a toujours du suspens dans le suspens. Je sais, cela est dit bizarrement, mais, je ne peux m'exprimer autrement. Takakura est un spécialiste de la psychologie criminelle. Il a une vie routinière entre sa maison et la faculté où il enseigne sa spécialité. Il s'intéresse aux anciens crimes non résolus. Il les analyse et les enseigne. Une histoire de disparition familiale jamais résolue, l'interpelle. Qui étaient ces personnes? Sont-elles toujours vivantes? Quels ont été les résultats de l'enquête faite à cette époque? Ces questions, son ancien ami d'enfance devenu inspecteur se les pose aussi et cherche à y répondre.

C'est une descente aux enfers très fine, psychologique, comme savent si bien le faire les écrivains japonais. le mystère plane sur une enquête de longue haleine. Des disparitions. Des enlèvements. Des cadavres. Voici ce qui interroge Takakura et l'inspecteur Tanimoto. Comment tout cela a pu se passer dans l'ignorance totale du voisinage? Où se trouvaient ces personnes disparues? Pourquoi eux? Qui était à l'origine de ces disparitions? Les enquêteurs cherchent à comprendre. Mais, cela n'est pas facile car dans le Japon moderne, les voisins ne se connaissent pas.

L'enquête se fait dans le respect de la culture, de l'éducation japonaise : dans la discrétion et le respect des témoins. le tueur qui oeuvre avec beaucoup de sang -froid, donne du fil à retordre à la police. Il est d'une intelligence inouïe. Machiavélique. Très fine. Ce qui rend ses crimes encore plus affreux. Avec une écriture forte, l'auteur nous emmène dans un monde où la vie humaine ne pèse pas lourd dans le cerveau d'un assassin psychopathe et sociopathe. Les mots tétanisent le lecteur et atteignent son subconscient et le laissent en état de choc post-traumatique. le lecteur suit les tribulations d'un assassin sadique qui a l'art de tromper la vigilance, aussi bien de ses victimes que de la police. Comment finira cette traque à l'homme invisible? Les enquêteurs pourront-ils mettre fin à cette cavale sanguinaire? C'est un thriller dans la plus pure tradition japonaise, qui ne laisse pas le lecteur dans une certaine sérénité. Au contraire.
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Vous savez que je ne suis pas très polar et thriller. Pourquoi avoir acheté ce roman alors? Déjà parce qu'il s'agit d'un auteur japonais et ensuite la maison d'édition semble spécialisée dans les littératures asiatiques. Enfin, le résumé m'a pas mal intrigué. Je sais que les auteurs asiatiques m'ouvrent toujours à d'autres univers que l'imaginaire. Je me suis dit que c'était l'occasion. Qu'en ai-je donc pensé?


En commençant les premières lignes, j'ai été dérouté par le style. J'avoue qu'au vue de mon genre littéraire de prédilection, je ne suis pas habitué à une écriture comme celle-ci. Pourtant, elle est simple et sans fioriture. Il n'y a pas besoin de réfléchir au sens de la phrase. le seul petit bémol peut résider dans les quelques coquilles que l'on peut trouver (elles ne sont pas nombreuses. Je rassure). Je me suis tout de même très rapidement adaptée à ce style.


Toutefois, ma capacité d'analyse a souffert au début. Je me suis même dit "j'espère que ce genre de raisonnement raté ne va pas durer tout le roman". Je vous rassure. C'est volontaire de la part de l'auteur. Ça ne dure que les premières pages. Cela permet surtout au lecteur de prendre le temps de comprendre qui fait quoi et pourquoi et à quel moment. J'avoue que le suspect est profondément tordu. Il y a un réel travail sur la psychologie des personnages et des évènements. C'est vraiment intéressant. C'est fait avec une intelligence que l'on voit rarement...Je reformule : que je vois rarement (ne lisant que peu de livres de ce genre, je suis bien en peine de juger). On nous prévient que ce thriller est crescendo et ce n'est pas pour rien. Je n'en dirais pas plus.


Autre point fort, il y a peu de mots japonais et peu de référence à la culture japonaise. Donc pour les non connaisseur, aucune inquiétude. Vous pouvez le lire sans problème. Certes, j'adore la culture japonaise et vous pourriez penser que je l'écris sans vrai recul mais je ne suis pas la seule à le dire. le libraire chez qui je vais faire mon ravitaillement a adoré et a précisé que, justement, les noms n'étaient pas difficiles et qu'il n'y avait pas cette particularité japonaise que l'on retrouve d'habitude. Je suis entièrement d'accord. Preuve en est, j'ai bien été dérouté au début alors que je lise énormément de livres asiatiques.



Pour les amateurs de suspens, est-ce un bon roman? Je dirais oui. Certaines révélations ne m'ont pas surprises (elles sont peu nombreuses) mais j'avoue que le dernier quart du roman (peut-être la moitié. J'avoue avoir été tellement prise par le roman que je n'ai pas fait attention) m'a profondément surprise. On ne s'attend pas du tout à cette direction. Ce qui est aussi agréable, c'est que la plupart des personnages flirtent avec la ligne à ne pas franchir. Pas dans le sens cinématographique mais psychologique. du coup, on ne sait jamais si les personnages vont ou non basculer.


Pour en revenir à la fin du roman, je ne dirais pas ce qu'il se passe mais une chose est sûre : elle est loin d'être toute blanche ou toute noire. Je chercherais après le film sur internet vu qu'il ne passera dans ma petite ville paumée mais je ne m'inquiète pas quant à la réalisation du film.



En bref, je me suis laissée surprendre par ce thriller qui va me réconcilier avec le genre. Ça me donne envie d'en lire d'autres. Je vous le recommande franchement.


Et oui, mon portefeuille est en train de hurler à la mort mais moi je suis contente. J'avoue que parfois, ça me rendait triste de voir tous ces livres dont on parle et de me dire "mouais, je le lirais pas. Je n'aime pas ce genre". Et bien cette petite voix va maintenant se taire.

Lien : https://lessortilegesdesmots..
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Après avoir fait une superbe découverte en littérature noire japonaise avec Keigo Higashino, je me suis mis à un autre auteur du pays du soleil levant dans ce style. le narrateur est un universitaire, prof de criminologie dans une université de Tokyo, qui mène une petite vie tranquille avec sa femme dans un quartier résidentiel de la capitale du Japon. Il a choisi des horaires décalés exprès pour éviter le métro aux heures de pointe et il flirte gentiment avec une de ses étudiantes sans jamais franchir la ligne rouge. Cette vie paisible vient être troublée le jour où un de ses anciens camarades du lycée avec qui il n'avait pas spécialement d'accointances à l'époque vient le recontacter. Devenu inspecteur de police, il lui demande son avis d'expert en criminologie sur des disparitions survenues huit ans auparavant. Puis des événements plus inquiétants lui arrivent : la maison des voisins prend feu, des meurtres se produisent dans le quartier et une jeune fille se fait agresser à côté de chez lui. Un passé commun au policier qui l'a contacté et à lui vont remonter...
Un bon polar bien noir de très bonne qualité, qui commence à assez doucement mais dont la deuxième moitié est assez surprenante. L'histoire est bien menée, la traduction est bien faite et c'est donc une bonne surprise venue d'Asie.
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
C'est en vain que l'être humain attend une fin aux choses
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