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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
"Le racisme, comme le sexisme, commence par la généralisation, c'est à dire la bêtise!" Christiane Collange.


1832, Canterbury dans le Connecticut.
Une nuit blanche! Les jeunes élèves noires eurent une peur blanche en voyant tous ces blancs dans une colère noire.


Ils venaient saccager leur école, en sortant des ténèbres, comme une effroyable marée noire...
Des habitants de Canterbury dont la bête noire était Prudence Crandall, cette femme blanche qui osait enseigner à des noirs!


Les auteurs s'inspirent de l'histoire vraie de Prudence et Sarah Harris, sa première élève noire.
D'autres jeunes femmes noires suivirent son enseignement.


Les auteurs ajoutèrent le personnage d'une "vieille sorcière blanche" qui montre à Sarah et aux autres élèves, que les femmes doivent s'émanciper, par elles-mêmes, sans attendre quoique ce soit de la part des hommes.


Une vieille aux cheveux blancs qui ramène le corps d'un jeune noir nommé "Sauvage", abattu par un blanc, afin de mettre la ville de Canterbury, face à son hypocrisie et à ses crimes.
-"Il s'appelait Charles. Je ne viens pas demander justice, car je ne suis pas folle! Mais au moins, regardez le!"


Elle regardait les habitants de Canterbury, dans le blanc des yeux. Aucun homme n'en sortirait blanchi, de cette histoire...


Roman graphique paru en janvier 2021, et c'est en janvier 2021 que des hommes (dont des Suprémacistes, QAnon et racistes) partirent à l'assaut du Capitole, en voulant changer l'histoire de leur pays...
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Roman graphique, bande dessinée, je ne sais pas. Ce qui est sûr c'est que j'ai aimé les dessins et apprécié l'histoire.
1832 : une jeune femme blanche crée dans le Connecticut une école pour jeunes filles noires. Si l'esclavage n'existe pas dans le Nord, la tolérance et l'ouverture d'esprit ne sont pour autant pas de mise.
Cette histoire est tirée de faits réels. Tristement réels.
C'est bon de rappeler de temps à autre que l'école est une chance et peut être un luxe. Ca a été le cas pour les jeunes filles passées par cette école : une chance et un luxe mais de courte durée.... 2 ans....

Une histoire à connaître. Plutôt pessimiste en fait. A moins que ce ne soit mon humeur du jour....
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INDIGNE, la révolte d'esclaves sanglante et meurtrière menée par Nat Turner en 1831 chez des propriétaires terriens de Virginie - 60 Blancs massacrés.
GLORIEUSES, en revanche, les représailles dans les mois qui ont suivi : lynchages et pendaisons 'punitifs et préventifs'. Bilan : plus de 3 000 Noirs tués, pourtant.
Le compte n'est pas bon, et ne l'est toujours pas, près de deux siècles plus tard. On n'est même pas sur l'équation de P. Perret selon laquelle, pour Debussy, il faut 2 noires ♪♪ pour 1 blanche ♪...

'Pourquoi le regard change ? Pourquoi l'INDIGNITÉ se transforme en GLOIRE ?'
Ainsi s'émeut et se révolte Sarah, jeune métisse avide de comprendre le monde qui l'entoure - les injustices sociales mais beaucoup d'autres choses, comme les sciences.
L'institutrice, Miss Crandall, lui propose de rejoindre ses cours, jusqu'alors uniquement suivis par des élèves blanches. Les familles de celles-ci sont hostiles, il n'est pas question de se mélanger. Soit, l'école n'accueillera plus que des Noires, et Prudence Crandall, aidée de son père, fera preuve d'une ténacité admirable...

Une page d'Histoire américaine scénarisée par le talentueux Wilfrid Lupano et somptueusement illustrée (et colorée de tons chauds) par Stéphane Fert.
Bouleversant et décourageant, ce documentaire est néanmoins porteur d'espoir. Beau plaidoyer contre la ségrégation et en faveur de l'éducation pour tou(te)s.... A mettre en parallèle avec 'L'autre moitié de soi' (roman de Brit Bennett), où l'on voit que la situation n'a guère changé 150 ans plus tard.

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♪♫ https://www.youtube.com/watch?v=ArrOQYO-IEU ♪♫
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En 1832, Prudence Crandall vit à Canterbury dans l'État du Connecticut et donne des cours aux jeunes filles blanches de la ville. Lorsqu'elle décide d'accepter dans ses cours une jeune fille noire, puis d'ouvrir une école exclusivement réservée aux jeunes femmes de couleur, c'est une vague d'hostilité violente qui se soulève contre l'institutrice et ses jeunes pensionnaires. Mais Prudence Crandall et ses élèves sont bien décidées à ne pas se laisser intimider si facilement.

Inspiré de faits réels, « Blanc autour » revient sur l'histoire de la première école pour jeunes filles noires, ouverte aux Etats-Unis en 1832, sous la direction de Prudence Crandall. Nous sommes un an après la sanglante révolte menée par l'esclave et prédicateur Nat Turner qui avec sa bande commettra une soixantaine de meurtres – hommes, femmes, enfants, vieillards. Cette rébellion fera la une des journaux nationaux, terrorisera les blancs et les conséquences seront radicales. Surtout, Nat Turner était un esclave instruit qui savait lire… Dès lors, l'instruction des noirs apparaîtra comme une menace pour les maîtres blancs. Ainsi, même si les noirs sont « libres » dans cet état, ils n'ont aucun droit citoyen et on ne veut pas que cela change. D'où la levée de boucliers contre cette institutrice et ses pensionnaires.
Le roman graphique explique très bien cette crainte de la communauté blanche de Canterbury et même si l'école finira par fermer, l'héritage laissé par Prudence Crandall est bien là. Parmi ses élèves, nombreuses seront celles à reprendre le flambeau de l'instruction et à rejoindre les rangs des abolitionnistes, en jouant notamment un rôle actif dans le fameux « chemin de fer » clandestin, réseau de routes et de lieux sûrs mis en place par les abolitionnistes et destinés aux Afro-américains fuyant l'esclavage.
« Blanc autour », avec des traits chaloupés et des couleurs pastel, rend hommage à cette jeune institutrice extrêmement courageuse pour l'époque, de même qu'à ses élèves. La bêtise du racisme y est dénoncée, le pouvoir des femmes indépendantes valorisé – qu'elles soient noires ou blanches.
Un très bon roman graphique historique qui se termine par une postface très instructive, rédigée par la conservatrice du musée Prudence Crandall.
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Ce magnifique album raconte la lutte courageuse et pacifiste de Prudence Crandall pour que soit reconnu le droit à l'éducation des jeunes filles noires et ainsi contribuer à ce qu'elles soient reconnues comme des citoyennes à part entière. Professeure dans un pensionnat pour jeunes filles dans le Connecticut,elle décide en 1832 de la destiner aux jeunes filles noires. Ceci, après avoir été interpellée par une adolescente,Sarah Harris qui désirait ardemment comprendre non seulement le pourquoi,mais aussi le comment des choses.
W. Lupano joue magnifiquement de la métaphore du bâton qui, plongé dans l'eau,semble coupé en deux pour interroger sur l'impact du milieu lorsqu'il s'agit d'interpréter un acte. " La réfraction. Pourquoi le regard change? Pourquoi l'indignité se transforme en gloire ? C'est ça mademoiselle qu'il faut nous apprendre."
Au delà du racisme et de la ségrégation, c'est la dénonciation de l'intolérance et de la bêtise qui asservissent universellement et intemporellem le monde ,que dénonce W.Lupano avec son superbe scénario. Les dessins et couleurs de Stéphane Fert me plaisent énormément car ils associent une certaine simplicité à une richesse des expressions qui créent des expressions et des symboles puissants qui se passent parfois de texte. La préface et postface apportent un éclairage historique très intéressant.
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Alors qu'aujourd'hui, l'accès à la scolarité pose encore problème dans pas mal d'endroits dans le monde, cette BD se plonge dans une histoire aussi vraie qu'étonnante. La scolarisation de jeunes filles noires en 1832, aux États-Unis, alors que tous les états américains n'avaient pas encore aboli l'esclavage. Oui, tout à fait, une histoire vraie, avec cette enseignantes et ses élèves qui vont devoir se battre pour accéder au savoir !
Wilfrid Lupano dans son histoire se penche plus sur le quotidien de cette école, la soif de savoir de ses pensionnaires et le rejet de la population, sans faire de son intrigue un pamphlet antiraciste. Pas besoin, l'histoire parle d'elle-même sans qu'on ait besoin de nous faire la leçon !
Stéphane Fert quant à lui nous présente des dessins tout en rondeur avec une palette de couleurs douces. le charme de ces dessins contraste avec la dureté de l'histoire, comme pour montrer le bien qui en sort.
Un grand merci aux éditions Dargaud et à Netgalley pour cette BD sur un combat pour le savoir et la liberté.
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En 1832, dans une petite ville du Connecticut, Prudence Crandall décide que son école de jeunes filles accueillera désormais des élèves noires. La première est Sarah, suivie de plusieurs dizaines de jeunes noires venues de villes et d'états différents. Mais l'accueil dans la ville est plus que glacial : personne ne veut de ces Noires qui se piquent d'apprentissage. « Je préfère les nègres qui rejettent notre société à ceux qui cherchent à s'y glisser par tous les moyens. » (p. 116) L'affaire fait tant de bruit qu'elle aboutit à des procès et à une loi édictée par l'état du Connecticut. L'objectif est toujours d'empêcher ces jeunes filles de s'éduquer et de fermer l'école Crandall. Les élèves sont lucides, mais surtout déterminées et courageuses. Apprendre, elles en rêvent et elles le méritent : personne ne les en privera ! « Des femmes noires instruites auront des enfants instruits, qui auront des enfants plus instruits encore. Ils ne veulent pas que ça commence. Et ça commence ici. » (p. 86)

Très fortement inspirée de faits réels, cette histoire se déroule 30 ans avant l'abolition de l'esclavage : dans les états où les Noirs sont libres, les anciens esclaves n'ont cependant pas de droits, dont celui de fréquenter l'école. « Éduquer quelques noirs, bon, à la limite... Mais pourquoi justement ICI, dans notre ville ? [...] Et d'ailleurs, pourquoi des filles ? En quoi cela va-t-il les aider dans leurs tâches quotidiennes ? Ça n'a pas de sens ! Ça risque de laisser penser à ces négresses qu'elles valent les blanches. » (p. 25) À la fin de l'ouvrage, des portraits courts des jeunes élèves racontent leur existence après leur passage dans l'école. Toutes ont mené une vie faite d'engagement dans la cause abolitionniste et leur lutte en faveur de l'enseignement des Afro-Américains. Les dessins sont très doux, avec des traits peu appuyés qui laissent beaucoup à l'imagination. Les couleurs et les ombres sont parfaitement maîtrisées et rendent à merveille l'époque et ce que l'on imagine être l'ambiance d'alors.
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Canterbury, près de Boston, 1832.
Une école pour filles.
Prudence Crandall est l'institutrice.
Déjà que ce n'est pas facile d'éduquer ces demoiselles à qui l'homme n'accorde aucun droit, imaginez, dans une Amérique ségrégationniste, qu'on ouvre la porte aux gens de couleur.
Sarah sera la première.
Basée sur des faits réels, cette bande dessinée, signée Wilfrid Lupano et Stéphane Fert, retrace l'histoire de ces personnes qui ont bravé, au péril  de leur vie et alors que les luttes pour l'abolition de l'esclavage sont encore loin d'avoir abouti, la haine et la brutalité d'une société réfractaire au changement sociétal.
Un dessin épuré qui va à l'essentiel et qui sait parfaitement retransmettre l'émotion, la peur, l'ignorance et la violence de l'époque.
Aussi puissant qu'un roman, cet album ne laisse pas indifférent.

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Ce roman graphique de Wilfrid Lupano s'inspire d'une histoire vraie. Au début des années 1830, Prudence Crandall (1803-1890), institutrice, crée dans le Connecticut l'une des premières écoles pour jeunes filles afro-américaines. Ce projet lui attire rapidement les foudres de la société blanche locale.

J'ai pris plaisir à suivre le parcours de ces jeunes élèves aux caractères bien distincts. Je les ai trouvées très attachantes. Certains passages sont amusants, d'autres sont beaucoup plus dramatiques... Toute cette haine déversée par le racisme laisse un sentiment d'incompréhension.

Il y a aussi un petit sauvageon dont le passe-temps favori est de tourmenter tous ceux qu'il croise en leur récitant des extraits des mémoires de Nat Turner. (Nat Turner est un esclave ayant réellement existé. Il est à l'origine d'une violente révolte qui a éclaté en 1831 en Virginie. Au cours de celle-ci, plusieurs familles de propriétaires blancs ont été massacrées. Cet événement a marqué les esprits et contribue au XIXème siècle à entretenir la peur face à l'instruction des personnes de couleur.)

Grâce à ce livre, j'ai découvert avec admiration le portrait de Prudence Crandall, une femme extrêmement courageuse. Son école a eu une existence de courte durée puisqu'elle ferme ses portes en 1834 en raison de la violente hostilité de la population locale. Cet établissement a cependant eu une influence non négligeable. Plusieurs élèves se sont par la suite tournées vers l'enseignement et se sont impliquées dans la cause abolitionniste. À la fin de l'ouvrage, on retrouve les biographies de ces femmes remarquables.

Par ailleurs, l'ambiance créée par les dessins de Stéphane Fert est très réussie. J'ai particulièrement aimé les tonalités de couleurs. Les traits des dessins sont plutôt simples mais les visages traduisent les émotions des personnages. le dessinateur a travaillé sur une tablette graphique pour réaliser cet album.

Une histoire très touchante à lire sans hésitation.
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Celui-là me faisait de l'oeil depuis sa sortie. Grâce à une amie, je viens de le dévorer et j'ai déjà envie de le relire, de l'offrir aussi et de le faire lire et découvrir à mon tour.

"Blanc autour" est un magnifique roman graphique inspiré d'une histoire vraie, ce qui le rend d'autant plus précieux et passionnant.
Mademoiselle Crandall est une jeune institutrice qui tient une école pour filles dans une petite bourgade non loin de Boston. En 1832, une école pour filles, c'est déjà révolutionnaire. Pour beaucoup, c'est surtout ridicule: à quoi bon enseigner la philosophie et la physique à ces créatures-là? Elles n'en auront pas tellement besoin pour tenir leur ménage... La communauté, condescendante, laisse pourtant faire et rit sous cape. Jusqu'au jour où mademoiselle Crandall va plus loin et décide de n'ouvrir son école qu'à des jeunes filles noires.
En 1832, l'esclavage n'était pas encore aboli sauf dans quelques états du nord du pays, dont le Connecticut. Hélas, ce n'est pas parce qu'un état se révèle progressiste que ses habitants le sont aussi et la plupart des blancs de Canterbury ne valent pas mieux que les pires planteurs de Géorgie ou d'Alabama: les écolières et leur institutrice vont devoir faire face à une terrifiante vague de haine... Ils ne reculeront devant rien les blancs d'autour.

J'ai été happée, retournée, très émue aussi, par cette lecture forte, engagée, révoltante... mais pleine d'espoir aussi. Un espoir douloureux mais un espoir quand même.
Bien sûr, une telle histoire pourrait se suffire à elle-même mais il y a la manière dont Wilfrid Lupano (que je ne connaissais que pour ses inénarrables "Vieux Fourneaux") la raconte, dont il façonne chaque personnage et mène l'intrigue. Il y a aussi les très belles planches de Stéphane Fert (que je ne connaissais pas, mais je m'en vais très bientôt combler cette terrible lacune!) dont l'onirisme certain ne masque pourtant pas la cruauté de l'histoire. Au contraire, il la dévoile avec des teintes délicates, froides, avec une pudeur qui en trahit toute la violence. Quant aux personnages, ils sont croqués avec beaucoup de vivacité, ce qui les rend étrangement réalistes. Réels même. C'est un travail magnifique pour un ouvrage tout aussi et ô combien nécessaire. A lire et à mettre entre toutes les mains.


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