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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Excellent récit aux forts accents Dickiens.
Ursula le Guin nous livre ici une véritable fable avec comme morale principale : "le mieux est l'ennemi du bien" ou comment il est toujours dangereux de placer trop de pouvoirs entre les mains d'un seul homme.

Comme je l'ai lu dans une autre critique, j'ai régulièrement pensé au film L'Effet Papillon au cours de ma lecture. En partant d'une bonne intention, on veut arranger le monde, le rendre plus beau, et finalement on veut tendre vers une perfection, mais rien n'est plus risqué. Car au final, c'est l'expression "la fin justifie les moyens" qui va prévaloir, quand bien même ces moyens sont absolument atroces. Combien de sacrifices seront utiles pour parvenir au bonheur universel imaginé par un seul homme, un bonheur universel finalement complètement imposé. de plus, il n'y aura aucune justification à apporter puisque personne ne se rappellera des modifications réalisées "manuellement".

L'auteure fait donc, par le biais de la science-fiction, un parallèle captivant sur les régimes autoritaires, totalitaires, communistes.
Et au milieu de tout cas, nous avons un petit héros qui possède cet immense pouvoir mais qui n'a rien demandé et ne demande rien d'autre qu'une vie ordinaire, normale, banale, et connaitre un bonheur simple comme le commun des mortels. Il va se laisser emmener, et il va subir encore et encore.
Mais heureusement qu'il y a de l'amour dans ce bas monde....
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L'Autre côté du rêve (1971) est un des romans indépendants de l'auteure. J'ai vraiment beaucoup aimé ce livre qui pourrait se résumer par une citation de Luigi Pirandello : « Si l'on pouvait prévoir tout le mal qui peut naître du bien que nous croyons faire! » (Six personnages en quête d'auteur).

Georges Orr a un don. La réalité est modifiée par ses rêves, elle est constamment remplacée et remodelée, un peu comme dans le film L'Effet papillon (Eric Bress & J. Mackye Gruber, 2004) avec un soupçon de Fréquence interdite (Gregory Hoblit, 2000) ^_^ Comme Evan Treborn et John Sullivan (héros des deux films) George a la mémoire des réalités multiples.

George consulte le docteur William Haber, un psy, qui va s'avérer être un homme bien plus dangereux que George pour l'Humanité. En effet, Haber va se servir de lui pour « améliorer » le monde selon son point de vue (bien entendu).

Il y a des passages franchement amusants genre Heather lui demande de rêver que les extra-terrestres ne soient plus sur la lune et donc… ils débarquent !



Une belle découverte que je vous invite à lire.

Challenge Anderson / Le Guin
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C'est avec mes deux copilotes Nadou et Nathalie, pour les intimes, qu'on fait ensemble, une excursion très spéciale, dans le monde des rêves. On se glisse alors dans le livre : «L'autre côté du rêve», de mon auteure préférée, d'Ursula le Guin. On s'interroge alors qu'est-ce qu'un rêve ? On constate qu'alors que c'est très mystérieux, cet univers.

C'est du bonheur, pour moi, d'ouvrir un livre d'Ursula le Guin, et c'est avec mes deux popines, qu'on y plonge, avec plaisir. Je pressens dès le début, que c'est un coup de coeur, car tout de suite, je suis happée par cette histoire passionnante, le sujet est très pertinent ainsi que les thèmes sont vraiment bien abordés, au coeur du récit. On accompagne donc le personnage George Orr, dans sa quête. Il se questionne lui aussi, sur ses rêves. Il ressent vraiment, qu'il se passe quelque chose d'anormal et lui il veut juste dormir, comme tout le monde. Il essaie de prendre des drogues pour régler son problème mais ça ne fonctionne pas. Il perçoit alors que c'est bien plus complexe que cela. C'est là d'où intervient le Dr. Haber. Avec son ampli, il l'aide mais doit-on entièrement lui faire confiance ? Qu'est-ce qui se passe vraiment quand il dort ? Est-ce qu'il est réellement en danger ?

Moi et mes deux complices ont fait toute une exploration, dans ce monde ombreux, en perpétuel changement. Je suis attentivement George Orr, dans sa démarche et tu es littéralement subjuguée par l'atmosphère fragile, tu ressens très bien la tension dans l'air. Tu es sur le qui-vive et tu te demandes au fil des événements, ce qui va arriver. Au cours de ma traversée, je constate, que l'auteure Ursula le Guin, possède
vraiment un talent de conteuse remarquable. Elle maîtrise très bien l'art de nous faire voyager, à travers des mondes parallèles. Tu es vite transportée dans des contrées lointaines, tu te retrouves plus vite, que tu le penses, toi aussi, de «L'autre côté du rêve». Elle décrit superbement ses décors, tu t'immerges toi aussi, de ses lieux et tu ne saisis pas très bien encore, tous les enjeux des rêves, de George Orr.

Pour terminer, je dois avouer, que je trouve que la fin est très particulière mais ça n'enlève rien, au récit de qualité, qu'elle nous offre. À mes yeux, ce livre fait partie de mes histoires préférées. Je confirme, que c'est un beau, coup de coeur.

Je remercie également mes deux amies, qui m'accompagnent, dans ce parcours, très ténébreux. Je suis toujours ravie, de lire ensemble et c'est toujours très agréable de partager nos impressions. Je suis très enthousiasmée par ma lecture et je crois que même si on rêve à toutes les nuits, il reste que c'est un univers très énigmatique «L'autre côté du rêve». «Il y a du temps. Il y a des retours. Partir, c'est revenir. »

Je salue donc d'aller lire également les belles chroniques, de mes amies, Nadou et Nathalie à votre tour. Je remercie encore Bazar, qui fait un superbe travail sur le challenge et qui permet aux lecteurs, de faire des belles découvertes.

Siabelle

Challenge de Ursula le Guin et de Poul Anderson (2017)
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J'avoue qu'au départ, j'ai été surpris, Ursula le Guin ne m'avait pas habitué à cette atmosphère confinée, de cabinet de psy, de monde étriqué, de dystopie. Je suis plutôt habitué aux grands espaces empreints de magie, avec cet auteure. Alors, c'est un peu décontenancé que je suis entré dans cette lecture, qui démarre doucement… Et puis tout à coup, ça éclate, à travers le rêve, elle va étendre le domaine du roman au thriller psychologique, à la SF d'anticipation avec des extraterrestres, à l'uchronie, la dystopie, le Hard SF avec le questionnement sur le cerveau. Il y a de “La Guerre des Mondes”, “Le meilleurs des mondes”, et tellement d'autre romans inclus dans celui-ci, pourtant très court et tellement complet, tellement plein, tellement riche.
Les rêves de George Orr peuvent se transformer en réalité, son psy tente d'utiliser ses capacités pour modeler un monde meilleur. Mais qu'est-ce qu'un monde meilleur… Ursula le Guin nous embarque dans une réflexion avec tout un arsenal d'inventions, de rebondissements, de surprises, de passions, le tout agrémenté par une écriture toujours aussi agréable et élégante. Et cette intrusion brillante dans un genre différent chez cette auteure me la fait considérer avec encore plus d'admiration (comme si déjà il n'y en avait pas encore assez).
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Comment distingue-t-on un chef-d'oeuvre d'une oeuvre moyenne ou même très intéressante, distrayante ?
(En particulier, dans le cas d'une oeuvre plutôt courte, plus proche de la nouvelle que du roman..)

Je dirais que cela tient au "supplément d'âme" (selon l'expression inventée par Bergson) dont elles semblent être dotées ; ces oeuvres, en effet, nous prolongent, nous habitent de façon plus permanente que les autres parce qu'au-delà de l'agencement, de la "mécanique" du livre comme de l'homme, un "liant" spécifique et universel ou spiritualité la caractérise également.
La spiritualité de l'oeuvre écrite est toute lexicale.
(Même dans un agencement complexe (syntaxe), il y a une économie de moyens..)

Lisant "L'autre côté du rêve", non seulement, je m'impatientais.. me réjouissais d'avance à l'idée de lire l'oeuvre (en entier) d'Ursula K. Le Guin mais je classais mentalement ce petit livre parmi quelques autres de ma bibliothèque que je ne me résous pas à donner, à cause de ce supplément d'âme (qui est autre chose qu'une perfection.. plutôt la promesse d'une défaillance)
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Pendant son sommeil, George Orr fait des rêves qui modifient la réalité. Il en est arrivé à avoir peur de dormir et à prendre des drogues pour ne plus rêver. Mais dans son monde dystopique, la consommation de médicaments est règlementée. Il est donc contraint par les services sociaux de consulter un médecin psychiatre, le docteur Haber, qui va avoir confirmation de son pouvoir en le faisant rêver sous hypnose et décider de s'en servir pour modifier le monde à sa façon…

Par la force des rêves de George Orr, une réalité se substitue à une autre. Par exemple, la ville de Portland surpeuplée avant le rêve devient une petite ville dont la majeure partie de la population a été décimée par une terrible pollution atmosphérique. La catastrophe n'a eu lieu qu'en rêve. Pourtant à son réveil, George Orr et son psy sont les seuls à se souvenir de la ville surpeuplée. La tentation est donc grande pour le docteur Haber de diriger les rêves de son patient, tantôt pour faire le bien, tantôt pour assouvir ses ambitions personnelles. Mais les rêves ne se laissent pas toujours diriger aussi facilement. Ce que le cerveau torturé de George Orr va faire des suggestions de Haber est imprévisible. de là à ce qu'on assiste à une invasion extraterrestre…

Quel bonheur de lire un roman qui ne cesse de nous surprendre ! Car les rebondissements ne manquent pas dans ce roman que j'ai dévorée, impatiente de savoir quelle allait être l'invention suivante de l'auteur et au bout du compte comment tout cela allait finir. Mais l'imagination débridée d'Ursula le Guin n'est pas sa seule qualité. Son écriture aussi vaut le détour (chapeau au traducteur, Henry-Luc Planchat). Quant aux sujets de réflexion, ils sont nombreux pour un court roman, sans être trop appuyés ou démonstratifs. Bref, une réussite et encore une belle découverte pour moi.

Ursula le Guin est l'auteur d'une oeuvre abondante entre science-fiction et fantasy que je vais maintenant être dans l'obligation d'explorer…
Lien : https://marentreelitteraire...
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Il y a bien longtemps que je n'avais pas lu de roman de science-fiction ou d'anticipation, un genre que j'ai beaucoup apprécié dans ma jeunesse, d'Asimov à Van Vogt, en passant par Bradbury, Clarke, Huxley, Orwell....
Et je ne connaissais pas cette auteure, qui a écrit plusieurs cycles de romans de SF.
J'ai été bien intrigué par un roman où ce qui se passe est suggéré plutôt qu'explicité, et finalement séduit, après une deuxième lecture, par ce roman assez court, publié en 1971, qui pose notamment la question de l'emprise et de la capacité qu'ont les "coeurs purs" d'y résister.

George Orr (un clin d'oeil à George Orwell?) dans un futur qui pourrait se situer à notre époque, est obligé de suivre un TTV (traitement thérapeutique volontaire!), car il est drogué aux médicaments qu'il se procure en empruntant les cartes médicales d'autres personnes, et ceci pour prendre des cocktails d'excitants et de somnifères dans le seul but de ne pas rêver.
Ce traitement est conduit par le Docteur Haber, un médecin spécialiste du sommeil, sorte de grand excité ambitieux qui développe une machine capable d'analyser, mais aussi,selon lui, de modifier le cours des rêves.
George explique au Dr Haber qu'il ne veut plus rêver, car certains de ses rêves changent la réalité, qui passe alors dans un autre "continuum", mais que lui seul s'en rend compte, et personne d'autre, car tout le monde pense que la réalité nouvelle produite par George a toujours existé. D'où sa demande au thérapeute de se débarrasser de ce fardeau insupportable.
Le Docteur Haber, en soumettant George à une machine de son invention et fondée sur le principe de l'électroencéphalogramme lui promet de le guérir.

En fait, George s'aperçoit vite que le Dr Haber comprend le pouvoir qu'il possède, et va essayer d'orienter ses rêves, avec des résultats conformes à ses attentes (Haber devient le grand Directeur d'un Institut d'Onirologie), et d'autres totalement inattendus, tels la réduction de la population mondiale de 7 à un milliard, la transformation de la couleur de peau de tous les humains en une couleur uniforme et grise, ou l'arrivée sur Terre d'extra-terrestres! George qui est un homme doux, tranquille et docile, a toutes les peines à échapper à l'emprise d'Haber et trouve une alliée en Heather, une inspectrice qui vient vérifier la conformité des expériences d'Haber. Mais, à la fin, on comprend que le but d'Haber est de se passer de George et de lui même acquérir, via sa machine, le pouvoir de changer le monde. Ce qui amène à une fin surprenante et ambiguë, et un espoir d'une nouvelle vie pour George et Heather...

Ce roman est fort subtil, je trouve. On ne comprend qu'après lecture, qu'en fait le moteur principal de l'intrigue est la volonté de puissance d'un thérapeute qui va prendre en main son patient et laisser se dérouler des effets qu'il ne peut maîtriser (et qui devraient le pousser à arrêter ses expériences), dans le seul d'arriver à s'accaparer cette capacité extraordinaire à changer le monde que possède son patient. Et donc, une allégorie de ce que peuvent être les emprises des thérapeutes, gourous, sectaires, qui manipulent les humains en leur promettant, par exemple, le paradis, en échange de tuer les gens.
J'ai aussi trouvé que c'est une fable originale sur l'importance qu'ont toujours eu les rêves pour les humains. "Nous sommes faits de l'étoffe dont sont faits nos rêves" à écrit Shakespeare
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Ursula K. le Guin propose une version des schémas des réalités parallèles assez bien construite, et facile à assimiler. Pas de jargon trop scientifique, et une vision des choses extrêmement fantastique, tout en soulevant des débats intéressants, comme par exemple la question du pouvoir de l'Homme : que ferait-il si l'Homme se prenait au jeu du Dieu Tout Puissant, quelles conséquences à ses actions et que ferait-il pour améliorer les choses, serait-ce pour son propre bien ou celui de l'Humanité ? Elle effleure aussi la possibilité, comme Philip K. Dick, que le Monde se transforme en chaos s'il n'était le reflet que d'un seul esprit, qu'il soit en apparence sain d'esprit ou fortement troublé. Reste cette question : de quelle réalité faisons-nous partie ?

Facile d'accès, ce roman sur les réalités parallèles reste dans les sentiers battus et explore un peu la question extra-terrestre, la religion, les conflits mondiaux, le problème du racisme, celui de l'expansion humaine... Bon point pour lui, il ne se perd pas dans un jargon scientifique ou des explications sans fin, mais reste vraiment dans une narration simple et centrée sur les personnages. Quant à la fin... Il vaudrait mieux attacher sa ceinture.

(voir la critique intégrale sur le blog)
Lien : http://lecombatoculaire.blog..
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J'ai adoré !! Tout d'abord j'ai été très surprise, je ne m'attendais pas à un tel ouvrage, étant plutôt habituée à un style différent de la part de l'autrice (Terremer, le Nom du monde est forêt, Les Dépossédés, ...). Si je l'avais lu sans connaître son écrivain.e, j'aurais sûrement parié sur Philip K Dick (j'aurais eu le K. de juste me direz-vous). Quel extraordinaire roman !! Dans une planète dévastée par les excès de l'humain et sous une dictature sanitaire, un jeune homme se voit contraint de consulter un médecin / psychologue spécialiste du sommeil. Ce noue alors une intrigue passionnante entre les personnages, et notamment à cause / grâce à l'incroyable capacité de Georges : les rêves effectifs.
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Que feriez-vous si vos rêves prenaient vie et ré-écrivaient l'histoire du monde de sorte que vous seul vous souveniez que ce n'était pas réel la vieille ? C'est l'idée de base de ce cours roman d'Ursula K. Le Guin. Notre héros a tout tenté pour ne pas impacter l'histoire de la planète, sa dernière tentative, le suivi psychologique va être le coeur de l'histoire. La narration et l'histoire sont construites de tel façon qu'on s'identifie complètement au héros et l'on ressent toute l'angoisse de la situation. Sans trop divulguer l'intrigue, c'est très compliqué d'expliquer ce qui rend ce roman angoissant et réussi. J'ai beaucoup aimé les thèmes abordés et la réflexion qu'ils entrainent. On ne peut que se demander ce qu'on aurait fait à la place du héros, à celle du médecin…
Une excellente lecture
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