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Ce livre, emprunté à mon père, nous emmène en Bretagne dans la Baie de Morlaix.
L'auteur nous fait visiter le littoral de son enfance au travers de ses souvenirs et d'anecdotes sur le passé de la Baie, les corsaires et autres marins...
Etant originaire de la région, j'ai été touché par la retranscription des lieux, des couleurs, des odeurs, de l'atmosphère qui règnent sur ce bord de mer.
J'ai vécu un beau moment de nostalgie, celle que l'on éprouve envers une époque révolue qui, autrefois, était attachée à cet endroit qui nous est cher...
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L'auteur, breton né à Plougasnou, passe l'hiver sur les bords de la baie de Morlaix. Il se promène le long des grèves, dans le vent et la tempête, se souvient de ses sorties en mer, de ses parties de pêche à pied et de ses rêves d'enfant qui construisait une cabane en s'imaginant être dans les grands espaces de l'Ouest sauvage. Il évoque également le souvenir des marins et des paysans bretons d'autrefois : le dur labeur des goémoniers, les aventures du roi des mers, Nicolas Coëtanlem, grand corsaire et même pirate qui faisait régner la terreur sur l'Océan. Dans de petites tavernes enfumées, il en profite pour nous raconter l'histoire d'un Robinson breton, William le Squin qui survécut à un naufrage aux îles Crozet et celle d'un certain Troïlus du Mesgouez, mauvais seigneur qui tenta de soumettre la ville « libre » de Morlaix en usant de ses appuis à la cour.
Ce livre présenté comme « roman », n'en est pas vraiment un car il ne comporte aucune fiction mais une séries de réalités bretonnes qui la dépassent totalement. Nombreuses descriptions du climat, des paysages et de l'ambiance dans un style fleuri allant parfois jusqu'à l'alambiqué. Cet impressionnisme très personnel est heureusement agrémenté de nombreuses anecdotes aussi bien sur la vie d'autrefois (qui peuvent venir en complément au « Cheval d'orgueil » ou aux « Mémoires d'un paysan bas-breton ») que sur la petite histoire avec ses personnages de bretons hauts en couleur, fiers, courageux et souvent admirables. le lecteur apprendra beaucoup de choses sur la sociologie de la Bretagne et pourra rectifier certaines idées reçues et faire un sort à certains clichés. Intéressant de ce point de vue.
Lien : http://www.etpourquoidonc.fr/
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Un livre acheté par hasard lors de rencontres littéraires à Rennes. Un auteur que je ne connaissais pas. Ce n'est pas un roman, c'est assez souvent brouillon et pourtant je l'ai lu d'une traite.On y rencontre pirates et corsaires, goemoniers, aventuriers de la mer et commerçants redoutables . On y parle aussi de la vie quotidienne en Bretagne à différentes époques.
Tout cela se passe aux alentours de la Baie de Morlaix dans le Finistère
Les anecdotes sont souvent savoureuses et on passe un bon moment
Tout cela donne envie de découvrir d'autres oeuvres plus connus de cet écrivain qui sait raconter la Bretagne loin des schémas traditionnels
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"Le vent siffle dans les joncs, une odeur lourde monte autour de moi. Un cri doux, guttural, me fait sursauter : l'appel, insistant, des bernaches cravants dans un champ d'algues vertes. Un pas encore, et elles s'envolent, pesantes, dans un fracas qui longuement résonne. Des dizaines, des centaines de bernaches, d'un noir de suie, des harles huppés, des canards colverts, des tadornes, des pluviers, des huîtriers-pies, des hérons cendrés, des aigrettes, dans un seul et interminable froissement d'ailes.
Je reste là, longtemps. Oui, ce peut être cela aussi, le monde, avec ce ciel immense et bleu au-dessus de soi..."
Le premier chapitre du livre se termine par cette phrase, et l'énumération qu'elle comporte. C'est une manière d'écrire chère à Michel le Bris, ici elle lui permet de donner vie à un paysage, et bientôt il l'utilisera pour faire mieux remonter de sa mémoire, et de l'Histoire, tels des fantômes, tous les marins de légende de son coin de Bretagne.
Car si le premier chapitre, encore calme, décrit "la beauté du monde", le deuxième, d'un coup, plonge dans les souvenirs d'enfance de l'auteur.
Le lecteur n'a plus qu'à suivre avec les siens, de souvenirs, (il a certainement lu L'ancre de Miséricorde, l'île au Trésor, les romans de Stevenson), et voilà l'enchantement réussi : il écoute les histoires du père le Floch, "réfugié dans un coin de la pièce" avec l'auteur, il "boit ces paroles, bouche bée", pendant que, dehors, "le vent aboie comme une meute de chiens galeux".
- "Tu connais l'histoire du père Noan, revenu du Chili à la rame ?"
Même enfant, Michel le Bris est un peu sceptique, mais il préfère n'en rien dire : parce qu'il "craint trop la réponse". "Et puis, à quoi bon ? Les histoires sont toujours vraies, mais d'une autre manière. Surtout lorsqu'elles restent vivantes plus de quarante années."
Alors, comme dans une Chanson de Geste, il fait revivre les hauts faits de la région de Morlaix : "Un nid de corsaires ! " soutenait le père le Floch ! Il ne croyait pas si bien dire."... "De hardis marchands, aussi - autrement dit des pirates, en ce XVe siècle où Arabes, Espagnols, Bretons et Anglais se détroussaient à qui mieux mieux, hors des regards indiscrets, tout en continuant à commercer fort civilement."
L'auteur s'est documenté, je vous laisse découvrir l'histoire "vraie" au milieu de la saga légendaire.
Et voilà Michel le Bris énumérant les "noms emportés par l'histoire", et le lecteur le suit, émerveillé : "Hervé de Porzmoguer, Yvon le Cheny, Roland le Faucheux, François du Quelennec, et tant d'autres encore... ils guettaient tous, embusqués derrière l'île de Batz, les navires anglais, flamands, hambourgeois, qui revenaient chargés de cargaisons précieuses des Antilles, fondaient sur eux comme des oiseaux de proie, avant de disparaître dans l'île de Sieck."
Il va sans dire que le lecteur doit oublier, pour un temps, ses principes...
Et voilà bientôt l'arrivée des corsaires du XVIIIe, "soixante quatorze armements corsaires à Morlaix !" ... "Ils furent des dizaines, Hervé de Kersauzon, Jacques Hallegouat, Lézard du Buisson, Jean Labbé, Pierre Maudret, Guillotou de Kerdu"..." tant d'autres encore, oubliés de l'Histoire, à se lancer à l'aventure depuis Roscoff ou Morlaix sur des bateaux jaugeant pour la plupart moins de dix tonneaux, avec des équipages de fortune..."

Je vous laisse poursuivre seuls, j'ai voulu vous donner un avant-goût de ce livre qui ravira tous les amoureux du genre. C'est avec plaisir que j'ai retrouvé ici le style de Michel le Bris, que j'avais apprécié dans plusieurs des préfaces qu'il a écrites pour les Editions Phoebus. Et que j'ai tenté de vous faire entrevoir, si vous ne le connaissez pas encore.

NB Je n'ai pas pu mettre un H majuscule à histoire lorsque j'aurais du le faire, parce que le site ramenait alors obligatoirement à un livre intitulé l'histoire (avec un grand H), qui n'a rien à voir avec le sujet.


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Sorti de ma bibliothèque pendant le confinement, ce livre, "un hiver en Bretagne", m'a fait découvrir un auteur que je ne connaissais pas, pas plus que je n'ai fréquenté le Salon du livre qu'il a créé "Etonnants Voyageurs". J'avoue que je craignais de trouver un "auteur- chantre" de la "bretonnitude" tendance de l'époque actuelle...
J'ai eu l'heureuse surprise de lire le texte d'un amoureux de la langue française. Cette langue, Michel le Bris la manie avec brio, beaucoup de poésie, avec un vocabulaire extrêmement riche (de quoi faire des centaines de dictées à pièges pour les fans de l'exercice !).
J'y ai découvert une "micro-région" , celle de la baie de Morlaix, son histoire, et aussi ses paysages. J'aimerais la parcourir avec en tête les descriptions magnifiques de ce coin de "beauté du monde". Je retiens enfin et surtout les phrases où l'auteur fait référence au lieu du vécu de notre enfance, aux "personnalités"observées , tout ce qui laisse en nous une empreinte pour la vie entière. (cf citations choisies)
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Depuis longtemps je souhaitais découvrir l'oeuvre de Michel le Bris mais je ne suis pas certain d'avoir choisi le bon livre !
Dans cet ouvrage où l'auteur souhaite nous faire partager sa passion pour les environs de Morlaix, sa région d'origine, la magie des mots n'a pas opérée. N'est pas Pierre-Jakez Hélias qui veut !
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Emballée par la lecture de " Etonnants Voyageurs, 25 années d'une aventure littéraire ", rétrospective consacrée par Michel Lebris à cette belle aventure collective, j'ai eu envie de découvrir cet écrivain, ce rêveur capable de donner corps à des rêves un peu fous !
Je n'ai pas été déçue. Dès la première page, ce livre vous prend dans un charme un peu magique qui ne vous lâche plus jusqu'à la dernière ligne.
Le récit peut sembler décousu, mais c'est parce qu'il saute de flaque en flaque, de découverte en découverte, comme un enfant passionnément curieux de tout. Et le fil qui relie tout ça, c'est le souffle du vent, le souffle de l'imaginaire, un coup de bourrasque bretonne qui ouvre grand la porte et nous embarque vers le grand large, vers toutes les aventures, les odyssées, tous les voyages et tous les rêves ...
Comme un enfant, Michel le Bris nous prend par la main et nous emmène avec lui ... dans les forêts de laminaires, les tempêtes, le Grand Nord, les Tropiques, au Moyen-Âge, au temps des corsaires, à la suite de personnages hauts en couleur transformés en héros d'épopées ou de farces truculentes.
Il nous entraîne sur les pas de ce petit pêcheur de bigorneaux et arracheur de goëmon, qui connait la sauvagerie du vent et de la mer, mais aussi leur pouvoir de fascination ... ce petit gars déterminé, toutes voiles au vent de son imagination, qui ne perd pas une miette de toute la beauté du monde.
J'ai aimé la façon dont il nous fait partager sa fougue juvénile, qui semble ne l'avoir jamais quitté, mais aussi son amour pour son pays et les gens qui l'habitent. C'est un livre plein de coeur et de poésie. Un livre qui réveille au fond de nous cet enfant qui ne dort que d'un oeil et sait encore s'émerveiller de tout !
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