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Citations sur Dans ces bras-là (63)

« Voilà la plus belle preuve d’amour : prendre la liberté de rester alors qu’on pourrait s’en aller. »
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Je ne pouvais ni renoncer ni entreprendre, seulement attendre. Mais attendre quelqu'un, n'est ce pas un moyen d'être avec lui ?
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Les hommes libres peuvent partir, et quelquefois ils restent. Voilà la plus belle preuve d'amour : prendre la liberté de rester alors qu'on pourrait s'en aller.
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"Je l'aime, mais il est pris."(...) comme s'il existait à l'inverse des hommes libres. Donc ils sont pris, parfois même très pris. (...) Souvent chez les hommes, ce sont précisément ces liens qu'elle aime, c'est ce qu'il l’intéresse: à quoi tient un homme.
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Je voulais savoir si l'on pouvait m'aimer autrement que dans le mystère-dans la nudité de ma douleur,dans ma misère.
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Le soir,elle écrit dans son journal :"tromper,jouer,trahir:les secrets d'amour."
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Il bouge,il crée,il échappe.On ne le situe pas.
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[ Incipit ]

C’était lui. Aux battements de mon cœur je ne pouvais pas me tromper. Je sais que c’est difficile à croire, cette soudaine certitude, mais voilà.

Je me levai, laissant le verre plein sur la table, je payai et je le suivis. Il marchait vite, aussi vite que moi, j’aimais la façon dont il était vêtu, ses hanches étroites, ses belles épaules, je ne voulais pas le perdre. À deux ou trois rues de là, il entra sous un porche, il disparut. Le temps que j’arrive et pousse à mon tour la lourde porte, il avait déjà pénétré dans l’un des appartements, mais lequel ? On n’entendait rien dans la cage d’escalier, l’ascenseur était resté au rez-de-chaussée. Comment savoir ?

Je montai sans faire de bruit, un tapis couvrait les marches. C’était un immeuble bourgeois de trois étages, avec deux portes à chaque palier. La plupart s’ornaient d’une plaque en cuivre, certaines étaient silencieuses, d’autres laissaient passer le bruit d’une voix, la sonnerie d’un téléphone. Craignant d’être surprise immobile sur le paillasson, à regarder, à écouter, je redescendis.

Les boîtes à lettres fournissaient peu d’informations : des noms, parfois même pas. C’était des boîtes anciennes, avec une fente par laquelle on peut glisser la main. Dehors, les plaques brillantes où je voyais le reflet déformé de mon visage donnaient plus de détails, mais sans faciliter vraiment les recherches : tous les occupants exerçaient une profession médicale, un seul était avocat à la Cour.

Comment savoir qui il était, qui était cet homme ? Certes il pouvait être avocat, il en avait bien l’allure, encore que je n’eusse pour ma part rencontré qu’un seul avocat dans ma vie, quelques semaines plus tôt, qui ressemblait à un trafiquant d’armes – disons plutôt qu’il en était l’image idéale, celle que dessineraient spontanément la veuve et l’orphelin.

Mais il pouvait tout aussi bien être médecin. Il y en avait là plusieurs, je les passai en revue. Les noms soudain n’étaient plus arbitraires, prenaient valeur de signe, et je tentais d’y lire un sens comme en un visage inconnu.

Dans cet immeuble IIIe République, par quelque mystérieuse correspondance entre les lieux et les êtres, tous portaient des prénoms d’autrefois, des noms désuets : Raymond Lecointre, Raoul Dulac, Paulette Mézières, Armand Dhomb – mais non, non, j’avais mal lu : pas Armand, Amand, Amand Dhombre, pédiatre, ancien externe de la faculté de Paris. Amand, oui, je n’invente pas, ça existe, c’est dans les dictionnaires de prénoms, c’est le masculin d’Amandine, du latin amandus, « choisi pour l’amour », le plus célèbre des Amand fut un moine qui se consacra à l’évangélisation de la Gaule dans les années 680, ainsi que me l’apprit l’ouvrage de référence consulté le même soir. « Choisi pour l’amour », ça pouvait être lui, ça pouvait parfaitement : il y a de ces coïncidences qui, dans un roman, paraîtraient pénibles mais qui, dans la vie, répondent à une nécessité dont personne ne s’étonne.
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Elle pense au sentiment que donnent parfois les hommes de n'avoir pas dans le monde la place qui leur revient et d'en souffrir, comme si quelqu'un, animé de désirs hostiles ou tyranniques, les maintenait depuis l'enfance dans une faiblesse malheureuse qui, au cœur des plus brillantes carrières ou des plus beaux caractères, reparaîtrait soudain sous la forme inattendue d'un ratage inexplicable.
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Ce qu'elle attend de l'inconnu est immense et infime. Elle attend de lui qu'il la découvre et la dévoile comme l'éclaireur envoyé en avant sur une terre étrangère ; qu'il la nomme et la reçoive dans ce temps qu'ils partagent, comme l'homme fait pour l'enfant né de lui ; qu'il soit tendre et généreux comme si elle lui avait sauvé la vie. Pour l'inconnu, elle est sans lieu, sans nom, sans peur ; elle n'a ni liens, ni loi : pour l'inconnu, elle est inconnue.
Pourtant, dès l'instant qu'il l'approche, il acquiert plus de savoir qu'aucun autre ; faisant l'amour, il la connaît puisqu'il la reconnaît- c'est elle, c'est cette femme qui dans ses bras se souvient de lui comme on retrouve un mot oublié. L'inconnu ne sait rien d'elle, mais il sait qui elle est, il la confirme dans son identité et l'assure dans son être. Elle ignore tout de l'inconnu, mais elle le connaît, oh oui, elle le connaît comme si elle l'avait fait.
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