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Ecrits (Lacan) tome 1 sur 3
EAN : 9782020005807
Seuil (01/02/1970)
3.42/5   36 notes
Résumé :

Oser lire Lacan. Décision téméraire si l'on se laisse intimider par la réputation d'hermétisme de cet auteur. Décision inutile si l'on exige naïvement de comprendre sur le champ ce qu'on lit, confondant la pensée, qui est un travail, et le prêt-à-penser. Décision raisonnable si l'on fait le pari que ce géant de la littérature psychanalytique a forcément quelque chose à dire, puisqu'il a captivé, par son enseignement et ses écrits, toute une génération, et pr... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Ce recueil contient :

- Séminaire sur « La lettre volée » d'Edgar Allan Poe. Comment on transpose ce récit à la circulation du signifiant dans le cadre de l'analyse. Paraîtrait que Lacan s'identifie à Dupin en tant qu'analyste. N'intéressera que les linguistes, les psychanalystes et les acharnés de Poe (bien que Poe lui-même y disparaisse).
- le stade du miroir comme formateur de la fonction du « je » : contre la prétendue autonomie du sujet, Lacan riposte. Sans l'autre qui nomme votre reflet dans le miroir la première fois que vous le découvrez, sans l'autre qui vous dupe en vous disant que vous êtes ce que vous n'êtes pas vraiment, vous ne seriez rien. La béance signe votre entrée dans le monde du langage et du désir. N'intéressera que les psychanalystes et les éternels insatisfaits du manque-à-être irrattrapable.
- Fonction et champ de la parole et du langage en psychanalyse : le psychanalyste doit passer « maître des fonctions de la parole » pour ne pas se laisser capturer par le désir inconscient de devenir le bon berger du troupeau. « C'est la tentation qui se présente à l'analyste d'abandonner le fondement de la parole, et ceci justement en des domaines où son usage, pour confiner à l'ineffable, requerrait plus que jamais son examen : à savoir la pédagogie maternelle, l'aide samaritaine et la maîtrise dialectique. le danger devient grand, s'il y abandonne en outre son langage au bénéfice de langages déjà institués et dont il connaît mal les compensations qu'ils offrent à l'ignorance ». Intéressera linguistes & psychanalystes, dissidents modernes du paternalisme ambiant.
- La chose freudienne : objectif annoncé de revenir au texte freudien. A force de lire Freud comme des brêles, les analystes plus récents n'ont fait que retrouver ce qu'ils portaient déjà en eux. Alors faudrait voir à se bouger le cul, à s'excentrer de soi pour découvrir la Chose, l'étrange altérité, le mystère qu'on ne résoudra jamais totalement. « Depuis que la chose psychanalytique est devenue chose reçue et que ses servants vont chez la manucure, le ménage qu'ils font s'accommode de sacrifices au bon ton, ce qui, pour les idées dont les psychanalystes n'ont jamais eu à revendre, est bien commode : les idées en solde pour tous feront le solde de ce qui manque à chacun ». Intéressera les psychanalystes et les socialement déficients.
- L'instance de la lettre dans l'inconscient : en gros, la lettre est à mi-chemin de l'écrit et de la parole en tant que « support matériel que le discours concret emprunte au langage ». Tout signifiant réfère à autre chose, de la même façon que mon désir est celui du grand Autre, etc. On ne sait pas si on pourra s'en sortir un jour, mais là n'est pas l'intérêt du jeu. Intéressera les psychanalystes & linguistes, et autres arracheurs de poils de bite.


Compliqué, avec des schémas abscons, loin de la naïveté généralisée, on y goûte une fois dans un climat d'overdose généralisé mais en y revenant, on se rend compte que ce pourrait être une Bible moderne en attente de ses exégètes.
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Comment faire simple quand on peut faire compliqué ?
Lacan torture les mots et la syntaxe jusqu'à rendre inintelligibles des notions et des idées qui ne demandent pas tant de contours. J'ai eu beaucoup de mal à rester concentré. Passablement de blablas inutiles et stériles.
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A la fin de sa vie, Lacan a reconnu,a vec humour, les limites thérapeutiques de la psychanalyse:
https://blogs.mediapart.fr/jacques-van-rillaer/blog/041218/lacan-enseignait-la-psychanalyse-est-sans-effet-sur-la-connerie
Lien : https://moodleucl.uclouvain...
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Citations et extraits (167) Voir plus Ajouter une citation
La place que j’occupe comme sujet de signifiant est-elle, par rapport à celle que j’occupe comme sujet du signifié, concentrique ou excentrique, voilà la question ?
Il ne s’agit pas de savoir si je parle de moi, de façon conforme à ce que je suis, mais si, quand j’en parle, je suis le même que celui dont je parle.
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Une critique interne peut se dégager d’une discordance flagrante entre le mode opératoire, dont cette technique s’autorise, à savoir la règle analytique dont tous les instruments, à partir de la « libre association », se justifient de la conception de l’inconscient de son inventeur, et la méconnaissance complète qui y règne de cette conception de l’inconscient. Ce dont ses tenants les plus tranchants croient être quittes d’une pirouette : la règle analytique doit être observée d’autant plus religieusement qu’elle n’est que le fruit d’un heureux hasard. Autrement dit, FREUD n’a jamais bien su ce qu’il faisait.
Le retour au texte de FREUD montre au contraire la cohérence absolue de sa technique à sa découverte en même temps qu’elle permet de placer ses procédés à leur rang. C’est pourquoi toute rectification de la psychanalyse impose de revenir à la vérité de cette découverte, impossible à obscurcir dans son moment originel. Car dans l’analyse du rêve, FREUD n’entend pas nous donner autre chose que les lois de l’inconscient dans leur extension la plus générale. Une des raisons pour lesquelles le rêve y était le plus propice, c’est justement, FREUD nous le dit, qu’il ne révèle pas moins ces lois chez le sujet normal que chez le névrosé. Mais dans un cas comme dans l’autre, l’efficience de l’inconscient ne s’arrête pas au réveil. L’expérience psychanalytique n’est pas autre chose que d’établir que l’inconscient ne laisse aucune de nos actions hors de son champ.
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Dès l’origine on a méconnu le rôle constituant du signifiant dans le statut que FREUD fixait à l’inconscient d’emblée et sous les modes formels les plus précis. Ceci pour une double raison dont la moins aperçue naturellement est que cette formalisation ne suffisait pas à elle seule à faire reconnaître l’instance du signifiant, car elle était à la parution de la Traumdeutung, très en avance sur les formalisations de la linguistique auxquelles on pourrait sans doute démontrer qu’elle a, par son seul pesant de vérité, frayé la voie.
La seconde raison n’est après tout que l’envers de la première, car si les psychanalystes furent exclusivement fascinés par les significations révélées dans l’inconscient, c’est qu’elles tiraient leur attrait le plus secret de la dialectique qui semblait leur être immanente.
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Disons que le rêve est semblable à ce jeu de salon où l’on doit, sur la sellette, donner à deviner aux spectateurs un énoncé connu ou sa variante par le seul moyen d’une mise en scène muette. Que le rêve dispose de la parole n’y change rien, vu que pour l’inconscient elle n’est qu’un élément de mise en scène comme les autres.
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Il y suffit de comprendre le stade du miroir comme une identification au sens plein que l’analyse donne à ce terme : à savoir la transformation produite chez le sujet, quand il assume une image, – dont la prédestination à cet effet de phase est suffisamment indiquée par l’usage dans la théorie, du terme antique d’imago.
L’assomption jubilatoire de son image spéculaire par l’être encore plongé dans l’impuissance motrice et la dépendance du nourrissage qu’est le petit homme à ce stade infans, nous paraîtra dès lors manifester en une situation exemplaire la matrice symbolique où le je se précipite en une forme primordiale, avant qu’il ne s’objective dans la dialectique de l’identification à l’autre et que le langage ne lui restitue dans l’universel sa fonction de sujet.
Cette forme serait plutôt au reste à désigner comme je-idéal […] en ce sens qu’elle sera aussi la souche des identifications secondaires, dont nous reconnaissons sous ce terme les fonctions de normalisation libidinale. Mais le point important est que cette forme situe l’instance du moi, dès avant sa détermination sociale, dans une ligne de fiction, à jamais irréductible pour le seul individu, – ou plutôt, qui ne rejoindra qu’asymptotiquement le devenir du sujet, quel que soit le succès des synthèses dialectiques par quoi il doit résoudre en tant que je sa discordance d’avec sa propre réalité.
C’est que la forme totale du corps par quoi le sujet devance dans un mirage la maturation de sa puissance, ne lui est donnée que comme Gestalt, c’est-à-dire dans une extériorité où certes cette forme est-elle plus constituante que constituée, mais où surtout elle lui apparaît dans un relief de stature qui la fige et sous une symétrie qui l’inverse, en opposition à la turbulence de mouvements dont il s’éprouve l’animer. Ainsi cette Gestalt dont la prégnance doit être considérée comme liée à l’espèce, bien que son style moteur soit encore méconnaissable, – par ces deux aspects de son apparition symbolise la permanence mentale du je en même temps qu’elle préfigure sa destination aliénante ; elle est grosse encore des correspondances qui unissent le je à la statue où l’homme se projette comme aux fantômes qui le dominent, à l’automate enfin où dans un rapport ambigu tend à s’achever le monde de sa fabrication.
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Videos de Jacques Lacan (91) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Jacques Lacan
Les enfances, y compris la sienne, sont au coeur de l'oeuvre si ample de Françoise Dolto.
Née en 1908 dans une famille de la grande bourgeoisie parisienne, la petite « Vava » semble avoir un destin tout tracé. On la voudrait rangée, elle dérange. Personne pour répondre à ses questions pressantes.
À huit ans, elle déclare : « Je serai médecin d'éducation. » Bientôt la violence de la guerre, les deuils, la mort de sa soeur aînée ravagent l'équilibre familial. Rejetée par sa mère, Françoise réussit néanmoins à imposer son choix et s'engage dans des études de médecine.
En deuxième année, elle s'effondre. Une psychanalyse scellera son destin.
En 1939, elle soutient sa thèse, "Psychanalyse et pédiatrie", seize cas minutieusement observés et accompagnés de dessins, qui contient déjà en germe son oeuvre future.
Pour elle, tout est langage, et ce depuis la vie prénatale.
Jacques Lacan est impressionné par son aptitude à approcher la névrose et la psychose infantiles.
Théorie et pratique, chez Françoise Dolto, vont de pair, l'une nourrissant l'autre : "Le Cas Dominique" en est la parfaite illustration. Elle ne cessera jamais de partager ses découvertes inaugurales avec son public favori : pédiatres, psychiatres, psychologues, parents et professionnels de l'éducation. Ses écrits répondent à une nécessité personnelle qui lui permet d'élaborer ses concepts fondamentaux, dont l'image inconsciente du corps sera le point d'orgue.
Parallèlement, toujours poussée par un souci de prévention, elle accepte une émission de radio grand public. Son « parler vrai », le grain de sa voix, le charme unique de ses mots font merveille. Elle est ce médecin d'éducation qu'elle rêvait d'être. Elle a changé à jamais le regard que l'on portait sur l'enfance.
Dans cette édition sont réunis les textes d'une pensée toujours vivante, en prise avec l'actualité la plus brûlante. Martine Bacherich, psychanalyste et auteure, en offre un éclairage sensible et inspiré.
"Françoise Dolto. Les voix de l'enfance", dans la collection Quarto : https://www.gallimard.fr/Catalogue/GALLIMARD/Quarto/Les-Voix-de-l-enfance
+ Lire la suite
>Philosophie et théorie>Systèmes, écoles>Systèmes psychanalitiques (329)
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