La jalousie, ce n'est que la douleur d'une fierté blessée.
- [...] Si je devais choisir entre Hitler et Staline, je choisirais Hitler, à tous les coups. Staline, c'est le petit père de tous les mensonges. À cet égard, Hitler n'est qu'un apprenti.
Seigneur, non. Je ne le suis pas [communiste] et je n'ai jamais été un animal politique. Une inclination à gauche, par romantisme, certes, mais jamais militante. Et j'attends des hommes qu'ils me choisissent, moi, pour cause éternelle, et non Hitler ou Staline. Tout comme je l'ai fait avec eux.
Me suis-je clairement fait comprendre?
Assez clairement. J’allais devoir me muer en corniaud sans couilles, juste affublé du
collier de mon maître, histoire de faire comprendre aux gens que j’avais le
droit de venir pisser sur leurs plates-bandes. Mais j’affichai un beau sourire
et, en barbouillant ma réponse aux couleurs de la Bannière étoilée, je dis
d’une voix flûtée:
«Oui, monsieur le Président, je vous comprends parfaitement.»
Soixante secondes plus tard, je dévisageai, bouche bée, l'homme qui franchit une porte à l'autre bout de la pièce, puis les autres personnages qui l'accompagnaient, et si Betty Grable m'avait sauté sur les genoux et s'était dénudée en ne conservant que ses souliers à brides et semelles compensées, je n'aurais pas bronché.
Ses jambes semblaient dessinées pour vendre des billets au musée d'art moderne de Washington.
L'histoire nous enseigne que les coalitions sont rarement viables , car elles atteignent toujours un stade où telle ou telle nation rechigne à l'idée de consentir des sacrifices au bénéfice d'une autre .
Nous tenons tous parfois des des propos que nous ne pensons pas vraiment. Des propos cruels, des propos stupides, des propos irresponsables. Tenir des propos que l'on ne pense pas vraiment, c'est même l'un des intérêts principaux de la conversation. Quand un événement comme celui-ci arrive, cela nous rappelle d'être plus prudent, la prochaine fois que l'on ouvrira sa grande gueule. Voilà tout.
La destinée de l'humanité ne devrait jamais dépendre de la trajectoire de la balle d'un assassin .
Je me levai et m’approchai de la fenêtre. En regardant dehors dans la rue, j'essayai de m'imaginer tous ces officiers polonais assassinés, gisant dans un charnier quelque part près de Smolensk. Je vidai mon reste de whisky. Au clair de lune, la pelouse devant ma maison avait la couleur du sang et le ciel argenté, agité, avait une allure spectrale, comme si la mort elle-même gardait son grand oeil de baleine blanche braqué sur moi. Au fond, peu importait qui vous tuait. Les Allemands ou les Russes, les Britanniques ou les Américains, votre propre camp ou l'ennemi. Une fois que vous êtes mort, vous êtes mort, et rien, même pas une enquête présidentielle, n'y pourrait changer quoi que ce soit. Mais je faisait partie des chanceux et, au premier étage, l'acte qui affirmait la vie par excellence réclamait ma présence.
J'éteignis les lumières et j'allai retrouver Diana.