Au dernier vivant

Dans la famille Kellerman , je voudrais la mère....
Oui , parce que la famille Kellerman , c'est une famille d'écrivains... Vous avez le père , Jonathan Kellerman ( auteur de roman policier mettant en scène Alex Delaware , psychologue pour enfants) , et Jesse le fils surdoué , auteur lui aussi de romans policiers ("Les Visages", "Jusqu'à la folie").

Los Angeles, le lieutenant Peter Decker est appelé sur une scène de crime , une demeure de 10000 m2 . Cinq cadavres et un blessé grave.
Un couple de milliardaires , trois employés et le fils qui a survécu .
Pour le lieutenant et son équipe, il est clair qu'il y a des complicités à l'intérieur du ranch . La sécurité du domaine étant assurée par des professionnels , mais pas que...
Le milliardaire aimait bien engager d'anciens détenus afin de les aider à se réinsérer . Philanthropie ou radinerie ? Le milliardaire avait aussi tendance à engager des mexicains sans papiers pour sa domesticité, s'occuper des chevaux ...
Et pendant que son équipe remonte la piste de la "Bodega Douze" , gang de jeunes mexicains, l'épouse de Decker est jurée à un procès . Et lorsque ces deux univers se rencontrent et se télescopent, notre Lieutenant a peur pour sa femme ...

Faye Kellerman nous présente un flic assez différent de ceux que l'on a l'habitude de croiser dans les romans policiers . Il est marié à Rina , de confession juive et a adopté sa religion . L'occasion pour nous d'entendre parler du shabbat , de spécialités culinaires.
"Au dernier vivant" serait le 18° tome de la série "Peter Decker et Rina Lazarus ", j'ai bien compris durant ma lecture qu'il me manquait des informations sur leur vie mais cela ne m'a pas dérangée plus que ça , Rina a eu "une vie" avant Decker et d'autres enfants .
Faye Kellerman nous invite dans un Los Angeles dépourvu de piscines , de stars de cinéma ( certes , il y a bien un milliardaire mais ... il est mort ).
Elle nous fait découvrir une ville dans la ville . Celle des gens qu'on ne voit pas , celle des émigrés mexicains , des clandestins .
Un Los Angeles où les flics bossent dur , où ils ne sont pas névrosés , au bout du rouleau , alcooliques ( ou autres joyeusetés ) .. .

Un roman policier confortable , honnête et droit .
Mais dans la famille Kellerman , je préfère le fils...

Je regrette parfois d'avoir entamé un roman qui m'ennuie, mais je veux quand même aller au bout, en espėrant encore une brillante résolution du mystère criminel.
Mais j'ai été déçu jusqu'à la dernière page par cet épais roman qui nous narre longuement une enquête policière qui se traîne mollement sous le chaud soleil de la Californie du Sud, la contrée deshėritée des ouvriers agricoles et des gangs mexicains. Les dialogues sont ternes et redondants. Les rebondissements sont plats, relatés à postériori. L'interrogatoire final interminable se poursuit bizarrement en copie de rapport, sans être plus palpitant. Les indices et les aveux sont collectés laborieusement. L'implication de la femme du principal policier et les menaces pesant sur elle, promises en 4ème de couverture, sont anecdotiques. Et surtout, alors qu'il a fallu 490 pages pour arrêter les assassins, des hommes de main, le récit de l'enquête et du procès du mystérieux commanditaire, est bâclé en 3 pages, avec l'énoncé d'un mobile banal et incertain.

J'aime beaucoup cette série que je découvre dans le désordre ... Les flics forment une famille avec chacun leurs individualités et leurs religions (très présente chez le héros). C'est un roman qui prend son temps mais qui se laisse suivre avec plaisir. L'énigme policière est assez classique mais tient la route.

Ce tome se passe avant celui du cercles des disparues. J'aime toujours autant les personnages et cette série. Mon avis complet via le lien.
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