C'est l'année du Bac pour Marie. Après le décès de son grand-père dont elle était très proche, le silence de sa mère qui s'enfonce dans l'alcoolisme et la rancune à Paris et les absences répétées de son père chez qui elle vit désormais, la vie de Marie n'est pas simple.
Bette Jourdavril nous retrace ici l'année charnière qui marque la fin de l'adolescence et le début de l'âge adulte. Marie représente bien l'adolescente d'aujourd'hui qui se débat avec la carapace qu'elle est sur le point de quitter. Fille d'un couple séparé, récemment touchée par la mort d'une personne proche, une mère qui lui en veut d'avoir choisi de vivre avec son père en Province, un père qui travaille trop... Marie finit pas se demander pourquoi personne ne semble suffisamment l'aimer pour rester, pour s'inquiéter d'elle. Il lui manque un roc sur lequel s'appuyer quand la vie se dérobe sous ses pas. Il lui manque des perspectives qui lui permettraient de se projeter dans l'avenir après lycée. Elle n'a finalement plus confiance en l'être humain, victime d'une peur viscérale de l'abandon. Dans ce contexte, les hommes ne seront que des aventures d'un soir; si on ne s'attache pas, on ne souffre pas.
L'autrice est vraiment parvenue à intégrer le lecteur à la vie de la jeune fille qui trouve un exutoire dans une mission de bénévolat auprès de jeunes défavorisés avec lesquels elle va monter une pièce de théâtre.
Et même si nous ne pouvons comparer les générations, nous pouvons tous nous retrouver dans l'un ou l'autre des tourments de Marie. Ce qui la rend attachante, ainsi que ses amis.
La plume de l'autrice est moderne sans parler djeun's mais en restant très crédible dans les dialogues ou les pensées intimes de son héroïne. du côté de l'intrigue, pas d'angélisme mais pas de misérabilisme non plus. Juste une année dans la vie d'une jeune fille qui devient une femme. Certains éléments de dénouement arrivent peut-être un peu vite et surtout, un peu trop "tout en même temps" mais ça ne gâche pas la lecture.
Comme c'est une auto-édition, le correcteur n'est pas passé par là et certaines fautes d'orthographe ou de conjugaison, répétées pour certaines, piquent un peu les yeux. Mais le roman est tellement sympa à lire qu'on pardonne bien volontiers.
Une lecture qui ravira adultes et ados à partir de 15 ans selon moi.