Ce conte postapocalyptique mettant en scène des animaux assume son anthropomorphisme moral chargé de préoccupations contemporaines.
La renarde pensante a remplacé le roseau et pour marquer la différence, la syntaxe est comme mise « à hauteur » de bête au moyen d'un curieux parti pris consistant en la suppression de certains articles – mais pas d'autres. Contrairement à d'autres lecteurs ravis de cette licence poétique, le procédé ne m'a pas séduite en raison du déséquilibre qu'il introduit dans le style.
Quoiqu'il en soit, l'idée n'est pas sans intérêt de donner en héritage aux seuls animaux, la terre suppliciée par les hommes, au prix de leur propre disparition.
L'aventure est pleine de poésie et d'éloge à ce qui reste de la belle planète, sorte d'arche de
Noé- sans
Noé- à l'échelle planétaire régit par les lois « immuables » de la nature.
Qu'en tirer d'autre, si ce n'est un énième rappel de la folie et de l'aveuglement des hommes et un espoir que la planète bleue peuplée de vivants « mobiles » et « immobiles » puisse lui survivre.