Ce qu'on a semé

Ouf! Je termine à l'instant la lecture des sept romans de la série dont celui-ci marque la fin provisoire. Provisoire parce le cliffhanger final ne laisse aucun doute. Il y aura une suite
J' ai consacré près de deux semaines à ce Binge reading ( il faut que je me surveille, ces temps -ci j'abuse des mots anglo-saxons; il est vrai que certains linguistes estiment que ces emprunts n'ont rien d'inquiétants, qu'ils se sont toujours produits et que ce qui compte est la préservation de la structure de la langue ; mais j'ai un doute sur l'emploi de "reading". Bref...)
Donc je le termine donc: sept volume et plus de trois mille pages en édition numérique, absorbés en une quinzaine de jours. A-t-elle été bien employée ? C'est selon. Comme je l'ai dit dans mes critiques de deux autres tomes de la série, l'intérêt premier de beaucoup de séries de ce genre réside dans la vie privée et sentimentales des personnages ;et ceux-là, sur trois mille pages, on a le temps de les connaître et de les voir évoluer. Et c'est justement là que le bât blesse un peu : on se rend compte au fil des pages qu'ils ne sont pas tous très crédibles et souvent mal construits, avec trop de contradictions internes pour pouvoir fonctionner sans le fameux pacte de suspension de l'incrédulité.
Quant aux intrigues, là aussi, il y a beaucoup d'invraisemblances. Les deux histoires de tueurs en série enchevêtrées dans le présent ouvrage n'échappent pas à la règle. Mais après tout c'est peut-être, nécessaire pour vraiment susciter l'intérêt du lecteur. Rien de plus ennuyeux souvent que les enquêtes objets des "true crimes" (et encore un anglicisme, un! Eh bien tant pis ! Et d'ailleurs à les refuser, le français québécois obtient souvent des résultats assez navrants. Bref, pour la deuxième fois...) Donc ma réponse à la question sur le bon emploi du temps consacré à cette lecture sera mitigée. Mais enfin ça se lit sans déplaisir. Heureusement, parce, comme je le disais plus haut, nous n'en avons pas fini avec Bergman.et alii.
Mais, o amis et co-lecteurs qui avez partagé mon expérience de lecture intégrale de la série, je vous dirai ceci : si vous faites partie de ceux qui n'ont jamais lu Proust et pensent en être incapables, vous voyez bien que non! La Recherche n'est pas plus longue que la saga de la brigade criminelle de Stockholm. Et ensuite vous aurez peut-être même envie de relire l'oeuvre de Proust, et peut-être même une autre fois encore; beaucoup le font, c'est mon cas) alors qu'il me semble peu probable qu'il s'en trouve d'aucuns pour relire la série des Bergman