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Quelle belle écriture !
Quelle superbe poésie !

Une poésie comme j'aime la lire, où les mots sont dépoussiérés, recolorés pour décrire autrement la rudesse de la vie, des mots qui s'articulent en agréable sarabande. Avec souvent des phrases courtes et ciselées, si belles pour parler sur la laideur de la solitude des êtres.
Avec d'autres phrases enjolivées, torsadées, nattées et parfumées de douceur, qui dansent en dessinant de grandes arabesques.
Et qui ont formé parfois des ponts et des abris pour ne pas être avaler par la tempête des sentiments, lors de mon long voyage dans « Matériau maman ».

Des phrases qui sous la plume élégante de Paloma Hermina Hidalgo, m'ont été légères et délicates. Comme si l'auteure avait voulu protéger chaque lecteur et chaque lectrice qu'ielle ne se déchire pas trop le coeur par les éclats et les morceaux de vie des personnages de son roman.
*

Et pourtant comment sortir indemne ? Comment ne pas être touché ? Comment ne pas avoir envie de serrer dans ses bras cette petite fille, l'entourer comme deux colliers de papillotes chocolatées, pour la rassurer.
Niève c'est son prénom, celui qui pourrait être le titre d'un conte, mais d'un conte cruel sans un prince pour venir délivrer cette héroïne.

Niève une petite fille de onze ans, que le destin a interdit qu'elle grandisse avec son innocence, avec ses rêves d'enfant, avec ses jeux de petites filles.
Niève déjà bousculée, moquée à l'école pour la blancheur de sa peau.
Des petits écoliers qui n'ont jamais appris à regarder la beauté de la lune lorsque parfois elle se porte pâle derrière les nuages.
*

Niève et sa maman, sa maman chérie, adorée, admirée, choyée.
Niève, qui à la mort de cette mère, sera trop brutalement précipitée dans le monde effrayant et compliqué des grands, celui du monde des adultes et leur longue liste de questions. Celles, qui comme des ombres noires et menaçantes, empoisonnent leur âme et les font souffrir parfois toute une vie.

Niève qui va être envahie de tristesse et de chagrin, jusqu'au vertige, jusqu'à l'écoeurement.

Niève qui va bientôt glisser, qui va perdre pied, qui basculera dans un autre monde, bien à elle. Celui qu'elle aura choisi pour les mille soleils et fleurs qu'elle y découvre.
Un monde où il n'y a plus aucune pluie de questions de grandes personnes.
*

Merci Paloma Hermina Hidalgo, pour ce puissant récit, pour cette histoire sur la vie, sur l'amour, sur la mort, sur la folie, qui m'a rappelé des instants troublants où des chemins de vie similaires se sont croisés.
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Etre bousculé.e.s par « matériau maman », le souffle d'une écriture et ce qui est fêlé dans le souffle, l'écriture essoufflée et les failles dans la voix / on y trouve des airs de tango, comme celui d'un Cuarteto Cedron, éraillé dans le siècle, l'Argentine, de la torture, un autre siècle balbutie / je l'ai lu d'une traite en sortant de la librairie, dans un café d'abord, à côté d'une fille qui lisait Martin Eden, puis dans le métro, ligne 5, à ne plus entendre les bruits, où à tous les entendre, vers la page 70, « maman », j'ai eu envie de pleurer, je pleurais certainement, c'est rare les livres qui font pleurer, pour moi c'est rare, et je souriais, Paloma Hermina Hidalgo met les mots où peu ont mis les mots, ça m'a rappelé ma vie d'hier, populaire, ouvrière, ma mère, on trouve toujours des échos dans un livre, les livres cavernes, carnivores // je viens de rentrer, balcon, canal de l'ourcq, le soleil / écrire sur Sainte Anne, mais pourquoi la personnage est à Sainte Anne ? comme s'il s'agissait d'y croiser Proust et Artaud, on croise Proust dans le texte, et Artaud est là en silence / vraiment un livre qui bouscule, qu'on lit dans un souffle, avec le vent, des pas de tango, et le soleil dans ce creux de mars, on pense à Anne Dufourmantelle avec « la sauvagerie maternelle » ou à Pauline Peyrade avec « l'âge de détruire », cet autre grand roman qui n'a pas besoin de raconter l'absence des pères, des pères qui ont été et qui sont tellement absents qu'on s'en fout, qui raconte l'absence de dieu, de dieu le père, dieu est mort, le père aussi /// oui, « matériau maman » laisse une trace, une de ces entailles par laquelle on voit toutes les écritures, un texte qui dit simplement le monde compliqué de l'enfance, pour ma part un roman si émouvant sur la nouvelle enfance éperdue…
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Cette critique est susceptible d'être biaisée. Babelio ne garantit pas son authenticité

lu sans reprendre ma respiration. Je ne savais pas à quoi m'attendre, j'ai été emportée par un tsunami. L'écriture de Paloma Hermina Hidalgo voltige, ne s'arrête jamais, ne laisse pas au lecteur de répit. Moi qui aime noter des phrases pendant mes lectures, je n'ai pas pu, les pages me brûlaient les doigts, exigeaient d'être tournées. La réalité bascule et sous sa plume, lenfance meurtrie ressurgit.
Paloma Hermina Hidalgo fait de la poésie qui hurle, elle conte son deuil fondateur et l'expérience de la folie avec la hardiesse d'une chevalière en plein désert.
Je ressors complètement sonnée de son univers.
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Cette critique est susceptible d'être biaisée. Babelio ne garantit pas son authenticité

"Premier roman magistral" d'une poète déjà célébrée par le monde littéraire, Matériau Maman m'a très violemment touché. Son écriture n'est pas classique, on dirait que l'autrice invente une langue, qui n'appartient qu'à elle, pour dire la perte et la psychose. Tant d'images neuves. Je n'ai jamais rien lu de tel.
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Cette critique est susceptible d'être biaisée. Babelio ne garantit pas son authenticité

Matériau Maman, premier roman de la jeune poétesse Paloma Hermina Hidalgo, est un texte qui bouleverse, tant il est traversé d'une grâce douloureuse. Un court roman parfait où l'apprentissage de l'écriture via le conte est central, et où le lien mère-fille est exploré dans ce qu'il a de plus extrême.
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Cette critique est susceptible d'être biaisée. Babelio ne garantit pas son authenticité

Comment décrire le voyage au coeur de ce récit profondément sensible et fascinant ? Chaque mot un joyau pour dire l'horreur ou la beauté, chaque image précieuse autant que précise en toute délicatesse qui ose. L'empreinte après lecture ne laisse pas indemne. Ce récit magnifique aux nuances tangibles me semble incontournable aujourd'hui.
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