La cité sans nom, tome 3 : La terre déchirée

Je précise que dans ma hâte, j'ai malencontreusement emprunté le troisième tome en premier et que je l'ai quand même lu. Ce ne fut pas difficile de s'y retrouver.

Je suis donc arrivé dans la cité sans nom aux abords d'une Guerre entre le clan Dao, conquérants populistes qui veulent utiliser une vieille technologie, le napatha ( sans doute une forme de poudre à canon) contre les Yisun, qui veulent conquérir la cité. Entre temps, Kaidu et son amie Rate se réveillent dans une résidence, quelque part dans la cité et veulent entrer de force dans le palais pour dérober le manuscrit qui contient les indications pour fabriquer le napatha. Erzi, l'actuel Général de toutes lames est convaincu de pouvoir gagner cette guerre, surtout avec l'appuis de Mura, qui parvient à fabriquer assez de napatha pour déjoué le premier assaut Yinsun. En dehors des murs de la cité, cependant, d'autres personnages oeuvrent pour créer des alliances susceptibles de mener la cité à une ère de paix.

Bon, même sans le background des premier tomes, comme je l'ai dit, on peut tout-de-même relativement bien suivre ce qui se passe. On comprend que Erzi a fait un coup d'État, que les deux jeunes sont impliqués à un certains point, que la cité sans nom est au coeur de nombreux conflits depuis longtemps et que sa gouvernance est en soi un problème.

Il y a plusieurs éléments que j'ai bien aimé. le fait, par exemple, de voir des hommes et des femmes composer la garde armée. le fait que la mère de Kai est le Chef de son clan ( et même physiquement plus grande que le père de Kai). le fait que Kai et Rate n'ont pas besoin d'être amoureux pour être proches. le fait que Rate sache se battre. Et j'aime cette idée d'une cité qui accueille des gens de toutes les nations.

On reconnaitre cependant que la cité est très inspirée de la Chine, au niveau de la géographie, de l'apparence ethnique des Dao, des vêtements, des bâtiments et même des marques de politesse. On reconnaitra cependant d'autres nations dans les personnages, après tout, c'est une ville cosmopolite. Alors bravo à l'autrice pour la diversité ethnique! Mais de la part d'une canadienne, cela ne m'étonne pas vraiment: Vancouver, Montréal et Toronto sont des villes très cosmopolites, la diversité ethnique est assez rependue dans le pays, mais c'est un plaisir de voir cette réalité prendre forme dans la littérature canadienne et québecoise, de plus en plus.

Le dessin me rappelle la BD "Le garçon sorcière" de Molly Knox Ostertag, avec des lignes carrées et foncées, des décors épurés et une palette de couleurs vives. Un dessin simple, qui pourtant rend bien les expressions et le mouvement, surtout quand on a des scènes de combat au corps-à-corps. Donc, c'est très actif tout ça, on ne tombe pas dans de longs détails et les personnages sont attachants. Bon, le tout est tout de même "gentillet" pour une Bd sur une guerre, mais ça n'empêche pas d'être pertinente. On aborde plusieurs valeurs et même certains enjeux sociaux, comme l'abandon infantile ou les apatrides.

Une bonne BD jeunesse en somme, à mettre dans toutes les mains.

Une super conclusion à cette trilogie qui mérite d'être bien plus connue !
Intéressante, intrigante, enivrante; la trame de la Cité sans nom est pleine d'intelligence et d'intrigues qui tiennent en haleine.

Dans ce troisième tome, la cité est en danger suite à la prise de pouvoir d'Ezri. Épaulé par la mystérieuse Mura, le dirigeant pense agir pour la ville qu'il a toujours connu en détenant un pouvoir puissant caché, à juste raison.
Nos deux protagonistes, Rate et Kaidu n'acceptent pas les choses et vont essayer d'empêcher la guerre probable.

Politiquement, on nous pousse à la réflexion sur la quête du pouvoir, des actions de chacun et des différents points de vue sur la vie. le message de la Cité sans nom est plein de sagesse, à l'image des moines de la cité.

Une BD que je recommande vivement !

La cité sans nom fut un défi pour Faith Erin Hicks qui signe ici le scénario et les planches et sa première histoire qui ne se déroule pas dans l'Amérique du Nord actuelle mais en Chine.

Si cette trilogie est une pure fiction, elle trouve néanmoins ses racines dans l'Empire du Milieu du XIIIè siècle. L'autrice s'est inspirée de la dynastie Yuan et la Route de la Soie pour créer ce vaste univers multiculturel où vivent Kaidu et Rate.

Faith Erin Hicks a tâché d'imaginer un monde visuellement authentique même si il n'est pas fidèle aux événements historiques de cette époque et je dois dire que c'est très réussi, j'ai eu l'impression, tout au long de ma lecture, d'être plongée au coeur de cette cité chinoise médiévale même si l'autrice a fait le choix étonnant de dessiner des visages occidentaux et non asiatiques pour l'ensemble des personnages.

Graphiquement parlant, comme vous l'avez compris, c'est très réussi. J'ai beaucoup aimé le coup de crayon de la dessinatrice : les visages sont très expressifs, les décors et les costumes bien dessinés et elle imprime à son scénario beaucoup de dynamisme.

Il y a en effet beaucoup de scènes de poursuites, de courses, de bagarres, etc qui sont très visuelles et agréables à suivre, je comprends pourquoi mes enfants en sont fans, vraiment c'est très bien fait.

Le scénario n'est pas en reste, il est bien ficelé et permet d'aborder beaucoup de thèmes importants pour les ados : amitié, acceptation de soi et des autres, intégration au sein de l'école, tolérance, trouver sa place dans la société, les relations parfois conflictuelles avec les parents…

Il y a aussi beaucoup de suspens, de rebondissements et une histoire qui file à cent à l'heure. Je ressors enchantée de ma lecture et chagrinée qu'on la voie si peu sur la blogosphère

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Ce tome fait suite à "Menace sur l'empire Dao" et "Le secret du Coeur de Pierre".
À peine sauvé par Rate et Kaidu, le général de Toutes-Lames a été tué par son propre fils, Ezri... qui accède au pouvoir. Celui-ci a balayé tous les espoirs de coopération entre les peuples. Pire : il fait incendier le monastère et prépare l'arme secrète des Fondateurs de la cité pour repousser l'attaque des Yisun.
Les défenseurs de la paix, dont Rate et Kaidu, cherchent une solution à ce carnage.

Au beau milieu de l'horreur, nos 2 héros bataillent en eux-mêmes pour suivre le chemin le plus juste. On y voit des femmes sanguinaires et des hommes qui refusent de se battre. C'est une vraie quête d'humanité et de fraternité, avec un questionnement sur les migrations.

Et c'est la fiiiinnn ! C'est avec un peu de peine que j'attaque ce dernier tome. J'aimerais continuer à suivre ces personnages, qui ont su tous les deux s'affirmer au fil de l'histoire.
On observe encore leur évolution physique avec le dessin, et c'est un tour de force de l'auteure car la différence se voit bien sur les trois tomes.
Ce dernier volet est un peu plus lent que le second. Il y a plus de retours dans le passé et d'explications. Les scènes de combat y sont plus détaillées.
J'ai apprécié l'épilogue, avec son ellipse temporelle. Ça clôt bien le récit. C'est aussi une bonne chose que la relation entre Kaidu et Setu reste une histoire d'amitié. Ca change des autres récits, et puis ça nous laisse libres d'imaginer la suite !