Je remercie une fois de plus la maison d'édition le Lombard, Babelio et le Club des Chroniqueurs Signé pour nous offrir une nouvelle fois une BD si qualitative.
Un véritable voyage pour les yeux. On retrouve en effet le style sans concession de l'auteur qui décrit de manière très brutale cette vie africaine loin de tout. La tension est palpable, le rythme très présent, donnant beaucoup de dynamisme à l'histoire.
On comprend assez vite les différentes forces en présence sans pour autant que cela nécessite de connaissances en histoire et géopolitique poussée : c'est un bon point !
Le dessin en couleurs directes de l'auteur est assez incroyable, lui aussi ; et comme pour une fois les femmes n'ont pas ce physique masculin qui caractérise souvent le style de l'auteur, personne ne s'en plaindra.
Au final, un très bonne histoire, qui mérite toute votre attention. Ne passez pas à côté si vous aimez la bande dessinée !
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Alors , plutôt Africa de Rose Laurens ou Afrika d'Hermann le seul , le grand , le presque unique ?
Arf , le doute m'étreint . Allez , ce sera Hermann mais il s'en sera fallu d'un poil de hyène .
Dario Ferrer et la savane ne font qu'un . Amoureux fou de cette contrée hostile dans laquelle ce taciturne et atrabilaire personnage se fond parfaitement , il la parcourt inlassablement , veillant sur sa faune comme une lionne sur ses petits , traquant sans relâche des braconniers toujours plus organisés et audacieux . Ah oui , éviter le parallèle savane / papy brossard , notre héros étant plutôt imperméable aux blagounettes alimentaires en particulier , à l'humour en général...
De son violent passé , il n'en garde pas grand chose si ce n'est un profond dégoût des hommes .
Cette réserve africaine , c'est désormais pour lui l'occasion de se racheter à défaut d'oublier .
Charlotte , blonde journaliste au minois avenant , se pointera tel un chien dans un jeu de quilles histoire d'effectuer un reportage animalier . En proie au cynisme de son nouveau guide , elle se retrouvera souvent aux fraises , cqfd . Ça vanne dur dans la savane...
Malencontreux témoins d'évènements hautement confidentiels , de chasseurs d'images ils deviendront proies .
Hermann s'est fait plaisir . Un one-shot dépaysant soulevant même quelques sujets brûlants – en Afrique , rien d'étonnant . Le seul reproche , un format un poil trop étriqué pour pouvoir y développer les différents thèmes abordés .
Hermann , c'est d'abord un trait immédiatement identifiable . Des personnages anguleux tiraillés ici entre leurs racines européennes et un continent bouffé par le fléau du braconnage , gangréné par une politique de façade .
Ce récit est une véritable bouffée d'oxygène . Une réelle invitation au voyage qui ne se refuse pas ! Des paysages grandioses écrasés de chaleur . Un continent où la violence des bêtes n'a absolument rien à envier à celle des hommes .
Si vous recherchez une BD intelligente servie sur un plateau par un des plus grands représentants du 9e art , celle-ci pourrait fort bien répondre à vos attentes...
Afrika : indice 50 minimum !
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Lecture jeune, n°126 - Dario Ferrer est gardien d’une réserve animalière en Afrique. Il assiste impuissant au massacre d’un rhinocéros par des braconniers. Charlotte, une journaliste, va le suivre dans ses déplacements. Elle découvre un homme solitaire, au passé trouble, prêt à tuer pour protéger son « trésor » : ses animaux. Mais, en coulisses, le chef d’État de ce pays négocie avec les ambassadeurs des puissances étrangères le contrôle d’une mine en contrepartie de leur aide face à une révolte d’opposants. Hermann nous propose un « one-shot » à grand spectacle avec des paysages africains époustouflants. La nature y est parfaitement retranscrite, les animaux superbes.
Mais, derrière ces dessins aux couleurs magnifiques, on découvre une Afrique encore instable politiquement, dont les chefs d’État (dictateurs pour la plupart) sont prêts à tout pour dominer, sans se préoccuper aucunement de préserver les ressources naturelles. La fin tragique de cette bande dessinée plonge le lecteur dans des réflexions passionnantes sur l’écologie et les moyens à mettre en oeuvre pour protéger la nature.
Sébastien Féranec
Lire la critique sur le site : Lecturejeune
- Vous êtes ici sur le terrain, là ou ça se passe ! Pas de place pour la comédie ! Je protège mes animaux ! Ici, c’est l’Afrique, Afrika !
La faune de ce continent unique est menacée de disparition par les intérêts vulgaires du bipède ! … L’homme envahit tout, pollue tout ! Sûr de sa seule importance !
- Il a dû être abattu ce matin...
- Les salopards!... Un de mes plus beaux spécimens. Et tout çà pour de la poudre de corne destinée à quelques Asiates infirmes de la bistouquette! (p6)
En Afrique, un ancien qui meurt, c'est une bibliothèque qui brûle.
Si j'ai bien saisi... les subventions attribuées à la réserve ne parviennent pas.. entièrement. Je me trompe ?