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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Plus grands que le monde de Meredith Hall, un changement par rapport à mes dernières lectures. Un livre plein de douceur. Dans la première partie, du bonheur et de la joie partout dans cette ferme. La deuxième et la troisième parties, c'est plutôt le chagrin, les doutes, les remords. Mais l'amour est toujours présent.

Cinq générations de Senter, la Grande Dépression avait frappé durement et la ferme périclitait. Personne n'avait plus d'argent pour acheter du lait, de la viande ou des légumes. le troc était omniprésent et ne permettait ni de payer ses impôts ni de remplacer le toit. le père de Tup avait économisé toute sa vie pour envoyer son fils aîné à l'université. Veuf, quatre enfants, Il espérait pour son fils aîné, une autre vie que la sienne, un travail qui ne le brise pas.

Tup, vingt ans, était étudiant en ingénierie à l'université d'État de Claremont, il fit la connaissance de Doris dix-huit ans qui venait de finir ses études d'enseignante. le coup de foudre, ils se marièrent en août 1933. Une période difficile. le père Senter mourut au cours de l'hiver suivant le mariage et leurs rêves s'arrêtèrent là, les frères n'étaient pas d'accord pour continuer à payer les études de Tup.

Tup retourna à la ferme, Faisant valoir son droit d'aînesse, il en avait pris la direction. Ses frères ne s'en étaient pas plaints. Ils s'étaient partagés l'argent et étaient partis.

Tup et Doris se retrouvèrent propriétaires d'une ferme laitière, sans main-d'oeuvre pour les aider. Petit à petit ils lui redonnèrent vie. Par un travail assidu, et des années à oeuvrer intensément du matin au soir, cet endroit s'est relevé de son état de délabrement et redevint une jolie ferme. Trois enfants vinrent couronner ce bonheur parfait, Sonny, Dodie, Beston. La situation n'était pas facile, en plus des tâches quotidiennes, s'ajoutaient le potager, l'entretien, les tailles des arbres fruitiers, les conserves, les vaches, les champs. Ils étaient heureux. L'amour sortait par tous les pores de cette maison. Malgré la fatigue, tous les soirs, sous le porche pendant la saison chaude ou l'hiver dans le salon, la lecture à haute voix était de rigueur, ils adoraient ça, tous serrés les uns contre les autres. Les jeux, les pique-niques, les patins, la luge, étaient des moments inoubliables faits de tendresse et de complicité.

Doris, en vrai mère poule aurait aimé garder ses enfants sous ses ailes, pas de contact avec l'extérieur, elle n'en voyait pas le besoin, leur cercle familial lui suffisait, elle craignait qu'un étranger détruise tout ce qu'ils avaient construits.

« La pluie est tombée, les torrents sont venus, les vents ont soufflé et ont battu cette maison : elle est tombée, et sa ruine a été grande. » Matthieu 7:27.

Une vie de découverte et de partage bien réglée, jusqu'au jour où survient une terrible tragédie, ébranlant à jamais les fondations familiales...Tout le monde pense être fautif, des êtres brisés, comment se reconstruire, comment continuer à vivre, comment continuer à grandir, une chape énorme pèse sur leurs épaules. Comment se pardonner ou pardonner. Face à leur chagrin difficile de rester insensible. Chacun se replie sur ses questions, ses doutes.

Un très beau roman sur l'amour familial, la résilience, le courage pour continuer à avancer, porté par les voix de Doris, Dodie et Tup. Très émouvant. Une très belle histoire, portée par l'attachement, la bienveillance. J'ai trouvé quelques longueurs, mais un récit plein d'émotions. La nature est magnifique et bien décrite. Une lecture bien agréable.

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Le roman de Meredith Hall se situe dans une ferme du Maine dans une période qui s'étend du milieu des années quarante pour finir en 1967. Tup Senter reprend la ferme laitière de son père avec son épouse Doris. Ils y vivent de très heureuses années avec leurs trois enfants, formant presque un îlot de joie et de bonheur simples liés à la terre et au travail à la ferme. Mais le drame vient frapper à leur porte.

Une grande partie du roman se concentre sur l'après drame, sur les réactions de chacun, comment ils sont affectés différemment, la façon dont ils essaient ou pas de surmonter tout cela, leur repli sur eux-mêmes, leur impossibilité à communiquer et donc leur impuissance à se réparer les uns les autres. Les voix des membres de la famille se succèdent pour raconter leur désarroi, leur peine et la façon dont la famille se délite. C'est là que le livre m'a perdue, cette narration du deuil très longue accompagnée d'un style lent, presque contemplatif de la douleur, m'a parue longue, lassante et j'ai eu bien du mal à terminer ce roman. Heureusement que la dernière partie laisse l'espoir réapparaître doucement.

De même dans la première partie ce trop-plein de bonheur simple et de bons sentiments m'ont empêchée de me laisser aller complètement dans cette lecture. C'est sans doute aussi le style empreint de langueur qui m'a lassée, même si je reconnais qu'il est parfaitement adapté à ce récit de deuil impossible et à cette vie rurale où le rythme suit le cours des saisons et des éléments.
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Trois raisons m'ont poussée d'emblée vers ce roman :

1) LA COUVERTURE : juste magnifique ! Comment ne pas penser à la pépite "où vivaient les gens heureux" !

2) LE LIEU : dans le Maine, là j'ai commencé à flancher !

3) L'HISTOIRE : la reconstruction d'une famille endeuillée, le craquage s'est avéré inévitable !

Ça c'était avant la lecture.
Vous allez me dire, et après ?
Et bien après, je dis wouahhhh !!!!!
Un roman choral en dehors du "monde" à des années lumière des réseaux sociaux.
1930
Une ferme dans le Maine.
Une famille heureuse.
Un drame.
Un avant, un pendant et un après.

La famille Senter vit en autarcie, en dehors du temps, comme pour se protéger du danger du "monde" extérieur. le dur labeur de la ferme ne leur fait pas peur, l'amour de leur terre tout comme l'amour qui les unit et la foi en Dieu suffit à leur bonheur mais le danger n'est pas toujours "ailleurs", il est parfois caché là où on se sent le plus en sécurité et le chagrin devient alors "plus grand que le monde" ...
Ce "monde" idéal qu'ils avaient construit s'est écroulé ce jour-là et nous assistons impuissants à son délitement, le poids de la culpabilité les fait tomber dans un puits sans fond ...

Le mot "monde" revient régulièrement dans ce récit lumineux, un récit sur l'amour filial, parental et fraternel qui se déploie sur vingt ans et explore le cataclysme qu'est le deuil. Il nous emmène sur un long chemin douloureux, sinueux et rocailleux à la recherche d'un "monde" fait d'acceptation et d'espoir.
En dire plus serait trop en dire,  je rajouterais seulement que Joyce Maynard a trouvé les mots justes : "Bouleversant de poésie, de beauté et de grâce "
Bravo Mérédith Hall pour ce premier roman 👏📚
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« Plus grands que le monde » est de ces textes qui vous touchent dès les premières pages par cette volonté farouche incarnée par Doris, la mère, de mettre sa famille à l'abri de monde. le roman raconte l'histoire de la famille Senter. Doris et Tup sont propriétaires d'une ferme laitière dans le Maine. Ils ont trois enfants : Sonny, Dodie, et Beston. Dans le récit qui s'étend sur une vingtaine d'années (de 1947 à 1965), plusieurs voix prennent la parole pour exprimer le quotidien de la famille, le travail à la ferme, mais surtout leurs émotions.

Le personnage principal de « Plus grands que le monde » est cette ferme. Elle exige tous les sacrifices, mais donne aussi toutes les joies. le travail quotidien y est difficile, exigeant, et souvent pénible, mais il permet à la famille Senter de vivre dans un lieu exceptionnel où la nature et les saisons sont respectées, et où, en son sein, ils se sentent protégés. Cette terre si chère au peuple américain offre toutes les bontés, toutes les satisfactions à condition d'en prendre soin. Alors, elle devient mère nourricière et mère protectrice. « La ferme est un rempart, c'est ce que j'apprends à mes enfants. Ce monde, puis le monde extérieur. Nous sommes en sécurité sur cette terre, dans cette maison. Une fois le savoir acquis, impossible de le désapprendre ou de se détourner de ses fardeaux. Mais ici, il est possible de trouver de l'ordre, ainsi que la liberté d'aimer farouchement tout ce que nous connaissons. »

Très tôt, Doris a la certitude que vivre loin des autres, mettre à l'abri du monde les siens participe au bonheur du foyer. « Ici, nous sommes à l'écart du monde et menons nos vies à notre guise. ». Plus les enfants grandissent, plus il est difficile de laisser quiconque pénétrer leur cercle intime, comme si, un étranger était en capacité de déranger l'ordre établi et le cours des choses. A contrario, Tup est conscient que malgré le devoir de protection que sa femme s'est fixé comme mission, leurs enfants doivent grandir en ouvrant les clôtures de la ferme et en vivant leurs propres expériences. « Impossible de lui faire entendre raison. Elle ne veut pas croire que nos enfants peuvent grandir et devenir forts sans qu'elle ait pour cela à garder notre foyer à l'abri du monde. »

« Plus grands que le monde » raconte cette vie-cocon, les lentes percées vers l'extérieur, et le dehors qui pousse doucement les barrières de la ferme. C'est un roman d'ambiance, lent, qui raconte une routine, une famille, une ferme, et la façon dont on s'y aime… Profondément. Éperdument. Il y a d'abord l'amour profond que se vouent Doris et Tup et dont les enfants ont une conscience aiguë. « Ils s'aiment, m'étais-je dit. Ils t'aiment. Ici, l'amour ne manque pas. ». Puis, il y a l'amour fraternel qui lie ces deux frères et cette soeur, que rien ne saurait briser. Dans ce lieu où coule une rivière, où les hululements des hiboux rythment les saisons et les nuits, l'amour est au centre de tout.

Jusqu'au drame qui va frapper cette famille et faire voler en éclats leurs certitudes, leurs habitudes, leurs convictions en faisant chavirer jusqu'à leur foi. Il y a eu un « Avant », et un « Pendant », parcelles du roman qui commencent par des versets bibliques. Il y aura un « Après » et un « Ici » où la foi sera remplacée par des vers de poésie. Quatre parties distinctes pour parler de cinq membres d'une famille, de leur alliance qui glisse vers des sommes d'individualités. Trois voix s'élèvent : celle de Doris, de Tup et de Dodie.

« Plus grands que le monde » se focalise sur les répercussions d'une collision qui vient frapper des êtres brisés qui vont devoir se reconstruire. Tel le travail à la ferme, le fardeau de la douleur est lourd à porter. Pour certains il est si écrasant qu'il ne peut être soulevé. Une famille c'est une ossature composée de plusieurs humanités qui ne vivent pas tous les choses de la même manière, qui agissent et réagissent de manière parfois totalement opposée. Dans la peine, il est parfois impossible de consoler l'autre, impossible de lui venir en aide, impossible même de le comprendre tout à fait. Certains choisissent des chemins de traverse, d'autres des enfermements, d'autres encore des fuites. Comment guérir de cette souffrance extrême ? Où puiser les ressources nécessaires lorsque la ferme bénie devient la ferme maudite ? Comment retrouver le « Chaque journée est un cadeau » ?

Meredith Hall décortique les itinéraires de chacun afin que ces êtres « Plus grands que le monde », âmes brisées, puissent se ressouder et continuer à être une famille. de prison interne au souffle du dehors, de l'angoisse des jours qui passent aux nuits où la nature reprend ses droits, elle amène le lecteur à entrer en empathie avec ces personnages que la vie n'a pas épargnés pour les mener de la nuit profonde à une autre lumière. « Autrefois, nous nous étions crus inattaquable, à toute épreuve, immuables. » Aujourd'hui, il faut pardonner les douleurs du passé pour renaître et parvenir à ressentir à nouveau cette vie qui palpite.

« Plus grands que le monde » est un récit intime et intimiste, un voyage intérieur où les douleurs des personnages deviennent les nôtres. Loin de juger les actes de chaque membre de cette famille, le lecteur ressent une profonde tendresse pour chacun d'entre eux et comprend dans son coeur cette culpabilité qui les étreint pour laisser place à la bienveillance, la bonté, « Beneficence », le titre choisi pour la version originale. C'est également un texte sur les valeurs et les leçons de vie que les parents laissent à leurs enfants et la façon dont ceux-ci les reçoivent, ce qu'ils en font une fois adultes, et comment ils les utilisent pour se construire. « J'enseigne à mes enfants que nous sommes responsables de tout ce que nous faisons et ne faisons pas ». L'imperfection des êtres fait jaillir toute leur humanité en mettant toujours au centre des existences ce questionnement : suis-je une belle personne ? Un combat intérieur qui nous anime tous. En utilisant plusieurs voix, sur plusieurs années, Meredith Hall explore avec beaucoup de finesse les conséquences du drame sur des vies en devenir.

« Plus grands que le monde » est une bénédiction pour qui cherche à appréhender le pardon envers soi, envers les autres. Dans l'opacité de la douleur subsiste toujours une flamme qui palpite… Un roman profondément lumineux qui éclaire ce à quoi nous tenons le plus dans la vie.

Traduction : Laurence Richard
Lien : https://aude-bouquine.com/20..
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C'est l'histoire d'une famille. La famille la plus heureuse du monde à l'ouverture du roman. Un cadre parfait, un couple qui s'aime, des enfants qui rient. Puis un drame, et la malheur s'abat sur cette merveilleuse petite famille.

Dans ce roman à trois voix de trois membres de la famille, nous suivons le cheminement des conséquences de ce drame des années durant, avec des hauts, des bas, des réflexions magnifiquement écrites et un méticuleux rappel de l'autrice du cadre spatial de l'histoire : cette ferme qu'on imagine vaste et fructueuse, cette maison où régnaient les rires et les bavardages et qui a du mal à retrouver son esprit d'avant...

On s'attache aux personnages, on suit avec frustration parfois leur convalescence et pour les plus jeunes ou les voit même grandir avec ce poids qu'ils trainent. Mais ne vous inquiétez pas, ce ne sont pas que des pages de lamentations et de tristesse. La vie reprend toujours son chemin et parvient à s'immiscer partout. L'amour aussi. Oui c'est l'amour qui prédomine dans cette histoire. L'amour et la vie, avec leurs échecs et leurs apogées.

Meredith Hall nous livre ici un premier roman très touchant, poignant et très bien écrit, avec cependant peu de rebondissements. Mais la famille Senter que l'on suit ici, est de ces familles américaines des années 1950/1960 que l'on a pas envie de quitter.
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Plus grand que le monde nous parle de la vie d'une famille de paysans du Maine, des années 40 aux années 60 en la découpant en 4 périodes.
Avant : c'est la période heureuse, la famille est unie dans le travail aux champs et autour de la ferme, dans les moments de calme, le soir pour lire, parler, jouer. Tout est simple, harmonieux, paisible.
Pendant : un drame fait exploser la famille. On le découvre progressivement, mais sans vraiment tout savoir. On en voit surtout les conséquences sur la mère qui s'abstrait, le père délaissé qui se crée une double vie, la journée à la ferme et la nuit ailleurs et les enfants qui se composent une vie nouvelle pour fuir / gérer ces tensions.
Après et Ici : le temps a passé, des éléments positifs ont intégré la famille et l'ont restabilisée. L'harmonie revient doucement, on vit et on travaille à nouveau ensemble, on se parle, on pense à l'avenir.
Cette chronique bucolique qui suit le rythme des saisons est racontée à 3 voix par Tup, le père, Doris, la mère et Dodie, la fille qui, à tour de rôle, font avancer le récit en nous donnant leurs vision de ce qui se passe et s'est passé.
C'est lent, très descriptif, paisible, parfois un peu répétitif mais cette histoire très humaine de résilience dans le travail, l'amour, et la communion avec la nature se lit avec bonheur.
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Ce roman est l'histoire de Doris et Tup, qui héritent dans les années 50 de la ferme laitière familiale. Doris tait son ambition de devenir enseignante et s'installe, enthousiaste, dans cette propriété qui devient la sienne.
Entourés de leurs trois enfants, Sonny, Dodie et Beston, les époux vivent au calme, au rythme des saisons et des labeurs de la ferme.
Très soudés, ils voient leur monde s'écrouler quand un drame survient.

Très belle lecture que ce roman qui fait l'éloge de la simplicité. le banal devient ici synonyme de grandeur, les petits bonheurs et inquiétudes du quotidien sont magnifiés.

À trois voix, ce texte très sensoriel nous immerge au sein d'une famille américaine banale pendant deux décennies. L'intériorité de chaque personnage nous permet de sonder en profondeur les mécanismes de chacun.e. Tout en avançant dans les événements, nous sommes les témoins des chamboulements internes, des rêves et ambitions, déceptions et espoirs, et de ce chagrin immense et dévastateur.

Cette tristesse, tous la vivent différemment, chacun.e à son rythme. Les processus de deuil, de la culpabilité et du pardon sont ici scrutés et décortiqués avec une justesse confondante.

Malgré le drame, ce texte très lumineux est d'une grande douceur. Les mots sont velours, les décors rassurants. La ferme et ses champs devienne un personnage à part entière. On se sent bien dans ces pages, caressée par un rayon de soleil, ou les pieds nus dans l'herbe.

L'autrice réussit, par une langue poétique et bouleversante, à nous chambouler le coeur.
Ce roman, c'est l'histoire de la vie, tout simplement. Et c'est beau. Éminemment.

Bilan :
Un très grand premier roman, très intense.
Un texte qui fait beaucoup de bien !
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C'est la très jolie couverture qui m'a attirée, puis en découvrant le titre, une chronique de Cyrille Collard m'est revenue en tête et j'ai acheté ce roman. le bandeau annonce « Bouleversant de poésie, de beauté et de grâce », et c'est tout à fait mon ressenti après cette lecture assez envoûtante. le style est vraiment élégant, au service d'un récit tout en sensibilité et délicatesse. Malgré la dureté de certains événements relatés, il en ressort une impression lumineuse, le récit d'une résilience familiale rendue possible par la pureté de l'amour qui unit les membres de cette famille.
La vie de la famille Senter démarre sous les meilleurs auspices, un mariage d'amour, trois enfants en bonne santé, une ferme bien tenue et productive leur assurant de bons revenus. Tup le père et Doris la mère, savourent la tranquillité et la simplicité de leur vie faite des travaux de la ferme, des tâches ménagères et de l'éducation des enfants, dans le respect des valeurs de travail, de respect et d'amour. Installés dans le Maine, leurs sorties et loisirs sont au coeur d'une nature à la fois riche et sauvage : patin à glace que les rivières gelées, baignades et pique-nique l'été… Tout respire une certaine sérénité, la confiance en un avenir radieux plein de promesses pour Sonny l'aîné, Dodie la fille dévouée et déterminée et Beston le plus jeune. Mais, un jour funeste bouleverse cet ordre établi et chacun des membres de la famille va devoir composer avec son chagrin, sa culpabilité et ses ressentiments pour continuer coûte que coûte, pour faire preuve de résilience.

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J'avais lu de grands éloges concernant ce roman, alors j'imaginais en ressortir bouleversée moi aussi. Pourtant, si le sujet du deuil et la construction du roman sont intéressants, l'écriture alanguissante et douloureuse m'a parfois apportée quelques longueurs à la lecture.

Il est beaucoup question de culpabilité et de ce que le deuil peut bouleverser au sein d'un foyer aimant. le style est contemplatif, ce qui peut gratifier le récit de descriptions agréablement poétiques, en revanche, le manque cruel d'action finit par engendrer de la lourdeur. Mon intérêt a faibli peu à peu, même si le dénouement a pu susciter un léger regain. Je le déplore parce que j'aurai vraiment aimé être transportée par cette histoire familiale dont les liens, qui semblaient extrêmement solides, se retrouvent mis à à rude épreuve. La cause en est bien sûr compréhensible puisque dramatique, et je dois avouer que Meredith Hall a su dépeindre la justesse des sentiments noirs et l'impuissance des personnages face à la tragédie. Mais l'espoir qui a bien du mal à percer, chapitre après chapitre, m'a essoufflée.

Plus grands que le monde est un roman choral qui extirpe la profondeur des sentiments de Doris, la mère, de Dodie, la fille et de Tup, le père, les autres personnages étant contés à travers les narrations des précédents. Tour à tour et sur une période s'étalant sur une vingtaine d'années, ils nous laissent devenir les témoins de leur amour, de la grâce qui les baigne alors, mais également de l'effondrement de leurs fondations qui déconstruit par conséquent tout ce à quoi ils aspiraient, tout ce qu'ils avaient pu imaginer pour leur famille. L'environnement prend une place très importante dans le roman, ce qui inclue le travail à la ferme qui peut s'avérer très difficile et sans concession. Certains évènements m'ont d'ailleurs brisé le coeur mais constituent la dure réalité de cette vie rude à la campagne.

Sur une majeure partie du récit, j'ai eu le sentiment que l'amour véritable qu'ils se portaient avant le drame ne tenait désormais plus qu'à un fil. Il n'est pas question de détestation mais plutôt d'une lente agonie intérieure que l'on espère toujours se terminer (en revanche, tous les personnages ne sont pas égaux face à cette douleur et il reste intéressant de constater les divergences de comportement et de points de vue au fil des années qui s'écoulent). du reste, le dernier quart apporte davantage de lumière, ce qui est fort appréciable.

En bref, c'est un roman qui réussit à mettre en exergue la grande complexité du deuil et de ses conséquences sur l'amour au sein des membres de cette famille. La culpabilité transpire du texte et ne laisse que très peu de place à la résilience et à l'acceptation. Je regrette que l'écriture soit si lancinante, un peu de vigueur aurait apporté du rythme et davantage de fluidité. C'est donc une lecture mitigée me concernant, mais peut-être faites-vous ou ferez-vous partie de ces lecteurs qui ont été ou serez subjugués ?

Lien : https://ducalmelucette.wordp..
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Si #gerardcollard recommande alors je fonce...
Je savais que j'allais aimer !!
J'ai fait connaissance de tup et doris... Et j'ai été touchée par leur histoire !
Je déménage souvent et je dis de plus en plus que j'aurais voulu vivre dans la maison de mes grands-parents ! Profiter de la même vue tous les jours et voir se succéder les saisons !
Se contenter de soirée sur ma terrasse au frais à bouquiner...
Il est bien difficile de surmonter certaines épreuves !
Il faut savoir compter sur sa famille... Mais parfois ce ne sont pas les bonnes personnes...c'est vrai !
Je crois que chacun fait comme il peut au final !!!
J'ai beaucoup aimé #laouvivaientlesgensheureux
De #joycemaynard.... Je me rappelle avoir tellement pleuré mais tellement !
J'ai retrouvé cette ambiance assez mélancolique !
C'etait une belle lecture!

📖Lorsque Doris et Tup se rencontrent dans les années 1930, l'avenir leur apparaît comme une évidence. À tout juste dix-huit ans, Doris troque ses rêves d'enseignante pour une vie d'amour et de labeur aux côtés de Tup dans la ferme laitière familiale du Maine. Là-bas, leurs journées suivent les rythmes de la terre ; un quotidien fait de joies simples, en communion avec la nature, qu'égayent bientôt trois enfants au caractère affirmé : Sonny, qui fait de sa chambre un musée consacré aux insectes uniques de la région ; Dodie, la cadette au grand coeur ; et Beston, le petit dernier, calme et dévoué. Une vie de découverte et de partage bien réglée, jusqu'au jour où survient une terrible tragédie, ébranlant à jamais les fondations familiales...
Premier roman envoûtant, Plus grands que le monde explore avec une tendresse et une compassion rares les chemins de reconstruction d'une famille endeuillée. Étendant le récit sur presque vingt ans, Meredith Hall rend compte du quotidien d'une famille américaine ordinaire au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, prise entre les tourments personnels et les bouleversements sociétaux.
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