J'ai eu la chance de recevoir
L'appel des colombes dans le cadre d'une masse critique. Il s'agit du deuxième roman de l'autrice que je lis, et comme j'avais beaucoup apprécié
le Lilas ne refleurit qu'après un hiver rigoureux, j'étais très curieuse de découvrir
L'appel des colombes.
Quelques années après la fin de la seconde guerre mondiale, nous faisons connaissance avec Josie et Arlette.
Aux Etats-Unis, Josie débusque d'anciens nazis dont l'administration américaine souhaite récupérer les connaissances, dans le cadre de l'opération Paperclip. Arlette, elle, vit à Paris une vie ordinaire. Mais les deux jeunes femmes n'ont rien d'ordinaire: pendant la guerre, elles formaient les célèbres Colombes d'Or, un duo d'espionnes recherchées par la Gestapo dans tout Paris, et finalement envoyées à Ravensbrück.
Malheureusement je dois dire que j'ai été un peu déçue de cette lecture.
Le roman est construit sur une alternance de points de vue (celui d'Arlette et celui de Josie) mais aussi sur une alternance d'époques (1943-1952). J'ai trouvé que ce double découpage ralentissait beaucoup le récit, surtout sur les 200 premières pages, et j'ai eu beaucoup de mal à entrer dans l'intrigue.
Je trouve aussi que l'époque de la guerre a été très peu développée par rapport à l'après-guerre; j'ai trouvé cette partie de l'intrigue assez survolée et je n'ai pas vraiment réussi à y trouver un intérêt. Je pense que le but était de susciter chez le lecteur une plus grande proximité, davantage de compassion, avec Josie et Arlette, mais avec moi ça n'a pas fonctionné.
J'ai bien plus apprécié la partie se déroulant dans les années 50, même si elle reste imparfaite également.
J'ai trouvé très intéressant de traiter du sujet des anciens nazis et du sort qui leur est réservé après guerre. On sait qu'ils sont nombreux à avoir réussi à fuir en Amérique du Sud, mais je n'avais pas vraiment conscience du poids des Etats-Unis et de la Russie, de la guerre froide en général, dans cet état de fait. Intéressant aussi de montrer que les sympathisants nazis ne se sont pas évanouis dans la nature après-guerre, et que si tous les Allemands ne l'étaient pas, certains étaient réellement convaincus du bien fondé du projet nazi, même après la guerre.
Cette partie était plus rythmée, les recherches de Josie et Arlette donnant un aspect "enquête" qui dynamise le récit. Malheureusement, j'ai aussi trouvé que les deux personnages principaux manquaient de crédibilité dans leurs rôles. Difficile de croire qu'il s'agit des deux espionnes les plus recherchées de Paris tant elles semblent ballottées par les événements et leurs interlocuteurs.
En bref, une lecture intéressante du point de vue historique, mais je reste mitigée sur la part de fiction du roman.