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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Interrogée par Annick Cojean, Gisèle Halimi raconte sa vie et son parcours, depuis son enfance en Tunisie et sa révolte devant sa famille qui veut que les filles servent leurs frères jusqu'à ses grands procès qui ont joué un rôle dans la société française. Les causes qu'elles a embrassées vont des tortures pendant la guerre d'Algérie jusqu'au viol et à la lutte pour le droit à l'avortement.
Cette femme a fait une quantité de choses incroyables et le livre est enthousiasmant.
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Ce livre paraît en août 2020, environ un mois après le décès de Gisèle Halimi le 18 juillet de cette même année, au lendemain de ses 93 ans. Annick Cojean, grande reporter au journal « le monde », nous livre ses entretiens avec cette femme exceptionnelle, brillante avocate et féministe convaincue et convaincante.
Au fil des pages, l'on découvre l'enfance et l'éducation de Gisèle Halimi qui ont sans aucun doute contribué à forger ce tempérament et cette force de caractère qui la guideront tout au long de sa carrière et de sa vie personnelle et qui accompagneront 70 ans de lutte pour les droits des femmes, l'égalité et l'évolution des mentalités.
Ces entretiens n'ont fait qu'accroître mon admiration pour cette personne et pour la volonté et la persévérance qui ont jalonné son existence. Un bel hommage et un encouragement pour les générations futures à continuer le combat.
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Je n'ai pas l'habitude de lire des essais ou des témoignages mais après la lecture d'Une Vie de Simone Veil qui citait Gisèle Halimi, j'ai voulu lire l'interview qu'a fait d'elle la journaliste Annick Cojean dans le livre Une farouche liberté paru aux Editions Grasset en 2020.

➡je connaissais Gisèle Halimi après avoir écouté dans l'émission de France Inter "Affaires sensibles " son combat pour la défense de 2 jeunes femmes qui avaient été violées dans ce qu'on a appelé en 1978, le procès du viol.
➡j'avais ensuite lu un livre que j'avais au CDI et qui parlait de cette histoire et qui m'avait bouleversé : Gisèle Halimi, Non au viol paru dans la collection Ceux qui ont dit non chez Actes sud junior.
J'ai encore été bluffée, émerveillée par cette femme féministe qui s'est battue pour le droit des femmes sur beaucoup de fronts !
🙍‍♀️Dès son enfance et son adolescence en Tunisie, elle se bat, elle se rebelle contre une société qui dit que la femme doit rester à la maison.
🙎‍♀️Pour elle, sa libération de sa condition de fille et de femme soumise sera l'éducation, les études, la culture, la lecture.
👩‍💼Elle fera tout pour devenir une femme libre en devenant avocate.
Ce métier qu'elle vit comme une vocation va lui servir pour se battre contre beaucoup d'injustices et de causes comme celles des femmes, pour faire avancer la loi pour le droit à l'avortement mais aussi contre les tortures perpétrées pendant la guerre d'Algérie notamment.
👩‍💼Je n'ai pu être qu'admirative pour la personnalité, la combativité de Gisèle Halimi qui n'a jamais rien lâchée.
👩‍💼Elle est un exemple pour toutes les femmes et c'est malheureux de voir que le combat n'est toujours pas terminé en 2020 !
❤Je vous conseille qu'une chose :
Lisez ce livre, faites le lire et offrez le ❤!

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Comme beaucoup, j'avais entendu parler de Gisèle Halimi, avocate des grandes luttes féministes (pour le droit à l'avortement, la reconnaissance du viol comme crime et non comme délit), sans pour autant connaître l'origine de cette rage à se battre pour cette cause. Ce livre d'entretiens nous permet de comprendre cette passion qui l'a animée durant près de soixante-dix ans de combat, de révolte et surtout d'engagement au service des Femmes.
Dès l'enfance, elle comprend qu'une fille est loin d'être l'égale d'un homme. Mais le fait d'être « née du mauvais côté » sonnera pour elle comme « un appel au sursaut et à l'insoumission. […] La blessure de l'injustice m'a donné une force fabuleuse, parce que désespérée. »
Toute sa vie, elle combattra l'injustice, allant au-delà de son rôle d'avocate endossant les causes des militants des droits et des libertés. Alors oui, elle fit partie de ces avocats qui ont parfois pris quelques arrangements avec la déontologie, en tout cas celle de l'époque, en divulguant les détails de certains dossiers, mais uniquement dans l'optique de faire bouger les lignes : attirer l'attention sur les viols commis par les troupes françaises en Algérie. le viol, cet « acte de fascisme ordinaire », qui jusqu'en 1980, n'était qu'un délit ! Et bien c'est grâce à Maître Halimi qu'il fut re qualifié en crime, après le procès d'Aix en Provence.
La cause des femmes, certainement le plus grand combat de sa vie ! En 1971, malgré le risque de sanction (elle écopera d'un blâme du bâtonnier de Paris), elle signe le « manifeste des 343 », quelques mois seulement avant le procès de Bobigny : LE grand procès politique de l'avortement, celui qui ouvrit la voie à ce qui deviendra la Loi Veil sur l'IVG en 1975.
Il y aurait tant à dire sur Gisèle Halimi ...que je ne peux que vous encourager à lire ce livre qui est à mon sens d'utilité publique !
Il est des femmes à la fois inspirantes, passionnantes, combattantes et importantes. Gisèle Halimi en fait partie, tout comme le fut, à mon sens, Ruth Bader Ginsburg aux Etats-Unis. Ces deux grandes femmes sont décédées en 2020 et nous leur devons tant ! Alors, Mesdames, restons attentives et continuons leur combat « c'est un combat valeureux qui n'a jamais versé de sang » et misons sur la sororité.
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Magnifique histoire d'un combat par une femme pour les femmes ; quelle leçon de combativité et d'actions pour toutes les femmes de ce monde !
Gisèle Halimi raconte son souci de justice, qui la conduira vers le métier d'avocate, son ambition d'oeuvrer, toute sa vie, pour de grandes causes en faveur des femmes, qui la feront entrer en politique, sa volonté de conquérir des batailles en créant l'association "Choisir la cause des femmes", sa détermination à représenter les droits des femmes à l'UNESCO en tant qu'Ambassadrice...
Quel parcours construit avec opiniâtreté, clairvoyance, intelligence, force et fondé sur l'égalité des droits entre femmes et hommes, la justice, la parité entre femmes et hommes !
Ce livre devrait être lu et commenté avec les lycéennes et étudiantes de tous les pays du monde.
Un livre essentiel où puiser des ressources issues d'une expérience de vie riche : à recommander à toutes les jeunes filles, les jeunes femmes qui cherchent un objectif, un sens à leur vie. Bravo Mme Halimi pour tout ce que vous avez réalisé !
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« J'emportais ma vie dans les prétoires. Ma vie et toute ma colère. Changer le monde en plaidant...Quel programme! » Une farouche liberté est le dernier plaidoyer de Gisèle Halimi qui nous a quitté le 28 juillet 2020, propos recueillis par son amie, la journaliste Annick Cojean.
Avocate Humaniste héroïne de combats, Gisèle HALIMI nait fille en Tunisie le 27 juillet 1927, dans une famille juive pratiquante, au grand désespoir de son père qui n'annonça point sa naissance durant près de trois semaines tant sa déception était grande. C'est à l'âge de 10 ans qu'elle gagne son premier combat féministe : alors que sa mère fille de rabbin sépharade, la contraignait à servir ses frères et son père parce qu'ils étaient des hommes et elles de simples femmes, elle fit la grève de la faim et de l'école, pour que ses parents affolés cèdent : « je ne servirais plus mes frères ni à table ni dans la chambre ni jamais! » avait elle exigé.
De même, brillante à l'école elle ne dut la poursuite de ses études qu'à sa pugnacité et sa maturité en étant reçue première au concours des bourses pour les élèves pauvres, ses parents ne souhaitant « gâcher » le moindre sou pour envoyer leur fille au lycée préférant le conserver pour son trousseau de mariée. le destin que lui réservaient ses parents et auquel elle ne se soumit pas, était de la marier à l'âge de 16 ans avec un riche marchand d'huile qui acceptait de l'épouser sans dot !
Que de combats qui forgèrent sa personnalité emplie de rage. Elle conquis sa liberté en s'éloignant des superstitions religieuses et grâce à cette soif d'apprendre, cet appétit démesuré de connaissance qui lui firent embrasser des études de droit en double cursus avec celles de philosophie à La Sorbonne et c'est ainsi que de retour en Tunisie qu'elle devint cette avocate humaniste rebelle citant Camus et Victor Hugo elle remporta le concours d'éloquence du stage clamant l'abolition de la peine de mort, le droit au suicide et à l'euthanasie.
Elle fut de tous les combats défendant les indépendantistes algériens, ce qui lui valu d'être un temps l'objet de menaces de mort de la part de l'OAS. Elle obtiendra la grâce du général De Gaulle pour plusieurs condamnés à mort Algériens. Elle mis sa vie en danger pour assurer La Défense de Djamila BOUPACHA torturée par l'armée française pour lui faire dénoncer ses complices alors qu'elle reconnût être agent de liaison du FLN et avoir déposé un obus piégé dans un café d'Alger qui fut désamorcé à temps. Elle dénonçât avec l'aide de Simone de Beauvoir, les méthodes de l'armée française en Algérie dans un article publié à la une du monde le 2 juin 1960 et intitulé « pour Djamila » qui fit l'effet d'une bombe dans l'opinion et chez les intellectuels, Djamila fut finalement amnistiée avec les accords d'Evian.
Gisèle Halimi fera parti des Signataires du manifeste des 343 publié par le Nouvel Observateur le 5 avril 1971 dans lequel des femmes célèbres déclaraient avoir avorté en enfreignant la loi. Puis en 1972 est arrivé le procès de BOBIGNY, l'histoire de Marie-Claire Chevalier violée à l'âge de 16 ans dénoncée par son violeur pour s'être fait avortée avec l'aide sa mère, affaire révoltante qui lui permit de soulever l'opinion publique, appelant à témoigner nombre de personnalités de tous horizons et plus particulièrement un professeur en médecine, catholique fervent, contre l'avortement qui vint lui apporter son soutien et témoigner, n'hésitant pas elle-même à défendre sa condition de femme et avouer avoir avorté ! Elle l'avocate et non l'avocat, qui avait prêté le serment de respecter la loi ! Serment dont la formule finira par être dépoussiérée à son initiative.
Son engagement en politique pour tenter de faire évoluer les droits des femmes, ne fut pas un succès, elle si attachée à son indépendance et à sa liberté elle revint rapidement à l'avocature tout en restant active au sein du mouvement associatif Choisir, crée pour dépénaliser l'avortement et qui après 1974 restera un mouvement luttant en faveur des droits des femmes.
Son combat fut ensuite celui de faire évoluer les textes relatifs à la qualification du le viol dans le cadre du procès, en 1974, des deux jeunes touristes belges agressées et violées dans une calanque de Marseille alors qu'elles y campaient. Elle en dit un procès-débat pour choquer les consciences d'une société patriarcale qui souhaitait correctionnaliser le dossier en ne retenant que des coups et blessures.
Elle fit entrer la culture dans le prétoire pour changer les mentalités avec les témoignages du professeur Minkowski, de l'académicien Pierre Emmanuel et de femmes députés de tous horizons. C'est ainsi qu'au lendemain du verdict la loi du 23 décembre 1980 fut votée, son objet étant de redéfinir le viol afin d'y inclure des agressions sexuelles autrefois minimisées.
Influencée par Simone de Beauvoir elle partageât avec elle la grande aventure du féminisme.
La conquête permanente de la dignité d'être une femme, l'égalité Homme Femme était un idéal de complémentarité qu'elle a défendu toute sa vie soutenu dans ses combats par son compagnon et avec ceux qu'elle appelait « la famille choisie » réunis autour de cette phrase de René CHAR « ce qui vient au monde pour ne rien troubler ne mérite ni égards ni patience »
"On ne nait pas féministe, on le devient", c'est sur ces mots que se referme ce petit ouvrage de 150 pages qui se dévore en quelques heures tant l'expression est fluide, belle et captivante !
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J'ai beaucoup lu Gisèle Halimi quand j'étais plus jeune et je l'ai toujours admirée. C'est donc avec une certaine nostalgie que j'ai entamé ma lecture ! Ce livre, très court et qui se lit très vite retrace son parcours, sa vie, ses combats sous forme de questions-réponses. C'est très "instructif" car, alors que je pensais bien la connaitre, j'ai appris beaucoup de choses, entre autres, les contacts nombreux et les liens qu'elle a tissés avec les artistes (chanteurs, écrivains, acteurs, auteurs...) mais aussi avec les scientifiques .Un document à conserver en hommage à cette grande dame éprise de justice, de vérité, de liberté, de tolérance !
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Quelle inspiration que cette femme, Gisèle Halimi ! J'avais connaissance du procès de Bobigny, mais son parcours de vie fut une telle découverte, une véritable source d'inspiration (je me répète mais c'est le seul mot qui me vient à l'esprit) !

Annick Cojean est une journaliste dont j'admire le travail, et j'aime sa manière de décrire les femmes qui ont changé le monde, en nous faisant découvrir un côté intime de leur personnalité rarement évoqué en public. Après Simone Veil, ce sont ses entretiens avec Gisèle Halimi qui sont maintenant publiés. Un entretien réalisé peu de temps avant sa mort, et qui permet de revenir sur sa vie, de son enfance à sa vie politique, en passant par ses nombreux combats pour les droits des femmes et l'indépendance de l'Algérie.

De Gisèle Halimi, je connaissais surtout le rôle dans le procès de Bobigny. Ici, j'ai découvert la femme, la vie familiale, la vie publique, et les combats. D'elle, je retiendrai le courage de changer le monde, et un caractère à changer des lois et les destins de millions de femmes. J'ai trouvé son regard sur sa vie, son militantisme et la politique très intéressant, et ses réflexions, qui font la conclusion du livre, sont inspirantes. Replonger dans les combats féministes qui ont marqué les grandes avancées dans les années 1970-80 est un rappel violent de la fragilité des droits actuels des femmes, et ce rappel n'est jamais inutile.

Si vous souhaitez en savoir plus sur Gisèle Halimi, je vous incite chaudement à vous pencher sur ce livre, suite d'entretiens qui forme une autobiographie fascinante.
Lien : https://matoutepetiteculture..
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Pour une fois, je ne lis pas un roman. "Une farouche liberté" n'est pas de la littérature : c'est du journalisme.

Et lire ce petit bouquin, c'est entendre la voix de Gisèle Halimi, cette avocate tunisienne, cette femme engagée. Cette révoltée. Cette impertinente.

Ici, elle répond aux questions de son amie Annick Cojean, journaliste au Monde.

Elle revient sur son enfance en Tunisie et ses premiers combats féministes au sein même de sa famille, aimante mais traditionaliste.
Nous suivons son parcours semé d'embûches, sa vie de combats pour se faire entendre en tant que juriste, alors qu'elle est femme et que les tribunaux et les hautes sphères politiques sont peuplés d'hommes.
En six sections, initiées par six questions de la journaliste, les valeurs et les causes défendues par cette femme admirable sont racontées, expliquées par elle-même, avec ferveur et clarté, par le biais d'un témoignage particulièrement instructif.

En lisant ces quelque 150 pages, je me suis rendu compte que j'ignorais à peu près tout de ce grand personnage historique. Et que, décidément, il était temps de combler cette lacune.
Un bouquin à lire et à faire lire aux jeunes générations.
Un exemple d'engagement et d' opiniâtreté qui force le respect.

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Je n'écris pas que des chroniques !
Découvrez mes deux romans : "Le soleil ne brille pas pour tout le monde" et "Les Naufragés" .

#chroniquelitteraire #giselehalimi #unefaroucheliberté # annickcojean #editionsgrasset #lelivredepoche #feminisme #audreysabardeil
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Une claque monumentale. Une claque du même acabit que King Kong Théorie, mais par un autre biais : la vie tourmentée de Gisèle Halimi, qui la raconte pourtant sans haine et sans remords. Une vie de combat, de violences et de discrimination, et pourtant une vie victorieuse. Merci infiniment aux deux autrices pour ce trésor littéraire, politique et philosophique. le combat ne fait que commencer.
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