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3,96

sur 186 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  

Un témoignage où l'auteur a choisi de relater des faits sans pour autant nous livrer ses émotions.
A aucun moment, elle ne n'évoque son mari. Est-ce par pudeur ? Nous ne le saurons jamais.

Une femme passionnée de lettres, qui cherchait à diffuser la culture française dans le Berlin de l'entre-deux guerres.
Mais sa religion devient rapidement un frein à son activité et elle se retrouve contrainte de fuir Berlin pour la France.
C'est le début d'errances dont les lieux sont dictés par l'avancée de la guerre, des événements politiques et des rebondissements qu'ils provoquent.

Un récit qui n'est sans rappeler Suite française d'Irène Nemirovski, les sentiments en moins.
Un livre à lire comme un témoignage d'une époque, une fresque de la vie quotidienne des civils dans la tourmente de la 2nde guerre mondiale.

J'ai regretté l'absence d'émotions et de psychologie.
Il manque une profondeur à ce témoignage qui se contente, selon moi, de narrer les errances tourmentées par l'avancée de la guerre, les décisions politiques et les rebondissements qu'elles engendrent.
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Ce récit de Françoise Frenkel raconte ses multiples pérégrinations, jusqu'à sa sortie de France en 1943, et son exil vers la Suisse. Libraire en Allemagne (une librairie française, manque de chance...), juive, d'origine polonaise, apparemment abandonnée par son mari, la narratrice va rejoindre la France pour se mettre à l'abri des persécutions, puis le Sud de la France, puis la Savoie, puis, puis, puis...

Ces pérégrinations et fuites permanentes devant les dangers de persécutions illustrent bien ces années-là, un danger imminent, une ambiance faite à la fois d'esprit d'entraide et de délation. Ce livre est l'occasion de souligner la solidarité dont ont pu bénéficier les réfugiés, mais aussi la logique implacable de la volonté de persécution : vous traquer où que vous soyez.

Un livre très humain, sincère (forcément), mais qui reste finalement un peu superficiel car Françoise Frenkel se contente de raconter ce qui lui arrive, de décrire éventuellement des émotions (mais très peu, au final), sans trop d'autres considérations. Mais la valeur historique de ce livre est indéniable.
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Témoignage vivant et saisissant d'une fugitive juive en Europe pendant la montée du nazisme et la 2e guerre mondiale.
Françoise Fraenkel part à Berlin pendant l'entre deux guerres pour y monter une librairie française, inconsciente de la montée inquiétante du nazisme et de l'antisémitisme. Plus tard, quand elle arrivera à fuir vers la France, c'est à Vichy qu'elle échouera... ! Avec le recul, on se dit bien évidemment, mais quelle idée d'aller se jeter dans la gueule du loup ! Ce récit démontre simplement qu'on était alors loin d'imaginer alors ce qui était en train de se passer et ce qui allait suivre dans des milieux cultivés, éduqués et europhiles...
Ce récit est particulièrement intéressant pour son coté instantané, une prise sur le vif, la fuite éperdue d'une fugitive qui ne trouve plus d'endroit "où poser sa tête".
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C'est le récit d'une fuite depuis Berlin jusqu'en Suisse en passant par la France occupée , si dangereuse pour les réfugiés de confession israélite .

Comme dans “ Une femme à Berlin “ d'une auteure anonyme, livrée à elle-même dans la capitale allemande dévastée par les bombardements alliés et occupée par l' ennemi russe, Françoise Frenkel doit subsister, se cacher, ruser, fuir toujours et passer la frontière, pour enfin pouvoir vivre sauve et sans menaces .

Berlin est la ville de départ de ces deux instants de biographie.

La “ femme à Berlin “ est allemande et y vit , Françoise Frenkel est polonaise, juive et a créé une librairie française dans cette ville de tous les dangers.
Ces deux femmes sont cultivées, passionnées par les livres et travaillent dans le milieu de leur passion .

La première écrit avec application, dans un langage recherché et fluide, agréable à lire et pourrait être une jeune romancière contemporaine : la seconde nous offre un texte qui paraît avoir mal vieilli, à la forme souvent désuète et fruste avec des expressions inusitées qui alourdissent la lecture . A certaines pages, on s'égare dans le fil du récit qui est parfois décousu . Cette faiblesse provient , je suppose, des origines polonaises de l' auteure, qui parle couramment le français mais qui semble éprouver des difficultés avec le langage écrit .
Voilà pour la forme.

En ce qui concerne le fond, les deux ouvrages sont similaires. Ils sont touchants et émouvants. Ils nous relatent la vie de femmes seules, avec un moral et une motivation d'acier, qui parviennent à rester debout pour survivre.
Même dans les moments de découragement, elles n'abandonnent pas et retrouvent assez de forces mentale et physique pour aller de l' avant et trouver le salut.
Le lecteur devient le compagnon qu'elles n'ont pas , inquiet, fatigué, découragé et éprouvé lui-aussi par le poids du danger , omniprésent à chaque heure, de jour comme de nuit .

Dans ces livres se dégagent les ressources incroyables dont font preuve ces femmes qui avancent toujours et n'abandonnent jamais, même quand la répression mortelle les frôle et que l'espoir semble compromis.

Deux grandes leçons de courage, de résistance et de vie qui méritent chacune d'être lues et vécues avec ces auteures !
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Le récit d'une juive polonaise francophile qui traverse la France occupée pour survivre.
L'auteur réussit à franchir la frontière pour aller en Suisse pour survivre puis sa trace sera perdue jusqu'à ce que quelqu'un retrouve ce manuscrit.
Un très beau document mais aussi récit littéraire de cette période historique, avec ses lâchetés et se moments de bravoure. J'aurai souhaité connaître la suite de son parcours.
Ce livre a autant de valeur en tant que témoignage histoire qu'oeuvre littéraire. On en apprend autant sur l'état d'esprit français de l'époque en demi-teinte, pas de manichéisme dans ce récit ce qui est appréciable (et rassurant !) que sur les démarches effectuées par les étrangers et personnes juives placées dans une position inextricable.
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Il s'agit du récit autobiographique de Françoise Frenkel, bibliophile passionnée. Son mari et elle ont créé la première librairie française à Berlin en 1921. Elle est devenue très populaire au fil du temps. Cependant, les choses vont se dégrader avec l'arrivée du nazisme. Françoise Frenkel, d'origine juive, s'enfuira en France. Après la défaite française, elle sera en exil permanent. Elle va rencontrer des personnes collaboratrices, mais également des gens profondément humains. Elle va raconter ce qui va lui permettre de survivre, notamment les fausses cartes d'identité. Et enfin, ses tentatives pour rejoindre la Suisse, dont la dernière sera la bonne. Il s'agit d'un livre captivant. D'autant plus intéressant que l'on est vraiment dans la peau d'une fugitive, de son ressenti, de son parcours. Je ne peux qu'en recommander la lecture.
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Un récit enlevé et glaçant en ce qu'il est réaliste et personnalisé. Ce livre permet d'incarner l'horreur des persécutions à l'égard des Juifs dans la France occupée et restitue admirablement les bassesses et actes héroïques des Français occupés.

Le lire un plein exode du peuple ukrainien lui donne une force et une modernité toutes nouvelles, même si, quelqu'en soit sa période de lecture, cette oeuvre demeure d'une troublante actualité.
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Alléché par les avis déjà publié, j'ai lu à mon tour ce livre ; j'ai éprouvé beaucoup de plaisir aux 80 premières pages, puis beaucoup moins à la suite. Je me suis assez vite interrogé sur le statut - indécis - du livre : "récit" selon la 4e de couverture ; "témoignage de la vie d'une femme traquée" selon la préface de P. Modiano qui souligne l'intérêt du quasi-anonymat de l'auteur. J'y reviendrai. J'y ai trouvé un double intérêt :
1) l'évocation de la librairie française, créée par Françoise Frenkel à Berlin en 1921, contre les avis du consul de France et d'un jeune attaché d'ambassade. J'ai apprécié la description de la clientèle, d'abord étrangère, puis allemande mais avec prudence ; la visite de l'ambassadeur de France ; celle d'Aristide Briand en 1931 ; le rôle de "centre culturel" de la librairie avec des conférences, réceptions ; les complications à partir de 1935 avec les contrôles, les saisies (Barbusse, Gide, R. Rolland), jusqu'au départ en août 1939.
2) La description de la désorganisation de la France en juin 1940 et l'ambiance de la France occupée.
Ensuite, le récit (décembre 1940-juin 1943) se traîne d'Avignon à Nice, puis près de Villefranche, Grenoble, Annecy et enfin la frontière Suisse. La gentillesse de la narratrice - sa naïveté - sont désarmantes alors que sa description de la société parait juste. Elle doit se cacher et a la chance de rencontrer des gens qui l'aident. Mais pas un mot sur ses moyens. de quoi vit-elle pendant ces années ? Rien non plus sur son mari, Simon Raichenstein dont on apprend par ailleurs qu'il a quitté Berlin pour Paris en novembre 1933 et qui, raflé en juillet 42, meurt à Auschwitz en août. Un témoignage trop lisse : pas de révolte, pas de cri.
La réédition de ce texte paru en 1945 est impeccable, avec un intéressant dossier documentaire, réuni par Frédéric Maria, sur la librairie française ou sur une demande d'indemnisation faite en 1958 pour une malle saisie en 1942. Cette lecture amène ainsi à réfléchir sur les traces, fugaces et partielles, que peut laisser un être humain, puisqu'on ne connaît rien d'autre de l'Auteur au point que les éditions Gallimard n'ont pas trouvé les ayants droit. J'avoue avoir été saisi par le doute : réédition d'un ouvrage de 1945 ? Ou bien habile montage et création contemporaine ? Mais l'édition de 1945 figure bien au catalogue de la Bibliothèque municipale de Lyon (cote : SJ B 755/61).
Aux curieux, j'indique un article de Corinne Defrance, "La maison du livre français à Berlin (1923-1933) et la politique française du livre en Allemagne", publié en 2004 par l'Institut allemand d'Asnières, et que l'on peut lire sur books.google.fr ; cet article pense que la librairie a dû déposer son bilan et fermer en 1933 et cite notamment les lettres du normalien Pierre Bertaux qui a rencontré le couple Raichenstein en 1927 et donne une image un peu sinistre de la maison du livre et de son public.
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