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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
C'est en entendant l'auteur parler de son livre à la grande librairie que j'ai eu envie de le lire. Il y expliquait à quel point il croyait au pouvoir des mots pour changer des vies, et à quel point ils avaient changé la sienne.


Dans ce roman autobiographique, il évoque comment il est venu à l'écriture, lui qui passait pour un cancre à l'école car son refus de porter des lunettes l'handicapait ; lui qui s'est fait virer de plusieurs établissements au grand désespoir de sa mère, et préférait aux bancs de l'école la liberté, les petits larcins pour occuper les après-midi d'école buissonnière, les courses effrénées dans les rues de Marseille, les danses avec des filles dorées longues comme des lianes, aux robes légères. Sa vie bascule lorsqu'il se fait emprisonner comme déserteur par l'armée : Il rencontre dans son lieu de punition à Verdun un vieil ami de Marseille que tout le monde craint en ces lieux, même les officiers. Comment est-ce possible ?


« Je compris qu'il avait changé cet homme. Il n'était plus simplement le chef naturel d'une bande d'adolescents, il avait les mots, des mots qui claquaient comme des balles, des mots qui frappaient chaque cible en plein coeur. Des mots que je n'avais jamais entendu dans les rues. »


Ce passage décrit plutôt les mots comme des armes qui peuvent tuer. Et c'est le cas, en quelque sorte : « Il était devenu incontrôlable », dira-t-il plus tard de cet ami. Cependant, dans l'émission LGL, René Frégni disait plutôt croire aux mots comme les seuls capables de désarmer une situation, de désamorcer un conflit, le régler autrement que par la violence et les poings : Lorsqu'on sait s'exprimer, on peut s'expliquer, comprendre l'autre, et parvenir ensemble à trouver un terrain d'entente, une solution. Et puis on peut s'intégrer ou se réintégrer plus facilement dans la société. Ce rôle des mots, un rôle de paix, me séduit d'avantage.


René Frégni vante dans ce livre un autre de leur rôle, et pas des moindre : leur pouvoir d'évasion. Pour quelqu'un qui est enfermé dans une cellule avec une planche pour dormir, et un seau pour le reste, c'est une fonction non-négligeable ! « Bientôt, il n'y eu plus de murs autour de moi, j'étais sur ces chemins, dans ces hameaux abandonnés, je sentais la chaleur sur mes épaules »… Formidable sensation que vous connaissez tous ! Et pour un gamin épris de liberté, enfermé entre quatre murs, quoi de plus attractif que l'évasion ?


C'est alors qu'il décide de prendre ce concept au mot, puis qu'avec les siens propres, il nous raconte l'extraordinaire histoire d'un homme qui devient écrivain pour crier sa liberté, puis apprend aux autres à trouver les mots, les clés, les mots-clés pour sortir du cercle très vicieux des prisonniers. Réellement ou virtuellement, ne sommes-nous pas tous prisonnier de quelque chose ou de quelqu'un, du labyrinthe étrange et inextricable de nos propres erreurs, peurs, ou traumatismes ? Il suffit parfois d'un stylo Pelikan et de quelques feuilles pour parvenir à s'en sortir. Trouver refuge dans les mots comme des baumes sur nos plaies, des fils d'Ariane menant aux issues de nos sombres couloirs.


Il n'y a rien d'extraordinaire dans les pages de René Fregni, excepté son propre parcours : pas de style flamboyant, pas d'histoire qui tienne en haleine. La cavale m'a d'ailleurs presque lassée. Mais une telle humanité se dégage de cet homme qui se raconte, qui délivre ses maux, et son message ; qui essaye de transmettre à son tour le pouvoir des mots, que j'ai de nouveau trouvé la fin très belle. Il découvrira au fil de ses périples d'autres vertus à la lecture qui lui a tenu compagnie : Elle deviendra une véritable amitié. le style (mots et phrases) est simple et sans fioriture, mais doux, familier et plutôt évocateur. On a l'impression que René Frégni nous parle. Son livre est une ode à la lecture et à la liberté, que le pouvoir de ses mots parvient à nous restituer.


Malgré tout, si je voulais une lecture neutre et facile après La Maison des feuilles, l'écart était peut-être un peu grand.
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Minuit dans la ville des songes de René Frégni
La jeunesse de monsieur René Frégni
Une autobiographie sur la jeunesse de l'auteur, assez agréable a lire, avec beaucoup de références littéraire. Peut être une suite sur sa vie. En attendant c'est un assez bon début.
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Ce roman est une quasi-autobiographie de l'auteur. Celle d'un homme d'origine modeste, un homme entier, hostile au compromis, un rebelle, un homme qui ne supporte pas l'autorité. Son tempérament le poussera à la révolte, une révolte qui trouvera son acmé pendant le service militaire et le conduira à la désertion et à la prison. C'est là, qu'il trouvera le goût de la littérature puis de l'écriture, ce qui le sauvera. C'est sensible et écrit très simplement.
Le livre d'une révolte, d'une chute et d'un retour à la vie.
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Les critiques très positives sur Babelio m'ont donné envie de me lancer dans cette lecture et j'en ressors beaucoup moins conquis que la majorité des personnes que j'ai pu lire ici.

Avec cette autobiographie, Frégni nous livre un voyage un peu rocambolesque dans son passé et un peu partout dans l'Est français (et même au delà), avec une très jolie plume et un hommage constant à la littérature.
C'est joli, c'est prenant, c'est très agréable et fluide à lire mais c'est aussi relativement redondant, pas franchement transcendant et la fin bascule carrément dans un mélodrame que j'apprécie peu (encore que, le propos est véridique mais ça tombe bizarrement).

La vie de Frégni a été incontestablement délirante et trépidante et c'est intéressant et touchant de voir son cheminement jusqu'à l'écriture et sa passion pour les mots mais j'ai toujours eu beaucoup de mal avec le concept d'écrire des romans qui se basent sur la littérature, et d'autres romans.
J'en ai lu plusieurs cette année et c'est quelque chose qui me chiffonne, constamment référencer d'autres oeuvres, plus anciennes, plus connues, plus prestigieuses, pour insuffler à son travail une aura de grandeur. Puis, honnêtement, ce n'est pas particulièrement passionnant de lire que quelqu'un lit, et même si cela s'accompagne de courts résumés desdits livres, c'est un peu lourd, je trouve.

Donc c'est vrai que je n'ai pas trouvé cette lecture transcendante ni passionnante, encore qu'au final, la qualité de l'écriture est indéniable et m'a quand même plu. J'en ressors tout de même avec un peu de positif.
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