Le roman débute sur l'île de Skye en 1903 avec le destin de deux fillettes : Jessie, fille de métayers qui s'est mise en tête de devenir infirmière et Isabel, la fille du médecin de l'île qui veut devenir médecin à son tour.
Isabel fait la connaissance d'Archie, le frère de Jessie. Ils éprouvent des sentiments l'un pour l'autre mais Isabel lui fait bien comprendre que la barrière sociale empêchera toute union entre leurs deux.
Suite à une bagarre avec le fils de lord Maxwell et à une tentative de viol de la part de celui-ci sur la personne d'Isabel, Archie quitte l'île pour l'Amérique car il est certain qu'il va être inquiété.
Jessie commence sa formation d'infirmière à Edimbourg et se fait rattraper par les beaux sentiments de la vie.
Isabel effectue sa formation de médecin, encore si rare à l'époque pour une femme.
La guerre éclate, elles s'engagent toutes deux comme soignantes sur le front.
L'auteure met bien en évidence le patriotisme qui animait les hommes à cette époque ainsi que la volonté des femmes pour les soigner sur le front.
Elle met aussi l'accent sur l'honneur que porte un homme à ne pas permettre à sa femme de travailler et de se donner l'illusion de subvenir seul aux besoins de sa famille.
Les conditions de vie difficiles pendant la guerre aplaniront les différences sociales entres les soignantes.
Emma Fraser s'étend longuement sur les conditions de soins et les opérations tout au long de la guerre.
J'ai trouvé cette partie un peu longue.
La première partie jusque 1914 était plus variée en évènements quoique très dure au niveau des conditions de vie dans les milieux pauvres d'Edimbourg..
Néanmoins, c'est un très beau roman bien documenté. L'écriture est très agréable et la traduction de grande qualité.
Challenge pavés 2018
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Un roman qui se situe en première partie en Ecosse sur l'Ile de Skye en 1905.
C'est au moment de leur adolescence à tout juste quatorze qu'Isabel a déjà la vocation de devenir médecin et Jessie du même âge, celle d'être infirmière.
Elles sont liées d'amitié malgré leur situation sociale bien différente.
A cette époque la profession de chirurgien est plutôt une exception pour une femme. Quant à son amie, Jessie il n'a pas été aisé pour elle de devenir infirmière.
Toutes deux vont étudier sans relâche pour accéder à leur rêve de soigner, guérir, soutenir les plus fragiles.
La guerre fait rage, Isabel et Jessie s'engagent sur le front et c'est avec beaucoup d'émotions qu'elles se retrouvent en Serbie en 1915 parmi les blessés, les mutilés, les morts.
Elles s'acharnent à porter secours, au péril de leur vie, dans beaucoup de dévouement.
Il y a la guerre mais aussi l'amour….L'auteur nous embarque dans des méandres romanesques. Les deux amies vont faire des choix qui vont surprendre pour préserver leur réputation….
Le destin d'Isabel et de Jessie est étroitement lié par un secret.
L'intrigue se distille par petites touches tout au long de ce roman c'est ce qui fait son originalité.
Un agréable moment de lecture tout au long de ces
600 pages.
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Très beau roman fort et émouvant. Emma Fraser, ancienne infirmière, nous raconte l'épopée de l'hôpital féminin écossais ( unité fort méconnue) qui a soigné les soldats durant la première guerre mondiale en France et en Serbie.
Dans ce roman, nous suivons le destin d'Isabel, médecin à une époque où les femmes n'avaient pas le droit d'être médecin et de Jessie, infirmière fort courageuse, peu épargnée par la vie.
Un très beau portrait de femmes, Emma Fraser leur rend un bel hommage.
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L'implication de femmes écossaises en tant que médecins , infirmières et aide-soignantes pendant la Première Guerre Mondiale a attiré mon attention sur ce roman .
Ces femmes , souvent d'origine aristocratique , faisant parfois partie des Suffragettes , se sont mobilisées auprès de la Croix Rouge pour organiser, en particulier, l'Hôpital de Royaumont près de Paris et pour certaines sont parties en Serbie où en plus des nombreux blessés de guerre, elles ont été confrontées à des épidémies de typhus et de choléra dans la population civile puis ont du fuir gens des conditions difficiles devant l'arrivée des troupes ennemies .
On retiendra, en particulier le rôle d'Elsie Inglis , médecin qui a mis en place ces comités et s'est impliquée au péril de sa vie dans les soins aux soldats .
Ce qui, par contre, a été plus décevant pour moi c'est que cet épisode historique n'intervient qu'en seconde partie du roman.
Nous découvrons les deux principales héroïnes lors de leur enfance sur l'île de Skye en Ecosse.
Isabel, qui envisage de devenir médecin comme son père, rencontre Jessie qui rêve, elle d'être infirmière mais fille de métayer, son projet parait insensé.
Beaucoup d'événements, d'amours brisés et de déconvenues avant que les jeunes filles devenues femmes se retrouvent, par hasard en France à soigner les blessés .
Laissons de coté les assez nombreuses invraisemblances de la petite histoire mêlée à la Grande , pour savourer une lecture agréable et instructive.
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- Très bien, je vais vous lire un poème qui me fait penser à nous.
Elle chercha la page, lui jeta un coup d'œil et lut :
Lorsque tu seras vieille, grise, et de sommeil emplie,
Aux portes du sommeil, près du feu, prends ce livre
Et lis sans te hâter et rêve à la douceur
Qu'avaient tes yeux jadis, dans leurs ombres profondes...
" Ma chérie, il ne faut pas parler de politique à table. Les hommes te trouvent déjà assez...anticonformiste comme cela. Le jour où tu voudras te marier, on ne sait jamais..." Elle baissa la voix. " J'ai peur que tu ne fasses fuir certains partis convenables."
Mais Jessie ne regrettait pas d'être venue. Le travail ne lui laissait guère le temps de ruminer le passé...elle en était arrivée à penser qu'elle pourrait un jour sinon être heureuse, au moins trouver un arrangement avec la vie.
Être docteur, c'est s'occuper de science. Les médecins doivent garder leur distance vis-à-vis du patient et ne pas se préoccuper de sa situation. Le médecin qui s'implique finira par rechercher des solutions personnalisées et cela va à l'encontre de la démarche scientifique qui doit nous guider. Si vous souhaitez considérer le patient en tant qu'individu, vous devriez plutôt devenir infirmière. Ce qui au fond, est un métier qui convient davantage au sexe féminin.
p.135 "Jessie, je n'ai pas peur de mourir. J'ai été très heureuse. J'ai su ce qu'être aimée par un homme bon veut dire. J'ai deux enfants qui sont ma fierté, et j'ai obéi aux desseins du Seigneur en donnant naissance à des enfants. J'ai eu bien plus de chance que bien des gens. Bien sûr, je ne veux pas vous quitter, toi et ton frère, et j'espère que je vivrai le plus longtemps possible, mais lorsque je mourrai, je retrouverai papa et je serai avec Dieu. Comment cela pourrait-il m'attrister ?"