"J'ai beaucoup de respect pour les livres, dit simplement son père qui avait tant de respect pour eux qu'il n'en avait jamais touché un seul de sa vie."
"Personne n'est obligé de croire ce qu'il va suivre. On a toujours le droit de ne pas croire ce qui est écrit dans les livres."
Chers libraires,
[...]
Il m'a suffit de quelques lignes pour que réapparaisse l'imaginaire, par bouffées. Je ne pouvais pas m'en empêcher. L'imaginaire rendait ce monde vivable.
Victoria vit au milieu des livres et des histoires. Mais comme moi, elle va se cogner pour la première fois au réel. Je me souviens d'un personnage, dans une pièce de théâtre que j'ai écrite quand j'avais dix-sept ans. Il s'écriait : "Le vrai, c'est quand on ferme les yeux : le noir s'allume et tourne !" Victoria, elle, va ouvrir les yeux et trouver cela encore plus beau.
[...]
Je vous confie donc ces pages, chers amis libraires. Victoria rêve est un roman sur la force de la lecture et de l'imaginaire aujourd'hui, envers et contre tout. [...] C'est un petit livre sur les grands livres qui nous habitent.
Timothée de Fombelle
(épreuves non corrigés à destination de libraires)
Elle rêvait d'un chien qui lui arriverai au menton et la protégerait des lions venus boire dans le lac où elle se laverait une fois par mois, maximum.
Victoria voulait une vie d'aventures, une vie folle, une vie plus grande qu'elle.
Et l'on disait tout autour d'elle "Victoria rêve."
Autour de la table, tout était resté comme suspendu... Pendant la fin du repas, seule l'horloge, debout dans un coin, avait osé continué de battre.
Victoria avait toujours parfaitement fait la différence entre son imaginaire et la vraie vie. C'était même la conscience de cette différence qui lui faisait trouver la réalité si plate.
Il y avait seulement, à la hauteur de ses yeux, une longue étagère unique, remplie de livres, qui faisait le tour de la chambre. Cette ligne de livres, Victoria l'appelait l'horizon.
Depuis quelques temps, un monde imaginaire débarquait dans son existence. Elle avait l'impression d'une foule de personnages qui descendaient de sa bibliothèque en rappel pour venir semer leur pagaille.
Ce sont des silences dont on se souvient longtemps.
Jo poussa une porte qui ouvrait sur une petite cour.Ils passèrent sous la fenêtre du gardien, traversèrent une seconde cour, arrivèrent au local à vélos.La pièce était ouverte parce qu'elle n'abritait plus un seul vélo depuis longtemps.Les gens les montaient dans leurs appartements ou sur les balcons.S'ils avaient pu le faire, ils auraient aussi garé leurs voitures dans le salon.On ne sait jamais.