Painting stars, tome 1

Une lecture toute douce et qui sent l'été (ce qui est donc parfait en plein janvier)

J'ai plutôt apprécié cette histoire qui pour une fois se situe en France, ce qui est extrêmement rare dans les romances françaises il faut dire. C'est bien écrit, c'est fluide et ça se lit tout seul.
Néanmoins je trouve ca dommage d'avoir des personnages adultes car ils ne sont pas écrit comme telle, ils ont des comportements d'adolescents et ça a parfois manqué de crédibilité à mes yeux. Tout comme le personnage d'Adam avec lesquel j'ai eu beaucoup de mal, son personnage etant trop, juste trop, entre ses troubles, ses crises, ses peurs, sa timidité maladive, ses nombreuses angoisses, par moment ce n'était plus agréable du tout de suivre son point de vue.
J'ai adore Loup par contre, qui est un personnage adorable et rayonnant dans tout ça !

Je ne sais pas si je poursuivrai avec le second tome pour le moment.

N.B.: J'ai écrit ce commentaire le 22 décembre dernier (2022) mais en l'ai pas publié de suite car, comme je le trouvais trop négatif, et je n'aime pas écrire des commentaires du genre même si le livre ne m'a pas plu, j'ai voulu le laisser "poser" et éventuellement le revoir pour être un peu plus positive.
Hélas, plus d'un mois plus tard, je n'ai pas une seule virgule à changer à cet avis. Je le publie donc tel quel, consciente qu'il va à contre-courant de la majorité - mais après tout, cet avis n'engage que moi, et ne concerne qu'un livre, pas l'autrice en tant que personne !
Le voici donc.

J'avais emprunté ce livre auprès de Lirtuel (la bibliothèque virtuelle belge francophone gratuite, déjà citée de nombreuses fois), car il fait partie de la sélection pour le prix Livraddict dans la catégorie Young Adult. Et, comme c'est souvent le cas, et plus encore en littérature jeunesse, je suis hallucinée de voir à quel point il a obtenu des notes plus que dithyrambiques ! Excessivement. On est à du 18,6/20, là, sur Livraddict comme sur Babelio, pour relativement peu de votes cela dit – entre 50 et 70, ce qui laisse penser que, tout encensé qu'il soit, ce livre n'a finalement trouvé qu'un public restreint et probablement conquis d'avance.
Ce qui, vous l'avez compris, n'est pas (du tout) mon cas…

Or, il est temps que je rédige mon avis – sachant que j'ai terminé ce livre il y a près d'un mois !! – mais de toute façon, il y aura peu d'interférences avec de quelconques lectures plus récentes, car j'ai très peu lu en ce mois de décembre ; en revanche, je viens de commencer le tome 2 (eh oui !) et je préfère ne pas mélanger les deux intrigues, pour autant qu'on puisse parler d'intrigue.

L'histoire à la base est plutôt banale : Adam, un jeune Franco-finlandais vient passer ses congés d'été dans le Sud de la France, dans une maison dont ses parents ont hérité. Un peu par hasard, il rencontre un jeune homme local, à peine plus âgé que lui, Loup. Tandis qu'Adam est perclus d'angoisses diverses et variées (dont on finira par connaître la source : un (et un seul) événement mal vécu), Loup est un personnage solaire et charismatique, malgré une histoire personnelle pas forcément plus réjouissante mais à peine évoquée. Peu à peu les deux jeunes gens vont se rapprocher, et pour Adam – qui est aussi narrateur à la 1re personne du singulier, ce qui « fausse » sans doute un peu les choses – c'est la découverte de l'amitié, lui le solitaire qui subit cette solitude dont il est incapable de se dépêtrer, et peut-être davantage…

Cela étant posé, on entre dans ce livre comme dans une espèce de danse « un pas en avant, trois pas en arrière », constamment, avec le fameux Loup comme seul moteur. Les deux personnages principaux sont tellement contrastés qu'on se demande comment ils ont pu s'entendre – et, pour ma part, je ne comprends toujours pas bien comment Loup, qui est par ailleurs entouré d'amis, encore un peu blessé par une rupture douloureuse (qui, là aussi, est à peine évoquée) mais dont il semble s'être parfaitement remis sauf quand on croise l'ex, s'est soudainement entiché du parfait inconnu qu'est Adam, comme s'il avait besoin d'un nouvel ami à tout prix ? Certes, les rouages de l'attraction pour autrui (que ce soit en amitié ou en amour) sont complexes et souvent ne s'expliquent pas, mais ce point de départ, pourtant essentiel, semble tellement … surgi du néant ?! paf je te vois apparaître dans la boutique de mon oncle, j'ai plein d'amis mais je veux absolument que tu deviennes le mien aussi… Mouais, on est dans la cour de récréation ou quoi ?
C'est là un autre reproche majeur que je porte à ce livre : nos deux personnages principaux ont respectivement 18 et 19 ans… sérieusement ? En tout cas, j'ai dû me le rappeler plusieurs fois car, si Loup agit la plupart du temps comme « un jeune » sans âge bien déterminé, Adam semble bloqué à un âge bien plus jeune et, outre sa dépendance envers ses parents notamment, il agit la plupart du temps comme un ado à peine pubère… on ne lui donnerait pas plus de 14-15 ans, notamment quand il passe son temps à pleurer ! Certes, je n'ai rien contre les garçons (ou même les hommes) qui se laissent aller à pleurer car ils osent montrer leur sensibilité, et je comprends aussi que les hypersensibles (comme Adam) pleurent plus souvent que la moyenne – si tant est qu'il y ait une moyenne – mais là, il a assez de larmes pour recréer un lac entier !! ça en devient ridicule…

Si l'autrice a voulu ainsi montrer à quel point le traumatisme d'Adam a été sérieux et l'a effectivement bloqué dans un état de « petite adolescence » (je ne sais comment dire mieux !), alors c'est plutôt réussi ! Mais, paradoxalement, c'est l'autre (très) gros reproche que j'ai pour ce livre, du « haut » de mes 50 ans (entre guillemets, car je ne ressens aucune hauteur par le fait d'être désormais âgée d'un demi-siècle, mais c'est l'expression qui veut ce mot-là !) : comme je l'ai dit plus haut, Adam est complètement englué dans ses angoisses et autres sources d'anxiété, à tel point qu'on devine une maladie ou un handicap… qui n'est jamais explicitement dévoilé, si ce n'est par une hypersensibilité, mais alors tellement excessive que ça finit par avoir un petit côté lassant. Cela d'autant plus que cette pathologie (jamais nommée) le rend terriblement égoïste, autocentré, et notamment dans ses relations avec ses parents, sans qui il est pourtant complètement perdu ! Il n'est même pas capable d'être réellement attentif à Loup, ne le voit que par le biais du fait que Loup ne le rejette pas, lui – bref, lui, toujours lui lui lui, pfffff…

Mais le pire à mon sens, c'est que, à force de mettre ces crises d'angoisse et autres manifestations d'anxiété en exergue, on finit par ressentir vaguement que l'autrice en fait une certaine apologie. Comment le dire mieux ? Je ne passerais en aucun cas ce livre à mon fils de 15 ans (et grand lecteur !), qui est pourtant demandeur de romances YA et se/me pose plein de questions sur l'Amour, car un message qu'on pourrait en retirer serait : soyez dysfonctionnel et vous trouverez l'Amour » ! Je sais que j'exagère, ne venez pas me le dire en commentaire ; je sais que ce n'est pas « le » message de l'autrice – du moins je l'espère ! mais il y a quand même, définitivement, un peu de ça, et ça me dérange…

Ça me dérange, car le message, plus probable, que je voudrais retenir de ce livre, est plutôt « soyez vous-même, et vous trouverez l'amitié/l'amour » - mais le « vous-même » est ici incarné par Adam, et dès lors complètement étouffé, comme je disais plus haut, par son égocentrisme et son auto-apitoiement constants !

Je vais terminer cette diatribe pas très enthousiaste par un petit « problème » au niveau de l'utilisation des langues. En effet, ce livre est parsemé de mots en finnois, insistant sur les origines finlandaises d'Adam, ce à quoi je n'ai pas trouvé de réel intérêt… (sans même parler du fait que les traductions se trouvent dans un lexique en fin de volume, très peu pratique à consulter quand vous lisez votre livre emprunté sur un téléphone !) Si l'autrice a voulu ainsi montrer sa connaissance d'une langue que l'on pourrait carrément qualifier « d'exotique », ça n'apporte pas grand-chose à l'histoire : on a compris qu'Adam est franco-finlandais et a vécu principalement en Finlande, ce qui est d'ailleurs sympathiquement relevé par le fait que Loup l'appelle « Helsinki » ! – ça, c'est une petite touche d'humour appréciable, et largement suffisante pour souligner cet aspect du personnage principal, qui a une importance toute relative.
De même, tout en restant dans le registre des langues, l'autrice parsème l'histoire de textes de diverses chansons en anglais. OK… pour moi ce n'est pas un problème, mais présuppose-t-elle que tous ses lecteurs YA sont parfaits bilingues français-anglais ?? car, à mon grand étonnement, et à l'inverse des expressions finnoises, aucun de ces textes – qui participent pourtant, et largement, à l'évolution de l'histoire ! – n'est jamais traduit ! WTF ?

Vous me demanderez dès lors : pourquoi ai-je donc terminé ce livre et, pire encore, pourquoi viens-je d'entamer le 2e tome. La réponse est évidente : à cause de la plume !
Je ne vous dirai pas, comme plusieurs commentaires, que l'histoire est belle et douce – belle peut-être, mais sans réel intérêt ; douce peut-être, mais irréaliste sur plus d'un point… et là, c'est la lectrice assumée de romances M/M qui parle (que ce soit de la « new romance » avec scènes érotiques, ou du « slow-burn » bien plus doux, effectivement !)
Mais à côté de ça, la plume est extrêmement fluide et agréable à lire. On accroche complètement, et même si on n'est jamais convaincu par ce qui est raconté, on reste quand même à aller toujours plus loin dans le livre ! Quel regret que l'autrice soit ainsi restée dans un registre gnangnan-tisant, et tellement centrée sur un personnage finalement assez peu sympathique ! Si seulement on avait eu (pas forcément à parts égales, mais au moins un chapitre ou l'autre) le point de vue de l'autre protagoniste, ce personnage solaire qui est si peu abordé en réalité, ça aurait pu tout changer !