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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Lundi 15 avril 2024- Chantelivre- Issy

** Lecture étonnante, aussi douce que bouleversante !

Une lecture inattendue après des échanges avec une consoeur- libraire...Discutant de nos derniers coups de Coeur, dont un commun:" Braconnages " de Reinhard Kaiser- Mühlecker, ma camarade m'a narré un autre choc pour un premier roman d'une Néerlandaise écrit directement en français...

Et me voilà au sein de retrouvailles familiales: trois générations sous un même toit ; les hommes officiant comme " pasteurs "; le petit- fils, Nicolaas, se prépare d'ailleurs à sa prochaine ordination, après son père et après son grand-père....

Ces deux derniers, vacillants..Le grand- père, perdant la mémoire, le Père, en burn-out, épuisé et souvent absent dans ses pensées...

Seules les femmes semblent tenir bon, et veiller à l'ensemble de la maisonnée...La vieillesse, la perte des mémoires, les doutes pour les petits-enfants...

La narratrice de ce récit familial est la petite- fille...Évocations, flash de l'enfance...même si l'accompagnement de ce grand-père et père, de plus en plus fragiles nous bouleversent, on ressent une telle tendresse entre les 6 membres de cette famille...que l'ensemble reste doux et lumineux...

Le récit est scandé par des expressions où la romancière nous donne l'équivalence dans sa langue, pour finir par la phrase même, en néerlandais !

Ainsi celle- ci, qui nous explicite le choix du titre...
"En français ils ne tiennent qu'à un fil.En néerlandais, ils appartiennent au jour.Het zijn mensen van de dag."

Ce qui nous offre comme une musique venant d'ailleurs !

Un récit pudique qui prend aux tripes, entre cette famille Néerlandaise soudée, partageant une foi solide et ce métier de " pasteur" même si Nicolaas , à quelques jours de ses voeux, n'a jamais autant douté, surtout en voyant avec chagrin que les hommes aimés de la famille: son grand-père, son père perdent leurs souvenirs, leur mémoire...

À quoi cela peut-il servir qu'il devienne "pasteur" si plus personne ne se souvient...

Envie d'achever ce court billet par un de mes extraits préférés :
" Tu crois en Dieu, Papa ? La question posée par Nicolaas dans un souffle.(...)
Papa ne répond pas.(...)
Les rides du front se forment.Il prend une grande inspiration comme pour se préparer à ce qui va suivre et finit par dire, je crois à la puissance des histoires. "

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Ce premier roman est l'histoire d'une famille de pasteurs d'origine néerlandaise installée en France. La narratrice retourne au Presbytère, quitté depuis une année, pour retrouver quelques jours durant ses grands-parents, ses parents et son frère.

Les 3 personnages masculins sont au centre de cette brève histoire de mémoire. le grand-père, ancien pasteur, est atteint d'Alzheimer et sa mémoire défaillante lui laisse cependant vivre des moments privilégiés et doux avec sa petite fille.

Le père, pasteur également, a fait un burn-out et ses troubles de mémoire consécutifs l'obligent à parsemer de post-it les murs de la maison. Sa fille parvient à partager avec lui aussi des promenades et des souvenirs ensevelis par son mal-être.

Quant au frère, Nicolaas, il s'apprête à être ordonné à son tour et à suivre le chemin tout tracé de la lignée paternelle. Mais, on sent chez lui l'hésitation et le doute sur la profondeur et le sens de sa foi dans le monde d'aujourd'hui. Avec une complicité pleine de tendresse, Il partage souvenirs d'enfance et questionnements sur l'avenir avec sa soeur.

Autour des 3 hommes, 3 personnages féminins aimants et protecteurs, dont la mère, pasteure actuelle, qui représentent les piliers solides de la famille.

La langue tient également une place de choix dans le récit, parsemé d'expressions idiomatiques néerlandaises qui affinent le sens de nos formulations françaises. Ils sont les pommes de mon regard pour ils sont la prunelle de mes yeux, un pasteur se promène pour un ange passe, jusqu'au titre, ceux qui appartiennent au jour pour ceux qui ne tiennent qu'à un fil.

C'est une belle histoire d'amour familial autour de la mémoire, celle qui revient du passé pour les uns et celle qui part vers l'inconnu pour les autres. le récit, empreint de poésie, de douce nostalgie et de tendresse, est construit sur la base de chapitre courts mais très évocateurs, parfois quelques phrases seulement, un peu comme les petites touches d'un tableau impressionniste.

C'est un roman lumineux et pictural, qui se lit comme on découvre une peinture, en ressentant émotions et impressions par bribes ou touches ; Comme dans la vie, c'est une palette subtile de tristesse et de joie : on chante et on danse beaucoup dans la famille.

La jeune autrice a un talent incontestable et semble, de par ses origines et le déclic que fut la maladie de son grand-père, avoir mis beaucoup d'elle-même dans cette fiction.

Si vous aimez les romans intimistes qui changent de l'ordinaire, plongez-vous sans hésiter dans ce livre inclassable.

Lien : https://www.caloukili.fr/
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Pour son premier roman, l'autrice nous plonge dans le quotidien d'une famille de pasteurs, dont le père et le grand-père commencent à perdre la mémoire.
Le style est quelque peu décousu, ce qui rend le texte original. Même s'il ne se passe pas grand chose, on finit par s'attacher aux personnages, comme si on faisait partie de cette famille le temps de notre lecture.
Un premier roman original et attachant.
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Un premier roman très prometteur tant les sentiments sont exprimés avec douceur, retenue et conviction.
C'est une histoire de mémoire, de vie qui s en va doucement et qui fait resurgir des souvenirs d enfance, dans une famille de pasteurs.
Ce sont les personnages masculins qui sont au coeur de l intrigue : Opa, le grand père, ne sait plus très bien qui il est, le père perd ses forces physiques de jour en jour et Nicolas le fils est face à un choix de vie.
La narration avance par des aller retour entre souvenirs et moments présents, c est la fille qui nous raconte tout ça : elle revient chez elle après une longue absence, ses souvenirs prennent corps avec la maison, le jardin, le temple.
Personnellement le noeud de l intrigue arrive un peu tard, je me suis demandée, dans la première partie, où on allait nous emmener.
La réflexion sur l accompagnement de nos ascendant est pour moi un point fort de son roman.
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Quelques pages d'un premier roman et une ravissante réussite.
« Ceux qui appartiennent au jour » nous raconte le quotidien d'une famille de pasteurs dont certains perdent la mémoire. Tous vivent sous le même toi. Page après page, ligne après ligne, le quotidien, l'ordinaire de la vie, et dans la fuite des souvenirs des comportements inhabituels, incongrus, fantaisistes autant que poétiques. Des pages du quotidien qui font souvenir, et qui se tournent comme on tourne les pages d'un album de photos de famille. Beaucoup de douceur, d'empathie, de tendresse et d'humilité dans ce roman. Des moments de joie aussi, de complicité ou de simple proximité chaleureuse. Pas de jugement, pas d'angoisse, pas de révélation de ce qui n'est plus, juste l'instant présent au mieux qu'on peut le vivre. Tout est dit en peu de mots, en de rares mots, parfois la mise en situation seule est suffisamment loquace.
C'est tout un talent que de dire l'émotion, la compassion en quelques lignes. C'est ce que réussit à faire avec brio Emma Doude van Troostwijk dans son premier roman très émouvant.
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Dans des chapitres brefs et des phrases courtes la narratrice, Emma relate ses souvenirs d'enfance passés dans un presbytère.
Souvenirs croisés avec la réalité des parents et grands parents vieillissants.
La famille d'Emma est une famille pastorale : le grand père, le père, la mère et Nicolaas son frère va dans quelques jours faire son ordination pour à son tour devenir prêtre.

Famille joyeuse où les femmes sont les piliers, où les silences montrent qu'ils sont bien ensemble, où les différentes générations ont des gestes tendres les uns envers les autres.

Par moment le néerlandais apparaît dans le texte mais toujours en comparaison avec le français, ça rajoute un peu de fantaisie.
En français ils perdent la tête. le néerlandais ils perdent le chemin. Page 27
Le français dit un pense bête. le néerlandais dit un appui mémoire. page 57
Le français dit qu'un ange passe. le néerlandais dit qu'un pasteur se promène. page 162

« … un pasteur, ça sert à garder les histoires vivantes. Nicolaas, c'est déjà bien, raconter les histoires » page 170

Livre en lice pour le prix France Inter 2024 et le prix Francoise Sagan 2024

Lien : https://www.instagram.com/p/..
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