Elles sont sorcières, trafiquantes, filles de, femmes au foyer, prostituées, ou même tueuse à gage. Elles sont parfois amoureuse, quelque fois rêveuses, mais toujours dangereuses. Parce que le Mexique est « un énorme monstre qui dévore les femmes », il est temps de montrer que, elles aussi, savent mordre. En nous plongeant dans le quotidien de femmes issues de milieux socio-culturels diverses et variés,
Dahlia de la Cerda donne une voix à toutes celles trop souvent brimées et évincées. le langage est moderne, puissant et féroce. Les mots claquent, miroir des coups qui s'abattent sur elles. « Être une femme est un état d'urgence. »
Ne cherchez pas le fantastique de
Mariana Enriquez, vous ne le trouverez pas. En revanche, vous retrouverez cette force intérieure qui hurle et qui se débat pour exister pleinement; ce cri du coeur qui demande de ne plus avoir peur lorsqu'une femme sort le soir. Ici, les destins sont souvent tragiques, mortels. Presque pathétiques, parfois, même. Sans fard, brut de décoffrage. Les mots deviennent feu et brûlent tout sur leur passage.
C'est puissant et envoûtant. Treize nouvelles écrites à la première personne, dont certaines d'entre elles se répondent, donnant au recueil de nouvelles un aspect de roman. Au coeur des mots, il y a l'urgence de dire et la rage d'avoir à le faire. Un livre choc, de ceux qui restent longtemps en mémoire, profondément féministe, assurément féminin et incroyablement humain jusque dans sa brutalité la plus cruelle.
« Le Mexique est un énorme monstre qui dévore les femmes.
Le Mexique est un désert fait de poudre d'os.
Le Mexique est un cimetière de croix roses.
Le Mexique est un pays qui déteste les femmes. »
Traduction :
Lise Belperron