"L'expérience du déclin est une humiliation à combustion lente" note Thierry-Cruvellier, journaliste et grand reporter, après vingt - cinq ans de fréquentation et d'attention constante, au cour de séjours plus ou moins longs dans ce petit pays : la Sierra Léone , grande comme l'Irlande, indépendante depuis 1961, située entre la Guinée au nord - ouest et le Liberia , bordée au sud- ouest par l'océan atlantique .
Tout au long de ce récit saisissant et exigeant , fourmillant de mille et un personnages, du haut au bas de l'échelle sociale , du professeur d'université au pasteur , du cadre à l'employé , de l'homme du taxi à la femme du marché, il évoque le caractère des Sierra - Léonais, leur attitude accommodante, leur manque de sophistication, l'idée de ne pas chercher à dominer le monde, de prendre les choses comme elles viennent , la marque qui leur permet ainsi d'affronter tous les assauts ........
L'auteur remonte le temps: Il évoque la guerre civile et , malgré tout .......la grande vitalité de ses habitants.......
Il retrace avec rigueur les 50 derniers années de l'histoire mouvementée, tragique , compulsive de la Sierra Léone -------une belle succession de régimes autoritaires depuis l'indépendance en 1961, onze ans de guerre civile (1991- 2002), une misére endémique qui en fait un des pays les plus pauvres du monde --------l'épidémie d'Ebola , à partir de 2013.
Ce petit pays , semble au contraire, être , paradoxalement , habité par une joie sourde et secrète.........
Les hommes et les femmes , au fil des portraits mis en scène rayonnent de dignité, de flegme, de persévérance , de courtoisie et de savoir vivre ........
L'auteur entrelace , avec bonheur nombre de voix, d'analyses, de descriptions ; odeurs , couleurs , visages et timbres de voix .
Cet ouvrage documentaire résonne des convulsions de ce pays, l'auteur ne nie rien des difficultés énormes que rencontre cette petite nation ..Elle cumule et concentre les problémes du continent africain : exploitation éhontée des ressources, conflits ethniques, corruption, univers économique dégradé et surtout gouvernements désastreux , confiscation du pouvoir par un parti unique, guerre civile .;
Malgré tout , la Sierra Léone a préservé sans faiblir, sa singularité inaltérable, le peuple a vu son pays devenir le plus pauvre du monde: Manque d'Eau, d'électricité , routes impraticables, défaillances des hôpitaux et des écoles........
Ils ont connu l'état policier , le parti unique ........
Enfin ils ont traversé l'épouvante de la grande fièvre Ebola .......
Ils n'ont jamais perdu le sens sacré de l'entraide, de l'humour et le goût de la liberté .
Ils ont une énorme capacité d'endurance .......une manière presque excessive d'accepter les choses , même quand elles sont mauvaises !
L'écriture est très soignée, poétique, dynamique, tout en étant très rigoureuse dans la logique de l'Histoire et l'analyse dramatique qui y préside .
Un beau portrait d'une nation qui a su endurer , supporter l'intolérable et le surmonter sans jamais s'y perdre, écrit avec tendresse et dignité , rigueur et fierté par un Sierra - Léonais de coeur!
Un bel ouvrage !
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Un portrait plutôt saisissant de la Sierra Leone, dans sa grandeur et sa décadence.
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Journaliste et globe-trotteur, il a écrit sur les génocidaires du Rwanda ou du Cambodge. Dans « Terre promise » – cette Sierra Leone qui lui est précieuse –, il se fait plus personnel pour évoquer la guerre civile et la grande vitalité de ses habitants
Lire la critique sur le site : LeMonde
"Une odeur fumée, chaude et humide remonte du sol.Ça sent le café, la salade, l'orange pelée et l'essence .Un vent frais souffle là oú l'air brûlait il y a une heure.Tandis que l'ècho interminable du tonnerre rebondit encore au loin, un klaxon retentit, le grincement d'un portail, la voix d'un gardien, la vie des hommes qui reprend.Quelques heures plus tard, la lumiére douce et brillante du soir inonde la ville côtière .Le soleil blanc prend une couleur d'or.Freetown étincelle ..."
" Une nouvelle classe de mendiants, " les Évolués",les Éduqués ", ceux qui , jadis étaient vénérés en tant que hauts dirigeants de la communauté a éclos" , écrit le nanti, qui choisit de changer de trajet pour rentrer chez lui......"
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