Les baisers de Cornélius

J'ai sélectionné cet album jeunesse lors du dernier masse critique car l'idée de départ m'a bien plu :
Cornélius est un vieux monsieur qui se sent seul. Alors il invente toute sorte de choses : des graines volantes, des râteaux à rater, des fleurs à roulettes, des jardins à bulles... Et un jour il invente la machine à fabriquer des baisers.
Alors les baisers tournoient dans l'air, les gens se les offrent, les enfants les engloutissent et tout pourrait bien se passer sauf que les baisers vont aller se regrouper au-dessus de la maison de Gala, une vieille dame que tout le monde appelle la sorcière.

Je vous le donne en mille, pourquoi la surnommait-on ainsi ? Pardi parce qu'elle était « moche, ridée, avec un poireau sur le nez ». Et (attention spoiler) grâce aux baisers qui se poseront sur son bras, hop, Gala la moche se transforme « en une belle grand-mère aux cheveux bleus et au sourire craquant ».

Les pages restantes de l'album ne parlent plus vraiment de la machine à fabriquer les baisers, ni de Cornélius, mais traitent de l'histoire de Gala (un sorcier lui a jeté un sort car elle a refusé de l'épouser mais désormais le sort est rompu et elle devient la conteuse du village et les gens viennent de loin écouter ses histoires, surtout Cornélius dont on peut aisément imaginer qu'ils tombent amoureux).

Je ne suis pas sûre d'avoir envie de partager ou d'offrir cette histoire à un enfant, pour la simple et bonne raison que le scénario me parait être construit sur un modèle déjà raconté des tonnes de fois. de mon point de vue de bibliothécaire, en 2021 on attend d'un album jeunesse qu'il sorte du lot en utilisant autre chose que de bons gros clichés datés : la vieille moche est une sorcière qui devient ensuite belle et donc gentille...
En plus, l'histoire de départ de Cornélius qui invente des tas de choses loufoques est mignonne mais on passe sans transition sur la vie de Gala, ce qui m'a donné une impression de récit bâclé, dommage.

Belle découverte que celle des éditions Balivernes, via les masses critiques Babelio (que je remercie vivement pour l'offrande). Les autres titres de la collection donnent vraiment envie, je vais me pencher sur cette maison au plus vite.

C'est bien simple. Un mois que mon fils (moins de 2 ans) possède cet ouvrage, un mois qu'il va le chercher dans sa bibliothèque, s'installe paisiblement sur papa pour que je lui en fasse la lecture ! Quelle qu'en soit ma critique de l'ouvrage, les faits sont là : ça séduit mon bambin !

Il faut dire que les dessins de Charlotte Cottereau ont un charme fou. Un peu désuets et brinquebalants, retouchés et texturés, il s'en dégage une atmosphère douce et cotonneuse des dimanches à la campagne de mon enfance. Bébé aime particulièrement retrouver le chien blanc de Cornélius qui ne laisse jamais passer un baiser.

Du côté du conte, classique de chez classique, Agnès de Lestrade ne révolutionne pas le genre. La sorcière est moche et malheureuse. Seul l'amour la rendra belle et souriante. La machine à baisers saura-t-elle la sauver ?

La mise en bouche nous promet une touche farfelue qui s'éteint trop rapidement à mon goût, mais peu importe. L'historiette se déroule de façon sage et fluide, bébé n'a pas le temps de s'ennuyer en tournant les pages, c'est tout ce qu'on demande, en profitant bien du câlin. D'ailleurs, je dois vous laisser, bébé réclame qu'on relise les premières pages, une fois, deux fois, trois fois, la soirée s'annonce longuette, mais nous voilà tout collés l'un à l'autre, alors, tout va !

J'ai reçu cet album dans le cadre de la Masse Critique Babelio que je remercie.
J'adore les albums jeunesses et surtout j'adore les lire à mes élèves et les voir écouter, ébahis, l'histoire.
Cette histoire-ci est l'histoire de Cornélius, un homme seul qui, pour passer le temps invente plein d'objet jusqu'au jour où il invente une machine à bisous.
Ces bisous partent partout en ville pour rendre joyeux les personnes qui en ont besoin jusqu'au moment où ils tombent sur une personne plus coriace que d'habitude...
L'histoire est terriblement mignonne et les illustrations de Charlotte Cottereau sont magnifiques, toutes douces.
Petit bémol cependant, j'ai trouvé que le tout allait beaucoup trop vite, notamment la fin. J'aurai aimé peut être une ou deux pages de plus pour que cela soit plus consistant.
Cela n'empêche pas les enfants d'écouter l'histoire avec grande attention mais de mon point de vue de lectrice, il manquait un petit quelque chose de plus.
En bref, une belle histoire, toute douce, pleine d'amour à mettre entre les mains des enfants.