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EAN : 9782130439820
360 pages
Presses Universitaires de France (01/07/1991)
4/5   7 notes
Résumé :
Cet ouvrage du Dr Louis Corman est la Somme des études qu'il a poursuivies depuis cinquante années sur les relations entre les formes du visage et les traits de la personnalité. En découvrant en 1937 les lois de ces relations, Louis Corman en a fait une science qu'il a appelée Morphopsychologie, et dont il démontre dans cet ouvrage qu'elle obéit à des règles rigoureuses, basées principalement sur le double mouvement de la vie en expansion et en rétraction. Il montre... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Corman veut vendre son travail et le valoriser, l'érigeant en science. Pourquoi pas après tout...
Qu'en penser ? Qu'en pense-je ?
Le livre semble en tout cas sérieux, est assez précis et pointu... Toutefois, il reste que même si on peut établir la morphopsychologie comme une science, elle n'en reste pas moins humaine, du coup rien de vraiment sérieux, précis et pointu compatible avec des généralités, des « grands traits »... C'est toujours toujours le même problème...
En soi, ce n'est pas inintéressant, on peut s'amuser à se projeter à travers la théorie, se comprendr, ou pas, comprendre les autres ou pas, c'est assez ludique somme toute. Se réduire à une théorie et une « science » pour l'humain c'est juste impossible... Et quelque part, une analyse fine des chaussures permettrait à d'aucuns d'aboutir aux mêmes conclusion, peut-être, suffit d'y croire à fond et de s'y mettre à fond... N'importe quel prisme peut donner de la lumière... Quelque part...

Sinon, le livre se complique progressivement : évidemment, ma ptite dame, ce n'est jamais aussi simple, les clichés sont faciles mais l'art est difficile et l'humain n'est jamais aussi simple que ce qu'on a bien envie de croire, la classification n'est jamais aussi simple, le réductionnisme n'est pas juste... du coup, petit à petit on nuance, on complexifie, on ajoute, on mélange et finalement on en arrive à des phrases expliquant que « les choses changent », « évoluent », « que rien n'est vraiment figé, que chaque personne a un parcours unique, que ça joue sur ses traits physiques », etc etc, et du coup on ne peut rien tirer comme conclusion... ou presque rien.
Comme en psychologie, comme pour toute science humaine ;la morphopsychologie ne résoud pas ces écueils, parce qu'ils restent insolubles. L'être humain reste insoluble. Ouf !
Corman, n'est pas aussi négatif que moi à cet égard et ne peut dire la même chose, je cite à cet égard :
« Ainsi, le parcours que j'invite le lecteur à faire avec moi va se trouver achevé : partant des fondements de notre science à dessin schématisés, nous allons arriver, par un cheminement progressif, à rejoindre la réalité humaine dans ce qu'elle a de moins schématique, de plus vivant. Autrement dit, nous sommes passés de la science de l'art, mais sans jamais abandonner les bases essentielles sur lesquelles notre morphopsychologie est fondée. Par là même, mon ouvrage, qui se veut scientifique, tend aussi à remplir le dessein que j'ai formé de constituer un enseignement pratique de la méthode qu'il faut suivre pour interpréter les visages. »

Corman explique une méthode, qu'il met en place avec le dessinateur Pazzi qui permet d'illustrer tous les Types et variations jalonnant la théorie : « ... la méthode des substitutions [...] : lorsqu'on regarde un visage, on s'attache surtout aux yeux et à leur expression, car on pense pouvoir y lire les sentiments, mêmes secrets, du sujet. On dit communément que "les yeux sont le miroir de l'âme" ; mais cette formule n'est vraie que si l'on donne au mot "âme" sa signification la plus extensive, si l'on en fait un équivalent de la personnalité tout entière. L'expression du regard nous révèle alors les états d'âmes du sujet, et ceux-ci sont par ailleurs en rapport avec les traits de son visage ; si ces traits viennent à se modifier, le regard se modifie dans le même sens. Il en résulte que, si l'on veut savoir ce que signifie tel ou tel trait, il suffit de l'introduire dans un visage et d'interroger ensuite l'expression du regard. Mais, hormis quelques cas bien particuliers de chirurgie esthétique, une telle introduction n'est pas possible sur un sujet vivant. Nous avons pensé qu'on pouvait aussi bien expérimenter sur des portraits, que le crayon habile de Pazzi se faisait fort bien de modifier à son gré. »

Toute la dernière partie, appelée Livre III Les applications de la morphopsychologie est peu intéressante, semble être des redites des propos précédents. Et des justifications de la discipline, en la confrontant notamment à la Caractérologie, à Jung, etc. Bof bof l'idée de confronter quelque chose de pas super crédible avec quelque chose d'encore moins super crédible je ne sais pas si ça a une quelconque valeur ou donne une quelconque force de conviction. Enfin, soit.
Pourtant Corman insiste bien sur les applications de cette « science », notamment dans les aspects culturels, écriture, théâtre, cinéma... L'auteur se base en effet beaucoup sur de la littérature, sur du roman, sur de l'inventé, je ne sais pas si c'est scientifiquement crédible pour le coup. C'est intéressant, sans doute, mais crédible c'est autre chose. Si l'un alimente l'autre, l'autre peut elle alimenter l'un...
Les autres applications, notamment dans l'orientation professionnelle sont aussi abordées, il vend sa sauce, mais c'est assez faible à mes yeux. Je ne peux pas dire autre chose.
Quelques critiques précises auquel il (se) répond :
« Alliage de tonicité et d'atonie
Il peut au premier abord paraître contradictoire d'associer la tonicité et l'atonie, parce que notre esprit, avec sa tendance aux oppositions systématiques, décrète que ces deux structures contraires s'excluent. Mais, dans tout le cours de cet ouvrage, j'ai fait justice de cette tendance en montrant que, dans la Nature, on se trouve fréquemment en présence de structures complexes où les contraires s'associent. »
Ok, un peu d'eau tiède.

« ... il faut dire que, dans notre civilisation occidentale d'aujourd'hui, on tend à valoriser la tonicité et à dévaloriser l'atonie, car ce qu'on estime par-dessus tout, c'est l'activité, le rendement, les gains d'argent, par le travail ; et par contre l'oisiveté est considérée, suivant le dicton populaire, comme "la mère de tous les vices".
La morphopsychologie, quant à elle, nous apprend à regarder les valeurs de tonicité et d'atonie dans une perspective beaucoup plus nuancée, non point en tant que valeurs absolues, mais en tant que valeurs relatives aux situations. »
Ceci est sans doute l'une des remarques et objectifs les plus intéressants, ne pas nier et même trouver-revendiquer des valeurs à ce que le monde entier méprise souvent... Ca c'est thérapeutique, sans doute, alors merci pour ça.

« Il ne faut [...] jamais perdre de vue qu'un visage appartient à un "individu", c'est-à-dire à un "être indivis", un être qui sent, agit et pense, non point avec une partie de sa personne, mais avec la totalité de celle-ci. »
De nouveau, un peu d'eau tiède, et de l'évidence...

Concernant, les grands hommes et leur oeuvre :
« La pratique de cette science nous a amenés à comprendre que la personnalité des grands hommes et leur oeuvre forment un tout, d'où il se déduit qu'on peut accéder à une meilleure compréhension de l'oeuvre en étudiant cette personnalité dans tous ses aspects. C'est là une des applications les plus fructueuses de la morphopsychologie, et je l'ai montré en étudiant dans cette perspective quelques personnalités d'exception. »
Oui, pourquoi pas, admettons...

CONCLUSION :
Livre a minima ludique, qui se complexifie progressivement, qui peut peut-être (a maxima) être utile si on s'y met à fond. Toute la dernière partie est plus faible, des comparaisons avec d'autres théories et les applications concrètes n'apportent rien de plus que ce que l'on trouve dans les premières parties.
Voilà, j'ai passé assez de temps là-dessus, allons voir autre chose. Oh, ma petite lapine qui mange son foin, c'est mignon, je ne m'en lasse pas.
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Le texte est remarquablement bien écrit pour un livre scientifique et les illustrations de visages viennent enrichir le propos. La morpho-psychologie n'est hélas pas encore prouvée et reste dans le champs des pseudo-sciences (comme l'astrologie à laquelle je crois beaucoup moins) mais le contenu du livre sonne "vrai" et juste. Il suffit de s'exercer un tant soit peu auprès de ses semblables pour en être convaincu... Après avoir lu ce livre vous ne regarderez jamais plus un visage de la même façon...
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Le Dr Louis Corman est la référence en cette discipline. Cependant, quelle que soit la foi que vous accordez à la morpho-psychologie, vous ne pourrez que tirer partie avantageusement de la lecture de ce manuel pour une meilleure connaissance de vos proches ou de votre entourage. du reste, voyez comme nombre d'écrivains basent leurs observations sur la morphologie de leurs personnages pour nous en peindre la personnalité ou le caractère.
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Citations et extraits (167) Voir plus Ajouter une citation
On croit souvent être en droit de critiquer cette indiscipline de beaucoup de vies d'artistes, et l'on va même jusqu'à penser qu'avec une vie mieux réglée leur talent aurait pu se manifester avec plus de vigueur encore. Il apparaît bien que cette manière de voir est une erreur, inspirée par une certaine conception moralisante de l'existence, qui oppose le Bien et le Mal comme des irréductibles. Dans la réalité, je pense qu'une mystérieuse solidarité se constate souvent chez beaucoup d'hommes et de femmes de grande valeur entre leur talent et le désordre de leur vie, qui les expose parfois à une mort prématurée. Je l'ai montré entre autres dans l'étude que j'ai consacré à [i]Edith Piaf[/i], en soulignant que celle-ci s'est donnée tout entière à son génie de chanteuse, et [i]en même temps[/i] s'est abandonnée sans réserve aucune à ses passions tumultueuses, en vertu même du laisser-aller qui l'a livrée sans défense au gaspillage de ses forces vives et à la drogue.
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Ma conclusion, c'est qu'on ne doit pas se laisser abuser par l'harmonie d'un visage, sa beauté plastique, qui dès l'abord nous séduit, et réciproquement qu'on ne doit pas interpréter la disgrâce d'un visage comme un signe de valeur médiocre. Le point de vue dynamique qui, comme je l'ai dit, est celui de la vie même nous oblige à considérer que les dissymétries morphologiques ne sont pas des exceptions ni des anomalies, mais qu'elles sont la règle et témoignent d'ordinaire de la vitalité de l'être. Et, de même, nous devons admettre que les antagonismes au sein de la personnalité psychique, significatifs de ce dynamisme, représentent souvent des valeurs supérieures à celles de la personnalité parfaitement équilibrée. Tout le problème est donc pour le morphopsychologue d'apprécier quelle est l'importance de nos dissymétries, d'établir si elles sont déséquilibrantes pour la personnalité et peuvent entraîner sa chute, ou si au contraire elles permettent, en prenant un risque, de réaliser un équilibre supérieur, qui fait progresser.
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Comme je l'ai souligné à plusieurs reprises, les bons écrivains font de la morphopsychologie "sans le savoir", parce que leur intuition leur permet de faire vivre dans leur pleine authenticité les personnages qu'ils mettent en scène dans leurs romans ou pièces de théâtre.
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Vulnérables déjà aux situations les plus ordinaires, les Rétractés le sont encore plus en cas de choc, par exemple à l'occasion d'un deuil (au sens large du mot). Le retrait en soi est alors plus accentué, sous la forme d'un refus de la situation, d'un refus de se nourrir, de se confier, de parler, pouvant aller jusqu'à un véritable blocage, et bien entendu une quête constante de solitude.
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J'ai dit en débutant que certains individus ne sont pas franchement homme ou femme, mais allient en eux des traits des deux sexes. Cette androgynie a existé de tous temps, mais ce qui a changé, c'est l('opinion qu'on en a.[...]
Une évolution s'est fait peu à peu dans les esprits, et l'on a reconnu que la conception du sexe mâle ou femelle est une notion extrême, une option limite, qu'on ne peut maintenir qu'en soulignant la composante sexuelle dominante - laquelle définit chacun de nous - et en négligeant systématiquement la composante de l'autre sexe.
[...] les moeurs [ont changé] aussi, qui ont suivi les conditions de vie différentes, notamment parce que les femmes ont peu ) peu conquis les droits qui les mettaient sur un pied d'égalité avec les hommes. Cette évolution, tant physiologique que psychologique, s'est aussi traduite par des changements morphologiques.
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