Livre totalement illisible dont le style, dès les premières pages, fait craindre le pire.
Dommage car un tel sujet donnait très envie.
On peut être original, verser dans la poésie dans la limite de la compréhension du lecteur. Et poésie n'est pas égal à élucubrations. Déjanté ne veut pas dire "n'importe quoi".
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Il faut savoir que le jour où Aba devait se racheter des souliers, où il était En quête de l’article chaussant de remplacement comme il avait dit ce matin-là, était un événement qui ne se produisait que deux fois peut-être dans une vie d’enfant et dans la mienne, ne se produirait qu’une seule. C’est pourquoi on se trouvait sur le lieu de ma mort, un événement ça aussi, unique dans ma vie, et le jour de mon dixième anniversaire en plus, ne l’oublions pas, mais avant le jouet comme je l’ai dit – ou est-ce que ç’aurait été, aurait pu être des jouets ? – il y avait d’abord les souliers, comme dit plus haut, parce que la veille d’hier s’était pointé un clou affamé qui avait mordu dans la chair fraîche. Une paire de plus qui irait chez les Pauvres et qui ne leur irait pas. Des centaines de centaines de boîtes de chaussures empilées en vrac au pied de ma tombe. Marche jusqu’à l’aube du deuil. Mais mes souliers sont encore vivants avait dit Aba ce matin-là devant les bols, café pour lui, thé pour la Reine, il avait dit que ses souliers Vivaient encore. Au minimum un potentiel de résurrection. Pas ces souliers, la Reine qui avait, devait avoir, Tout le Temps raison, avait dit que ses souliers étaient Moribonds, phase terminale. Électro-encéphalogramme plat, passé de bip bip biiip à un long bêêê. Voûtes effondrées, pas les en pierre, mais celles d’Aba, plantaires. Et après, au tour du mouton, agneau, veau sans taches que j’étais, le plus éclatant de santé et le plus blanc. Un mouton avec pour Aba un Aba qui marchait avec des vachettes mortes aux pieds et devait pour les achever les user à mort.
Et là je ne sais pas pourquoi je me retourne, mais si.
Une présence. Un souffle sur ma nuque, mon Aba aurait dit L’arrière-train de la tête.
Je me suis retourné vers le gamin qui a tourné vers moi, il courait en battant des ailes bras grands ouverts.
Il s’est retourné et le gamin lui est rentré dedans.
Sa peau, du lait de pigeon, des yeux et des cheveux noirs, peut-être le perlant précoce d’une moustache.
Picotante manne céleste, ça me chatouillait, ça m’a fait rire comme si on s’embrassait ou qu’on avait l’air de.
Il m’a pris dans ses bras je ne sais pas pourquoi mais je lui rends la pareille je le prends dans les bras moi aussi.
Tous les deux, on se serre fort. On se tombe dessus. On sent qu’on ne fait qu’un et pour les autres on fait une chute. On sent. Et on se serre.
Yeux fermés, pressés l’un contre l’autre – comme des citrons.
Et puis ils explosent.
Gaffe aux pépins.
Le nom d’un des gamins était le sien, le nom de l’autre était le sien aussi. Même âge, dix ans alors, ou pas loin. Et les deux sont à moi maintenant.
Et en même temps aucun.
Mais on est loin de la question c’est où ici, proche ou pas de là-bas, sans même aller remuer le pourquoi.
Réponse : je meurs."
Dans "Les Nétanyahou", l'écrivain américain Joshua Cohen revient sur un épisode anecdotique de l'enfance de "Bibi" Netanyahou : le recrutement du père dans une université américaine. Une anecdote métaphorique questionnant le sionisme et l'identité juive-américaine avec humour.
Dans ce nouvel ouvrage inspiré de faits réels, l'héritier de la tradition littéraire juive-américaine de Saul Bellow et Philip Roth recouvre la réalité d'un voile de fiction. le critique littéraire Harold Bloom — dont les souvenirs inspirent le roman — devient Ruben Blum, un historien américaniste spécialiste de la taxation. Avec son épouse Edith et leur fille Judith, les Blum forment une famille américaine moyenne d'origine juive mais ayant délaissé le traditionalisme religieux pour l'académisme et la modernité. Exit les fêtes religieuses passées au temple, place à la télévision en couleurs et au réfrigérateur. Une famille presque parfaitement assimilée.
Or le livre s'ouvre sur le rappel désagréable qu'ils ne le sont pas tout à fait. Ruben Blum devra accueillir un aspirant-professeur venu d'Israël, un certain Ben-Zion Netanyahou, au seul prétexte qu'il est le seul Juif de son université. le plongeon dans les recherches de Ben-Zion Netanyahou est un moyen pour Joshua Cohen d'évoquer l'histoire du sionisme et ses courants variés. Notamment le "sionisme révisionniste" de Ben-Zion qui, plus tard, inspira la politique d'un certain Benyamin Netanyahou, aux commandes d'Israël pendant douze ans.
Puis, dans la deuxième moitié du livre, la rencontre entre les Blum et les "Yahou" donne à voir un choc des cultures entre les Juifs d'Israël et les Juifs de la diaspora américaine — une occasion de plus pour sonder l'identité particulière des juifs-américains.
A mi-chemin entre le roman de campus et le roman historique, Joshua Cohen creuse sa page d'une encre humoristique corrosive et terriblement actuelle. Et ce alors que "Bibi" Netanyahou ne quittait le poste de premier ministre qu'en juin 2021, après un règne ayant porté le sionisme révisionniste à son apogée.
Olivia Gesbert invite à sa table l'auteur Joshua Cohen pour présenter son dernier livre.
#JoshuaCohen #Netanyahou #Littérature
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