Ils sont cinq, ce jour-là, à faire une rentrée particulière. Si comme tous les élèves de seconde, ils se rendent pour la première fois au lycée, Luca, Tezel, Jae-Hwa, Marvin et Chavdar, eux, foulent le sol français depuis peu. Ils viennent respectivement de Roumanie, Turquie, Corée du Sud, Grande-Bretagne et Bulgarie. Élèves singuliers, par l'usage malhabile de la langue française, on les intègre dans la même classe sous l'acronyme EANA – élève allophone nouvellement arrivé -. Leur pays, leur culture, leur langue, leurs traditions, la raison de leur exil, leurs rêves, leurs espoirs sont différents mais leur sentiment de déracinement est le même. Très vite, leurs liens se soudent. Ils deviennent amis. Ensemble, l'adaptation est plus douce. Ils peuvent partager leurs difficultés d' »étranger », leur nostalgie. Une solidarité se crée naturellement, par delà leur histoire, leur origine sociale. Ensemble, ils tordent la langue de leur pays d'accueil en tout sens, la décortiquent, s'en amusent, l'apprivoisent.
Dans ce petit groupe attachant,
Fanny Chartres a choisi de polariser l'attention sur Luca. le garçon est venu de Roumanie avec son père – personnage que j'ai personnellement beaucoup aimé, professeur de français devenu carreleur, portant fièrement le borsalino -, grâce à l'obtention d'une bourse pour étudier le violon. Luca rêve de devenir un jour un grand violoniste, et son nouveau professeur de musique à Paris, Monsieur Ostinato, est en mesure de l'aider à y parvenir. Au lycée, il tombe sous le charme de la belle Anna, une française d'origine roumaine qui d'ailleurs est en quête d'identité – sa mère ne souhaitant pas parler du pays qu'elle a fui -. Luca et ses amis se lancent alors dans une véritable enquête où la petite histoire et la grande Histoire vont finir par se rencontrer.
Un roman qui aborde avec douceur et sensibilité le déracinement, le manque, le mal du pays, le regret, la mélancolie, l'intégration, la solidarité, l'amitié, l'attente, le désir, l'espoir.
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