Frendo revient plus clownesque qu'avant.
Nope.
Plus sanglant qu'avant,
et en plus il pue.
Il pue comme s'il avait macéré entre le vieux jus de melon et des morceaux de poissons décomposés. Enfin, je n'ai rien senti car heureusement le roman n'est pas en odorama. Néanmoins, le leitmotiv qui évoque son odeur, suffit à donner une idée approximative.
***
Je vous avais déjà parlé de Frendo.
Mais si, le Clown dans le champ de maïs, un brillant hommage au slasher (vous pouvez me lire ici si le coeur vous en dit : https://www.babelio.com/livres/Cesare-
Un-clown-dans-un-champ-de-mais/1498641).
Les règles pour faire un bon slasher : Une fille Finale, des post-ados, parfois un shérif, une vengeance, un tueur ou des tueurs masqué(s), une méfiance persistante envers tous les personnages, un bouleversement inattendu et évidemment une fin ouverte pour annoncer une suite.
Je remercie les éditions Sonatine, parce que je me disais, c'est un sacré pari éditorial de tenter ce genre de roman bien spécifique, qui cible généralement des fans de cinéma, et plus particulièrement, des fans de films d'horreurs. Je suis en admiration devant cette prise de risque. Cependant, je tiens à préciser, bien que cela cible une certaine niche, le roman peut tout-à-fait plaire à des personnes qui aiment le polars. Et je vais tenter de vous expliquer pourquoi.
Si le tome 1 secouait ouvertement le conflit des générations entre adultes et ados, conservateurs et démocrates (ouais on est aux states), dans cette suite, nous parcourons, un autre problème bien présent actuellement sur tous les réseaux sociaux : le complotisme et le détournement de la vérité.
Il est en effet très difficile aujourd'hui, entre les IA, les logiciels de transformation, et les courtes vidéos sorties de leurs contextes, de connaître LA vérité.
Dans cette suite, les quelques survivants du massacre du tome 1, sont la cible d'un complot, bien orchestré par Frendo, ralliant à sa cause un groupe de complotistes débiles, qui au lieu de vérifier les informations comme n'importe quel personne normalement constitué avant la naissance des réseaux sociaux… Ah non, attendez, on va se retrouver confronté à La Loi Godwin, oubliez… Non en fait, n'oubliez pas tout… Les quelques survivants du massacre du tome 1, sont la cible d'un complot, bien orchestré par Frendo, ralliant à sa cause un groupe de personnes qui se refusent à accepter la version des victimes (vous ne voyez pas mon visage, mais il est navré).
Et cela m'a beaucoup dérangé.
Pas l'écriture, mais le fait que c'est quelque chose de tout à fait crédible. J'ai été beaucoup plus effrayée par l'injustice et le détournement de la vérité que par les scènes d'horreur avec Frendo : c'est dire la double qualité du roman. « Faire peur » de manière classique (un clown qui pue avec un couteau) et horrifier en détournant la vérité… Parce que vous le connaissez ce problème : par exemple, une femme se fait violer et tout le poids du crime repose sur ses épaules. Personne ne la croit. Je trouve que c'est terrifiant de ne pas être cru quand on est une victime.
Cela pourrait s'arrêter là.
Mais voilà, que les complotistes décident de faire justice eux-mêmes... Et là, nous avons très très peur, car
Fritz Lang l'a démontré dans son film Furie de 1936, essayez de raisonner un groupe de rancuniers persuadés de détenir la vérité...
(Petit clin d'oeil à Frankenstein également).
***
Mention spéciale pour les couvertures qui rappelle les affiches de cinéma Bis.